Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Musique Matin sur France Musique, mardi 25 octobre 2011. Il répondait aux questions de Christophe Bourseiller. Le podcast est disponible ci-dessous.


Verbatim express

  • Le but d'un homme politique devrait être de servir son pays. Il ne peut le servir efficacement que s'il rappele au citoyen ce qu'est la réalité, ce que sont les choix, les virtualités qui existent dans cette réalité. A partir de là, il peut élever le niveau de conscience. C'est cela le débat républicain.
  • J'ai toujours pensé que ma voix était importante à certains moments pour fixer un cap. Par exemple, pour dire à la gauche qu'elle faisait fausse route en cédant à la dérégulation ou en jetant les bases d'une monnaie unique pour 17 pays très différents par leur structure économique, leur culture, leur langue.
  • J'exerce une fonction de rappel à la réalité qui n'est pas toujours facile (…) Les erreurs commises il y a 20 ans se vérifient. Il faudrait que les hommes politiques qui négocient à Bruxelles réfléchissent aux raisons pour lesquelles ils en sont arrivés là.
  • Je suis un homme de gauche, mais un homme de gauche indépendant. Je m'adresse à tous les citoyens.
  • "Sortir la France de l'impasse" a été écrit cet été mais pour comprendre la crise de l'euro, on peut le lire, il n'a pas vieilli. Il dit ce qui est en train de se passer. Par exemple, il suggère que l'on fasse appel aux ressources de la Banque centrale européenne : c'est ce que propose M. Sarkozy.
  • Il faut bien comprendre une chose : les ressources du FESF (Fonds européen de stabilité financière) représentent 440 milliards d'euros. La dette cumulée des 5 pays sous tension représente 3 400 milliards d'euros. Les fonds disponibles du FESF sont insuffisants.
  • Il y a un plan B en dehors de tout cela : la mutation de l'euro de monnaie unique à monnaie commune. On y viendra si les Européens, et les Allemands en premier lieu, ne sont pas capables d'effectuer un grand saut conceptuel quoi leur permettrait de considérer que le BCE doive agir comme la Fed.
  • Les élites, par la politique qu'elles mènent, par les choix de la globalisation faits il y a déjà 3 décennies, se sont éloignées du peuple. Il y a un vrai malaise : il n'y a plus de mobilité sociale et en même temps il n'y a plus de communication. La responsabilité principale, je l'impute aux élites
  • Les oligarchies de l'argent dominent le monde moderne.

Rédigé par Chevenement.fr le 25 Octobre 2011 à 16:52 | Permalien | Commentaires (1)

Dépêche AFP, lundi 24 octobre, 19h35


Crise: les dirigeants européens ne "trouvent que des rustines" (Chevènement)
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a estimé lundi que les dirigeants européens ne trouvaient "que des rustines" à la crise de la dette et jugé possible une explosion de la zone euro.

Dans un entretien au site internet de la chaîne Public Sénat (publicsenat.fr), M. Chevènement estime que les dirigeants européens "ne trouvent que des rustines" à la crise et "travaillent en aveugles. Ils ne voient pas que la crise de l’euro procède de son vice constitutif : la monnaie unique a juxtaposé des économies trop différentes par leur structure et la culture des peuples concernés".

Interrogé sur la possibilité d'une explosion de la zone euro, l'ancien ministre la juge possible. "Très peu de gens réalisent que c’est un risque bien réel. Il faut imaginer les solutions", fait-il valoir, proposant notamment "le recours à la Banque centrale, ou à défaut, la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune".

"Si la Grèce fait défaut et reprend sa liberté monétaire, on aura accompli un premier pas dans cette direction. On pourrait garder l’euro comme toit européen commun, c’est-à-dire un panier de monnaies pour les échanges internationaux. Puis, cette monnaie commune pourrait accueillir la Grande-Bretagne ou les pays du sud de la Méditerranée. Puis, il faut penser l’après-crise", détaille-t-il.

Sur la crise de la dette, dit-il, "il y a une porte de sortie possible, c’est celle qui a été proposée par la France, à savoir l’adossement du Fond européen de stabilité financière (FESF) à la BCE", "c’est le seul moyen de casser la spéculation. Malheureusement, Mme Merkel et M. Trichet l’ont écartée".

Pour le sénateur de Belfort, "la politique d’austérité à perpétuité qu’on propose aux Etats en difficulté ne peut déboucher que sur la récession et l’aggravation de la situation".

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Octobre 2011 à 19:42 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au site internet de Public Sénat, lundi 24 octobre 2011.


"Les dirigeants européens travaillent en aveugles"
Le sommet européen sur la crise de la dette dans la zone euro n’a pas abouti à une solution ce week-end. Un nouveau sommet est convoqué pour mercredi. Voyez-vous une porte de sortie à la crise ?
Jean-Pierre Chevènement: Il y a une porte de sortie possible, c’est celle qui a été proposée par la France, à savoir l’adossement du Fond européen de stabilité financière (FESF) à la BCE. C’est le seul moyen de casser la spéculation. Malheureusement Mme Merkel et M. Trichet l’ont écartée. La politique d’austérité à perpétuité qu’on propose aux Etats en difficulté ne peut déboucher que sur la récession et l’aggravation de la situation, comme l’a d’ailleurs remarqué Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie 2001, ndlr).

Il me semble que les dirigeants européens travaillent en aveugles. Ils ne voient pas que la crise de l’euro procède de son vice constitutif : la monnaie unique a juxtaposé des économies trop différentes par leur structure et la culture des peuples concernés. Je ne voix pas d’autres solutions durables que la transformation de la BCE (Banque centrale européenne) pour en faire l’équivalent de la FED (Federal Reserve Act). A défaut, la seule perspective est l’effilochage de la zone euro.

Selon le journaliste Jean Quatremer, Nicolas Sarkozy et Angela Merckel ont critiqué Schröder, Jospin et Chirac pour avoir fait entrer la Grèce dans la zone euro. Croyez-vous possible une explosion de la zone avec une sortie de la Grèce ?
C’est une critique superficielle. Le problème était posé d’emblée, en 1989, quand le Conseil européen de Madrid a adopté les statuts de la monnaie unique, qui par définition supprime toute possibilité d’ajustement entre les pays. J’entends bien Nicolas Sarkozy incriminer ses prédécesseurs : « Ils avaient peut-être une vision, mais ils ont omis de régler des questions qui n’étaient pas des détails », a-t-il dit. L’erreur était de signer le Traité de Maastricht. Mais Nicolas Sarkozy n’est pas le seul à l’avoir commise.

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Octobre 2011 à 19:23 | Permalien | Commentaires (0)

Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 14 novembre 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica: Quelles solutions pour le système monétaire international?
Avec la participation de :
  • Christian de Boissieu, Président du Conseil d’Analyse Economique
  • Jean-Michel Quatrepoint, Journaliste économique, membre du conseil scientifique de la Fondation Res Publica, auteur de Mourir pour le Yuan ? Comment éviter une guerre mondiale ? (Bourin Editeur : 2011)
  • Paul Jorion, Docteur en Sciences Sociales de l’Université Libre de Bruxelles, auteur de L’argent, mode d’emploi (Fayard : 2009) et Comment la vérité et la réalité furent inventées (Gallimard : 2009)
  • Jean-Hervé Lorenzi, Président du Cercle des Economistes, auteur de Le Fabuleux destin d’une puissance intermédiaire (Grasset : 2011)
  • Sami Naïr, Administrateur et membre du Conseil scientifique de la Fondation
  • Et Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Octobre 2011 à 18:24 | Permalien | Commentaires (1)

Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 7 novembre 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica: La dimension stratégique de l'agriculture
« Après les émeutes de la faim de 2008, la volatilité croissante des prix des produits agricoles et donc des prix des produits alimentaires attire à nouveau l'attention sur les problèmes de sécurité alimentaire dans tous les pays de la planète. La crise économique, la forte augmentation prévisible de la population mondiale et les dérèglements climatiques ne vont pas faciliter les moyens d'atteindre cet objectif. Autant de raisons de s'intéresser aux dimensions stratégiques de ce secteur de production qui a été négligé depuis de nombreuses années. »
Lucien Bourgeois et Pierre Conesa, membres du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica

Avec la participation de :
  • Sébastien Abis, Administrateur au Centre international des hautes études en agronomie méditerranéenne (CIHEAM)
  • Hervé Gaymard, Ancien ministre de l’agriculture
  • Régis Hochart, Représentant de la Confédération paysanne au Conseil économique, social et environnement (CESE), auteur du
    récent rapport du CESE sur la PAC
  • Philippe Tillous-Borde, Directeur Général de Sofiprotéol
  • Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Octobre 2011 à 18:09 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Je félicite François Hollande pour sa victoire aux primaires socialistes, qui permet au débat présidentiel de s'ouvrir.

Pour sortir la France de l'impasse, il va falloir parler sérieusement de la crise de l'euro et de la réindustrialisation du pays, condition de la survie de notre modèle social.

Rédigé par Chevenement.fr le 17 Octobre 2011 à 10:11 | Permalien | Commentaires (9)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal Le Pays, samedi 15 octobre 2011.


"Ce sont les événements qui vont faire bouger les esprits"
Jean-Pierre Chevènement, sénateur (MRC) du Territoire de Belfort et, peut-être, candidat à l’élection présidentielle, est l’auteur d’un nouvel ouvrage : Sortir la France de l’impasse. Un livre-programme pour 2012.

Le Pays: Les choix politiques faits depuis les années quatre-vingt ont mis, dites-vous, la France dans une impasse. Vos positions sont, vous le soulignez dans le livre, dans la droite ligne de ce vous disiez en 2002. Pourquoi seriez-vous entendu cette fois?
Jean-Pierre Chevènement:
Il y a un fait massif : c’est la crise que j’avais vu venir depuis longtemps puisque je n’avais accepté ni la dérégulation financière ni la monnaie unique. Crise du capitalisme financier à partir de 2008, crise de l’euro depuis 2010. Cette dernière n’est pas le fait du hasard, elle résulte du vice constitutif de l’euro qui a voulu donner la même monnaie à dix-sept pays que tout opposait, structures économiques, orientations politiques, culture etc.

Il est difficile, aujourd’hui, de faire confiance pour nous en sortir à ceux qui nous ont conduits dans l’ornière. Je vous rappelle que l’Acte unique et le Traité de Maastricht ont été votés par la droite et le PS.

Et donc ?
Ce sont les événements qui vont faire bouger les esprits. Du moins, je l’espère.

Qu’est-ce qui, aujourd’hui, pourrait vous inciter à ne pas être candidat à l’élection présidentielle?
Ce qui pourrait m’amener à changer de point de vue ? Soit un événement majeur, hélas prévisible, c’est-à-dire la crise de l’euro, soit une évolution politique claire du candidat socialiste sur ces questions qui ne sont jamais abordées. J’ai très peu entendu parler de la crise de l’euro pendant la campagne des primaires. Nous dansons sur un volcan et chacun fait comme si en mai prochain nous allions nous offrir du muguet.

Comment l’Europe pourrait-elle s’identifier à un projet de monnaie unique qui apparaît de plus en plus comme un pont suspendu au-dessus du vide ? Il faut, pendant qu’il est encore temps, proposer une réforme profonde, essentiellement l’accroissement des missions de la Banque centrale européenne ou bien alors organiser la mutation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune. C’est le sens de mon livre.

La crise de l’euro pourrait vous inciter à ne pas être candidat?
Je parle de l’effondrement de l’euro : un événement tel qu’il dessillerait les yeux. Mon souci c’est qu’au milieu des secousses prévisibles, la France garde le cap de l’intérêt national.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Laurent Ruquier et de son équipe pour l’émission "On va s'gêner" sur Europe 1, lundi 10 octobre 2011.


"Le succès d'Arnaud Montebourg m'a fait plutôt plaisir car il porte des idées que je crois justes"
on_va_s_gener_!_10_10_11_765203_mp3.mp3 Europe 1 - On va s'gêner  (15.24 Mo)

  • A propos du livre d'entretiens avec Luc Chatel «Le monde qu'on leur prépare » : Luc Chatel est un homme très habile. Il se garde bien d'être en désaccord avec moi.
  • Il y a franche opposition de conceptions. Monsieur Chatel défend l’École comme une entreprise qu'il faut manager. Je défends l'idée que l’École est plutôt une institution de la République qui repose sur des valeurs permanentes : le savoir, l'effort, l'autorité des maîtres.
  • Il y a également de totales divergences sur l'économie. Lui est un des chantres de la mondialisation heureuse et moi, je suis plutôt un critique de la mondialisation libérale telle qu'elle s'est faite.
  • Le succès d'Arnaud Montebourg m'a fait plutôt plaisir car il porte des idées que je crois justes.
  • Cette mondialisation biaisée au profit de pays à très bas coûts, avec une euro surévalué par rapport au dollar et au yuan, aboutit à la désindustrialisation de la France, à un chômage de masse.

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Octobre 2011 à 22:26 | Permalien | Commentaires (5)
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