Jean-Pierre Chevènement était l'invité jeudi 17 octobre 2013 du 22h de Public Sénat. Il répondait aux questions de Sonia Mabrouk.


Verbatim express

Sur l'affaire Leonarda
  • Le gouvernement a le devoir d'exercer une certaine pédagogie. Il n'y a aucun pays au monde que je connaisse qui n'ait pas une législation sur le séjour. Tout pays a le droit de dire qui est admis à séjourner sur son sol ou pas.
  • J'ai été ministre de l'Intérieur. J'ai régularisé sur critères d'intégration un certain nombre d'immigrés, mais je n'ai pas régularisé les autres.
  • Les procédures concernant la famille de Leonarda ont duré un peu plus de quatre ans. On se pose la question de savoir s'il ne faudrait pas un peu raccourcir les délais, car cela crée une émotion, une certaine empathie, ce que je comprends tout à fait.
  • Le Réseau Education Sans Frontières a des thèses qu'en principe un gouvernement ne peut pas partager. Ca n'empêche pas un certain nombre de socialistes de manifester avec eux depuis longtemps, et ils sont imprégnés, je veux croire par manque de réflexion.
  • Dans la polémique on entend des choses absurdes. Par exemple contrairement a ce qu'a dit un dirigeant de la FIDL, on ne demande pas les papiers pour rentrer dans un lycée, un collège, une école ! L'inscription est de droit, il n'y a aucune vérification.
  • Comme disait Jaurès, « le courage c'est de chercher la vérité et de la dire ». Et je refuse la loi du mensonge triomphant.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité jeudi 17 octobre de Bruce Toussaint sur I-télé.


Verbatim express

Sur l'affaire Leonarda
  • Quand on est ministre de l'Intérieur, on ne donne pas son feu vert à chaque expulsion. Cela se traite au niveau des préfets ou de la police, en l'occurrence il s'agit d'exécuter une décision de justice, donc la police est placée sous l'autorité des juges.
  • Tout cas particulier est émouvant. Mais en l'occurrence, ces personnes étaient en situation irrégulière sur le territoire national. Ils viennent du Kosovo, qui n'est quand même pas l'Afghanistan.
  • Pour autant que je puisse en juger, les choses ont été faites correctement. Mais attendons peut-être la fin de l'enquête administrative !
  • La gauche se tire une balle dans le pied en attaquant Manuel Valls et en attaquant finalement une politique dont aucun gouvernement ne peut faire l'économie. Tout pays a le droit de dire qui peut et ne peut pas s'installer sur son sol, sinon c'est le sans-frontiérisme, le sans-papiérisme.
  • Nous vivons en permanence sous la dictature de l'émotion, sachons raison-garder.
  • C'est favoriser le FN que de ne pas faire appliquer correctement la loi.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de 19h BFM TV mercredi 16 octobre. Il répondait aux questions de Ruth Elkrief.


Verbatim express

Sur l'affaire Leonarda
  • Nous vivons sous la dictature de l'émotion. Les associations qui soutiennent Leonarda ont une ligne politique. Ils sont sans-frontiéristes, sans-papiéristes, et ils contestent le droit qu'a la République de choisir qui peut ou ne peut pas séjourner sur son sol.
  • La République octroie entre 100 et 150 000 titres de séjour par an, au moins. Et il y a une règle qui est l'opposabilité de l'emploi, nous avons 3 200 000 chômeurs. Bien entendu, si nous manquons de spécialistes dans telle ou telle branche ou pour des raisons qui tiennent à l'asile, on peut accueillir des étrangers qui souhaitent venir s'installer en France.
  • En l'occurrence, cette famille a fait une demande d'asile, il y a presque cinq ans, qui a été rejetée, puis une seconde. Ensuite un arrêté préfectoral de reconduite à la frontière a été fait par le préfet, qui a été contesté devant un tribunal administratif, sans succès. Enfin un nouvel appel a été rejeté. Donc il arrive un moment où il faut bien appliquer la loi.
  • Je pense qu'il y a beaucoup d'excès dans les réactions à cette affaire. Le mot rafle est une référence à la période de l'occupation nazie, ça n'a donc rien à voir. Le Kosovo est un État créé par l'OTAN, que reconnaissent les Occidentaux, ce n'est ni la Corée du Nord, ni l'Afghanistan, par conséquent la demande d'asile a été rejetée.
  • Naturellement il peut y avoir des considérations humanitaires de toutes sortes, il peut y avoir des examens complémentaires, mais au bout de quatre ans et demi, il faut savoir appliquer la loi.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France 5 C à dire mercredi 16 octobre 2013. Il répondait aux questions d'Axel de Tarlé.


Verbatim express:

Le marché mondial a besoin d'un état patron pour fonctionner
  • Historiquement, nous avons connu deux périodes de mondialisation libérale : la première sous l'égide de la Grande-Bretagne, qui s'étend de 1860 à 1914 environ – et qui se conclut sur la 1ère GM – puis une seconde mondialisation qui s'affirme dans la seconde moitié du XXe siècle. C'est la mondialisation sous l'égide des États-Unis. La comparaison entre les deux mondialisations est utile parce qu'il y a beaucoup de similitudes et quelques différences.
  • Il y a une chose qui frappe, c'est que le grand marché mondial, pour exister, a besoin de ce que j'appelle un hegemon : c'est à dire un patron. Ce patron au XIXe siècle, c'est la Grande-Bretagne, son Empire et sa puissance navale.
  • Pour bien comprendre l'éclatement de la 1ère guerre mondiale, il faut passer par la théorie de l'hegemon : la montée en puissance de l'Allemagne impériale menaçait l'Empire britannique. La guerre préventive déclenchée par l'Allemagne contre la Russie et la France a entraîné la réaction de la Grande-Bretagne puis des États-Unis.

A l'occasion de la sortie de son livre "1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire ?", Jean-Pierre Chevènement était l'invité de France Info mercredi 15 octobre 2013. Il répondait aux questions d'Olivier de Lagarde.


Verbatim express

La 1ère guerre mondiale marque le début du déclin de l'Europe
  • Je pense qu'il y a tout à fait intérêt à avoir une vue longue et large. Une vue longue dans l'histoire parce que la première mondialisation, britannique, commence au XIXe siècle, avec la situation hégémonique de la Grande-Bretagne. A ce moment là, on voit monter une nouvelle puissance, l'Allemagne impériale. Et je crois que dans toutes les analyses sur les causes de la 1ère guerre mondiale, il y en a une qui manque beaucoup : c'est l'inquiétude qu'a suscité dans les classes dirigeantes britanniques la montée de l'Allemagne, particulièrement le développement important de ses armements navals qui pouvaient périmer l'empire Britannique.
  • Il y avait donc en Grande-Bretagne une très grande vigilance, qui a poussé le pays à se rapprocher de la France et de la Russie, et quand les dirigeants de l'Allemagne, par pure folie, influencés qu'ils étaient par les idées pangermanistes, ont cru pouvoir prendre le risque d'une guerre européenne, en déclenchant une guerre préventive, ce qu'a été la 1ère Guerre Mondiale – ce que l'on ne dit pas aujourd'hui - quand de surcroît elle a violé la neutralité belge, l'Angleterre entre en guerre, et après elle les États-Unis.

    La relation entre la Chine et les États-Unis au XXIe siècle
  • La seconde mondialisation d'aujourd'hui entraîne, comme la première avant 1914, une modification dans la hiérarchie des puissances. On voit des pays anciennement dominés ou colonisés qui s'avancent au premier plan. C'est vrai de pays milliardaires en hommes comme la Chine et l'Inde, et la montée de la Chine est le grand événement du XXIe siècle.
  • Le PNB de la Chine devrait dépasser celui des États-Unis avant 2020. Cela implique une puissance économique, financière, mais forcément aussi militaire, qui est en train de se constituer.

Une tribune parue dans le journal Libération du 14 octobre 2013, co-signée par Jean-Pierre Chevènement, Robert Badinter, Alain Juppé et Michel Rocard.


La France a besoin de scientifiques techniciens
Nous assistons à une évolution inquiétante des relations entre la société française et les sciences et techniques. Des minorités constituées autour d’un rejet de celles-ci tentent d’imposer peu à peu leur loi et d’interdire progressivement tout débat sérieux et toute expression publique des scientifiques qui ne partagent pas leurs opinions. L’impossibilité de tenir un débat public libre sur le site de stockage des déchets de la Cigéo (site souterrain de stockage des déchets hautement radioactifs proposé par l’Andra) est l’exemple le plus récent de cette atmosphère et de ces pratiques d’intimidation, qui spéculent sur la faiblesse des pouvoirs publics et des élus.

De plus en plus de scientifiques sont pris à partie personnellement s’ils osent aborder publiquement et de façon non idéologique, des questions portant sur les OGM, les ondes électromagnétiques, les nanotechnologies, le nucléaire, le gaz de schiste. Il devient difficile de recruter des étudiants dans les disciplines concernées (physique, biologie, chimie, géologie). Les organismes de recherches ont ainsi été conduits à donner une forte priorité aux études portant sur les risques, même ténus, de telle ou telle technique, mettant ainsi à mal leur potentiel de compréhension et d’innovation. Or, c’est bien la science et la technologie qui, à travers la mise au point de nouveaux procédés et dispositifs, sont de nature à améliorer les conditions de vie des hommes et de protéger l’environnement.


le 15 Octobre 2013 à 12:16 | Permalien | Commentaires (3)

Dépêche AFP, vendredi 04 octobre 2013, 10h30


Corse: "effarement" de Chevènement devant la demande d'inscription constitutionnelle
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, a exprimé son "effarement" face à la demande d'inscription de la Corse dans la Constitution.

"J'apprends, non sans effarement, que l'Assemblée de Corse demande l'inscription du mot +Corse+ dans la Constitution", écrit l'ancien ministre dans un communiqué reçu vendredi.

Le 27 septembre -une semaine avant la venue du président François Hollande dans l'île - cette assemblée avait adopté à une large majorité de 46 voix sur 51, un projet de réforme prévoyant d'accorder une place spécifique à la Corse dans la Constitution de la République.

M. Chevènement évoque deux hypothèses : "soit il s'agit de faire passer des revendications inconstitutionnelles, telle la coofficialité du corse et du français pour couvrir une politique d'exclusion de l'emploi au détriment des continentaux, ou bien de geler le corps électoral à la mode calédonienne, ou bien encore de réserver l'appropriation du foncier aux autochtones, ou bien enfin de déléguer une compétence législative à la Corse".
Mots-clés : corse

Rédigé par Chevenement.fr le 4 Octobre 2013 à 11:56 | Permalien | Commentaires (4)

Communiqué de presse de Jean-Pierre Chevènement, vendredi 3 octobre 2012.


J’apprends, non sans effarement, que l’Assemblée de Corse demande l’inscription du mot « Corse » dans la Constitution.

Deux hypothèses sont à envisager :

Première hypothèse, il s’agit de faire passer des revendications inconstitutionnelles, telle la coofficialité du corse et du français pour couvrir une politique d’exclusion de l’emploi au détriment des continentaux, ou bien de geler le corps électoral à la mode calédonienne, ou bien encore de réserver l’appropriation du foncier aux autochtones, ou bien enfin de déléguer une compétence législative à la Corse.

Le référendum de 2003 a clairement écarté tout ce qui pouvait séparer le destin de la Corse de celui de la France.

Deuxième hypothèse, certains veulent nous faire croire que l’inscription du mot « Corse » dans la Constitution n’aurait qu’une portée purement symbolique. A quoi alors rimerait-elle ? Il faut donc l’écarter. Sinon pourquoi ne pas inscrire le Territoire de Belfort dans la Constitution ?
Mots-clés : corse

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 3 Octobre 2013 à 13:20 | Permalien | Commentaires (5)
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