L'Est républicain: La Grèce est-elle la plaie de l’Europe ?
Jean-Pierre Chevènement: L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt de l’euro. Il y aura d’autres maillons faibles après elle. Le cas de la Grèce illustre surtout la difficulté d’appliquer des politiques d’austérité à des peuples qui n’acceptent pas sans rechigner d’être mis sous tutelle au nom d’un fédéralisme disciplinaire.
Vouloir le consulter par référendum, même si cela ne se fait pas, était-il une bonne solution ?
Sur des sujets aussi essentiels, il n’est pas concevable de ne pas consulter les peuples et d’agir dans leur dos. Sauf, comme le dit Hubert Vedrine, à admettre que nous sommes dans une Europe « post-démocratique ».
Cette consultation peut se faire par référendum, mais aussi passer par un vote du Parlement. Il arrive que le vote d’un Parlement annule le résultat d’un référendum…
Oui et c’est scandaleux ! Ce n’est pas comme ça qu’on fait avancer l’Europe. Le traité de Lisbonne était inadéquat, il n’a donc pu en rien éviter la crise.
Jean-Pierre Chevènement: L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt de l’euro. Il y aura d’autres maillons faibles après elle. Le cas de la Grèce illustre surtout la difficulté d’appliquer des politiques d’austérité à des peuples qui n’acceptent pas sans rechigner d’être mis sous tutelle au nom d’un fédéralisme disciplinaire.
Vouloir le consulter par référendum, même si cela ne se fait pas, était-il une bonne solution ?
Sur des sujets aussi essentiels, il n’est pas concevable de ne pas consulter les peuples et d’agir dans leur dos. Sauf, comme le dit Hubert Vedrine, à admettre que nous sommes dans une Europe « post-démocratique ».
Cette consultation peut se faire par référendum, mais aussi passer par un vote du Parlement. Il arrive que le vote d’un Parlement annule le résultat d’un référendum…
Oui et c’est scandaleux ! Ce n’est pas comme ça qu’on fait avancer l’Europe. Le traité de Lisbonne était inadéquat, il n’a donc pu en rien éviter la crise.
Que faut-il faire, alors ?
En finir avec l’aveuglement chez nos dirigeants et comprendre qu’il n’y a pas de solution sans une profonde refonte structurelle. Qu’il bénéficie de l’aval du Parlement ou d’un référendum, ce qui est nécessaire, un plan d’austérité sévère ne peut redonner de l’espoir. La Grèce ne sait pas quel est son horizon. Il faut accorder à la Banque centrale européenne les mêmes moyens qu’à la Réserve fédérale américaine de racheter la dette pour éviter la spéculation et de maîtriser la politique de change. Puis, soit réformer l’architecture de la zone euro, soit passer de la monnaie unique à une monnaie commune.
La sortie de la Grèce de l’euro serait-elle l’issue ?
Elle ne réglerait pas le vice constitutif de la monnaie unique qui veut juxtaposer des pays trop différents. Les économies européennes n’ont pas convergé, elles ont divergé, et la spéculation en a profité. Si la Grèce sortait pour retrouver sa liberté monétaire, le compte à rebours serait enclenché car d’autres pays ne manqueraient pas de suivre l’exemple.
Propos recueillis par Jean-Pierre Tenoux
Source : site internet de l'Est républicain
En finir avec l’aveuglement chez nos dirigeants et comprendre qu’il n’y a pas de solution sans une profonde refonte structurelle. Qu’il bénéficie de l’aval du Parlement ou d’un référendum, ce qui est nécessaire, un plan d’austérité sévère ne peut redonner de l’espoir. La Grèce ne sait pas quel est son horizon. Il faut accorder à la Banque centrale européenne les mêmes moyens qu’à la Réserve fédérale américaine de racheter la dette pour éviter la spéculation et de maîtriser la politique de change. Puis, soit réformer l’architecture de la zone euro, soit passer de la monnaie unique à une monnaie commune.
La sortie de la Grèce de l’euro serait-elle l’issue ?
Elle ne réglerait pas le vice constitutif de la monnaie unique qui veut juxtaposer des pays trop différents. Les économies européennes n’ont pas convergé, elles ont divergé, et la spéculation en a profité. Si la Grèce sortait pour retrouver sa liberté monétaire, le compte à rebours serait enclenché car d’autres pays ne manqueraient pas de suivre l’exemple.
Propos recueillis par Jean-Pierre Tenoux
Source : site internet de l'Est républicain