Verbatim express :
Deux gauches
Deux gauches
- Je crois qu'il serait temps de tourner la page de cette affaire « léonardesque ».
- Naturellement la gauche porte en son sein des sensibilités contraires sur ces questions.
- Il y a une gauche républicaine, qui insiste sur l'application ferme de la loi, une gauche républicaine qui ne s'exprime pas souvent mais que représente bien Manuel Valls, que je soutiens.
- Cela n'empêche pas d'appliquer humainement la loi : lorsque j'étais ministre de l'Intérieur, j'ai régularisé sur critères d'intégration 80 000 étrangers en situation irrégulière et rejeté 60 000 demandes.
- Il y a une autre sensibilité, qu'on peut qualifier de victimaire-compassionnelle, ou de libérale-libertaire, et après tout il y a des gens qui sont très sensibles aux situations individuelles. D'ailleurs toute situation individuelle mérite considération, peut même être émouvante. Simplement, la loi est générale, et il faut l'appliquer.
Questions politiques
- On reproche à François Hollande d'avoir parlé, mais tous ceux qui le lui reprochent aujourd'hui demandaient qu'il s'exprime. Ou bien il parlait, ou bien il ne parlait pas : on donnait tord au Président dans tous les cas !
- François Hollande a été élu pour cinq ans en 2012, il est donc le président de la République française jusqu'en 2017. Il faut avoir quelques égards à cette responsabilité qui nous engage tous, car il est le président de tous les Français. Certains dans l'opposition l'oublient un peu trop souvent.
- Ces critiques sur la forme sont insupportables. On oublie le fond de la politique. On oublie les questions économiques, les questions sociales. On oublie la détresse de millions de Français. On oublie les problèmes que posent le redressement de la construction européenne, sa réorientation. Tout ça passe à la trappe ! Les vrais problèmes ne sont jamais posés.
- La gauche depuis 1981 devrait avoir acquis une culture de gouvernement. Or Manuel Valls fait face aux mêmes difficultés que j'avais déjà rencontrées lorsque j'étais ministre de l'Intérieur.
- Je pense que c'était à Manuel Valls de régler le problème. Il n'y avait pas à faire intervenir qui que ce soit d'autre.
Parler des vrais problèmes
- Le sens de l'Etat et le civisme se sont beaucoup perdus dans notre pays. On ne parle plus des vrais choix politiques. Qui incrimine le choix erroné de la monnaie unique ? En 2005, 55% des Français rejettent la Constitution européenne, mais on finit par réformer la Constitution pour, en quelque sorte, désavouer le peuple français ! Comment est-ce que la démocratie française ne serait pas malade lorsque ses dirigeants ne respectent pas la volonté populaire ?
- Je me souviens, quand j'étais ministre de l'Intérieur, des critiques imbéciles venant d'un certain nombre de journaux, par exemple pour le mot sauvageon, qui vient du français médiéval – c'est un arbre non-greffé : « cris d'horreur ! Il nous a traité de sauvages !». On a là un phénomène d'incompréhension totale, relayé par la quasi-totalité des médias. Le ministre de l'Intérieur doit supporter ça, tous les jours, et Manuel Valls doit faire face à cette meute d'imbéciles qui ne comprennent pas que la loi protège et que la liberté opprime, et qu'en refusant d'appliquer les lois de la République, on ouvre tout grand la porte à l'exploitation éhontée de toutes les misères humaines par ceux qui en ont les moyens : le capital.
La question sociale prime dans le diagnostic à faire du pays
- S'il n'y avait pas une situation économique, sociale aussi dégradée, peut-être que la demande de protection des couches populaires s'exprimerait d'une manière un peu plus modérée !
- Le chômage de masse s'est installé dans ce pays depuis les années 80. Et s'il y a une certaine xénophobie qui existe, ce qui en fait le lit, c'est cette situation sociale dégradée. Et Le Pen depuis quand existe t-il dans le paysage ? Depuis 83 !
La proposition de réforme du droit du sol de l'UMP
- Avec ce débat sur le droit du sol, je crois que M. Copé risque de rouvrir un débat nauséabond, parce que le vrai débat est ailleurs ! Il est social ! Si on posait le problème d'une monnaie surévaluée ce serait peut-être plus intelligent. En posant ce problème des enfants de parents en situation irrégulière, on ne pose pas un vrai problème.
- C'est un faux débat ! C'est un leurre qu'on allume pour détourner l'attention du problème de fond ! Nous avançons, tête baissée, vers un avenir qui n'offre aucune promesse, et ça c'est la vraie question qu'il faut poser.
- Avant de faire du radio-trottoir, réfléchissez un peu par vous-même Monsieur Apparu : votre proposition de réforme du droit du sol ne s'applique à rien ! C'est un leurre ! C'est de la démagogie !
- Je suggère vraiment qu'on parle d'autre chose ! Parce que ça, c'est vraiment un débat nul.