Dépêche AFP, jeudi 24 septembre 2015, 11h58.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement a estimé jeudi à propos de la menace d'exécution qui pèse sur le jeune chiite Ali al-Nimr que la voix de la France "devrait s'exprimer de manière plus forte", confiant "un certain malaise" à avoir l'Arabie saoudite comme alliée.
"Je pense qu'elle devrait s'exprimer de manière plus forte, il faut qu'elle soit efficace, car il y a évidemment un certain malaise que je ressens à avoir comme allié privilégié dans la région l'Arabie saoudite qui en sera à sa 133e décapitation depuis le début de l'année", a déclaré M. Chevènement sur France Inter. L'Arabie saoudite "joue un rôle dans le monde entier pour propager une version ultra rigoriste de l'islam qui est le terreau d'un certain terrorisme. Donc il y a un peu de cohérence à mettre dans notre politique", a-t-il poursuivi. "Il n'y a pas de politique qui se fasse en dehors des réalités", a néanmoins ajouté M. Chevènement. "L'Arabie saoudite est une puissance considérable (...) il faut en tenir compte. Il faut que nous ayons un dialogue plus resserré avec les Saoudiens dans leur intérêt même et que nous arrivions à résoudre les conflits de la région". François Hollande a demandé à l'Arabie saoudite, mercredi à Bruxelles, "de renoncer à l'exécution" du jeune chiite Ali al-Nimr, "au nom de ce principe essentiel que la peine de mort doit être abolie et que les exécutions doivent être empêchées". Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Inter, jeudi 24 septembre 2015. Il répondait aux questions de Léa Salamé.
Verbatim express :
Débat de Jean-Pierre Chevènement avec Alain Minc dans l'Express, lundi 21 septembre 2015. Propos recueillis par Franck Dedieu.
Après le non des Grecs au référendum sur le plan d'austérité et l'accord de juillet avec les créanciers, pensez-vous qu'Athènes doive sortir de l'euro?
Jean-Pierre Chevènement : Pour le moment, le maintien de la Grèce dans la zone euro est souhaitable, car rien ne doit se faire brutalement. Un "Grexit" amical aurait pu paraître profitable en théorie. Il aurait fallu assister financièrement la Grèce pour restructurer sa dette et lui permettre d'éponger le choc monétaire, mais l'amitié manquait. En réalité, le problème ne vient pas fondamentalement de la Grèce, mais de l'euro lui-même. Le vice originel de la monnaie unique est d'avoir juxtaposé des pays très hétérogènes à tous égards - économique, politique, culturel -, au risque évident d'une "mezzogiornisation" des pays les moins avancés. Les concepteurs de l'euro ont fait comme si cette zone monétaire était une nation. Comme la souveraineté politique autorisant des transferts financiers massifs ne coïncide pas avec la souveraineté monétaire, les écarts entre les pays ne pouvaient que s'accroître, à l'inverse des prévisions de convergence escomptées lors de sa conception. Alain Minc : Il existe des caractéristiques propres à la Grèce. Athènes ne parvient pas à percevoir l'impôt convenablement. Il fallait faire un deal avec les Grecs en ces termes: les créanciers européens allègent la dette, mais prennent en charge le prélèvement fiscal. Il est tout de même assez cocasse de voir un gouvernement de la gauche radicale incapable de mettre à contribution les riches armateurs et l'Eglise orthodoxe pour alimenter son budget. Cela dit, il faut tout faire pour garder Athènes dans l'euro, car cette devise correspond à un projet politique. La Grèce, c'est le battement d'ailes du papillon. Des catastrophes en cascade peuvent suivre. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Culture, lundi 14 septembre 2015. Il répondait aux questions de Guillaume Erner, Brice Couturier et Caroline Fourest.
1ère partie
Entretien de Jean-Pierre Chevènement accordé au Figaro, samedi 12 septembre 2015. Propos recueillis par Emmanuel Galiero.
LE FIGARO : La crise des migrants agite la classe politique française. Quelle est votre analyse?
JEAN-PIERRE CHEVÈNEMENT : On s'attache beaucoup trop aux effets et pas assez aux causes. On ne veut pas voir que ces migrants sont originaires de pays qui ont été déstabilisés par la guerre ou par des conflits internes. Mais la guerre est souvent étrangère et nous avons collectivement, nous Occidentaux, une certaine responsabilité dans la déstabilisation de l'Irak, de la Libye et dans une certaine mesure, de la Syrie car il aurait fallu organiser une médiation plutôt que de prendre parti dans un conflit qui nous dépasse, le conflit Sunnites/Chiites. Il faut tarir la principale source de ces migrations et gérer les effets sans gesticulations inutiles, sans déclarations à l'emporte-pièce, avec fermeté et humanité. Comment lutter en amont contre un tel problème? Le problème doit être pris dans sa globalité. Je veux parler de la question du codéveloppement avec les pays d'origine, du problème des Etats que nous pouvons aider à se construire ou à se développer, puis celui de la gestion des flux. Mais sur ce dernier point, la matière est partagée entre les Etats et l'Union européenne aux termes du traité de Lisbonne. Personne n'a dit que c'est une décision prise par la Commission qui le règle par répartition entre les pays. Ce problème implique l'accord de tous les pays. Cela suppose donc un Conseil européen préparé et outillé pour faire appliquer les décisions qu'il pourra prendre. En même temps, il ne faut pas laisser croire que la question se réduit à la gestion des flux. Ce n'est pas vrai. Quand on observe les ordres de grandeur, on constate 8 millions de déplacés à l'intérieur de la Syrie, 4 millions de réfugiés dans les pays voisins et environ 200 000 Syriens arrivés sur nos côtes. Le spectre de 800 000 réfugiées accueillis en Allemagne suscite des inquiétudes… A force de faire des annonces dans tous les sens, on finit par ne plus rien maîtriser. Celle-ci a été faite par le ministre de l'Intérieur allemand sur les demandeurs d'asile en fin d'année. Je mets en garde contre de tels effets d'annonce. La politique, ce n'est pas la communication. Source : LE FIGARO Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France 3, dimanche 6 septembre 2015. Il répondait aux questions de Francis Letellier.
Verbatim express :
Sur la question des réfugiés
ActualitésDépêche AFP, dimanche 6 septembre, 14h28.
"On n'empêche pas de se noyer un homme qui veut se noyer", a déclaré dimanche Jean-Pierre Chevènement à propos de Jean-Luc Mélenchon, qui avait sèchement refusé l'offre de rapprochement de l'ex-ministre pour gagner les électeurs du Front national.
Jean-Pierre Chevènement avait invité le cofondateur du Parti de Gauche, mais aussi Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan, à un colloque le 26 septembre à l'Assemblée sur le thème "Europe et souveraineté". "Il a changé d'avis. Il m'avait dit "oui". Je ne lui demandais pas de débattre avec Nicolas Dupont-Aignan (le leader de Debout La France, ndlr). Il faut savoir s'écouter. Quand on souhaite être président de la République, on peut le souhaiter à Jean-Luc Mélenchon, il faut être l'homme de la nation, partir de l'intérêt public", a déclaré M. Chevènement dans l'émission "12/13 Dimanche". "Ce colloque est reporté, il aura bien lieu et sera recalibré avec des intellectuels", a-t-il indiqué. "Je ne peux pas aider Jean-Luc Mélenchon à échapper à ses mauvaises fées gauchistes s'il ne le souhaite pas. Je souhaite l'aider, mais on n'empêche pas de se noyer un homme qui veut se noyer. Surtout s'il veut vous entraîner vers le fond", a-t-il lancé. "Je ne veux pas dire qu'il n'y aura pas d'autres choses à faire avec Jean-Luc Mélenchon. il peut évoluer", a-t-il nuancé. Dans une lettre à l'ancien ministre, M. Mélenchon avait notamment invoqué la présence de M. Dupont-Aignan pour refuser son invitation: "Sais-tu qu'il s'est prononcé pour remettre en cause le droit du sol? Devra-t-on discuter de sa proposition de choisir Marine Le Pen comme Premier ministre s'il était élu président de la République?" Dépêche AFP, dimanche 6 septembre 2015, 14h02.
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement s'est déclaré dimanche sur France 3 en faveur de frappes aériennes en Syrie, précisant toutefois qu'elles devaient être effectuées en coordination avec le régime syrien.
"A partir du moment où nous le faisons en Irak, je ne vois pas d'inconvénient à ce que nous le fassions en Syrie", a-t-il déclaré lors de l'émission "12/13 Dimanche". "A condition que cela soit coordonné avec le régime syrien, il faut dire les choses carrément", a-t-il aussitôt précisé. "Entre Bachar al-Assad et Daech ou Al-Qaïda, nous n'avons le choix que de mauvaises solutions. Mais il y en a une qui est pire, c'est Daech et Al-Qaïda, qu'on ne peut pas faire passer pour des démocrates ou des islamistes modérés. Il faut une solution dans le cadre de l'ONU entre les protagonistes de ce conflit et taper ensemble contre Daech". Selon des informations publiées samedi par Le Monde, la France envisagerait d'engager des opérations aériennes contre le groupe islamique (EI, Daech) en Syrie, qui pourraient prendre la forme de frappes ou de vols de reconnaissance. Une décision que pourrait annoncer lundi le président François Hollande lors de sa conférence de presse. Interrogé sur les protagonistes qui devraient intervenir contre l'EI, il a répondu: "l'Iran et la Russie. C'est l'évidence, et c'est l'intérêt de l'accord que (le président américain) Barack Obama a signé avec l'Iran, qui permet de mettre l'Iran autour de la table". En outre, "une coordination est possible (entre la Russie et les Etats-Unis). Ni les soldats russes, ni les soldats américains ne sont engagés au sol, mais ils peuvent agir puissamment en fournissant des armes et dans le domaine du renseignement". |
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