L'Opinion: Comment analysez-vous les événements qui se sont déroulés en Corse depuis le 24 décembre ?
Jean-Pierre Chevènement: Bien entendu, je condamne les agressions de policiers et de pompiers. Mais les manifestations organisées par un certain nombre d’extrémistes, et surtout le saccage d’un lieu de culte, sont tout aussi condamnables. De telles manifestations semblent irréelles. Il faut bien comprendre que ces comportements apportent de l’eau au moulin de Daech et de ceux qui veulent mettre la France à feu et à sang. C’est un engrenage de violences, de bêtises et de surenchère de provocations. Ce que veut Daech, c’est la guerre civile en France, « le clash des civilisations », comme disait Bill Clinton. Il est évident que la bêtise qui s’est exprimée ce week-end à Ajaccio y contribue.
La réponse de l’État a-t-elle été à la hauteur ?
Manuel Valls s’est exprimé assez clairement. Il faut faire appel au courage des Français et comprendre ce qui est en jeu. Nous sommes face à des provocateurs qui exacerbent les tensions existant au sein de la société française, dont l’origine est le chômage de masse ainsi qu’une intégration mal réussie de certaines populations immigrées, une jeunesse hors sol, à qui il faut apprendre ce que signifie être Français. Évidemment, l’État doit enrayer ces comportements infâmes, mais pas seulement. Un réflexe civique, venu des profondeurs du peuple, doit également y contribuer. Le problème qui est devant nous, c’est l’intégration de ces jeunes à la nationalité française. C’est une affaire de longue haleine.
Jean-Pierre Chevènement: Bien entendu, je condamne les agressions de policiers et de pompiers. Mais les manifestations organisées par un certain nombre d’extrémistes, et surtout le saccage d’un lieu de culte, sont tout aussi condamnables. De telles manifestations semblent irréelles. Il faut bien comprendre que ces comportements apportent de l’eau au moulin de Daech et de ceux qui veulent mettre la France à feu et à sang. C’est un engrenage de violences, de bêtises et de surenchère de provocations. Ce que veut Daech, c’est la guerre civile en France, « le clash des civilisations », comme disait Bill Clinton. Il est évident que la bêtise qui s’est exprimée ce week-end à Ajaccio y contribue.
La réponse de l’État a-t-elle été à la hauteur ?
Manuel Valls s’est exprimé assez clairement. Il faut faire appel au courage des Français et comprendre ce qui est en jeu. Nous sommes face à des provocateurs qui exacerbent les tensions existant au sein de la société française, dont l’origine est le chômage de masse ainsi qu’une intégration mal réussie de certaines populations immigrées, une jeunesse hors sol, à qui il faut apprendre ce que signifie être Français. Évidemment, l’État doit enrayer ces comportements infâmes, mais pas seulement. Un réflexe civique, venu des profondeurs du peuple, doit également y contribuer. Le problème qui est devant nous, c’est l’intégration de ces jeunes à la nationalité française. C’est une affaire de longue haleine.
Y a-t-il une spécificité corse à ce problème ?
En Corse, les gens ne votent pas Front national, ils votent nationaliste, c’est-à-dire pour des gens particulièrement obtus. Il n’y a pas de corrélation entre l’élection de M. Talamoni et de M. Simeoni et les événements des derniers jours. Mais ces dérapages ont quelque chose à voir avec l’immense complaisance dont les nationalistes ont bénéficié de la part de tous les gouvernements de gauche et de droite depuis près de quarante ans. On en voit malheureusement aujourd’hui le résultat. Il y a toujours eu un comportement très violemment hostile aux immigrés de la part des nationalistes corses, cela ne date pas d’aujourd’hui. On fait barrage au Front national mais on n’a jamais fait barrage au nationalisme corse. Pour moi, nous sommes en face de deux courants qui n’acceptent pas la République. Mais en même temps je ne veux pas excuser le comportement d’un certain nombre de délinquants, c’est inadmissible. Je ne rends pas de justice de Salomon. Ils sont tous coupables, tous responsables. Et l’État a été trop complaisant avec les uns et avec les autres. Je suis partisan de la fermeté à l’égard de tous.
Le FN et le nationalisme corse sont « deux courants qui n’acceptent pas la République », dites-vous. Deux courants xénophobes ?
Je ne prononcerai pas le mot moi-même mais vous pouvez le reprendre à votre compte…
Source : L'Opinion
En Corse, les gens ne votent pas Front national, ils votent nationaliste, c’est-à-dire pour des gens particulièrement obtus. Il n’y a pas de corrélation entre l’élection de M. Talamoni et de M. Simeoni et les événements des derniers jours. Mais ces dérapages ont quelque chose à voir avec l’immense complaisance dont les nationalistes ont bénéficié de la part de tous les gouvernements de gauche et de droite depuis près de quarante ans. On en voit malheureusement aujourd’hui le résultat. Il y a toujours eu un comportement très violemment hostile aux immigrés de la part des nationalistes corses, cela ne date pas d’aujourd’hui. On fait barrage au Front national mais on n’a jamais fait barrage au nationalisme corse. Pour moi, nous sommes en face de deux courants qui n’acceptent pas la République. Mais en même temps je ne veux pas excuser le comportement d’un certain nombre de délinquants, c’est inadmissible. Je ne rends pas de justice de Salomon. Ils sont tous coupables, tous responsables. Et l’État a été trop complaisant avec les uns et avec les autres. Je suis partisan de la fermeté à l’égard de tous.
Le FN et le nationalisme corse sont « deux courants qui n’acceptent pas la République », dites-vous. Deux courants xénophobes ?
Je ne prononcerai pas le mot moi-même mais vous pouvez le reprendre à votre compte…
Source : L'Opinion