Un accord avant le premier tour avec François Hollande est-il envisageable?
Jean-Pierre Chevènement: J'apprécierai le moment venu. Tout candidat peut, par définition, se retirer. Y compris François Hollande s'il devait par exemple être moins bien placé que moi (sourire).
Nous entrons dans une période de crise majeure. Il faut donner un sens à tout cela. Or l'horizon de Nicolas Sarkozy se limite au maintien du triple A. Et François Hollande peine à s'évader de cette logique purement budgétaire. D'où mon engagement. Il sera difficile de me faire entendre. On m'attaque déjà sur le 21 avril 2002, mon appartement… Cela ne m'effraie pas.
Que pensez-vous de l'accord entre le PS et EELV sur le nucléaire?
Infaisable. Cela revient à mettre 250 milliards d'euros en l'air. Et suppose de revenir aux chaudières à gaz et à charbon alors que les émissions de CO2 explosent. Le fameux audit sur l'EPR de Flamanville n'ira pas loin. François Hollande a conclu un accord politique qu'il nuancera s'il est élu avec une majorité élargie. Il a montré une fermeté certaine sur l'EPR. Il ne pouvait faire moins, tant celui-ci est vital pour nos exportations.
Entre ce qu'elle nous rapporte à l'export et les économies qu'elle nous procure, la filière nucléaire pèse 12 milliards d'euros par an. Ce n'est pas sérieux de vouloir la démanteler quand le problème numéro un du pays est le déficit de 75 milliards de la balance commerciale.
Il y a urgence à réindustrialiser le pays. J'avais démissionné de mon poste de ministre de l'Industrie en 1983 parce que le gouvernement n'allait pas dans ce sens. Aujourd'hui, cette idée s'impose.
Jean-Pierre Chevènement: J'apprécierai le moment venu. Tout candidat peut, par définition, se retirer. Y compris François Hollande s'il devait par exemple être moins bien placé que moi (sourire).
Nous entrons dans une période de crise majeure. Il faut donner un sens à tout cela. Or l'horizon de Nicolas Sarkozy se limite au maintien du triple A. Et François Hollande peine à s'évader de cette logique purement budgétaire. D'où mon engagement. Il sera difficile de me faire entendre. On m'attaque déjà sur le 21 avril 2002, mon appartement… Cela ne m'effraie pas.
Que pensez-vous de l'accord entre le PS et EELV sur le nucléaire?
Infaisable. Cela revient à mettre 250 milliards d'euros en l'air. Et suppose de revenir aux chaudières à gaz et à charbon alors que les émissions de CO2 explosent. Le fameux audit sur l'EPR de Flamanville n'ira pas loin. François Hollande a conclu un accord politique qu'il nuancera s'il est élu avec une majorité élargie. Il a montré une fermeté certaine sur l'EPR. Il ne pouvait faire moins, tant celui-ci est vital pour nos exportations.
Entre ce qu'elle nous rapporte à l'export et les économies qu'elle nous procure, la filière nucléaire pèse 12 milliards d'euros par an. Ce n'est pas sérieux de vouloir la démanteler quand le problème numéro un du pays est le déficit de 75 milliards de la balance commerciale.
Il y a urgence à réindustrialiser le pays. J'avais démissionné de mon poste de ministre de l'Industrie en 1983 parce que le gouvernement n'allait pas dans ce sens. Aujourd'hui, cette idée s'impose.
Comment voyez-vous l'avenir de la zone euro?
Si Nicolas Sarkozy était parvenu à convaincre à temps Angela Merkel de transformer la Banque centrale européenne en moteur, on aurait pu garder la monnaie unique avec un gouvernement économique européen. Et en faisant un petit pas vers le fédéralisme. Cela aurait été la meilleure solution. Mais l'Allemagne avance trop lentement vers cela. Et les événements se précipitent. L'arbre grec cachait la forêt italienne. Si l'Italie tombe malade, la contagion à la France sera immédiate.
Je pense que nous serons contraints d'appliquer tôt ou tard le plan B. À savoir une mutation organisée de l'euro de son statut actuel de monnaie unique vers celui de monnaie commune. L'euro servant aux grands échanges internationaux et chaque pays revenant en interne à une monnaie propre, fluctuante et renégociée chaque année au niveau européen.
Derrière cette situation se pose le problème majeur de la souveraineté et de la démocratie. Va-t-on construire une Europe post-démocratique, où les dirigeants seront désignés par l'urgence budgétaire comme c'est déjà le cas en Italie et en Grèce ? Jean-Claude Trichet est-il le futur Premier ministre de la France ? (sourire) Se dirige-t-on vers un fédéralisme coercitif, imposant à la France la fin de sa souveraineté, de sa force de dissuasion, de la gestion de son budget et de ses impôts ?
Quelles sont vos solutions?
Une monnaie moins chère, une mobilisation pour faire redécoller la croissance en réindustrialisant le pays, un retour à la souveraineté nationale et la mise en place d'une Europe réaliste. Le pire pour la France serait de rester collée à une mini-zone européenne à l'euro fort. En réalité, au mark.
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Source : Sud Ouest
Si Nicolas Sarkozy était parvenu à convaincre à temps Angela Merkel de transformer la Banque centrale européenne en moteur, on aurait pu garder la monnaie unique avec un gouvernement économique européen. Et en faisant un petit pas vers le fédéralisme. Cela aurait été la meilleure solution. Mais l'Allemagne avance trop lentement vers cela. Et les événements se précipitent. L'arbre grec cachait la forêt italienne. Si l'Italie tombe malade, la contagion à la France sera immédiate.
Je pense que nous serons contraints d'appliquer tôt ou tard le plan B. À savoir une mutation organisée de l'euro de son statut actuel de monnaie unique vers celui de monnaie commune. L'euro servant aux grands échanges internationaux et chaque pays revenant en interne à une monnaie propre, fluctuante et renégociée chaque année au niveau européen.
Derrière cette situation se pose le problème majeur de la souveraineté et de la démocratie. Va-t-on construire une Europe post-démocratique, où les dirigeants seront désignés par l'urgence budgétaire comme c'est déjà le cas en Italie et en Grèce ? Jean-Claude Trichet est-il le futur Premier ministre de la France ? (sourire) Se dirige-t-on vers un fédéralisme coercitif, imposant à la France la fin de sa souveraineté, de sa force de dissuasion, de la gestion de son budget et de ses impôts ?
Quelles sont vos solutions?
Une monnaie moins chère, une mobilisation pour faire redécoller la croissance en réindustrialisant le pays, un retour à la souveraineté nationale et la mise en place d'une Europe réaliste. Le pire pour la France serait de rester collée à une mini-zone européenne à l'euro fort. En réalité, au mark.
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Source : Sud Ouest