Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1, lundi 17 août 2015. Il répondait aux questions de Patrick Roger.


Verbatim express

  • Le Président de la République doit intervenir dans la gestion de la crise agricole parce qu'il faut s'acheminer vers une solution. La solution, elle est dans nos rapports avec la Russie – il faut arriver à lever l'embargo et les sanctions. Et la solution, elle est avec l'Allemagne, car les conditions de concurrence sont trop inégales, du fait de l'utilisation par les exploitations allemandes d'une main d’œuvre à très bas coût venant d'Europe centrale et orientale, créant une distorsion de concurrence.
  • Il ne faut pas partir de l'idée que la France a perdu de son influence. C'est à la France de faire preuve de volonté, d'intelligence, de peser. La définition de l'Europe nous appartient autant qu'aux Allemands.
  • Le déficit commercial avec l'Allemagne oscille entre 20 et 30 milliards d'euros. C'est préoccupant. Cela veut dire que nous avons laissé se dégrader notre appareil productif. C'est ça le problème de fond que le gouvernement aborde, puisqu'il a mis la compétitivité de l'économie française au premier rang de ses préoccupations. Utilise t-il les bonnes méthodes ? Personnellement, j'en doute.
  • Le système de la monnaie unique enrichit les riches et appauvrit les pauvres, creuse les écarts, accroît les divergences, ne favorise pas les convergences. C'est ma thèse depuis des années, et elle se vérifie. Tout ce qui se passe aujourd'hui correspond à mes prévisions, corroborée par tous les grands économistes aujourd'hui.
  • L'Europe décline dans les échanges internationaux. Nous mêmes, nous déclinons au sein de l'Europe.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Itélé, dimanche 2 août 2015. Il répondait aux questions de Jean-Alexandre Baril.


Verbatim express :

Sur l'immigration irrégulière
  • Il y a une certaine hypocrisie sur ce dossier. D'une part on ne peut que plaindre les migrants, manifester de la compassion pour leur sort. D'autre part on affirme notre indignation pour les passeurs, notre volonté de réprimer leur activité criminelle. Mais on n'empêchera pas les migrants de passer à travers les mailles du filet.

Les actes du colloque du 1er juin 2015 sont en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Quel modèle de réindustrialisation pour la France ?"
  • Accueil de Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica.

Les actes du colloque du 13 avril 2015 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica: "L'euro est-il soutenable ? Le nouveau test de la Grèce"
  • Accueil par Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica
  • Le noeud coulant par Jean-Michel Quatrepoint, membre du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica, journaliste économique
  • Conclusion de Jean-Pierre Chevènement, Président de la Fondation Res Publica

le 16 Juillet 2015 à 16:06 | Permalien | Commentaires (3)
L’accord passé avec la Grèce est un mauvais accord qui aggravera la récession de l’économie grecque. Mais c’est une moins mauvaise issue qu’un Grexit inamical que les efforts de François Hollande auront au moins permis d’éviter.

Sur le fond rien n’est réglé. La Grèce est l’arbre qui cache la forêt : c’est la monnaie unique qui est malade. Une maladie congénitale car elle juxtapose sous son toit des économies trop hétérogènes.

Il faut réformer la monnaie unique, mais où sont pour ouvrir ce chantier la hauteur de vue et le réalisme nécessaires ?

C’est la lourde responsabilité de l’Allemagne et de la France de proposer cette réforme pour remettre l’Europe tout entière sur un sentier de croissance partagée. Il faudra lucidité et courage. C’est ce que nous pouvons souhaiter de mieux à ceux qui nous dirigent.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement accordé à Marianne, vendredi 10 juillet 2015. Propos recueillis par Anne Rosencher et Alexis Lacroix.


"Nous sommes passés dans l'allégeance au suzerain américain"
MARIANNE : Les événements récents ont donné matière à s’interroger sur la place de la France, sur sa capacité à tenir son rang et à se faire entendre. On a notamment appris il y a deux semaines que la NSA avait mis sur écoutes trois présidents français. Ces révélations ont donné lieu à quelques froncements de sourcils mollement mis en scène. Notre réaction a-t-elle été suffisante ?
Jean-Pierre Chevènement : Le général de Gaulle eût été beaucoup plus sourcilleux. Depuis cette époque, et surtout depuis les événements du 11 septembre 2001, il s’est développé un système d’écoutes généralisées, facilité par les progrès fulgurants des technologies de l’espace et des télécommunications, contre lequel il est difficile de lutter. Mais dans cette affaire, ce qui m’a le plus frappé, ce fut la révélation que le Bundesnachrichtendienst – le service de renseignements allemand – avait effectué des écoutes pour le compte de la NSA. J’y ai vu là un partage du travail assez révélateur de la situation de l’Europe actuelle : l’Allemagne est la puissance décisionnaire en matière économique, financière, monétaire, mais pour tout ce qui relève de la grande politique, comme les relations avec la Russie, il faut qu’il soit clair que les Etats-Unis tiennent le manche. Dans l’affaire qui nous intéresse, on aurait été en droit d’attendre au moins que le gouvernement des Etats-Unis présente ses excuses à la France.

Actualités



Déclaration de République Moderne, juillet 2015.


Notre pays vit une crise historique de longue durée. Cette crise s’est fortement aggravée avec la dérégulation néolibérale, le choix d’une monnaie unique viciée dans son principe même et l’inféodation qui résulte des traités européens de Luxembourg (1987), Maastricht (1992) et Lisbonne (2008). Avec un PNB stagnant depuis 2007, plus de cinq millions de chômeurs toutes catégories confondues, un parti d’extrême-droite à 25 % des voix, notre pays pressent que le gros des secousses est encore à venir.

Pourquoi République Moderne, maintenant ?

On aurait pu espérer que ceux qui mènent la même politique depuis quatre décennies s’avisent d’en changer mais force est de constater qu’ils n’en prennent pas le chemin. L’extrême droite se nourrit de la désespérance du peuple mais ne propose aucune alternative crédible, bien au contraire. Son accession au pouvoir, ruineuse pour l’image de la France dans le monde, nourrirait le « clash des civilisations » que souhaitent les fanatiques et serait un mauvais coup porté à notre pays.
Mots-clés : république moderne

le 8 Juillet 2015 à 15:53 | Permalien | Commentaires (4)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de TV5 Monde, mercredi 8 juillet 2015.


Verbatim express :

  • J'ai ressenti une certaine admiration pour Alexis Tsipras, un homme d'Etat, qui a une pensée claire, qui s'appuie sur son peuple, qui par conséquent met en jeu son existence politique. C'est assez rare, et je pense que le peuple grec est un peuple fier, qui l'a montré dans toute son histoire, a répondu présent en espérant que l'Europe serait sensible au fait que c'est le plan européen qui a échoué, le plan imposé au départ par Mme Merkel, et puis le TSCG, la règle d'or.
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