Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Le vote Front National n’est évidemment pas la bonne réponse au défi du terrorisme djihadiste dont l’objectif est de radicaliser les affrontements au sein de la société française. L’étiage élevé du FN est le résultat d’une politique dogmatique qui, en trente ans, a creusé le gouffre du chômage et s’est désintéressée de l’intégration des populations immigrées. Le score du Front National interpelle tous les gouvernements successifs depuis des décennies : il a fallu en effet beaucoup d’erreurs accumulées pour en arriver là, la première et la plus décisive de toutes étant l’abandon de l’Etat-nation comme cadre de souveraineté, de démocratie et de citoyenneté.

Aucun des partis de gouvernement ne peut s’exonérer d’un examen de conscience approfondi. Car il va falloir redresser le cap et ne pas renouveler les erreurs qui, en tous domaines, ont fait le lit du FN. Un sursaut authentiquement républicain est nécessaire.

Le choix du parti socialiste de retirer ses listes dans trois régions pour empêcher le FN de s’y installer est raisonnable. C’est un choix républicain au bon sens du terme. J’appelle donc à voter au second tour pour les listes de gauche dans les régions où celle-ci peut encore l’emporter et à faire partout barrage au Front National.

L’essentiel désormais est dans le changement de logiciel de la politique gouvernementale. Il est temps de réfléchir à ce que peut être, dans les temps qui viennent et en tous domaines, un gouvernement de salut public.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 7 Décembre 2015 à 14:32 | Permalien | Commentaires (17)
Les attentats du 13 novembre marquent une césure dans l’Histoire longue de notre pays. Au moment où les Français se rassemblent autour de la nation et de la République, où une Europe coupée des peuples montre ses limites, République Moderne organise une Rencontre :


« De la souveraineté populaire à l’Europe européenne »
Mercredi 16 décembre 2015
De 17h00 à 21h00
à l’Assemblée Nationale, salle Colbert.



Face à l’engrenage de la haine et du ressentiment, une autre voie existe : une vision moderne de la République, une France courageuse, une Europe indépendante, fondées sur la volonté des peuples.

Ils interviendront lors de cette rencontre :

Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, Président de République Moderne
Régis Debray, Ecrivain, Philosophe, Fondateur et Directeur de la revue Medium
Marie-Françoise Bechtel, députée de l’Aisne, Vice-Présidente de République Moderne
Alain Supiot, professeur au Collège de France
Stéphane Rozès, politologue, Président de Cap
Pierre-Alain Muet, député SRC du Rhône
Jacques Mézard, sénateur du Cantal, Président du groupe RDSE au Sénat
Coralie Delaume, essayiste


Inscription préalable indispensable avant le vendredi 11 décembre à 16h00.

Compte tenu du dispositif de sécurité de l’Assemblée nationale, il est impératif de renvoyer l’ensemble des informations mentionnées ci-dessous à l’adresse suivante : repmoderne@gmail.com avant le 11/12/2015 à 16h00 (vous recevrez un mail de confirmation). La présentation d’une pièce d’identité à l’accueil de l’Assemblée nationale sera impérative.

Nom : ……………………………………………………………………......
Prénom : ……………….……………………………………………….....
Date de naissance : …………………………………………………….
Lieu de naissance : ……………………………………………………..
Mots-clés : république moderne

le 3 Décembre 2015 à 19:34 | Permalien | Commentaires (1)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Les attentats du 13 novembre marquent une césure profonde dans l’Histoire longue de notre pays, un peu comme mai 1968 l’avait fait en sens inverse, en clôturant les trois décennies qu’avait dominées la figure du général de Gaulle et en donnant le champ libre à l’idéologie libérale-libertaire.

Le 13 novembre 2015 (le 13.11) donne son congé définitif à cette idéologie qui s’était épanouie dans les trois décennies du néolibéralisme triomphant. L’Europe, telle qu’elle a été conçue et construite montre aujourd’hui ses limites : Schengen est une passoire. La monnaie unique a creusé le gouffre d’un chômage de masse qui touche d’abord les jeunes. La « défense européenne » apparaît pour ce qu’elle est : un mythe mité. La France doit d’abord compter sur ses propres forces.

C’est autour de la France et de la République que le pays se rassemble. La nation républicaine, communauté des citoyens, apparaît comme le recours, et non pas la nation ethnique. C’est la puissance tranquille de ce sursaut national qui frappe. La France sent qu’elle doit relever le défi d’une profonde mutation : l’intégration des jeunes nés de l’immigration. Le communautarisme n’est évidemment pas la réponse mais au contraire l’adhésion à la nation française de tous ceux qui, au fond d’eux-mêmes, doutaient et quelquefois se vivaient comme des « Français de papiers ». Ce temps est révolu : un Français, c’est un citoyen français. On a le droit de ne pas être français mais quand on l’est, c’est pour l’être pleinement.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de RFI, mercredi 2 décembre 2015. Il répondait aux questions de Frédéric Rivière.


  • J'ai été surpris de la démarche dans laquelle l'UE a été entraînée. Je pense que la Turquie porte une certaine responsabilité dans le développement du soi-disant État Islamique, et dans la prise de contrôle de régions entières de la Syrie. La Turquie a une longue frontière avec la Syrie, et on sait qu'elle n'a pas fait tout ce qu'il fallait pour endiguer Daesh, on l'a vu au moment des combats autour de la ville de Kobané. Donc je pense que la Turquie a à se mettre en règle avec la communauté internationale, qui a autorisé tous les moyens nécessaire contre Daesh. La balle est plutôt dans le camp de la Turquie, or on a l'impression que par une habile diplomatie, les choses ont été renversées. C'est l'UE qui va avancer 3 milliards d'euros pour permettre à la Turquie de retenir des réfugiés syriens. C'est méconnaître la nature du conflit syrien que de penser qu'un certain nombre de pays, dont la Turquie, n'y sont pour rien.
  • A mes yeux, il est incontestable que les flux pétroliers dont disposent Daesh ne peuvent s'écouler qu'à travers la frontière turque.
  • L'objectif d'une grande coalition unique est souhaitable. Il se heurte au fait que les pays participants ont des agendas différents. Ce que j'ai dit sur la Turquie tout à l'heure ne doit pas faire croire que je n'ai pas de compréhension pour les problèmes qu'affrontent la Turquie. Il est évident qu'un état kurde indépendant est insupportable pour la Turquie, qui défend son intégrité territoriale. Le problème kurde doit être résolu à travers des dispositions qui débouchent sur une certaine décentralisation ou régionalisation. Mais pour autant la Turquie n'est pas délivrée des obligations qu'elle a vis-à-vis de la communauté internationale. On ne peut pas laisser une organisation comme l'Etat Islamique disposer d'un territoire à partir duquel elle fomente des attentats dans le monde entier. Nous sommes tous menacés, pas seulement les Occidentaux, mais les musulmans eux-mêmes, ceux qui sont considérés comme mécréants, apostats, ainsi que les juifs et les « croisés ». Par conséquent il n'y a aucun pays qui ne soit pas menacé, donc il faut une coalition générale.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Judaiques FM, dimanche 30 décembre 2015. Il répondait aux questions de Vladimir Spiro.


30_minutes_pour_convaincre_29_11_15_chevenement_1.mp3 Judaiques FM - 30 minutes pour convaincre  (22.86 Mo)

Après les attentats du 13 novembre
  • Je pense que François Hollande a eu une réponse qui était provisoirement à la hauteur de la situation, étant donné bien entendu que la perspective à plus long terme mérite d'être éclairée. Mais j'approuve ces mesures, y compris l'état d'urgence, qui ne doit pas se prolonger indéfiniment mais qui permet en tout cas un certain nombre de mesures – perquisitions administratives, différentes mesures de contrôle – dont je pense qu'elles sont nécessaires parce que le pays est frappé, et qu'il doit se défendre.
  • Je pense que le Président de la République a bien fait de réunir le Parlement en Congrès et de faire voter une loi prolongeant pour trois mois l'état d'urgence.

Club politique, République Moderne a pour objet d'ouvrir un dialogue sans exclusive et sans sectarisme avec tous ceux qui souhaitent une véritable alternative républicaine.


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Espace politique original où peuvent se rencontrer des citoyens de tous horizons, République Moderne est un lieu de réflexion, de discussion, de débat et de proposition.
Il organise des débats et des rencontres politiques.
Jean-Pierre Chevènement est le président du club République Moderne.

Le site Internet de République Moderne est en ligne : republiquemoderne.fr.

Les adhésions sont ouvertes.

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Mots-clés : république moderne

le 1 Décembre 2015 à 12:26 | Permalien | Commentaires (3)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1, dimanche 22 novembre 2015. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk et Patrick Roger, et échangeait avec l'historien Benjamin Stora.


europe_1_dimanche_soir_patrick_roger_sonia_mabrouk_22_11_15_1540029.mp3 Europe 1 - Europe 1 soir  (33.56 Mo)

  • C'est un terrorisme qui se dit djihadiste, et qui a frappé presque tous les pays. Mais je pense que plutôt que de parler d'une « guerre contre la terreur » comme le faisait George Bush, qui globalisait excessivement le problème, il faut toujours essayer de comprendre pour essayer de résoudre politiquement les problèmes.
  • La France a réagi, à juste titre, au Mali. Elle s'est engagée en Irak puis en Syrie, mais uniquement au niveau de son aviation. Elle a, à mon avis, outrepassée la résolution de l'ONU qui concernait la protection des populations civiles en Libye, avec les résultats que l'on voit. Mais je ne veux pas ramener le terrorisme djihadiste aux erreurs qui ont pu être commises de la part des Américains ou de notre part.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Inter, lundi 23 novembre 2015. Il répondait aux questions de Léa Salamé.


  • Tout pays est toujours seul dans les grands moments de son histoire. Il doit compter d'abord sur lui-même. Mais l'initiative de François Hollande a rencontré le succès à l'ONU. Il y a un consensus apparent, maintenant il faut passer aux travaux pratiques.
  • Pour moi l'essentiel n'est pas dans l'utilisation de la force militaire : il faut savoir s'en servir, mais à bon escient. L'essentiel est toujours politique : pourquoi va t-on l'utiliser ?
  • Ma thèse est qu'il faut restaurer l'Irak et la Syrie comme des États vivables pour leurs populations. Il faut pour cela que chacun agisse sur ses clients, car cette guerre est une guerre par procuration, principalement entre l'Iran et les monarchies du Golfe, mais aussi la Turquie.
  • Il faut exercer toutes les pesées pour aller : 1/ vers un Irak fédéral, parce que c'est là qu'est né Daesh 2/ vers un gouvernement syrien représentatif. Qu'on y aille par étapes me paraît inévitable.
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