Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l’émission "Expliquez-vous" sur I-télé avec Henri Guaino. Ils répondaient aux question d'Arlette Chabot et Michaël Darmon.


  • Henri Guaino et moi nous connaissons depuis assez longtemps. Il était comme moi un adversaire de Maastricht.
  • Nous avons eu des analyses communes sur l'erreur qui consistait à transférer la souveraineté monétaire de 17 pays très différents à un aréopage de banquiers centraux irresponsables.
  • Nous avions diagnostiqué l'erreur qui était derrière la conception de la monnaie unique. Vouloir faire l’Europe sans les Nations, c'est une erreur.
  • Le temps a coulé. La monnaie unique existe. Il faut donc comprendre sa crise. Si on reprend l'erreur de vice initial on est mieux armé pour le corriger.
  • Il n'est possible de rester dans l'Euro qui si on met au centre un puissant moteur : la Banque centrale européenne. Elle seule a les moyens nécessaires pour casser la spéculation, soutenir la croissance et nous sortir de cette politique récessionniste qui nous mène à l’abîme.

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Novembre 2011 à 00:07 | Permalien | Commentaires (6)

Jean-Pierre Chevènement était "l'invité de Michel Cardoze" sur Sud Radio, mercredi 9 novembre 2011.


"Le triple A n'est pas un projet républicain"
sud_radio_invite_michel_cardoze.mp3 Jean-Pierre Chevènement invité de Michel Cardoze Sud Radio  (7.96 Mo)

Verbatim express

  • A propos des nouvelles mesures annoncées par F. Fillon : Je pense que cette rigueur est bornée par l'horizon du triple A. Le triple A n'est pas un projet républicain. Nous sommes prisonniers de la monnaie unique. C'est une maison mal construite et qui, aujourd’hui, nous tombe sur la tête.
  • Le concours des plans de rigueur dans chaque pays va aboutir à une récession généralisée. Il faut changer de logique. (…) On peut entasser plan de rigueur sur plan de rigueur, cela ne changera rien.
  • L’Europe doit s'appuyer sur la démocratie qui vit dans chaque Nation. Il faut que les peuples européens arrivent à définir un plan de croissance. C'est parfaitement possible. Il suffirait de donner à la monnaie unique un moteur puissant, qui existe et qui est la BCE mais dont la mission actuelle est la lutte contre l'inflation. Il faudrait lui demander de soutenir la croissance et l'emploi.

Dépêche AFP, mercredi 9 novembre 2011, 11h36.


Nucléaire: Chevènement se "réjouit" que Hollande "n'ait pas cédé à la démagogie"
Jean-Pierre Chevènement, candidat du Mouvement républicain et citoyen (MRC) à la présidentielle, s'est félicité mercredi de la position de François Hollande sur un maintien du nucléaire, estimant que le responsable socialiste avait ainsi résisté à la "démagogie" et "à la mode".

"Je me réjouis que François Hollande n'ait pas cédé à la démagogie de ceux qui lancent des ultimatums", a déclaré l'ancien ministre en allusion à EELV, à l'occasion d'une visite dans le Val-d'Oise, à Frepillon, dans une entreprise d'outillage, son premier déplacement depuis l'annonce samedi de sa candidature à l'Elysée en 2012.

"On ne va pas interrompre un chantier comme Flamanville, sur lequel on a déjà investi des milliards (...) Il ne faut pas céder à la mode, qui fait qu'on peut faire beaucoup de bêtises", a-t-il ajouté. De "nombreux emplois" sont en jeu.

Interrogé lundi soir sur la question du nucléaire, le candidat PS à la présidentielle, favorable à une diminution de la part du nucléaire dans la production d'électricité de 75% à 50% d'ici 2025, s'est engagé à préserver la construction de l'EPR (réacteur de troisième génération) à Flamanville (Manche).

Ces propos intervenaient au lendemain d'un ultimatum d'Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie Les Verts à l'Elysée, assurant qu'il n'y aurait pas d'accord politique entre le PS et EELV "si François Hollande refuse d'arrêter le chantier de Flamanville.

"La filière nucléaire, c'est 500 milliards d'euros depuis 50 ans. Est-ce que tout cela va partir en fumée?", s'est interrogé Jean-Pierre Chevènement, invitant à "défendre le tissu industriel français".

"La période est très difficile pour nous. M. Fillon n'a pas eu tort de dire que le temps de la prépondérance européenne était derrière nous. Si on veut se battre, il ne faut pas gâcher nos atouts", a-t-il ajouté, en indiquant qu'il visiterait la semaine prochaine une usine du groupe nucléaire Areva, à Chalon (Saône-et-Loire), pour soutenir la filière.

Rédigé par Chevenement.fr le 9 Novembre 2011 à 11:41 | Permalien | Commentaires (3)

Jean-Pierre Chevènement était mardi 8 novembre 2011 l'invité du Chat du Monde.fr. Voici ses réponses ci-dessous.


"Hollande et Sarkozy me semblent prisonniers de l'horizon du triple A"
Antoine : Soutenez-vous les indignés qui manifestent à la Défense ?
Jean-Pierre Chevènement :
Oui, je suis de cœur avec eux. Cette crise fait beaucoup de victimes. Y compris, souvent, chez les jeunes. Pour beaucoup, l'avenir s'est rétréci. Il est scandaleux que l'Europe soit enkystée dans une stagnation économique de longue durée. L'euro devait nous protéger mais dans la zone euro, il y a plus de 10 % de chômeurs.

Est-il normal que la Banque centrale européenne puisse prêter des centaines de milliards d'euros aux banques à 1,25 %, que les banques puissent acheter des titres d'Etat qui leur rapportent entre 2 et 7 %, et que la Banque centrale ne puisse pas intervenir sur les marchés de la dette pour casser d'emblée la spéculation?

Si on savait que la Banque centrale pouvait casser une spéculation à la hausse, les spéculateurs y perdraient leurs chemises, ils renonceraient. Pour moi, la seule manière de sauver la monnaie unique serait de donner à la Banque centrale européenne les mêmes prérogatives que celles de la Banque centrale américaine, la Fed. Cette dernière a acheté près de 2 000 milliards de bons du trésor américain.

Visiteur : Quel est votre avis sur la façon avec laquelle Nicolas Sarkozy (et ses ministres de l'intérieur) a (ont) traité la question des minorités en France ?
Jean-Pierre Chevènement :
Ils ont oublié que le peuple français se définit comme un peuple de citoyens. Je suis hostile à la stigmatisation aussi bien qu'à l'instrumentalisation de telle ou telle minorité ou communauté.

J'aimerais dire quelque chose à propos de M. Sarkozy. Tel Tarzan qui saute de liane en liane, il ébaubit le peuple. Mais jusqu'à quand ? Prenons le sommet de Bruxelles. Le Fonds de stabilité européen se révélait insuffisant. On allait créer un véhicule spécial pour attirer les investisseurs internationaux, chinois, brésiliens, américains, etc... et M. Sarkozy de tendre la sébile à M. Hu Jintao [le président chinois] et à Mme Tilma Roussef [la présidente brésilienne].

Que croyez-vous qu'il arriva ? La sébile resta vide. Le mendiant aurait dû ravaler son humiliation. Heureusement, M. Obama, lui-même en mal de réélection, l'a couvert d'éloges. Ceux-ci ont fait oublié l'échec sensationnel du G20 dont personne ne semble encore s'être avisé. Mais maintenant, c'est M. Fillon qui a saisi une autre liane, nous entraînant dans un ballet torride dont les Français commencent à se demander s'il ne serait pas temps de l'arrêter.

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Le Premier ministre a revêtu les habits du Docteur Diafoirus pour administrer une nouvelle saignée à l’économie française. Il s’agit non pas de protéger les Français mais de convaincre les agences de notation et d’enrayer la spéculation. La monnaie unique est un tonneau des Danaïdes où s’engloutit l’effort des Français. Le malade finira par mourir guéri.

Il y avait d’autres moyens : la mobilisation des ressources de la Banque centrale et un plan de relance à l’échelle européenne. Celui-ci permettrait de résorber la dette.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 7 Novembre 2011 à 20:49 | Permalien | Commentaires (5)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à BFM TV, dimanche 6 novembre 2011. Il répondait aux questions de Stéphanie de Muru et Rachid M’Barki.


Verbatim

  • A propos des commentaires d'Alain Juppé sur sa candidature : J'ai beaucoup de considération pour Alain Juppé mais il ferait mieux de s’intéresser au fond des choses plutôt que de prôner un fédéralisme illusoire comme je l'ai entendu faire. Car, aujourd'hui, le fédéralisme qu'on veut nous imposer est coercitif, c'est un espace disciplinaire. C'est ce que Nicolas Sarkozy appelle la « règle d'or », qu'il veut insérer dans la constitution. Moi j'appelle ça la règle d'airain. C'est le début de la fin de la souveraineté de la France.
  • Je vois la crise de la monnaie unique, que j'ai combattue il y 20 ans alors qu'elle était soutenue par la quasi totalité des leaders de gauche ou de droite et notamment par M. Sarkozy ou M. Hollande. Cette crise n'éclate pas par hasard. C'est le vice constitutif de la monnaie unique qui est la cause du drame à venir. On a juxtaposé 17 pays tellement différents.
  • Après la Grèce c'est au tour de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et pourquoi pas, hélas, de la France.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Novembre 2011 à 15:32 | Permalien | Commentaires (7)

Déclaration de Jean-Pierre Chevènement, 5 novembre 2011.
Une monnaie moins chère ; une Europe de la croissance plutôt que de la stagnation ; préserver notre souveraineté budgétaire et fiscale, sauvegarder notre indépendance en matière énergétique, de défense et de politique extérieure ; redresser l’Europe : construire une Europe européenne qui soit un pôle dans le monde multipolaire de demain.


1. Tout au long de cette année, j’ai beaucoup réfléchi et écouté. J’ai décidé d’être candidat à la présidence de la République en 2012, comme je l’avais annoncé, « pour faire bouger les lignes ». Pour mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qui sont devant elles.

2. Nous sommes en effet à la veille de très fortes secousses. Avec la crise de l’euro, l’Europe se trouve dans l’œil du cyclone.

3. Ceux qui nous dirigent ou qui aspirent à le faire, pas plus que nos gouvernants de 1940, ne se sont préparés à y faire face. Or, dans cette période de tempêtes, il faudra maintenir le cap des intérêts de la France et de la République, qu’ils ont souvent perdu de vue depuis longtemps (cf.8). C’est pourquoi je suis candidat, pour aider à trouver un chemin.

4. La crise de la monnaie unique a, en effet, sa cause dans la monnaie unique elle-même, que nos dirigeants ont soutenue tous ensemble, à Maastricht, il y a vingt ans. L’erreur du traité que j’ai combattu a consisté à vouloir transférer à un aréopage de banquiers irresponsables la souveraineté monétaire de dix-sept pays très différents par leurs structures économiques, leurs langues, leurs cultures et leurs options politiques. Or, au lieu de converger, leurs économies ont divergé. L’écart s’est creusé entre l’Allemagne industrielle et excédentaire au Nord et les pays du Sud de l’Europe déficitaires et en voie de désindustrialisation rapide. La monnaie unique était censée unir. Elle divise. Les politiques de rigueur conjuguées conduisent à une récession généralisée.

5. Le sommet de Bruxelles n’a rien réglé. Il n’a posé que des rustines. Les ressources disponibles du Fonds européen de solidarité financière sont insuffisantes : 250 milliards face aux 3 400 milliards de dettes des cinq pays « sous tension ». Cette insuffisance ouvre la voie à l’ingérence extérieure. Après la Grèce, qui renâcle devant sa mise en tutelle, c’est le tour de l’Italie d’être attaquée et mise sous le contrôle du FMI. La rigueur s’impose par diktat. Au sommet du G20, à Cannes, la crise de l’euro a occulté le reste : la réforme du système monétaire international n’a pas progressé.

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'aimerais être sûr que les restrictions budgétaires ne mettent pas un jour en cause notre dissuasion nucléaire. C'en serait fait alors de l'indépendance stratégique de la France et au delà d'une Europe européenne dont j'ai toujours soutenu la perspective.


Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Novembre 2011 à 14:05 | Permalien | Commentaires (2)
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