Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Culture samedi 19 octobre 2013. Il répondait aux questions de Dominique Souchier dans "Une fois pour toutes".


"Les nations européennes ne voulaient pas la guerre, elles étaient pour la paix"
12578_19_10_2013_itema_20538566_0.mp3 France Culture - Une fois pour toutes.  (27.81 Mo)

L'entretien est podcasté sur le blog ci-dessus.

Verbatim Express

Sur l'affaire Leonarda
  • Il faut bien mesurer ce que cela signifierait si Leonarda revenait en France : il faudrait que sa famille revienne aussi, parce que c'est une mineure, elle a quinze ans. Cela voudrait dire que quiconque a un enfant scolarisé en France, peut y faire venir toute sa famille, peut y venir lui-même. C'est la porte toute grande ouverte à une immigration sans-contrôle.
  • Je ne connais pas de pays qui n'ait pas un droit régissant l'établissement sur son sol. Tout pays a le droit de déterminer qui peut séjourner sur son sol et qui ne le peut pas durablement.
  • Je pense que les Français sont très attentifs à la décision que le gouvernement va prendre. Moi je n'oublie pas que les classes populaires dans notre pays souffrent. Elles demandent à être protégées contre le chômage, contre la pauvreté, la misère, mais aussi contre la délinquance et contre une immigration qui, qu'on le veuille ou non, pèse sur le marché du travail. Car si l'immigration est libre, naturellement, on le voit bien dans le secteur des services, dans l'agro-alimentaire breton, tout cela a des conséquences : si on peut employer des gens en les payant pas très chers, tous les acquis sociaux sont évidemment menacés.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio Classique et LCI vendredi 18 octobre 2013. Il répondait aux questions de Guillaume Durand.


Verbatim Express

L'affaire Leonarda
  • J'apporte mon soutien à la loi. Il n'y a pas de pays où il n'y ait une loi qui s'applique au séjour.
  • Valls a tout à fait raison. Alors il a demandé une enquête pour qu'on éclaircisse les conditions dans lesquelles cette jeune fille a été reconduite. Il apparaît que c'est à la demande de sa famille, de sa mère précisément. Il y a aussi un principe : on ne sépare pas un enfant de sa famille.
  • Nous assistons quand même au triomphe de l'émotion, du mensonge et de l'irresponsabilité.
  • Le PS doit nous dire si en matière d'immigration sa doctrine est le sans-frontiérisme ou le respect d'une loi qui est la première valeur de la République.
  • Je n'accepte pas la formule de « PS-FN » de Jean-François Copé.

    Sur les lycéens qui manifestent
  • Il faut rendre attentifs les gens qui sont certainement généreux, quand ils sont jeunes surtout, quelquefois manipulés, il faut le dire. Je parle de lycéens.
  • Il est très facile d'utiliser la générosité de la jeunesse pour l'orienter vers certains objectifs démagogiques et pour déstabiliser le ministre de l'Intérieur dont la tâche est rude.
  • Claude Bartelone est encore jeune. Je l'invite, non pas à vieillir, mais peut être à prendre un peu de recul par rapport à tout cela !
  • Il y a des confusions qu'il faut savoir dissiper. C'est l’œuvre d'une pédagogie républicaine. Elle n'est plus faite.

Dépêche AFP, vendredi 18 octobre 2013, 11h02.


Leonarda: pour Chevènement, les lycéens pourraient être manipulés pour déstabiliser Valls
Jean-Pierre Chevènement a mis en garde vendredi contre un risque de voir les lycéens ayant pris la défense de la collégienne expulsée Leonarda "manipulés" pour "déstabiliser" le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

"Il faut rendre attentifs les gens qui sont certainement généreux, quand ils sont jeunes surtout, quelquefois manipulés, il faut le dire. Je parle de lycéens", a dit le président d'honneur du MRC interviewé sur Radio Classique/LCI sur l'affaire de la jeune fille d'origine kosovar.

"Il est très facile d'utiliser la générosité de la jeunesse pour l'orienter vers certains objectifs démagogiques, pour déstabiliser le ministre de l'Intérieur dont la tâche est rude", a-t-il ajouté.

"Prenons garde de ne pas faire le jeu à terme du FN en lui donnant le spectacle d'une gauche qui n'aurait rien appris", a dit l'ancien ministre de l'Intérieur, en relevant que le respect de la loi sur le séjour a pour but de "défendre les intérêts de trois millions deux cent mille chômeurs" en France.

Interrogé sur le fait que les jeunes n'étaient pas les seuls à critiquer M. Valls, citant notamment le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, M. Chevènement a invité ce dernier à "prendre du recul".

"Il est encore jeune, je l'invite non pas à vieillir, mais à prendre un peu de recul par rapport à tout cela. L'idéologie sans-papiériste ne peut être celle d'un parti de gouvernement", a-t-il déclaré."

Jean-Pierre Chevènement était l'invité jeudi 17 octobre 2013 du 22h de Public Sénat. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk.


Verbatim express

Sur l'affaire Leonarda
  • Le gouvernement a le devoir d'exercer une certaine pédagogie. Il n'y a aucun pays au monde que je connaisse qui n'ait pas une législation sur le séjour. Tout pays a le droit de dire qui est admis à séjourner sur son sol ou pas.
  • J'ai été ministre de l'Intérieur. J'ai régularisé sur critères d'intégration un certain nombre d'immigrés, mais je n'ai pas régularisé les autres.
  • Les procédures concernant la famille de Leonarda ont duré un peu plus de quatre ans. On se pose la question de savoir s'il ne faudrait pas un peu raccourcir les délais, car cela crée une émotion, une certaine empathie, ce que je comprends tout à fait.
  • Le Réseau Education Sans Frontières a des thèses qu'en principe un gouvernement ne peut pas partager. Ca n'empêche pas un certain nombre de socialistes de manifester avec eux depuis longtemps, et ils sont imprégnés, je veux croire par manque de réflexion.
  • Dans la polémique on entend des choses absurdes. Par exemple contrairement a ce qu'a dit un dirigeant de la FIDL, on ne demande pas les papiers pour rentrer dans un lycée, un collège, une école ! L'inscription est de droit, il n'y a aucune vérification.
  • Comme disait Jaurès, « le courage c'est de chercher la vérité et de la dire ». Et je refuse la loi du mensonge triomphant.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité jeudi 17 octobre de Bruce Toussaint sur I-télé.


Verbatim express

Sur l'affaire Leonarda
  • Quand on est ministre de l'Intérieur, on ne donne pas son feu vert à chaque expulsion. Cela se traite au niveau des préfets ou de la police, en l'occurrence il s'agit d'exécuter une décision de justice, donc la police est placée sous l'autorité des juges.
  • Tout cas particulier est émouvant. Mais en l'occurrence, ces personnes étaient en situation irrégulière sur le territoire national. Ils viennent du Kosovo, qui n'est quand même pas l'Afghanistan.
  • Pour autant que je puisse en juger, les choses ont été faites correctement. Mais attendons peut-être la fin de l'enquête administrative !
  • La gauche se tire une balle dans le pied en attaquant Manuel Valls et en attaquant finalement une politique dont aucun gouvernement ne peut faire l'économie. Tout pays a le droit de dire qui peut et ne peut pas s'installer sur son sol, sinon c'est le sans-frontiérisme, le sans-papiérisme.
  • Nous vivons en permanence sous la dictature de l'émotion, sachons raison-garder.
  • C'est favoriser le FN que de ne pas faire appliquer correctement la loi.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de 19h BFM TV mercredi 16 octobre. Il répondait aux questions de Ruth Elkrief.


Verbatim express

Sur l'affaire Leonarda
  • Nous vivons sous la dictature de l'émotion. Les associations qui soutiennent Leonarda ont une ligne politique. Ils sont sans-frontiéristes, sans-papiéristes, et ils contestent le droit qu'a la République de choisir qui peut ou ne peut pas séjourner sur son sol.
  • La République octroie entre 100 et 150 000 titres de séjour par an, au moins. Et il y a une règle qui est l'opposabilité de l'emploi, nous avons 3 200 000 chômeurs. Bien entendu, si nous manquons de spécialistes dans telle ou telle branche ou pour des raisons qui tiennent à l'asile, on peut accueillir des étrangers qui souhaitent venir s'installer en France.
  • En l'occurrence, cette famille a fait une demande d'asile, il y a presque cinq ans, qui a été rejetée, puis une seconde. Ensuite un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière a été fait par le préfet, qui a été contesté devant un tribunal administratif, sans succès. Enfin un nouvel appel a été rejeté. Donc il arrive un moment où il faut bien appliquer la loi.
  • Je pense qu'il y a beaucoup d'excès dans les réactions à cette affaire. Le mot rafle est une référence à la période de l'occupation nazie, ça n'a donc rien à voir. Le Kosovo est un État créé par l'OTAN, que reconnaissent les Occidentaux, ce n'est ni la Corée du Nord, ni l'Afghanistan, par conséquent la demande d'asile a été rejetée.
  • Naturellement il peut y avoir des considérations humanitaires de toutes sortes, il peut y avoir des examens complémentaires, mais au bout de quatre ans et demi, il faut savoir appliquer la loi.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France 5 C à dire mercredi 16 octobre 2013. Il répondait aux questions d'Axel de Tarlé.


Verbatim express:

Le marché mondial a besoin d'un état patron pour fonctionner
  • Historiquement, nous avons connu deux périodes de mondialisation libérale : la première sous l'égide de la Grande-Bretagne, qui s'étend de 1860 à 1914 environ – et qui se conclut sur la 1ère GM – puis une seconde mondialisation qui s'affirme dans la seconde moitié du XXe siècle. C'est la mondialisation sous l'égide des États-Unis. La comparaison entre les deux mondialisations est utile parce qu'il y a beaucoup de similitudes et quelques différences.
  • Il y a une chose qui frappe, c'est que le grand marché mondial, pour exister, a besoin de ce que j'appelle un hegemon : c'est à dire un patron. Ce patron au XIXe siècle, c'est la Grande-Bretagne, son Empire et sa puissance navale.
  • Pour bien comprendre l'éclatement de la 1ère guerre mondiale, il faut passer par la théorie de l'hegemon : la montée en puissance de l'Allemagne impériale menaçait l'Empire britannique. La guerre préventive déclenchée par l'Allemagne contre la Russie et la France a entraîné la réaction de la Grande-Bretagne puis des États-Unis.

A l'occasion de la sortie de son livre "1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire ?", Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Info mercredi 15 octobre 2013. Il répondait aux questions d'Olivier de Lagarde.


Verbatim express

La 1ère guerre mondiale marque le début du déclin de l'Europe
  • Je pense qu'il y a tout à fait intérêt à avoir une vue longue et large. Une vue longue dans l'histoire parce que la première mondialisation, britannique, commence au XIXe siècle, avec la situation hégémonique de la Grande-Bretagne. A ce moment là, on voit monter une nouvelle puissance, l'Allemagne impériale. Et je crois que dans toutes les analyses sur les causes de la 1ère guerre mondiale, il y en a une qui manque beaucoup : c'est l'inquiétude qu'a suscité dans les classes dirigeantes britanniques la montée de l'Allemagne, particulièrement le développement important de ses armements navals qui pouvaient périmer l'empire Britannique.
  • Il y avait donc en Grande-Bretagne une très grande vigilance, qui a poussé le pays à se rapprocher de la France et de la Russie, et quand les dirigeants de l'Allemagne, par pure folie, influencés qu'ils étaient par les idées pangermanistes, ont cru pouvoir prendre le risque d'une guerre européenne, en déclenchant une guerre préventive, ce qu'a été la 1ère Guerre Mondiale – ce que l'on ne dit pas aujourd'hui - quand de surcroît elle a violé la neutralité belge, l'Angleterre entre en guerre, et après elle les États-Unis.

    La relation entre la Chine et les États-Unis au XXIe siècle
  • La seconde mondialisation d'aujourd'hui entraîne, comme la première avant 1914, une modification dans la hiérarchie des puissances. On voit des pays anciennement dominés ou colonisés qui s'avancent au premier plan. C'est vrai de pays milliardaires en hommes comme la Chine et l'Inde, et la montée de la Chine est le grand événement du XXIe siècle.
  • Le PNB de la Chine devrait dépasser celui des États-Unis avant 2020. Cela implique une puissance économique, financière, mais forcément aussi militaire, qui est en train de se constituer.
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