Si je sais gré à François Hollande d'avoir tenu bon sur la poursuite de la construction du réacteur EPR de Flamanville qui conditionne les exportations françaises vers la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde, etc., comment ne pas s'alarmer de la volonté des Verts de condamner l'usine de retraitement de la Hague, la fabrication du combustible mox nécessaire à nos réacteurs et de fermer le laboratoire de stockage des déchets retraités de Bure, etc. La logique des Verts est claire : c'est la "sortie du nucléaire". C'est le triomphe du dogmatisme. Mais quelle cohérence y a-t-il à vouloir, en pleine crise, fermer vingt-quatre réacteurs qui marchent, bref à se priver du tiers de notre potentiel de production électrique ?
Cette mesure coûterait au moins 250 milliards d'euros qu'il faudra bien trouver dans le budget de l'Etat, des entreprises et chez les contribuables. Outre le démantèlement de réacteurs qui marchent, il faudrait construire un nombre équivalent de nouvelles centrales thermiques, subventionner des énergies renouvelables, moderniser notre réseau électrique afin de répondre aux contraintes d'une production plus complexe et plus intermittente, sans parler du coût social de telles mesures.
Casser une infrastructure très rentable (le nucléaire) et la remplacer par une autre, plus polluante et moins rentable (gaz, charbon, énergies renouvelables) entraînera une augmentation du prix de l'électricité de 40 % à 50 %. Les chiffres sont têtus et connus. Le coût du MW/h du parc nucléaire français est de 42 euros (chiffre inscrit dans la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité en France de 2011). Le gaz revient entre 60 et 70 euros/MWh (le prix du gaz va progresser dans l'avenir). Le coût de l'éolien terrestre s'élève à 90 euros/MWh, l'éolien marin est à 150 euros/MWh et le solaire photovoltaïque à 250 euros/MWh. Seul le charbon est aussi compétitif que le nucléaire mais il est beaucoup plus polluant.
Cette mesure coûterait au moins 250 milliards d'euros qu'il faudra bien trouver dans le budget de l'Etat, des entreprises et chez les contribuables. Outre le démantèlement de réacteurs qui marchent, il faudrait construire un nombre équivalent de nouvelles centrales thermiques, subventionner des énergies renouvelables, moderniser notre réseau électrique afin de répondre aux contraintes d'une production plus complexe et plus intermittente, sans parler du coût social de telles mesures.
Casser une infrastructure très rentable (le nucléaire) et la remplacer par une autre, plus polluante et moins rentable (gaz, charbon, énergies renouvelables) entraînera une augmentation du prix de l'électricité de 40 % à 50 %. Les chiffres sont têtus et connus. Le coût du MW/h du parc nucléaire français est de 42 euros (chiffre inscrit dans la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité en France de 2011). Le gaz revient entre 60 et 70 euros/MWh (le prix du gaz va progresser dans l'avenir). Le coût de l'éolien terrestre s'élève à 90 euros/MWh, l'éolien marin est à 150 euros/MWh et le solaire photovoltaïque à 250 euros/MWh. Seul le charbon est aussi compétitif que le nucléaire mais il est beaucoup plus polluant.
Notre déficit extérieur s'aggraverait de trois façons : la réduction de nos services nucléaires exportés (6 milliards d'euros par an en moyenne), l'importation ensuite de 4 milliards d'euros de gaz supplémentaire chaque année, et enfin, la disparition progressive de nos exportations d'électricité (2,3 milliards d'euros par an) au fur et à mesure de la fermeture des réacteurs français. Enfin, les entreprises françaises, qui bénéficient d'une électricité 40 % moins chère que dans le reste de l'UE, perdraient cet avantage comparatif, ce qui aggraverait leur problème de compétitivité. L'image d'un monde éclairé par la seule grâce du soleil et du vent que nous présentent les partis écologistes est un leurre. L'éolien et le solaire sont non seulement chers, mais ils produisent trop peu. Une éolienne terrestre ne produit que 20 à 25 % du temps, une éolienne maritime 30 à 35 % et le solaire photovoltaïque en France 10 à 15 %. Les éoliennes en France ayant en moyenne une puissance nominale de 2 MW, il faudrait en construire 2 500 à 3 000 pour obtenir une puissance produite équivalente à celle d'un seul EPR de 1 650 MW qui, lui, fonctionnera 90 % du temps. Belle perspective !
Nous assistons au triomphe de "l'idéologie de la peur" formalisée en Allemagne au lendemain de la seconde guerre mondiale par le philosophe Hans Jonas ("l'heuristique de la peur") et plus récemment par le sociologue Ulrich Beck ("la société du risque"). Cette idéologie a déjà contaminé notre Constitution avec un "principe de précaution" qui n'a rien de scientifique. Or, le risque zéro n'existe nulle part. L'Allemagne va construire dix centrales thermiques au charbon pour remplacer les réacteurs nucléaires qu'elle ferme. Or, l'industrie charbonnière fait 2 500 à 3 000 morts par an (contre deux à Fukushima).
Cet accident nucléaire très grave n'a pas été "l'apocalypse" annoncée par certains dans la panique des premiers jours. Le déplacement de 80 000 personnes et la contamination disséminée dans un rayon de 20 à 30 kilomètres autour de la centrale sont des événements dramatiques. Mais les effets de cette catastrophe sont réversibles. Dix ou vingt ans seront nécessaires pour dépolluer les zones contaminées et y rétablir une situation normale. L'effort sera long et lourd, mais le peuple japonais, admirable de volonté, y parviendra.
En obéissant à la dictature de l'émotion, en se laissant imposer un choix idéologique et contraire aux intérêts du pays, en se mettant enfin à la merci des chantages des Verts auxquels un groupe parlementaire de quinze à trente-cinq députés vient d'être concédé, le Parti socialiste s'éloigne de ses racines républicaines et des valeurs des Lumières héritées du rationalisme cartésien (croyance en la Raison, liberté de la recherche, volonté de progrès, etc.).
Ce serait un tournant culturel grave pour la France et pour l'Europe, car le triomphe de "l'idéologie de la peur" sur notre continent contrastant avec la confiance en eux des pays émergents tournés vers la science et la technologie, ne manquerait pas d'accélérer notre déclin. Ce destin n'a rien d'irréversible : les "forces de progrès" sont encore puissantes dans la gauche et dans le pays.
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Source : LeMonde
Nous assistons au triomphe de "l'idéologie de la peur" formalisée en Allemagne au lendemain de la seconde guerre mondiale par le philosophe Hans Jonas ("l'heuristique de la peur") et plus récemment par le sociologue Ulrich Beck ("la société du risque"). Cette idéologie a déjà contaminé notre Constitution avec un "principe de précaution" qui n'a rien de scientifique. Or, le risque zéro n'existe nulle part. L'Allemagne va construire dix centrales thermiques au charbon pour remplacer les réacteurs nucléaires qu'elle ferme. Or, l'industrie charbonnière fait 2 500 à 3 000 morts par an (contre deux à Fukushima).
Cet accident nucléaire très grave n'a pas été "l'apocalypse" annoncée par certains dans la panique des premiers jours. Le déplacement de 80 000 personnes et la contamination disséminée dans un rayon de 20 à 30 kilomètres autour de la centrale sont des événements dramatiques. Mais les effets de cette catastrophe sont réversibles. Dix ou vingt ans seront nécessaires pour dépolluer les zones contaminées et y rétablir une situation normale. L'effort sera long et lourd, mais le peuple japonais, admirable de volonté, y parviendra.
En obéissant à la dictature de l'émotion, en se laissant imposer un choix idéologique et contraire aux intérêts du pays, en se mettant enfin à la merci des chantages des Verts auxquels un groupe parlementaire de quinze à trente-cinq députés vient d'être concédé, le Parti socialiste s'éloigne de ses racines républicaines et des valeurs des Lumières héritées du rationalisme cartésien (croyance en la Raison, liberté de la recherche, volonté de progrès, etc.).
Ce serait un tournant culturel grave pour la France et pour l'Europe, car le triomphe de "l'idéologie de la peur" sur notre continent contrastant avec la confiance en eux des pays émergents tournés vers la science et la technologie, ne manquerait pas d'accélérer notre déclin. Ce destin n'a rien d'irréversible : les "forces de progrès" sont encore puissantes dans la gauche et dans le pays.
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Source : LeMonde