Entretien de Jean-Pierre Chevènement à La Dépêche, vendredi 25 novembre 2011.


"Nous sommes confrontés à la politique désastreuse de la monnaie forte"
Comment on réindustrialise la France avec des coûts de production supérieurs à nos concurrents ou aux pays émergents ?
Jean-Pierre Chevènement:
Il faut corriger cette différence de coût par une différence de productivité. Nous possédons des atouts, des facilités techniques qui n'existent pas ailleurs. Il faut les valoriser. Par ailleurs, la politique de l'Euro fort nous défavorise. Avec une monnaie trop chère, nos industriels sont tentés d'investir à l'étranger. Mais rien n'est inéluctable : si l'on retrouve de la croissance, ce dont nous sommes tout à fait capables, il n'y a aucune raison de délocaliser. L'industrie est la locomotive qui tire le reste. Mais nous sommes confrontés à la politique désastreuse de la monnaie forte. Moi je me propose de remettre la gauche et la France à la hauteur. Le triple A de Sarkozy, c'est triple zéro. Il ne propose que l'austérité à perpétuité. Quant à François Hollande, il est mal entouré. Son bras droit Michel Sapin est sans doute compétent en matière budgétaire mais pour le reste, il ne saurait distinguer le MOX du sucre en poudre.

Pourriez-vous renoncer à votre candidature ?
Je me suis porté candidat par devoir, c'est une épreuve difficile que je m'inflige. Je veux faire bouger les lignes mais pour l'instant, elles ne bougent pas dans le bon sens. Après, toute campagne a ses dynamiques. En 2007, je m'étais retiré sur la base d'un accord politique.

Rédigé par Chevenement.fr le 25 Novembre 2011 à 07:55 | Permalien | Commentaires (0)

Dépêche AFP, jeudi 24 novembre 2011, 16h03.


Sommet Merkel-Sarkozy-Monti: Chevènement dénonce une dérive "disciplinaire"
Jean-Pierre Chevènement, candidat à la présidentielle française, a dénoncé jeudi dans le sommet Allemagne-France-Italie à Strasbourg la manifestation que l'Europe entrait dans un "espace disciplinaire".

Le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière allemande Angela Merkel et le nouveau chef du gouvernement italien Mario Monti "vont aborder la question du fédéralisme budgétaire purement coercitif, avec plafond de ressources, plancher de recettes, avertissements, amendes, traduction devant la cour de justice", a dit M. Chevènement à la presse lors d'une visite à Toulouse.

"Personnellement, je combattrai cette conception d'un fédéralisme qui n'a rien de redistributeur, qui est un fédéralisme qui débouche sur un espace disciplinaire", a-t-il ajouté.

M. Monti n'est en fait qu'un "gouverneur" que "M. Sarkozy et Mme Merkel se proposaient même d'aller installer", a dit M. Chevènement.

"Nous entrons dans un espace disciplinaire (..) où notre budget est fait à Bruxelles", a-t-il dit, en posant la question: "Qu'est-ce que c'est qu'une démocratie où le Parlement ne vote plus le budget?"

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Novembre 2011 à 16:18 | Permalien | Commentaires (4)

Dépêche AFP, jeudi 24 novembre, 15h50.


Chevènement dans le mode spirituel et spiritueux sur la "fée verte" Eva Joly
Jean-Pierre Chevènement, candidat à la présidentielle, a ironisé jeudi sur les relations compliquées entre les prétendants socialiste et écologiste, François Hollande et la "fée verte" Eva Joly.

"Je souhaiterais que la fée verte continue d'inspirer Verlaine et pas François Hollande", a dit M. Chevènement à la presse à Toulouse.
Il faisait référence à l'absinthe, aussi appelée "fée verte", dans laquelle de grands artistes comme le poète Paul Verlaine cherchaient l'inspiration au 19ème siècle.

Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et sénateur du Territoire de Belfort n'a pas été tendre avec l'accord récemment conclu entre le PS et Europe écologie - les Verts pour 2012.

"Quand je lis le texte de l'accord PS-Verts, je sursaute sur beaucoup de points, par exemple l'européanisation du siège permanent de la France à l'Onu; ça ne tient pas debout", a-t-il dit.

Néanmoins, "quel que soit le je ne sais qui" auquel François Hollande serait opposé au second tour de la présidentielle, M. Chevènement votera Hollande s'il est bien au second tour. "Mais j'aimerais que, si c'était moi, Hollande aussi me soutienne", a-t-il ajouté.

Interrogé sur la possibilité qu'il retire sa candidature au profit du candidat socialiste, M. Chevènement a rappelé avoir dit qu'il était "candidat pour faire bouger les lignes. Pour le moment, elles bougent, mais pas dans le bon sens. Donc il faudra redresser tout cela, je le dis en toute amitié".

Dans l'éventualité où les "lignes" bougeraient à sa convenance à gauche, il a rappelé qu'il avait retiré sa candidature à la présidentielle de 2007 "sur la base d'un accord politique".

M. Chevènement dit avoir recueilli presque 300 signatures pour sa candidature.

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Novembre 2011 à 16:03 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Mardi Politique sur RFI, mardi 22 novembre 2011. Il répondait aux questions de Clarisse Vernhes (RFI), Roselyne Febvre (France 24), Acacio Pereira (20 Minutes) et Saïd Mahrane (Le Point)


"Il y a un rejet des élites financières. Vous appelez ça populisme, moi je l'appelle réaction populaire"
Verbatim express

  • A propos de Danielle Mitterrand : je ressens de l'émotion. Je salue une femme résistante, une femme libre qui, à la tête de sa fondation France Libertés, agissait pour les causes qu'elle croyait justes.
  • Elle ne se situait pas sur un plan politique. Elle se situait sur le plan des grandes causes humaines
  • Je pense que le candidat socialiste a trébuché tout seul. En 2002, j'ai dit des choses qui paraissent évidentes aujourd'hui : j'ai dénoncé la dictature des marchés financiers, j'ai proposé l'extension des missions de la BCE, j'ai demandé une politique industrielle, j'ai marqué des repères fermes sur l’École.
  • Est-ce que mes idées sont de trop ? Est-ce que d'autres les soutiennent avec autant de fermeté, de cohérence, de continuité ? D'autres sont-ils aussi légitimes que moi pour poser le problème de la monnaie unique, que j'ai combattue dès le départ avec le Traité de Maastricht alors que toutes nos élites de gauche et droite s'en portaient garantes ?

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à La Voix du Nord, 22 novembre 2011.


"Le Parti socialiste s'est détourné des ouvriers, s'occupe des bobos et a laissé tomber le populo"
Êtes-vous déçu de ne pouvoir visiter Arc International ?
Jean-Pierre Chevènement:
Je ne vais tout de même pas aller voir un show room (la boutique de la cristallerie) , alors que je suis reçu dans toutes les usines de France. C'est une politique de communication à très courte vue.

Pourquoi avez-vous choisi la réindustrialisation comme thème de campagne ?
En trente ans, nous avons perdu la moitié de notre base productive. Arques est un exemple de la désindustrialisation qui nous frappe, passant de 12 000 employés en 2008 à 6 000 aujourd'hui. Je fais un grand parallèle entre la chute de l'industrie et la surélévation de l'euro trop cher qui pèse sur la compétitivité de nos entreprises, les pousse à cet ailleurs, comme des usines aux Émirats arabes unis en payant à très bas coût des ouvriers indiens. Une France sans usines, c'est la fin de la France.

Vous accusez l'euro et l'Europe, n'est-ce pas caricatural ?
Tous nos derniers gouvernements ont soutenu le traité de Maastricht. C'est le moment de remettre un moteur dans la zone euro par le biais de la Banque centrale européenne. Et si l'Allemagne ne veut pas, nous devrons garder l'euro comme monnaie commune et non plus comme monnaie unique. On reprend les monnaies nationales et on garde l'euro pour les grands échanges. Je suis pour une Europe confédérale à géométrie variable en me basant sur quatre repères : monnaie moins chère, croissance, souveraineté budgétaire et Europe réaliste.

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Novembre 2011 à 08:07 | Permalien | Commentaires (8)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Le Monde, édition du 22 novembre 2011.


Nucléaire: non à l'idéologie de la peur!
Si je sais gré à François Hollande d'avoir tenu bon sur la poursuite de la construction du réacteur EPR de Flamanville qui conditionne les exportations françaises vers la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde, etc., comment ne pas s'alarmer de la volonté des Verts de condamner l'usine de retraitement de la Hague, la fabrication du combustible mox nécessaire à nos réacteurs et de fermer le laboratoire de stockage des déchets retraités de Bure, etc. La logique des Verts est claire : c'est la "sortie du nucléaire". C'est le triomphe du dogmatisme. Mais quelle cohérence y a-t-il à vouloir, en pleine crise, fermer vingt-quatre réacteurs qui marchent, bref à se priver du tiers de notre potentiel de production électrique ?

Cette mesure coûterait au moins 250 milliards d'euros qu'il faudra bien trouver dans le budget de l'Etat, des entreprises et chez les contribuables. Outre le démantèlement de réacteurs qui marchent, il faudrait construire un nombre équivalent de nouvelles centrales thermiques, subventionner des énergies renouvelables, moderniser notre réseau électrique afin de répondre aux contraintes d'une production plus complexe et plus intermittente, sans parler du coût social de telles mesures.

Casser une infrastructure très rentable (le nucléaire) et la remplacer par une autre, plus polluante et moins rentable (gaz, charbon, énergies renouvelables) entraînera une augmentation du prix de l'électricité de 40 % à 50 %. Les chiffres sont têtus et connus. Le coût du MW/h du parc nucléaire français est de 42 euros (chiffre inscrit dans la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité en France de 2011). Le gaz revient entre 60 et 70 euros/MWh (le prix du gaz va progresser dans l'avenir). Le coût de l'éolien terrestre s'élève à 90 euros/MWh, l'éolien marin est à 150 euros/MWh et le solaire photovoltaïque à 250 euros/MWh. Seul le charbon est aussi compétitif que le nucléaire mais il est beaucoup plus polluant.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 21 Novembre 2011 à 14:43 | Permalien | Commentaires (6)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de la matinale de Canal+ lundi 21 novembre 2011. Il répondait aux questions de Caroline Roux.


Verbatim express

  • Nous avons perdu la moitié de notre base industrielle depuis 30 ans. La part de l'industrie est passée de près de 30% à 13% du PIB. C'est dramatique car sans une industrie forte pas d'exportations et pas de protection sociale.
  • Toutes nos grandes entreprises ont choisi de délocaliser. Une monnaie trop forte écrase la compétitivité. L'euro est 20-25% au dessus de son cours de lancement. Il faut avoir une monnaie moins chère, que ce soit l'euro ou une autre.
  • Il faut donner à la BCE des compétences qu’aujourd’hui elle n'a pas : soutenir la croissance et l'emploi, racheter des titres de dettes sur les marchés
  • Je pense qu'il ne faut pas se borner à voir Angela Merkel mais l'ensemble des acteurs politiques allemands et dans les autres pays chercher des alliés, s'il nous en reste. Mais, comme vous le voyez, dans tous les pays d'Europe ce sont des gouvernements de droite qui se mettent en place ou des gouvernement de technocrates non élus qui sont imposés par Bruxelles.

Dépêche AFP, samedi 19 novembre 2011, 14h19.


Chevènement va poursuivre en justice la ville de Paris à propos de la polémique sur son logement
Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belford et candidat à la présidentielle, a annoncé samedi à l'AFP avoir demandé à son avocat de "saisir la justice à l'encontre" de la ville de Paris à qui il reproche de "nourrir la polémique" sur son appartemant parisien.

"J'ai demandé à mon avocat de saisir la justice à l'encontre de mon bailleur", a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), en accusant la "ville de Paris de nourrir contre lui une polémique au sujet d'un appartement" qu'il loue dans la capitale.
Mots-clés : logement

Rédigé par Chevenement.fr le 19 Novembre 2011 à 16:02 | Permalien | Commentaires (5)
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