Communiqué de Jean-Pierre Chevènement concernant le projet de Traité franco-allemand d'Aix-la-Chapelle, le 21 janvier 2019
Le projet de Traité d’Aix-la-Chapelle comporte une avancée notable sur l’urgence de se saisir ensemble du défi africain. Pour le reste, il éclaire a contrario les problèmes que nos deux pays doivent résoudre.
L’excédent extérieur allemand, proche de dix points de PIB, fait théoriquement l’objet d’une procédure de la Commission européenne pour excédent excessif. Jusqu’ici l’Allemagne n’a pas vraiment répondu au projet d’un budget européen contracyclique que proposait le président de la République. Pourtant le contexte économique s’y prête. En deuxième lieu, l’excédent commercial allemand, notamment automobile, aboutit à la prise en otage de l’Europe tout entière par les GAFA américaines ou par l’industrie chinoise des panneaux solaires. L’Europe n’a pas une politique commerciale à la hauteur des défis que lui jettent les deux Grands. L’Allemagne et la France peuvent-elles mieux résister ensemble ? En troisième lieu, la relation avec la Russie n’a pas été assainie. Or elle conditionne la sécurité européenne future. Les pressions nécessaires n’ont pas été exercées notamment sur l’Ukraine pour que les accords des Minsk puissent s’appliquer vraiment. Le soutien au projet Nord Stream 2 n’est pas affirmé, or il correspond aux besoins européens et allemand en particulier. Enfin, il est beaucoup question de défense et de sécurité mais le traité d’Aix-la-Chapelle n’a pas besoin d’un préambule pour affirmer sa subordination à l’Otan. Aujourd’hui comme hier. Le pacifisme de fait de l’opinion publique allemande installe le protectorat militaire américain sur l’Europe. Faut-il attendre du Traité d’Aix-la-Chapelle qu’il permette d’avancer sur ces difficultés réelles ? On peut le souhaiter, à défaut ce ne serait qu’un catalogue de vœux pieux. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk - Le Figaro, une émission animée par Yves Thréard, Directeur adjoint de la rédaction du Figaro, le vendredi 18 janvier.
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Les actes du colloque du 19 novembre 2018 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Les actes du colloque du 22 octobre 2018 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Carnet de Jean-Pierre ChevènementCommuniqué de Jean-Pierre Chevènement à l'AFP suite à l'allocution du président de la République, Emmanuel Macron, le 10 décembre 2018
Les annonces faites ce soir par le président de la République sont substantielles. Reste à savoir comment elles seront financées et si le gouvernement sera en mesure de desserrer les contraintes budgétaires européennes.
La question de "l'Europe qui protège" est posée. Le président de la République a par ailleurs souhaité mettre en oeuvre "un nouveau contrat pour la France". C'est un tournant pour son quinquennat et pour le pays. Il ne faut pas refuser d'ouvrir ce vaste chantier de rénovation de notre démocratie. Car en dehors de cette perspective, il n'y aurait que désolation pour la République et pour la France. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Sonia Mabrouk sur Europe 1, dans l'émission "L'Invité d'Europe soir", le jeudi 7 décembre.
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Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour & Naulleau sur Paris Première, mercredi 5 décembre 2018.
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(Jean-Pierre Chevènement s'exprime à partir de 1h06 d'émission.)
Carnet de Jean-Pierre ChevènementIntervention de Jean-Pierre Chevènement, représentant spécial de la France pour la Russie, lors de la rencontre franco-russe "Innovation et intégration" (Dialogue de Trianon), devant les anciens élèves du MGIMO (Institut d’État des Relations internationales) et de Sciences Po Alumni, mercredi 28 novembre.
Je suis particulièrement heureux de m'exprimer devant les anciens élèves du MGIMO où j'ai donné deux conférences en 2006 et 2013, en présence de son président M. Torkunov et devant les anciens de Sciences Po dont j'ai suivi les enseignements de 1957 à 1960, à une époque où les promotions ne comptaient que trois cents élèves. Mon intervention concernera le rapport à l'Histoire chez les Russes et chez les Français.
Entre l’innovation qui regarde vers l’avenir et les religions auxquelles s'adossent consciemment ou non nos civilisations, il y a l’Histoire telle que nous nous la racontons, le récit que nous nous faisons de ce qui unit le passé, le présent et l’avenir. Un pays ne peut être pensé sans son histoire. Fernand Braudel a écrit : « L’identité d’un peuple, c’est son histoire, toute son histoire, en gardant à l'esprit qu'il reste une route vers l'avenir ». Comme l’a déclaré Mezouev, un philosophe russe : « Si le passé ne contient rien de positif, alors il n’y a pas d’avenir. Il ne reste plus qu’à se laisser aller et à sombrer dans le sommeil ». La Russie comme la France ont besoin de comprendre leur passé pour forger leur avenir. |
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