Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France 3, dimanche 6 septembre 2015. Il répondait aux questions de Francis Letellier.


Verbatim express :

Sur la question des réfugiés
  • La photo du petit syrien est évidemment horrible, insoutenable, presque obscène. Je pense qu'il faut éviter les stratégies de culpabilisation. Par exemple M. Erdogan a dit que ce sont les pays européens qui ont transformé la Méditerranée en cimetière de migrants. Or, revenons aux faits : ce petit gamin vient de Kobané, en pays kurde, en Syrie, une ville que M. Erdogan a refusé de défendre parce qu'il a ses problèmes avec les kurdes. Donc je me méfie des stratégies de culpabilisation.

Dépêche AFP, dimanche 6 septembre, 14h28.


[AFP] Chevènement sur Mélenchon: "On n'empêche pas de se noyer un homme qui veut se noyer"
"On n'empêche pas de se noyer un homme qui veut se noyer", a déclaré dimanche Jean-Pierre Chevènement à propos de Jean-Luc Mélenchon, qui avait sèchement refusé l'offre de rapprochement de l'ex-ministre pour gagner les électeurs du Front national.

Jean-Pierre Chevènement avait invité le cofondateur du Parti de Gauche, mais aussi Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan, à un colloque le 26 septembre à l'Assemblée sur le thème "Europe et souveraineté".

"Il a changé d'avis. Il m'avait dit "oui". Je ne lui demandais pas de débattre avec Nicolas Dupont-Aignan (le leader de Debout La France, ndlr). Il faut savoir s'écouter. Quand on souhaite être président de la République, on peut le souhaiter à Jean-Luc Mélenchon, il faut être l'homme de la nation, partir de l'intérêt public", a déclaré M. Chevènement dans l'émission "12/13 Dimanche".

"Ce colloque est reporté, il aura bien lieu et sera recalibré avec des intellectuels", a-t-il indiqué.

"Je ne peux pas aider Jean-Luc Mélenchon à échapper à ses mauvaises fées gauchistes s'il ne le souhaite pas. Je souhaite l'aider, mais on n'empêche pas de se noyer un homme qui veut se noyer. Surtout s'il veut vous entraîner vers le fond", a-t-il lancé. "Je ne veux pas dire qu'il n'y aura pas d'autres choses à faire avec Jean-Luc Mélenchon. il peut évoluer", a-t-il nuancé.

Dans une lettre à l'ancien ministre, M. Mélenchon avait notamment invoqué la présence de M. Dupont-Aignan pour refuser son invitation: "Sais-tu qu'il s'est prononcé pour remettre en cause le droit du sol? Devra-t-on discuter de sa proposition de choisir Marine Le Pen comme Premier ministre s'il était élu président de la République?"

Dépêche AFP, dimanche 6 septembre 2015, 14h02.


[AFP] Chevènement pour des frappes aériennes anti-EI, mais en coordination avec Damas
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement s'est déclaré dimanche sur France 3 en faveur de frappes aériennes en Syrie, précisant toutefois qu'elles devaient être effectuées en coordination avec le régime syrien.

"A partir du moment où nous le faisons en Irak, je ne vois pas d'inconvénient à ce que nous le fassions en Syrie", a-t-il déclaré lors de l'émission "12/13 Dimanche". "A condition que cela soit coordonné avec le régime syrien, il faut dire les choses carrément", a-t-il aussitôt précisé.

"Entre Bachar al-Assad et Daech ou Al-Qaïda, nous n'avons le choix que de mauvaises solutions. Mais il y en a une qui est pire, c'est Daech et Al-Qaïda, qu'on ne peut pas faire passer pour des démocrates ou des islamistes modérés.

Il faut une solution dans le cadre de l'ONU entre les protagonistes de ce conflit et taper ensemble contre Daech".

Selon des informations publiées samedi par Le Monde, la France envisagerait d'engager des opérations aériennes contre le groupe islamique (EI, Daech) en Syrie, qui pourraient prendre la forme de frappes ou de vols de reconnaissance. Une décision que pourrait annoncer lundi le président François Hollande lors de sa conférence de presse.

Interrogé sur les protagonistes qui devraient intervenir contre l'EI, il a répondu: "l'Iran et la Russie. C'est l'évidence, et c'est l'intérêt de l'accord que (le président américain) Barack Obama a signé avec l'Iran, qui permet de mettre l'Iran autour de la table".

En outre, "une coordination est possible (entre la Russie et les Etats-Unis). Ni les soldats russes, ni les soldats américains ne sont engagés au sol, mais ils peuvent agir puissamment en fournissant des armes et dans le domaine du renseignement".
Mots-clés : daech irak syrie

le 6 Septembre 2015 à 14:10 | Permalien | Commentaires (1)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Paris, le 2 septembre 2015.

Cher Jean-Luc,

J’ai découvert par ton blog, le 1er septembre, que tu ne participeras pas à la rencontre de République Moderne initialement prévue le 26 septembre sur le thème : « Europe et souveraineté ». Il était en effet entendu entre nous que chacun ferait une communication à mon invitation et cela en toute liberté.

Tu dis craindre « la petite musique délétère des chiens de garde du système ». Ne vois-tu pas que ta décision leur donne par avance raison ?

Je n’ai jamais douté de la sincérité de tes convictions. Mais comment ne vois-tu pas qu’en refusant d’engager le débat sur le fond - Comment réorienter l’Europe en s’appuyant sur la souveraineté populaire ? – tu t’enfermes dans un espace restreint où tu finiras par être étouffé ? Crois bien que je le regretterai car je vois ce que la France et la République auraient gagné à ce que tu mettes ton talent, que j’admire, à leur service.

La réunion du 26 septembre est évidemment reportée. D’autres occasions se présenteront pour dépasser des sectarismes paralysants qui empêchent un débat libre et font, en définitive, le jeu de l’extrême-droite.

Crois bien, cher Jean-Luc, à la pensée amicale que je forme pour toi dans cette période difficile.

Jean-Pierre Chevènement

le 2 Septembre 2015 à 14:47 | Permalien | Commentaires (26)

Dépêche AFP, mardi 1er septembre 2015, 08h38.


[AFP] Chevènement "préférerait qu'on sursoie" à la réforme du collège
L'ancien ministre de l'Education Jean-Pierre Chevènement "préférerait qu'on sursoie à la réforme du collège" qui doit se mettre en place en 2016 mais rencontre l'hostilité des enseignants.

"Franchement je préférerais qu'on sursoie à une réforme qui n'a pas été bien pensée", a déclaré M. Chevènement mardi, jour de la rentrée, sur France 2.

"Le nombre d'heures travaillées a déjà beaucoup diminué dans notre école, or la loi du monde dans lequel nous sommes c'est l'effort", a souligné l'ancien ministre qui a quitté le Mouvement républicain et citoyen (MRC), dont il était président d'honneur, à la mi-juin.

"Nous allons supprimer en fait cinq heures dans les collèges, c'est-à-dire 20% des horaires consacrés à l'apprentissage des disciplines. Moi je ne suis pas ennemi de l'interdisciplinaire, (...) mais avant de faire dans l'interdisciplinaire, il faut bien maîtriser les disciplines", a-t-il poursuivi, exprimant la crainte qu'on aille "vers quelque chose qui sera la négation de l'école publique".

M. Chevènement estime toutefois que la rentrée de mardi sera bonne. "Il y a peu de réformes en réalité et l'école n'a pas besoin de trop de réformes", a-t-il dit. "L'école a souvent besoin qu'on la laisse tranquille, qu'on ne lui impute pas tout ce qui va mal - le chômage, la délinquance, la montée des communautarismes -, l'école a besoin de stabilité", a-t-il déclaré.

Les organisations hostiles à la réforme des collèges doivent se réunir en intersyndicale ce mardi pour discuter d'une nouvelle grève en septembre et d'une manifestation en octobre, selon le Snes-FSU, premier syndicat du secondaire, qui considère que "le dossier n'est pas clos".

le 1 Septembre 2015 à 09:40 | Permalien | Commentaires (4)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement paru dans le JDD, dimanche 30 août 2015. Propos recueillis par Dominique de Montvalon.


"Il faut rassembler les républicains des deux rives"
Le JDD : L’Europe apparaît impuissante devant l’afflux massif de migrants. Un afflux qu’elle n’a pas su prévoir...
Jean-Pierre Chevènement : Et pourtant rien n’était plus prévisible ! Il suffit de connaître les écarts en matière de richesses et surtout de démographie. Encore n’eût-il pas fallu créer le désordre dans la plupart des pays-sources. Je m’explique :  de quel pays viennent principalement ces migrants ? Dans l’ordre : d’Irak, de Syrie, d’Afghanistan.  Trois pays où des interventions occidentales inconsidérées ont jeté bas des Etats qui maintenaient un ordre peut-être contestable, en tout cas un ordre. Exemple le plus impressionnant : l’Irak. Aujourd’hui, plus d’Etat, ni d’armée et de police dignes de ce nom. A la place : des démembrements confessionnels affrontés l’un à l’autre. L’Irak occidental peuplé de sunnites a été, en 2005-2006, jeté dans les bras d’Al-Qaïda et aujourd’hui dans ceux de Daech. Ce n’est pas tout : j’observe aussi qu’il y a beaucoup de demandes d’asile venant du Kosovo, de Serbie, d’Albanie. Au Kosovo, l’intervention de l’Otan a eu pour résultat de faire surgir un Etat semi-maffieux.

Vous ne citez pas la Lybie…
J’y venais. La Lybie faisait office de filtre pour les migrants venus de l’Afrique sub-saharienne. L’intervention en Lybie n’a donc pas été heureuse : elle a fait de la Lybie un espace dominé par des milices tribales. Tout le Sahel a été déstabilisé par l’afflux d’armes libyennes et de milices khadafistes.

Quelles leçons en tirez-vous ?
D’abord, que l’Occident serait bien inspiré d’observer le principe de non-ingérence, qui figure d’ailleurs dans la charte de l’Onu. L’utilisation de la force peut être justifiée – c’était le  cas pour l’opération Serval au Mali - mais sous strict contrôle de l’Onu. Seconde leçon : il faut distinguer en matière d’immigration les demandeurs d’asile –qui ont droit au statut de « combattants de la liberté »- et l’immigration économique qui peut d’ailleurs être, elle aussi, dans certains cas, justifiée. Voyez le nombre de professions dont les Français ne veulent pas et qui sont exercées par des immigrés ! Cela étant, tout pays est libre d’accorder ou de refuser à des étrangers le droit de s’installer sur son territoire. A l’avenir le co-développement avec les pays-sources est la seule solution au problème de l’immigration.

Dépêche AFP, 29 août 2015.


L'ex-ministre Jean-Pierre Chevènement, qui a quitté le MRC, annonce dimanche au JDD qu'il organisera une "rencontre" le 26 septembre à l'Assemblée nationale autour du thème "Europe et souveraineté" avec plusieurs personnalités dont Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg et Nicolas Dupont-Aignan.

"Le débat seul fera bouger les lignes", déclare l'ancien ministre souverainiste, qui juge aussi que la France ne pourra pas "sortir de l'ornière" si "on ne rassemble pas les républicains des deux rives".

Le rendez-vous qu'il annonce se déroulera sous l'égide de "République moderne", un club qu'il a créé en 1983.

Outre le cofondateur du parti de gauche, l'ancien ministre socialiste de l'Economie et le président du mouvement Debout la France (DLF), la rencontre accueillera aussi plusieurs personnalités comme les philosophes Régis Debray et Alain Onfray, ainsi que le professeur au Collège de France, Alain Supiot.

Jean-Pierre Chevènement, qui prône depuis plusieurs mois une sortie du "clivage droite-gauche", a été accueilli samedi à l'université d'été de Debout la France par Nicolas Dupont-Aignan, qui a salué en lui "la plus gaullienne des personnalités de gauche".

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1, mercredi 26 août 2015. Il répondait aux questions de Nicolas Poincaré, Serge July, Arlette Chabot et Olivier Duhamel.


Verbatim express :

Partie 1
  • L'Europe a connu dans les années 1992 un afflux massif de réfugiés en provenance de l'ex-Yougoslavie. Aujourd'hui, nous avons des réfugiés qui viennent principalement d'Irak, de Syrie et d'Afghanistan, des pays qui ont été déstabilises par des interventions occidentales. Je ne veux pas revenir non plus sur les affaires yougoslaves, mais disons que le démantèlement de la Yougoslavie était contraire aux traités dont l'encre était à peine sèche.
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