Jean-Pierre Chevènement a annoncé officiellement sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 lors du 20h de France 2, samedi 5 novembre 2011. Il répondait aux questions de Laurent Delahousse.
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Rédigé par Chevenement.fr le 6 Novembre 2011 à 00:44
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien / Aujourd'hui en France, dimanche 6 novembre 2011.
Jean-Pierre Chevènement a officialisé ce samedi soir au journal télévisé de France 2 sa candidature à l'élection présidentielle de 2012. Dans une interview au «Parisien» - «Aujourd'hui en France», l'ancien ministre, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), dessine les axes de sa future campagne.
Le Parisien: Vous êtes donc candidat ? Jean-Pierre Chevènement: Oui. J’ai beaucoup réfléchi, écouté. Et je suis candidat à l’élection présidentielle pour faire bouger les lignes. Ma candidature se veut pédagogique à l’égard des citoyens mais aussi des autres candidats. Ceux qui nous dirigent ne sont malheureusement pas préparés à faire face aux secousses très fortes qui sont devant nous. La crise que traverse le pays a-t-elle été l’élément déclencheur ? Assurément car cette crise est sous- analysée. Voilà vingt ans, j’ai pris position contre le traité de Maastricht que tous ceux qui nous dirigent ont soutenu. Le vice est dans la conception de la monnaie unique : on ne peut pas transférer la souveraineté monétaire de 17 pays très différents par leurs structures économiques, leurs langues et leurs options politiques à un aréopage de banquiers centraux, irresponsables et obnubilés par l’inflation. Après hier, le défaut partiel de la Grèce, aujourd’hui l’Italie, demain l’Espagne, ce qui nous menace, c’est une récession généralisée ! Nicolas Sarkozy ne nous offre qu’une austérité à perte de vue : son horizon est le maintien du triple A . La souveraineté populaire a été transférée aux agences de notation ! Quant à François Hollande, il promet de réduire le déficit budgétaire à 3 % du PIB en 2013 sans remettre en cause la logique actuelle de la monnaie unique. Pour sortir de l’impasse, la solution consiste à donner à la Banque centrale européenne les mêmes prérogatives que la Banque centrale américaine afin qu’en rachetant les titres de dette des Etats, elle puisse casser la spéculation et doper la croissance. Etes-vous le candidat de la fin de l’euro ? L’abandon de la monnaie unique au profit d’une monnaie commune n’est pas un tabou pour moi, si l’Allemagne persiste dans son refus d’étendre les missions de la Banque centrale. La monnaie unique, qui méconnaît les réalités nationales, a creusé un gouffre entre une Allemagne industrielle et excédentaire et les économies du sud de l’Europe, déficitaires et en voie de désindustrialisation. Si la Grèce et surtout l’Italie devaient un jour faire défaut, ce serait le début d’un processus de dissociation de la monnaie unique. Il faudrait alors préparer le passage le plus harmonieux possible de la monnaie unique à une monnaie commune. Celle-ci utilisable dans les échanges extérieurs coexisterait avec des monnaies nationales réservées aux transactions intérieures. Le site de campagne de Jean-Pierre Chevènement est accessible à l'adresse suivante : www.chevenement2012.fr.
Le site de campagne de Jean-Pierre Chevènement est accessible à l'adresse suivante : www.chevenement2012.fr.
Vous pouvez faire connaître le site autour de vous en utilisant les boutons de partage sur les réseaux sociaux. Enfin, vous pouvez afficher votre soutien à la candidature de Jean-Pierre Chevènement sur votre profil Facebook ou Twitter en ajoutant le badge accessible ici. Jean-Pierre Chevènement est l'invité du 20h de France 2, présenté par Laurent Delahousse, samedi 5 novembre.
L'entretien sera podcasté sur le blog.
Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Est républicain, vendredi 4 novembre 2011.
L'Est républicain: La Grèce est-elle la plaie de l’Europe ?
Jean-Pierre Chevènement: L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt de l’euro. Il y aura d’autres maillons faibles après elle. Le cas de la Grèce illustre surtout la difficulté d’appliquer des politiques d’austérité à des peuples qui n’acceptent pas sans rechigner d’être mis sous tutelle au nom d’un fédéralisme disciplinaire. Vouloir le consulter par référendum, même si cela ne se fait pas, était-il une bonne solution ? Sur des sujets aussi essentiels, il n’est pas concevable de ne pas consulter les peuples et d’agir dans leur dos. Sauf, comme le dit Hubert Vedrine, à admettre que nous sommes dans une Europe « post-démocratique ». Cette consultation peut se faire par référendum, mais aussi passer par un vote du Parlement. Il arrive que le vote d’un Parlement annule le résultat d’un référendum… Oui et c’est scandaleux ! Ce n’est pas comme ça qu’on fait avancer l’Europe. Le traité de Lisbonne était inadéquat, il n’a donc pu en rien éviter la crise.
Il n'y pas lieu de s'étonner qu'avant d'engager la Grèce dans une fome de mise en tutelle, le Premier ministre grec, M. Georges Papandreou, ait décidé de consulter le peuple grec.
L'Europe ne peut pas se faire sans la démocratie, il faut donc la réconcilier avec le progrès et la croissance. C'est bien la critique qu'on peut faire à la politique d'austérité actuelle… Elle conduit tout droit à la récession et c'est cette logique-là qu'il faut inverser pour avoir l'aval des peuples. Réaction à l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy du 27 octobre 2011.
L'érosion de l'appareil productif français, insuffisamment soulignée d'ailleurs, n'est rapportée qu'aux réformes sociales de la gauche depuis 1981 mais jamais à la sur-évaluation de 50% de l'euro depuis 2005. Le chef de l'Etat évoque la crise de l'euro sans évoquer la politique de change. Il évacue le rôle de la BCE alors que ses propositions sur ce sujet ont été repoussées par Mme Merkel. M. Sarkozy ne parle que de converger avec l'Allemagne, ou d'intégration renforcée, pour mettre l'Europe toute entière à la diète.
Question d’actualité de Jean-Pierre Chevènement concernant le sommet européen du 26 octobre 2011, Sénat, jeudi 27 octobre 2011.
L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt, c’est-à-dire la crise de la monnaie unique dans son ensemble. Cinq pays sont actuellement sous tension : outre la Grèce, le Portugal, l’Irlande, et plus gravement l’Espagne et l’Italie. La dette cumulée de ces pays dépasse 3000 milliards d’euros. Ces pays doivent emprunter à des taux voisins ou supérieurs à 6 %. Ce n’est pas tenable. Les ressources du Fonds européen de stabilité financière – 440 milliards d’euros – sont insuffisantes, comme il ressort des chiffres.
Le gouvernement français avait fait une proposition intéressante : transformer le Fonds européen de stabilité financière en banque pour l’adosser aux ressources illimitées de la Banque Centrale européenne. Cette proposition a été écartée par l’Allemagne. Elle n’est plus sur la table mais le problème de l’insuffisance des ressources du Fonds européen de stabilité financière reste. L’accord de Bruxelles ce matin parle de « l’optimisation du Fonds européen de stabilité financière. Il a retenu deux options de base pour obtenir un « effet de levier » capable d’augmenter les ressources du Fonds européen de solidarité financière - Un mécanisme de garantie partielle de 20 à 30 % sur les émissions de dette des pays sous tension. - Et par ailleurs la création d’un ou de plusieurs « véhicules spéciaux », c’est-à-dire de fonds d’investissements ouverts aux investisseurs internationaux, privés et publics. Le Président Von Rompuy a agité le chiffre de 1000 milliards pour indiquer l’effet de « maximisation » qui serait ainsi obtenu. |
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