Raymond Aubrac, depuis plus de trente ans, était devenu pour moi un ami. Je n’oublierai jamais la confidence qu’il m’a faite lors de l’un de nos derniers entretiens : « L’exigence des jeunes est le reflet exact du niveau d’ambition de la nation ».


Avec Raymond Aubrac, disparaît la dernière grande figure d’une Résistance héroïque, grâce à laquelle le fil de notre Histoire ne s’est pas rompu. Raymond Aubrac, Lucie sa femme, Serge Ravanel et quelques autres ont sauvé pour nous, derrière bien sûr la grande figure tutélaire du général de Gaulle et de ses compagnons de la France Libre, la fierté d’être Français. Ma première pensée va à ses enfants et petits-enfants.

Il me paraît juste de rappeler qu’à côté du patriotisme, l’engagement politique de Raymond Aubrac a été aussi pour quelque chose dans son choix de la Résistance.

Raymond Aubrac, depuis plus de trente ans, était devenu pour moi un ami. Je n’oublierai jamais la confidence qu’il m’a faite lors de l’un de nos derniers entretiens : « L’exigence des jeunes est le reflet exact du niveau d’ambition de la nation ».

Elle vaut rappel pour nous tous : soyons ambitieux pour la France : ce sera la meilleure manière de rendre durablement hommage à Raymond Aubrac.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 11 Avril 2012 à 14:18 | Permalien | Commentaires (0)

Dépêche AFP, mardi 10 avril 2012, 20h02.


Hollande a "une vraie vision d'homme d'Etat" (Chevènement, MRC)
Le président d'honneur du MRC Jean-Pierre Chevènement a salué mardi à Besançon en François Hollande un candidat ayant "une vraie vision d'homme d'Etat", soulignant son engagement à "réviser le traité mortifère" européen sur les disciplines budgétaires.

François Hollande peut être "le deuxième François de la Ve République", a déclaré le sénateur du Doubs lors d'un meeting de campagne parlant juste avant le candidat PS.

"Le traité Merkozy a une logique, c'est de mettre à terre les Etats", a dénoncé l'ancien ministre PS jugeant qu'avec lui "la puissance serait désormais privée et la puissance publique serait désarmée". "Ce médecin de Molière voudrait tuer le malade qu'il ne s'y prendrait pas autrement", a-t-il lancé.

"Les Français n'accepteront pas sans combattre ce destin en peau de chagrin (...) François Hollande s'est engagé à réviser ce traité mortifère, aidez-le et faites passer le message", a-t-il lancé, saluant "le discours de vérité" du candidat socialiste.

François Hollande a "une vraie vision d'homme d'Etat, celle d'une Europe des peuples". "Il a besoin de toutes les forces de la France" pour être élu, "il a en la capacité, l'intelligence, l'habileté, la volonté", a aussi déclaré l'ancien partisan du non à Maastricht, qui s'était retiré de la course à l'Elysée le 1er février pour rallier le 13 mars M. Hollande

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Avril 2012 à 20:10 | Permalien | Commentaires (2)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



L’avancement de huit jours du versement des pensions de retraites annoncé par Nicolas Sarkozy, c’est un peu court comme programme présidentiel !

Pour l’essentiel, Nicolas Sarkozy, appuyé sur les marchés financiers, somme le citoyen d’accepter, le pistolet sur la tempe, d’être mis au pain sec pour les cinq prochaines années, sans le moindre relâchement, à peine de sombrer dans une situation à la grecque ou à l’espagnole.

Face au spectre de la faille agité par Nicolas Sarkozy, la gauche a trouvé une réponse : c’est la force tranquille et rassurante qu’incarne François Hollande.
Mots-clés : 2012 nicolas sarkozy

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 5 Avril 2012 à 20:24 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio Hollande, mardi 3 avril 2012. Le podcast de l'émission est disponible ci-dessous.


"Le point fondamental pour moi est la volonté de François Hollande de réviser le traité européen désastreux qui a été signé le 2 mars dernier"
chevenement.mp3 Radio Hollande 3 avril 2012  (54.99 Mo)

Verbatim express

  • Je sais que la tâche est extrêmement difficile pour François Hollande et je lui sais gré de l'aborder sans démagogie, en disant ce qu'il est possible de faire. Qu'on n'attende pas de moi un soutien qui le tirerait là où il ne veut pas aller.
  • Ce qui m'a poussé à le soutenir ce sont ses valeurs, ses propositions qui, sur beaucoup de sujets, rejoignent les miennes
[...] Tout comme lui, je suis partisan de changer les règles de la monnaie unique.
  • Il faut récréer un rapport de confiance entre la France et l'Allemagne. Il y a beaucoup de non-dit et des divergences certaines. Par exemple : l'utilisation de la BCE pour financer la dette des États. L’Allemagne défend la responsabilité des États. A moyen terme, certains ont une vision égoïste et il me semble que c'est aujourd'hui le cas du gouvernement allemand.
  • Le point fondamental pour moi est la volonté de François Hollande de réviser le traité européen désastreux, scélérat qui a été signé le 2 mars dernier. C'est un traité d'austérité à perpétuité, de mortification.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal l'Hemicycle, mercredi 4 avril 2012.


"La lutte contre le terrorisme et toutes les insécurités est une tâche républicaine et donc une œuvre collective"
Est-il légitime que la lutte contre le terrorisme devienne un sujet de campagne ? Ou avez-vous noté une forme d’instrumentalisation?
Jean-Pierre Chevènement :
La lutte contre le terrorisme rassemble et doit rassembler tous les Français. Les gouvernements successifs, qu’ils soient de gauche ou de droite ont tour à tour participé à la lutte contre le terrorisme, qu’il soit d’origine moyen-orientale, GIA, djihadiste, ou tout simplement d’origine corse, basque, ou le fait de terroristes bien de chez nous, comme ceux d’Action Directe.

Je ne sache pas que les gouvernements de gauche aient été moins efficaces pour déjouer le terrorisme du GIA ou de type djihadiste. Après les attentats du métro et du RER en 1995-96, j’étais, en tant que ministre de l’Intérieur depuis juin 1997, naturellement plus inquiet de ce côté-là. A la veille de la coupe du monde de football en juin 1998, l’explosion d’une petite bonbonne dans le XIXème arrondissement m’avait alarmé. En coopération étroite avec les magistrats antiterroristes et particulièrement le juge Bruguière, nous avons été amenés à susciter simultanément des coups de filet dans cinq pays voisins d’où provenaient des indices inquiétants. Ce « coup de pied dans la fourmilière » a été utile car dissuasif. Il n’y a pas eu d’attentats pendant la coupe du monde de football. Une bonne coopération des services de renseignement et d’enquête et des magistrats antiterroristes est la clé d’une politique efficace contre le terrorisme.

De 1997 à 2002, la gauche non seulement n’a pas remis en cause le dispositif de la lutte antiterroriste mais a amélioré les synergies nécessaires. J’ai eu à faire face à d’autres terrorismes, celui qui a frappé lâchement le Préfet Erignac. Seize mois plus tard, six des sept membres du commando d’assassins étaient sous les verrous et désignaient celui qui avait été l’exécuteur. La lutte contre le terrorisme basque a été aussi l’œuvre partagée de la gauche et de la droite. L’ETA aujourd’hui a déposé les armes. Il n’y a donc pas lieu d’instrumenter la lutte contre le terrorisme à des fins électorales. C’est une tâche républicaine et par conséquent une œuvre collective.
Il n’y a pas, en la matière, une politique de gauche et une politique de droite. Il y a le travail opiniâtre de la police, de la gendarmerie et de la justice. Le gouvernement doit leur en fournir les moyens et les soutenir moralement et politiquement dans leur action. La tentative de l’instrumentalisation existe. Les Français sont assez intelligents pour le remarquer quand cela se produit. Ce sera contre-productif pour le candidat qui s’abandonnerait à cette tentation. François Hollande a eu, quant à lui, l’intelligence de prôner l’union et le rassemblement. Il ne s’est livré à aucune polémique.

Rédigé par Chevenement.fr le 4 Avril 2012 à 11:55 | Permalien | Commentaires (0)

Dépêche AFP, vendredi 30 mars 2012, 22h24.


Coup de filet dans les milieux islamistes radicaux : "instrumentalisation" (Chevènement)
L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a demandé, vendredi dans une déclaration à l'AFP, pourquoi le coup de filet dans les milieux islamistes radicaux avait eu lieu "à la veille de l'élection présidentielle", y voyant "une forme d'instrumentalisation".

"On se demande si les interpellations de membres du groupe islamiste radical Forsane Alizza, qui ont permis aujourd'hui 30 mars la saisie d'armes de guerre à leur domicile, n'ont pas eu lieu plus tôt", a souligné le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et sénateur du Territoire-de-Belfort, qui soutient le candidat socialiste François Hollande à l'élection présidentielle.

"J'entends que les juges anti-terroristes n'ont ordonné une information judiciaire qu'au début de ce mois. Et pourquoi pas avant, compte tenu de l'étroite coopération qui les unit aux services de renseignement relevant du ministère de l'Intérieur", a fait valoir M. Chevènement. "Fallait-il attendre la veille de l'élection présidentielle? N'y a-t-il pas là une forme d'instrumentalisation?", a-t-il conclu.
Mots-clés : 2012 sécurité terrorisme

Rédigé par Chevenement.fr le 31 Mars 2012 à 08:26 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien, dimanche 25 mars 2012.


"Seul le message de la République permettra de remonter le courant"
Ancien ministre de l’Intérieur de Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort et président du MRC, soutient François Hollande pour la présidentielle. Il livre son analyse sur la séquence dramatique de Montauban et de Toulouse.

Les tueries de Toulouse et de Montauban auraient-elles pu être évitées ?
Jean-Pierre Chevènement.
Il y a toujours, comme l’a dit M. Juppé, l’hypothèse d’une faille. Mais en même temps, il est très difficile de prévenir les crimes d’un forcené. On peut seulement observer que celui-ci, ayant fait deux voyages au Pakistan et en Afghanistan, était fiché par la DCRI. Il est certain que l’alibi touristique fourni par Merah aux policiers de la DCRI ne tenait guère la route. Contrairement à ce que dit Bernard Squarcini, on aurait pu mieux situer Merah dans son environnement familial et social. Cela exigera à l’avenir que l’on donne à la DCRI plus de moyens humains et que son action soit mieux orientée vers les filières jihadistes, comme je l’avais demandé il y a plus de dix ans. On peut s’interroger aussi sur le délai qui sépare l’apparition des premiers indices et le moment où la police est intervenue.

Croyez-vous à une dérive individuelle de ce jeune ?
Pas vraiment. Ces voyages au Pakistan et en Afghanistan ne s’organisent pas facilement. Ces armes, il fallait bien les acheter. La thèse du jeune loup solitaire me laisse dubitatif. Elle est même dangereuse car elle ne correspond vraisemblablement pas à la réalité. La DCRI devrait changer ses « radars ».

Pensez-vous qu’une organisation terroriste puisse être derrière ces tueries ?
C’est une hypothèse assez probable. Il y a certainement sur le territoire national des cellules dormantes. Elles sont franchisées, elles se créent d’elles-mêmes. Pour les démasquer, encore faut-il avoir des moyens d’investigation et de suivi.

Rédigé par Chevenement.fr le 25 Mars 2012 à 10:38 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk Orange-Le Figaro, jeudi 22 mars 2012. Il répondait aux questions de Carl Meeus


  • François Hollande a lancé un appel à la responsabilité et M. Copé dans Le Figaro le stigmatise. Nicolas Sarkozy joue au Président de la République et pendant ce temps là, ses hommes de main ont la permission de courir sus. C'est inadmissible.
  • Je pense aux policiers qui ont accompli une tâche difficile, dangereuse. Je rends hommage à ceux qui ont risqué leur vie, et qui peut-être la risquent puisque l'un des policiers est grièvement blessé.
  • Mohamed Merah n'a pas pu être pris vivant, c'est un échec de ce point de vue. Il aurait été intéressant de savoir quelles connexions il y avait entre les différents réseaux de trafic et les réseaux djihadistes.
  • Le RAID a fait ce qu'il a pu et ce qu'il devait. Face à un forcené, on ne pouvait pas faire autrement.
  • La question que je pose, en revanche, est en amont, au niveau de la DCRI. Elle était au courant des 2 voyages que Mohamed Merah avait fait, l'un en Afghanistan, l'autre au Pakistan. Il a été interrogé par la DCRI et on peut tout de même s'étonner de la naïveté de ceux qui l'ont auditionné puisque cela n'a pas eu de suite.

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Mars 2012 à 16:15 | Permalien | Commentaires (0)
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