Dépêche AFP, lundi 24 octobre, 19h35
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a estimé lundi que les dirigeants européens ne trouvaient "que des rustines" à la crise de la dette et jugé possible une explosion de la zone euro.
Dans un entretien au site internet de la chaîne Public Sénat (publicsenat.fr), M. Chevènement estime que les dirigeants européens "ne trouvent que des rustines" à la crise et "travaillent en aveugles. Ils ne voient pas que la crise de l’euro procède de son vice constitutif : la monnaie unique a juxtaposé des économies trop différentes par leur structure et la culture des peuples concernés". Interrogé sur la possibilité d'une explosion de la zone euro, l'ancien ministre la juge possible. "Très peu de gens réalisent que c’est un risque bien réel. Il faut imaginer les solutions", fait-il valoir, proposant notamment "le recours à la Banque centrale, ou à défaut, la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune". "Si la Grèce fait défaut et reprend sa liberté monétaire, on aura accompli un premier pas dans cette direction. On pourrait garder l’euro comme toit européen commun, c’est-à-dire un panier de monnaies pour les échanges internationaux. Puis, cette monnaie commune pourrait accueillir la Grande-Bretagne ou les pays du sud de la Méditerranée. Puis, il faut penser l’après-crise", détaille-t-il. Sur la crise de la dette, dit-il, "il y a une porte de sortie possible, c’est celle qui a été proposée par la France, à savoir l’adossement du Fond européen de stabilité financière (FESF) à la BCE", "c’est le seul moyen de casser la spéculation. Malheureusement, Mme Merkel et M. Trichet l’ont écartée". Pour le sénateur de Belfort, "la politique d’austérité à perpétuité qu’on propose aux Etats en difficulté ne peut déboucher que sur la récession et l’aggravation de la situation".
Rédigé par Chevenement.fr le 24 Octobre 2011 à 19:42
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Entretien de Jean-Pierre Chevènement au site internet de Public Sénat, lundi 24 octobre 2011.
Le sommet européen sur la crise de la dette dans la zone euro n’a pas abouti à une solution ce week-end. Un nouveau sommet est convoqué pour mercredi. Voyez-vous une porte de sortie à la crise ?
Jean-Pierre Chevènement: Il y a une porte de sortie possible, c’est celle qui a été proposée par la France, à savoir l’adossement du Fond européen de stabilité financière (FESF) à la BCE. C’est le seul moyen de casser la spéculation. Malheureusement Mme Merkel et M. Trichet l’ont écartée. La politique d’austérité à perpétuité qu’on propose aux Etats en difficulté ne peut déboucher que sur la récession et l’aggravation de la situation, comme l’a d’ailleurs remarqué Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie 2001, ndlr). Il me semble que les dirigeants européens travaillent en aveugles. Ils ne voient pas que la crise de l’euro procède de son vice constitutif : la monnaie unique a juxtaposé des économies trop différentes par leur structure et la culture des peuples concernés. Je ne voix pas d’autres solutions durables que la transformation de la BCE (Banque centrale européenne) pour en faire l’équivalent de la FED (Federal Reserve Act). A défaut, la seule perspective est l’effilochage de la zone euro. Selon le journaliste Jean Quatremer, Nicolas Sarkozy et Angela Merckel ont critiqué Schröder, Jospin et Chirac pour avoir fait entrer la Grèce dans la zone euro. Croyez-vous possible une explosion de la zone avec une sortie de la Grèce ? C’est une critique superficielle. Le problème était posé d’emblée, en 1989, quand le Conseil européen de Madrid a adopté les statuts de la monnaie unique, qui par définition supprime toute possibilité d’ajustement entre les pays. J’entends bien Nicolas Sarkozy incriminer ses prédécesseurs : « Ils avaient peut-être une vision, mais ils ont omis de régler des questions qui n’étaient pas des détails », a-t-il dit. L’erreur était de signer le Traité de Maastricht. Mais Nicolas Sarkozy n’est pas le seul à l’avoir commise. ActualitésPoursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 14 novembre 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
Avec la participation de :
Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 7 novembre 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
« Après les émeutes de la faim de 2008, la volatilité croissante des prix des produits agricoles et donc des prix des produits alimentaires attire à nouveau l'attention sur les problèmes de sécurité alimentaire dans tous les pays de la planète. La crise économique, la forte augmentation prévisible de la population mondiale et les dérèglements climatiques ne vont pas faciliter les moyens d'atteindre cet objectif. Autant de raisons de s'intéresser aux dimensions stratégiques de ce secteur de production qui a été négligé depuis de nombreuses années. »
Lucien Bourgeois et Pierre Conesa, membres du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica Avec la participation de :
Je félicite François Hollande pour sa victoire aux primaires socialistes, qui permet au débat présidentiel de s'ouvrir.
Pour sortir la France de l'impasse, il va falloir parler sérieusement de la crise de l'euro et de la réindustrialisation du pays, condition de la survie de notre modèle social. Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal Le Pays, samedi 15 octobre 2011.
Jean-Pierre Chevènement, sénateur (MRC) du Territoire de Belfort et, peut-être, candidat à l’élection présidentielle, est l’auteur d’un nouvel ouvrage : Sortir la France de l’impasse. Un livre-programme pour 2012.
Le Pays: Les choix politiques faits depuis les années quatre-vingt ont mis, dites-vous, la France dans une impasse. Vos positions sont, vous le soulignez dans le livre, dans la droite ligne de ce vous disiez en 2002. Pourquoi seriez-vous entendu cette fois? Jean-Pierre Chevènement: Il y a un fait massif : c’est la crise que j’avais vu venir depuis longtemps puisque je n’avais accepté ni la dérégulation financière ni la monnaie unique. Crise du capitalisme financier à partir de 2008, crise de l’euro depuis 2010. Cette dernière n’est pas le fait du hasard, elle résulte du vice constitutif de l’euro qui a voulu donner la même monnaie à dix-sept pays que tout opposait, structures économiques, orientations politiques, culture etc. Il est difficile, aujourd’hui, de faire confiance pour nous en sortir à ceux qui nous ont conduits dans l’ornière. Je vous rappelle que l’Acte unique et le Traité de Maastricht ont été votés par la droite et le PS. Et donc ? Ce sont les événements qui vont faire bouger les esprits. Du moins, je l’espère. Qu’est-ce qui, aujourd’hui, pourrait vous inciter à ne pas être candidat à l’élection présidentielle? Ce qui pourrait m’amener à changer de point de vue ? Soit un événement majeur, hélas prévisible, c’est-à-dire la crise de l’euro, soit une évolution politique claire du candidat socialiste sur ces questions qui ne sont jamais abordées. J’ai très peu entendu parler de la crise de l’euro pendant la campagne des primaires. Nous dansons sur un volcan et chacun fait comme si en mai prochain nous allions nous offrir du muguet. Comment l’Europe pourrait-elle s’identifier à un projet de monnaie unique qui apparaît de plus en plus comme un pont suspendu au-dessus du vide ? Il faut, pendant qu’il est encore temps, proposer une réforme profonde, essentiellement l’accroissement des missions de la Banque centrale européenne ou bien alors organiser la mutation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune. C’est le sens de mon livre. La crise de l’euro pourrait vous inciter à ne pas être candidat? Je parle de l’effondrement de l’euro : un événement tel qu’il dessillerait les yeux. Mon souci c’est qu’au milieu des secousses prévisibles, la France garde le cap de l’intérêt national. ActualitésJean-Pierre Chevènement était l'invité de Laurent Ruquier et de son équipe pour l’émission "On va s'gêner" sur Europe 1, lundi 10 octobre 2011.
Europe 1 - On va s'gêner (15.24 Mo)
Dépêche AFP, lundi 10 octobre, 10h51.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), s'est réjoui lundi matin du bon score d'Arnaud Montebourg à la primaire socialiste, y voyant la force de ses propres idées contre "la mondialisation libérale".
"Le vent se lève", écrit l'ancien ministre de François Mitterrand dans sa lettre d'information. Le score du député de Saône-et-Loire (17%, arrivé troisième dimanche) "traduit l'existence forte à gauche des idées que nous portons, visant à remettre en cause la mondialisation libérale". "Ce score manifeste l'exigence d'un redressement par rapport au social-libéralisme", poursuit le sénateur. "Nous avons besoin de règles, de protections, d'un Etat stratège, d'une Europe de la croissance". |
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