Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Var Matin, vendredi 8 juin 2012.
Var Matin: Vous présentez des candidats uniques MRC ou PS dans plusieurs circonscriptions sur la base d’un accord avec les socialistes. Que dit cet accord ?
Jean-Pierre Chevènement: Nous avons convenu qu’il fallait unir toutes les forces de gauche pour résoudre la crise de la monnaie unique, faire intervenir la Banque centrale européenne pour obtenir la stabilité financière. Au MRC, nous avons eu le sentiment que les lignes avaient bougé pendant la campagne. C’est pour cette raison que nous avons choisi de soutenir François Hollande. Quel regard portez-vous sur ce début de quinquennat ? François Hollande a défini un programme. Il s’y tient. Lors du sommet du G8, il a montré qu’il pouvait faire de Barack Obama un allié. Tout le monde semblait craindre que la France ne s’isole. Finalement au lendemain du G8, un grand quotidien américain titrait sur L’Allemagne isolée. François Hollande a choisi un bon premier ministre. Le gouvernement est rajeuni. Il le fallait. Comment se traduit votre accord aujourd’hui. Sur quels points particuliers souhaitez-vous trouver un écho au sein du gouvernement ? J’ai rencontré François Hollande lundi. Nous avons beaucoup parlé de la situation européenne. Nous avons évoqué sa discussion avec Barack Obama et Angela Merkel. Nous avons abordé la question des eurobonds. Pour résoudre la crise de l’euro, il faudra faire intervenir la Banque centrale et démarrer ensuite un plan de relance à l’échelle de l’Europe. C’est particulièrement important. La composition de l’Assemblée sera déterminante pour la mise en œuvre du programme de François Hollande. Combien de candidats le MRC présente-t-il ? Quelle sera la position du parti entre les deux tours ? Il y a des candidatures uniques MRC-PS dans 9 circonscriptions. Nous avons en tout 69 candidats, plus 2 dans le Pas-de-Calais. Pour les candidatures uniques, la question ne se pose pas. Ici dans la 7e circonscription du Var, Ladislas Polski a toutes ses chances. Je crois beaucoup à l’hypothèse d’une triangulaire. Pour les autres, la place sera laissée au candidat le mieux placé. Il faut que les Français donnent une majorité au président Hollande. Si les Français sont normaux, ils donneront une majorité normale à un président normal. -------- Source: Var Matin
Rédigé par Chevenement.fr le 11 Juin 2012 à 14:15
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Dépêche AFP, lundi 11 juin 2012, 12h50.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a appelé lundi au désistement pour le candidat de gauche le mieux placé, "partout sans restriction", notamment pour Ségolène Royal, arrivée en tête en Charente-Maritime.
Dans un communiqué, le sénateur de Belfort estime que "la victoire de la majorité présidentielle n'est pas encore acquise. Il est nécessaire que les Français se mobilisent le 17 juin prochain pour donner à François Hollande la majorité dont il a besoin". De plus, "la règle du désistement au profit du candidat de gauche le mieux placé doit s'appliquer partout sans restriction, y compris en Charente Maritime, au profit de Ségolène Royal", poursuit celui qui avait soutenu l'ex-candidate à l'Elysée en 2007. Pour ce qui est du MRC, M. Chevènement "se réjouit de voir élus ou quasiment élus son président, Jean-Luc Laurent, dans le Val de Marne et son deuxième vice-président, Christian Hutin dans le Nord", le seul sortant. "Cinq autres candidats sont en ballotage favorable : Marie-Françoise Bechtel, première vice-présidente, dans l'Aisne, Catherine Coutard dans la Drôme, Etienne Butzbach dans le Territoire de Belfort, Julien Landfried dans les Hauts-de-Seine et enfin Ladislas Polski dans le Var, à la faveur d'une triangulaire", précise-t-il. Pour l'ex-ministre, "leur élection constituerait un précieux renfort à la cohérence et à la détermination de la majorité présidentielle"
Quel est le statut, dans le paysage audiovisuel français, de Bernard-Henri Lévy, ce milliardaire pseudo-philosophe posté au carrefour de toutes les rédactions, auquel la parole est donnée dans le journal de 20h de France2, pour poser des questions au Président de la République comme s’il était le maître et le Président l’élève ?
On espérait que le service public échapperait à l’entreprise de noyautage de la presse entreprise de longue date par cet artiste de la manipulation. Las…
L’effritement du cours de l’euro (7 centimes) sur le marché des changes donne lieu à une campagne d’alarmisme totalement déplacée, au motif que l’automobiliste, à la pompe, ferait les frais de l’affaiblissement de l’euro. Cette thèse reflète les intérêts des rentiers, des détenteurs d’actifs financiers et pas du tout ceux des couches populaires. Celles-ci ont besoin que l’activité économique se redresse. Alors les salariés auront de quoi payer l’essence à la pompe.
L’euro à 1,25 dollar reste très au-dessus de son point le plus bas (82 centimes de dollar atteint en l’an 2000) et même au-dessus de son cours de lancement au 1er janvier 1999 (1,16 dollar). Il y a une stricte corrélation entre la surévaluation de l’euro depuis dix ans et l’accélération de la désindustrialisation de la France, même s’il y a d’autres causes à l’affaiblissement de notre tissu industriel. La "monnaie forte", idole de l’Establishment et de la bien-pensance depuis trois décennies, a écrasé notre compétitivité. Elle a abouti à la fonte de la part de l’industrie dans le produit national (de 27 à 12%), à la perte de plus de 2 millions d’emplois industriels, à l’accélération des délocalisations et à l’effondrement de notre balance commerciale. Il faudrait que l’euro tombe à une quasi parité avec le dollar pour qu’une brise de confiance se lève à nouveau sur le vieux continent. Personne n’ose le dire, car l’idéologie dominante de la monnaie forte, est celle des classes dominantes. En fait, un euro à 1 dollar vingt cinq est encore beaucoup trop cher. Je souhaite, pour le redressement productif du pays, que l’euro tombe à au moins un dollar et même moins. Ce serait la meilleure chose qui pourrait arriver à notre industrie et à notre commerce extérieur. Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'Express paru dans l'édition du 23 mai 2012.
L'Express: Est-il raisonnable d'engager des dépenses supplémentaires au vu de la situation des finances publiques?
Jean-Pierre Chevènement: François Hollande a pris un engagement : en cinq ans, réduire à zéro le déficit public. Dans le collectif budgétaire de l'été, il engagera des dépenses, fortes symboliquement, telles que le relèvement de l’allocation de rentrée scolaire ou la mise à la retraite des personnes qui auront cotisé quarante et une années à l'âge de soixante ans. Tout cela étant compensé à l’euro près. Faut-il bloquer le prix de l'essence? Oui si les prix remontaient. Ce n’est pas la tendance. Un audit est commandé: est-ce le prélude à l'abandon de certaines promesses? La situation du pays est d'une telle gravité qu'il ne faut rien cacher au peuple. Le président Hollande, comme Mendès-France autrefois, saura dire pourquoi on ne peut pas tout faire tout de suite. Faut-il demander des économies aux collectivités locales? Il y a encore des doubles emplois entre administrations, mais cela ne représente pas une immense perspective d'économies. La presse étrangère analyse la victoire de Hollande comme un vote des Français contre l'austérité. Qu'en pensez-vous? C'est une appréciation trop rapide. La politique arrêtée par François Hollande est rigoureuse, mais elle tend à restaurer la croissance. Comment réindustrialiser la France? Il faut d’abord stopper la désindustrialisation, qui se poursuit depuis le milieu des années 70: nous avions alors près de six millions de travailleurs dans l'industrie, il en reste un peu plus de trois. La fin de la surévaluation de l'euro est une condition du redressement économique. L’effritement de l’euro est de ce point de vue une bonne chose. Mais nous sommes encore loin du point bas de l’euro 82 centimes de dollar en 2000 et même de son cours de lancement : 1,16 dollars. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité politique de Julien Arnaud sur LCI, mardi 22 mai 2012.
ActualitésDépêche AFP, mardi 22 mai 2012, 10h59.
L'avenir du gouvernement "se jouera" sur la renégociation du traité de discipline budgétaire européen dans le sens de la croissance, a estimé mardi sur LCI le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), Jean-Pierre Chevènement.
"L'avenir du gouvernement de la gauche se jouera sur la renégociation du traité aujourd'hui purement disciplinaire et purement punitif" qui a été signé par Nicolas Sarkozy, a dit l'ancien ministre. Selon lui, "il faut peut-être en revoir le calendrier, en changer un peu les perspectives et puis y ajouter ces moteurs de croissance". "Il faut tout mettre sur la table et discuter. Le rôle de la Banque centrale (européenne) doit par exemple figurer au menu des discussions", a estimé M. Chevènement. L'ancien ministre s'est prononcé d'autre part, en réponse à une question, en faveur du maintien de la Grèce dans la zone euro, à la création de laquelle il fut pourtant fermement opposé. "Il vaut mieux ne pas sortir la Grèce, conserver l'unité de la zone euro et revoir les règles de la zone euro pour permettre en effet à des pays en difficulté de ne pas emprunter à des taux mirobolants", a-t-il souligné. "Ce n'est pas tenable", a-t-il en effet estimé, prenant les exemples de l'Espagne et de l'Italie. Jean-Pierre Chevènement a d'autre part laissé entrevoir sa déception qu'aucun membre de son parti n'ait été retenu pour figurer dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. "Vexé? Non. Mais je l'ai regretté", a-t-il confié. Jean-Pierre Chevènement était invité, lundi 21 mai 2012, de "Ça vous regarde" sur LCP aux côtés de Françoise Hostalier, députée UMP du Nord, Romain Rosso, grand reporter à L’Express et François Heisbourg, conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique. Ils répondaient aux questions d’Arnaud Ardoin sur l'OTAN et l'Afghanistan.
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