Jean-Pierre Chevènement était l'invité de La Cité des Livres, à la Fondation Jean-Jaurès, mardi 12 novembre 2013. L'intégralité de sa conférence est disponible en vidéo ci-dessous.


Dépêche AFP, mercredi 20 novembre 2013, 14h24.


Réforme fiscale: Chevènement incite Ayrault à la "prudence"
Jean-Pierre Chevènement, sénateur et ancien ministre, a invité mercredi Jean-Marc Ayrault "à la prudence" sur la réforme fiscale, en prédisant qu'elle aboutirait à une augmentation des impôts "pour les classes moyennes".

"Nous avons presque deux ans de retard pour mener ce grand chantier promis par le président Hollande, qui se traduira, pour les classes moyennes, par une augmentation de la fiscalité, pour une raison très simple : la CSG (qui serait fusionnée avec l'impôt progressif sur le revenu, ndlr) n'est pas un impôt progressif", a déclaré le fondateur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), qui s'exprimait devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP).

"Ce serait globalement à prélèvements constants... On peut espérer peut-être que les gens qui ne payent pas d'impôt n'en payent pas demain. Mais tout cela est très aléatoire, on voit bien que Bercy manie très mal la calculette", a ajouté Jean-Pierre Chevènement.

Aussi, a-t-il souligné, "j'incite plutôt à la prudence au point où nous en sommes actuellement, et, en tout cas, à l'étude sérieuse et approfondie de la manière dont cela va se décalquer sur la sociologie du pays".

Jean-Pierre Chevènement, qui vient d'écrire un livre "1914-2014 : l'Europe sortie de l'Histoire ?" (Fayard) et qui avait fait campagne contre la ratification du traité de Maastricht notamment, a plaidé de nouveau pour "la transformation de l'euro, monnaie unique, en une monnaie commune cohabitant avec des monnaies nationales reconstituées".

Selon lui, dans sa forme actuelle, "l'euro est une monnaie qui n'est pas viable et qui polarise la richesse d'un côté et la pauvreté de l'autre".

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Xerfi Canal lundi 18 novembre 2013. Il répondait aux questions de Jean-Michel Quatrepoint.


Verbatim express :

  • On ne peut pas dire que la cause de la Première Guerre mondiale, c'est seulement la première mondialisation. C'est une analyse trop rapide.
  • Les deux mondialisations libérales, celle de la seconde moitié du XIXe siècle, et celle de la seconde moitié du XXe siècle, requièrent l'une et l'autre un patron. Dans le premier cas, ce fut l'Empire britannique, dans le second, ce sont les États-Unis.
  • Avec chaque mondialisation libérale, on observe une modification de la hiérarchie des puissances. La montée en puissance de l'Allemagne impériale avant 1914 inquiète l'Empire britannique, ce qui provoque le rapprochement avec la France. De la même manière, il faut noter aujourd'hui la réémergence de la Chine.
  • Avant 1914, il y avait déjà eu un décrochage industriel de la France par rapport à l'Allemagne.
  • Dans le pangermanisme, il y a deux rêves qui coexistent : un empire colonial en Afrique ; une Allemagne agrandie à l'est au détriment des Slaves, permettant l'érection d'un grand empire colonial allemand en Europe même.
  • La Première Guerre mondiale n'est pas un accident qu'un coup de volant aurait permis d'éviter. Les élites allemandes (à distinguer du peuple allemand, qui ne voulait pas la guerre) décident de déclencher une guerre préventive en Europe, pour desserrer ce qui était perçu comme un étau franco-russe à l'ouest et à l'est de l'Allemagne. En envahissant la Belgique, pour essayer de mettre hors-jeu rapidement la France, l'Allemagne entraîne l'intervention de la Grande-Bretagne, qui garantissait la neutralité du pays.
  • L'Allemagne aurait pu gagner la paix sans faire la guerre, par la seule puissance montante de son économie et son industrie d'alors.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio Télévision Suisse, mardi 12 novembre 2013. Il répondait aux questions de Simon Matthey-Doret.


"François Hollande doit aller très loin dans la voie d'un véritable changement de politique"
le_journal_du_matin_20131112_standard_l_invite_du_journal_787049f1_0054_4a3b_a22e_a97908a4961e_128k.mp3 Radio Télévision Suisse - L'invité  (21.05 Mo)

L'entretien est podcasté sur le blog ci-dessus.

Verbatim express :

A propos du 11 novembre
  • Les personnes qui ont hué le Président de la République le 11 novembre ont démontré leur incivisme. Le 11 novembre est un moment de recueillement. Il n'y a pas de place pour les hués.
  • La Première Guerre mondiale a été le début d'une guerre de trente ans, qui ne s'est véritablement achevée qu'en 1945.

    Critique des institutions européennes
  • La nation est le cadre de la démocratie. Elle est par conséquent le ressort du politique. Et je constate que si l'Europe a beaucoup déclinée au cours du siècle passé, ce n'est pas seulement du fait des deux guerres mondiales, mais aussi d'un mécanisme de décision totalement aboulique.
  • Les institutions européennes nous privent de toute politique cohérente en matière commerciale, industrielle, monétaire. Nous avons une monnaie tout à fait surévaluée. Le citoyen se trouve dépourvu de toute prise sur les décisions que prennent la Commission européenne, la Banque centrale, etc. Nous sommes en pilotage automatique.
  • Les marges de manœuvre des gouvernements se sont tellement réduites qu'ils ne peuvent plus rien faire, sinon peut-être faire la guerre.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Tirs Croisés sur i>Télé lundi 11 novembre 2013. Il répondait aux questions de Laurence Ferrari, Audrey Pulvar et Jean-Claude Dassier.


Verbatim express :

  • Je crois que d'abord, il faut condamner ces manifestations totalement inadmissibles, un jour de 11 novembre.
  • Il y a, il faut le dire, une certaine désaffection du pays par rapport au gouvernement et au Président de la République. Mais l'origine de cette situation vient de très loin. Ce sont des choix politiques fondamentaux : l'abandon de nos marges de manœuvres en matière commerciale, en matière de politique industrielle, de politique monétaire.
  • Nous avons une monnaie surévaluée. Cela pénalise notre compétitivité. Je ne vois pas comment on peut remonter notre handicap de compétitivité, qui s'est creusé depuis une dizaine d'années, sans toucher à l'euro.
  • On voit aujourd’hui le résultat de choix faits il y a très longtemps, et dont François Hollande est loin d'être le seul responsable.
  • Je ne veux pas participer au « Hollande bashing », ne serait-ce que par un réflexe naturel qui me conduit à ne pas accabler celui sur lequel tout le monde tape à longueur de journée.

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Novembre 2013 à 22:09 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de LCI et Radio Classique lundi 11 novembre 2013. Il répondait aux questions de Guillaume Durand.


Verbatim express :

Sur le sens de la commémoration du 11 novembre
  • Les femmes ont joué un rôle important pendant la guerre de 14.
  • Les 1,4 million de Poilus tués ne l'auront pas été en vain si la France continue.
  • Il y a deux interprétations de cet immense événement : ou bien cela clôt l'histoire de France (un pays si affaibli par la 1ère GM qu'il s'effondre en 1940, ce qui clôt notre histoire), ou bien au contraire c'est une guerre de trente ans, qui commence en 1914 et se termine en 1945. La France subit l'essentiel du choc en 1914-18 et la résistance des Poilus est ce qui permet à la France de retrouver son statut à la fin de la 2ème GM. La France ne pouvait pas faire deux fois Verdun.
  • Je pense qu'il faut avoir beaucoup de gratitude pour les soldats de la Grande guerre : ils ont permis que la France puisse continuer. Mais les dés roulent toujours : est-ce que dans l'Europe ou dans la mondialisation il y a encore une place pour la France ?

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "On n'est pas couché" sur France 2 samedi 9 novembre 2013. Il répondait aux questions de Laurent Ruquier, Natacha Polony et Aymeric Caron.


Verbatim express :

En réponse aux questions de Laurent Ruquier sur l'hypothèse de nommer Jean-Pierre Chevènement à Matignon
  • La situation va en s'aggravant depuis longtemps. Le précipice s'est rapproché. Il est possible que ceux qui font la même politique depuis des années s'avisent qu'ils pourraient en changer.
  • Il faut que cette idée fasse du chemin dans la tête de François Hollande, et pour le moment, je pense qu'il n'en est pas encore tout à fait là !
  • Je ne revendique rien. C'est un métier difficile. Et j'ai beaucoup de sympathie pour Jean-Marc Ayrault. C'est un homme courageux, qui dans les étroites limites qui lui sont laissées, fait ce qu'il peut.
  • Je pense qu'il faudrait faire un gouvernement qui donne le sentiment qu'on puisse changer de cap. Aujourd'hui ce n'est pas du tout le cas.
  • C'est un gouvernement assez monocolore, assez social-libéral. Avec peut-être une exception, Arnaud Montebourg. Il est l'exception qui confirme la règle.
  • Je me laisse une grande marge de choix, de façon à impressionner assez ceux avec lesquels il faudra négocier, pour sortir du piège dans lequel nous nous sommes mis il y a déjà très longtemps. Traité de Maastricht, monnaie unique : voyez le résultat !
  • Manuel Valls est un bon ministre de l'Intérieur. C'est une fonction délicate à exercer, surtout quand on appartient à un gouvernement de gauche. Je parle d'expérience !
  • Arnaud Montebourg fait du bon travail. Le « fabriqué en France », si vous permettez que je ne dise pas « made in France », c'est un bon thème. Quand j'étais ministre de l'Industrie, au début des années 1980, il y avait presque six millions de travailleurs dans l'industrie. Aujourd'hui, il en reste 3 millions. Je ne dis pas qu'il n'y avait pas des efforts de productivité à faire, mais quand même : ça interroge !
  • Comment redresser la situation ? J'ai quelques idées.

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Journal du Dimanche le 10 novembre 2013. Propos recueillis par Laurent Valdiguié.


"La guerre de 14 s'est terminée en 1945"
Le JDD : Vous étiez à l'Élysée jeudi, comment avez-vous trouvé le discours de François Hollande lançant les commémorations de la guerre de 14-18?
Jean-Pierre Chevènement : C'était un discours rassembleur qui se voulait "au-dessus de la mêlée". Le Président a évité les aspérités, en renvoyant aux historiens et aux chercheurs le soin d'interpréter les origines, le déroulement et la portée de la guerre. Cette liberté laissée à la recherche me convient tout à fait.

Certains historiens sont choqués du mélange entre le poilu et le résistant, autrement dit du mélange des commémorations du centenaire de la Grande Guerre avec celles du 70e anniversaire du débarquement de 1944…
Moi non. On doit lier 1914 à 1945. J'estime même qu'on ne peut ni comprendre ni commémorer 1914 si on n'en fait pas le début d'une guerre de trente ans. L'armistice de 1918 n'a été qu'une trêve aux yeux de l'état-major allemand qu'inspirait l'idéologie du pangermanisme. La guerre s'est terminée en 1945 avec la capitulation sans condition de l'Allemagne.

Pourquoi tout commence en 1914?
Il y a une explication fondamentale, celle de la première mondialisation sous hégémonie britannique. Cette mondialisation d'avant 1914 s'est traduite par le remarquable essor de l'économie allemande qui a multiplié sa production par trois tandis que la Grande-Bretagne doublait à peine la sienne. Cette montée de l'Allemagne impériale, dans le domaine des armements navals notamment, a fortement inquiété les élites britanniques. L'erreur des dirigeants du IIe Reich est d'avoir voulu mener une guerre préventive contre la Russie et la France, en envahissant la Belgique dont l'Angleterre garantissait la neutralité. Ma thèse est donc que la Première Guerre mondiale n'est pas d'abord une guerre franco-allemande, mais un conflit d'hégémonie entre la Grande-Bretagne et l'Allemagne impériale. Chaque fois que je rencontre un dirigeant chinois aujourd'hui, je lui dis : "Vous qui allez dépasser les États-Unis, ne commettez jamais l'erreur des dirigeants du IIe Reich. Rappelez-vous le conseil de Deng Xiaoping : 'Soyez prudents, avant de traverser le fleuve, tâtez les pierres…'"
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