Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal Le Pays, samedi 15 octobre 2011.
Jean-Pierre Chevènement, sénateur (MRC) du Territoire de Belfort et, peut-être, candidat à l’élection présidentielle, est l’auteur d’un nouvel ouvrage : Sortir la France de l’impasse. Un livre-programme pour 2012.
Le Pays: Les choix politiques faits depuis les années quatre-vingt ont mis, dites-vous, la France dans une impasse. Vos positions sont, vous le soulignez dans le livre, dans la droite ligne de ce vous disiez en 2002. Pourquoi seriez-vous entendu cette fois? Jean-Pierre Chevènement: Il y a un fait massif : c’est la crise que j’avais vu venir depuis longtemps puisque je n’avais accepté ni la dérégulation financière ni la monnaie unique. Crise du capitalisme financier à partir de 2008, crise de l’euro depuis 2010. Cette dernière n’est pas le fait du hasard, elle résulte du vice constitutif de l’euro qui a voulu donner la même monnaie à dix-sept pays que tout opposait, structures économiques, orientations politiques, culture etc. Il est difficile, aujourd’hui, de faire confiance pour nous en sortir à ceux qui nous ont conduits dans l’ornière. Je vous rappelle que l’Acte unique et le Traité de Maastricht ont été votés par la droite et le PS. Et donc ? Ce sont les événements qui vont faire bouger les esprits. Du moins, je l’espère. Qu’est-ce qui, aujourd’hui, pourrait vous inciter à ne pas être candidat à l’élection présidentielle? Ce qui pourrait m’amener à changer de point de vue ? Soit un événement majeur, hélas prévisible, c’est-à-dire la crise de l’euro, soit une évolution politique claire du candidat socialiste sur ces questions qui ne sont jamais abordées. J’ai très peu entendu parler de la crise de l’euro pendant la campagne des primaires. Nous dansons sur un volcan et chacun fait comme si en mai prochain nous allions nous offrir du muguet. Comment l’Europe pourrait-elle s’identifier à un projet de monnaie unique qui apparaît de plus en plus comme un pont suspendu au-dessus du vide ? Il faut, pendant qu’il est encore temps, proposer une réforme profonde, essentiellement l’accroissement des missions de la Banque centrale européenne ou bien alors organiser la mutation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune. C’est le sens de mon livre. La crise de l’euro pourrait vous inciter à ne pas être candidat? Je parle de l’effondrement de l’euro : un événement tel qu’il dessillerait les yeux. Mon souci c’est qu’au milieu des secousses prévisibles, la France garde le cap de l’intérêt national.
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Rédigé par Chevenement.fr le 15 Octobre 2011 à 08:58
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ActualitésJean-Pierre Chevènement était l'invité de Laurent Ruquier et de son équipe pour l’émission "On va s'gêner" sur Europe 1, lundi 10 octobre 2011.
Europe 1 - On va s'gêner (15.24 Mo)
Dépêche AFP, lundi 10 octobre, 10h51.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), s'est réjoui lundi matin du bon score d'Arnaud Montebourg à la primaire socialiste, y voyant la force de ses propres idées contre "la mondialisation libérale".
"Le vent se lève", écrit l'ancien ministre de François Mitterrand dans sa lettre d'information. Le score du député de Saône-et-Loire (17%, arrivé troisième dimanche) "traduit l'existence forte à gauche des idées que nous portons, visant à remettre en cause la mondialisation libérale". "Ce score manifeste l'exigence d'un redressement par rapport au social-libéralisme", poursuit le sénateur. "Nous avons besoin de règles, de protections, d'un Etat stratège, d'une Europe de la croissance". Le score d'Arnaud Montebourg traduit l'existence forte à gauche des idées que nous portons visant à remettre en cause la mondialisation libérale.
Les gens comprennent les conditions biaisées qui sont faites à l'économie française par la concurrence des pays à bas coûts et la surévaluation de l'euro, d'où découlent la désindustrialisation et le chômage qui frappe d'abord la jeunesse.
Ce score manifeste l'exigence d'un redressement par rapport au social-libéralisme. Nous avons besoin de règles, de protections, d'un Etat stratège, d'une Europe de la croissance. A l'occasion du débat des primaires, la question de l'euro n'a pas été évoquée. Il serait temps de revoir les règles de l'euro, et notamment le rôle de la Banque centrale, sujet que Mme Merkel et M. Sarkozy se refusent à aborder. Plus que jamais, il faut sortir la France de l'impasse. Dépêche AFP, lundi 3 octobre 2011, 18h56.
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), lance un nouveau livre et une campagne d'affichages, semblant se rapprocher d'une candidature à la présidentielle, dix ans après ses 5,3% de 2002.
Depuis vendredi dernier, des affiches "2012. Sortir la France de l'impasse avec Jean-Pierre Chevènement" commencent à se voir dans Paris. Pour l'instant, la campagne en cours, -15.000 affiches au total-, ne concerne que la capitale mais sera "sans doute bientôt élargie" aux grandes villes, explique à l'AFP Julien Landfried, porte-parole de M. Chevènement. Tout est prêt : du site internet de campagne au logo "Chè 2012", fait pour démontrer "le sérieux et la solidité d'un homme d'Etat" mais aussi "sa dimension rebelle", poursuit-il, se disant désormais "totalement dépendant" de la décision de l'ancien ministre. "Vu comment la primaire se passe avec des candidats principaux assez discrets sur la crise de l'euro qui est notre gros sujet, la suite des opérations c'est d'aller vers une candidature", dit-il, relevant au passage que le groupe de travail MRC-PS, décidé en avril, ne s'est toujours pas réuni. Dans son essai percutant*, Jean-Michel Quatrepoint ne décevra pas le lecteur.
Habitué certes à son alacrité de plume, celui-ci découvrira de surcroît un historien de l’économie, incomparable dans l’art de retrouver le fil conducteur qui conduit de la marginalisation et de l’humiliation de la Chine au XIXe siècle à la revanche qu’elle prend au début du XXIe siècle sur les pays anciennement industrialisés et plus précisément sur ses anciens colonisateurs.
Jean-Michel Quatrepoint excelle à dresser à plus d’un siècle de distance des parallèles suggestifs entre les deux mondialisations, l’anglaise et l’américaine, entre les prophéties de Norman Angell, journaliste britannique qui déduisait en 1910 de l’intrication des intérêts économiques, la pacification définitive des relations internationales et des thuriféraires actuels de la "mondialisation heureuse", à la Alain Minc. La réflexion de Jean-Michel Quatrepoint éclaire de manière suggestive le surgissement d’une nouvelle bipolarité à l’échelle du monde entre la Chine mercantiliste et les Etats-Unis rentiers, comme à l’échelle de l’Europe entre l’Allemagne, elle aussi mercantiliste, et les pays méditerranéens plombés par leur dette. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de "C'est arrivé cette semaine" sur Europe 1, samedi 1er octobre 2011. Il répondait aux questions de Dominique Souchier. Le podcast est disponible ci-dessous
Europe 1 - C'est arrivé cette semaine (17.65 Mo)
Verbatim express
Les actes du colloque du 16 mai 2011 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica
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