Verbatim
- A propos des commentaires d'Alain Juppé sur sa candidature : J'ai beaucoup de considération pour Alain Juppé mais il ferait mieux de s’intéresser au fond des choses plutôt que de prôner un fédéralisme illusoire comme je l'ai entendu faire. Car, aujourd'hui, le fédéralisme qu'on veut nous imposer est coercitif, c'est un espace disciplinaire. C'est ce que Nicolas Sarkozy appelle la « règle d'or », qu'il veut insérer dans la constitution. Moi j'appelle ça la règle d'airain. C'est le début de la fin de la souveraineté de la France.
- Je vois la crise de la monnaie unique, que j'ai combattue il y 20 ans alors qu'elle était soutenue par la quasi totalité des leaders de gauche ou de droite et notamment par M. Sarkozy ou M. Hollande. Cette crise n'éclate pas par hasard. C'est le vice constitutif de la monnaie unique qui est la cause du drame à venir. On a juxtaposé 17 pays tellement différents.
- Après la Grèce c'est au tour de l'Italie, de l'Espagne, du Portugal et pourquoi pas, hélas, de la France.
- Je ne pense pas qu'on puisse faire confiance à ceux qui nous ont fourvoyés pour nous sortir de l'ornière.
- J'ai des solutions à proposer : mettre un moteur dans la monnaie unique si on veut la sauver, donner à la Banque centrale européenne des prérogatives qu'elle n'a pas, adosser le FESF à la BCE, comme l'avait d'ailleurs proposé le gouvernement français - mais l'opposition du gouvernement allemand lui a fait retirer cette proposition.
- Il y a une autre possibilité : faire muter l'euro de monnaie unique en monnaie commune. L'euro pourrait servir dans les transactions internationales tandis qu'il y aurait des monnaies nationales pour l'usage interne. Cela permettrait d'avoir des amortisseurs, de corriger les écarts de compétitivités. Ce serait un système stable, robuste alors que l'euro, pour le contribuable est un tonneau des danaïdes.
- Il n'est pas déshonorant de rectifier une erreur, encore faut-il la reconnaître. Or, ceux qui ont commis ces erreurs ne veulent pas faire amende honorable. Ils persistent, il s'entêtent. On les voit courir d'une crise à l'autre : de la Grèce à l'Italie puis l'Espagne. Ce n'est pas ce qu'il faut faire.
- Nous avons besoin d'une vue cohérente, d'hommes d’État qui sont à sont à la hauteur des périls qui nous menacent.
- Je veux mettre la gauche et la France à la hauteur des défis qui sont devant nous.
- A propos des primaires socialistes : En participant, je me serais mis à la merci du vainqueur et donc d'une ligne sociale-libérale qui n'est pas la mienne. Même si j'ai beaucoup de respect pour ce qu'a fait Arnaud Montebourg, je constate qu'il est arrivé troisième et doit donc s'incliner devant le premier. Je veux avoir ce débat franc, ouvert, devant tous les Français. J’espère qu'il sera productif.
- Le 21 avril 2002 c'est l’extincteur du débat politique : cela permet de ne pas parler du fond. On trouve un bouc émissaire et on oublie de dire quelles sont les erreurs qui ont été commises. En 2002 j'avais proposé de redresser l’Europe, de la réindustrialiser, de fixer des repères clairs dans la vie politique française en matière de sécurité, d'école, d'intégration. J'avais mis en garde contre l’omnipotence des marchés. On voit où nous en sommes. Peut-être que si on m'avait écouté, nous n'en serions pas là.
- Je veux marquer des repères : il faut une monnaie moins chère, il faut la croissance, il faut préserver la souveraineté de la France et construire une Europe confédérale avec les Nations.
- Nicolas Sarkozy ne nous offre qu'une austérité perpétuelle et François Hollande doit sortir de la logique actuelle de la monnaie unique.