Verbatim
- Sur la gauche
« La gauche est d’abord une utopie et l’utopie est toujours nécessaire. Le danger, c’est l’irréalisme, l’irénisme. »
« Il y a un grand risque que côtoient tous les jours les hommes et les femmes de gauche, c’est de plonger dans cet abîme bêtifiant. Donc je ne suis pas de gauche de ce point de vue là. Je m’efforce de faire des analyses rigoureuses. »
« Je garde un sens à l’action, je m’efforce - comme disait Bergson - d’agir en homme de pensée et de penser en homme d’action. »
- Sur le nouveau clivage politique
« La crise de l’industrie et les conséquences qui s’en suivent pour notre pays - sa perte de compétitivité, le chômage de masse, la paupérisation des classes moyennes et inférieures - devraient nous mobiliser. »
« Je pense que faire en sorte que les hommes de notre temps puissent avoir un horizon de progrès partagé, serait une belle utopie. Ça voudrait dire qu’on retrouverait un langage commun, par exemple avec le monde musulman. »
- Sur la souveraineté
« Je ne me définis pas comme souverainiste, je me définis comme républicain. »
« La souveraineté a été transférée du ciel sur la terre, comme l’a dit Michelet, avec la Révolution française. Ça n’est plus le droit divin qui fait l’autorité des chefaillons. C’est véritablement la souveraineté populaire qui s’exerce à travers le peuple, comme communauté des citoyens. »
« L’utopie motrice, c’est celle de la citoyenneté. »
- Sur Jean-Luc Mélenchon
« Il manque à Mélenchon une vision d’ensemble, globale, mondiale et une capacité d’homme d’Etat. »
« Il ne suffit pas de flatter les tendances gauchistes qui existent dans notre société pour définir un chemin. »
« Si j’en juge par les propos que j’entends tenir par certains députés de la France insoumise, ça ne nous conduit nulle part. Je ne me reconnais pas dans cette éthique, qui n’est pas l’éthique républicaine, qui est une sorte de démagogie qui ne permet pas un jour de s’incarner dans une politique cohérente au service de la France et de l’humanité. »
- Sur l’alternative à Emmanuel Macron
« Je pense qu’Emmanuel Macron a pour lui l’avantage d’avoir fait turbuler un système qui depuis longtemps ne voulait plus rien dire. »
« On est arrivé à une situation où la droite et la gauche se sont retrouvées prisonnières des mêmes engagements européistes. »
« Emmanuel Macron a défini sa démarche par le ‘en même temps’ et ce ‘en même temps’ ne suffit pas. Il faut définir une démarche en trois temps : il y a la droite et il y a la gauche - qui ont perdu leur sens -, mais il faut définir une alternative. C’est ce que j’avais essayé de définir en 2002 avec l’alternative républicaine. »
« Aujourd’hui, on est à la recherche d’une offre politique. Il n’y a pas d’offre politique satisfaisante en France. »
- Sur les institutions de la Vème République
« Je ne suis pas attaché bêtement aux institutions. Je suis attaché à la philosophie que le Général de Gaulle en avait donné. »
« Je propose de déconnecter la durée du mandat présidentielle et du mandat parlementaire. »
« On a fait le quinquennat et le quinquennat a donné de très mauvais résultats et je le dis d’autant plus volontiers qu’à l’origine j’y étais plutôt favorable. »
« On est dans une démocratie cadenassée, rigidifiée, que je critique. Il faudrait revenir à un autre rythme, faire respirer la démocratie et redonner du pouvoir au Parlement. »
« Le Parlement a vu son domaine se réduire comme peau de chagrin. Comment voulez-vous que le parlementaire ait un prestige alors qu’il n’a plus de pouvoir ? »
- Sur les revendications des gilets jaunes
« Je reconnais l’aspiration à la démocratie chez les gilets jaunes mais je pense que le RIC est une très mauvaise réponse car un pays doit être gouvernable. »
« Je suis plus partisan de rendre sur certains sujets le référendum obligatoire : révision de la Constitution, transferts de compétences au niveau européen ou alors de revaloriser, et ça me parait être la bonne solution, la démocratie représentative. »
« Si le parlementaire est revalorisé aux yeux des citoyens, il n’y aura plus cette forme d’antiparlementarisme qui signe toujours une dérive vers l’extrême droite. Je mets en garde les gilets jaunes devant des revendications qui ne seraient pas bien pensées, qui ne permettraient pas de redresser la barre. »
- Sur le libéralisme d’Emmanuel Macron
« Il est bien clair que je définis au cours de cinquante années de lutte à contre courant, une orientation qui n’est pas celle d’Emmanuel Macron. »
« Macron voulait prendre un peu à droite, un peu à gauche et peut-être faire une synthèse. Et d’une certaine manière, c’est ce que je ne vois pas venir, c’est la troisième thèse de la dialectique : il y a la thèse, il y a l’antithèse, mais il n’y a pas la synthèse. »
« Madame Merkel n’a pas voulu répondre aux avances que lui faisait notre président. Non seulement elle n’a pas voulu mais elle ne le pourrait plus. »
« La France n’a pas pris les moyens de peser suffisamment parce que la France ne pèse jamais assez mais il y a les moyens de faire en sorte qu’elle puisse peser. »
- Sur les violences policières
« La violence est dans la société française depuis plusieurs années et des violences souvent dirigées contre les policiers, les gendarmes, les sapeurs-pompiers, les infirmiers, les services publics et cette violence revêt un caractère inacceptable. »
« On n’a pas pris les moyens de contenir cette violence assez tôt : ça passe par la restauration de la démocratie et du civisme. »
« La sécurité passe d’abord par la citoyenneté. »
« Il faut bien que la police fasse son métier. La police reçoit des ordres et elle les exécute. On ne peut pas la priver de ses moyens de défense puisqu’elle a à faire à des violents. Il faut bien qu’elle se défende. »
« On ne peut pas considérer que les méchants sont toujours du côté des policiers. »
« Il faut tenir compte de la très grande difficulté de maintenir l’ordre public quand les formes de la manifestation évoluent du tout au tout. Et la police n’y était pas préparée. »
- Sur l’énarchie et la technocratie
« J’ai commencé ma carrière politique par un pamphlet qui était dirigé contre l’ENA et qui est toujours d’actualité. »
« J’ai combattu la dérive libérale qui s’est manifestée dès 1983 et je l’ai combattue avec constance. »
« Le Parti socialiste aimait le pouvoir, il a eu le goût du pouvoir, quitte à sacrifier ses idées. Moi je n’ai pas dévié. »
« Je suis resté la butte-témoin de ce qu’était la gauche classique, solide et je l’ai même pensé à l’adapter à travers l’idée républicaine. »
« Le précipice est arrivé, le système a implosé et de la gauche on recherche les morceaux. Celui qui voudra les recomposer aura beaucoup de courage et il lui faudra beaucoup d’intuition et de génie. Il lui faudra aussi sans doute s’inspirer de beaucoup de ce que nous avons fait. »
Source : Regards - La Midinale
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