Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de PolitiqueS sur LCP, samedi 11 octobre 2014. Il répondait aux questions de Serge Moati.
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le 15 Octobre 2014 à 18:11
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Allocution prononcée par Jean-Pierre Chevènement, le dimanche 5 octobre 2014, dans les jardins de la Maison d'Emile Zola à Médan, à l'occasion du 112è anniversaire de la mort de l'auteur.
Le centenaire de l’éclatement de la Première guerre mondiale peut-il être l’occasion d’une réflexion sur Zola et la guerre ? C’est l’idée que m’a soumise au nom de la Société littéraire des amis d’Emile Zola, Monsieur François Labadens que je remercie ainsi que Madame Le Blond Zola et Monsieur Pierre Bergé pour leur invitation. Je salue également les élus et les participants que je remercie d’être venus si nombreux.
Je ne sais ce qui me vaut l’honneur de m’exprimer devant vous. J’admire Zola certes, pour son engagement d’abord et pour son œuvre : pour sa puissance d’évocation, son style à la fois sec et puissant, les scènes inoubliables qu’il a produites et qui restent comme des moments de la littérature mondiale, une distance d’entomologiste qui donne encore plus de force à l’expression des passions, un sens de la tragédie humaine, bref une grandeur. Je l’admire aussi pour son ambition même qui consiste à décrire une société dans son ensemble. Ambition qui l’égale aux plus grands. De la saga des Rougon-Maquart, je n’ai pas tout lu, même si les œuvres essentielles me sont très présentes, et d’abord « Germinal » et puis « L’Argent » et tant d’autres, y compris la « Débâcle ». Ce livre eut, de son vivant, le plus fort tirage de tous ceux d’Emile Zola parus, mais la mémoire collective l’a quelque peu relégué à l’arrière plan de son œuvre. Je l’ai relu cet été plus attentivement. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "La voix est libre" sur France 3 Franche-Comté, samedi 4 octobre 2014. Il répondait aux questions de Jérémy Chevreuil.
Verbatim :
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ActualitésLes actes du colloque du 23 juin 2014 sont disponible en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Courrier de Russie, réalisé le 16 et paru le 22 septembre 2014. Propos recueillis par Nina Fasciaux.
Le Courrier de Russie : Parlez-nous de votre enfance.
Jean-Pierre Chevènement : Je suis originaire de l’Est de la France, je suis né à Belfort. Mes parents étaient instituteurs, mais j’ai été très tôt attiré par la politique. Peut-être est-ce lié au fait que je suis né en 1939 et que mes premiers souvenirs remontent à la Seconde Guerre mondiale. Mon père avait été fait prisonnier, et l’école où ma mère enseignait a été occupée un moment par les Allemands. Ma mère m’avait interdit de manger les oranges que les soldats allemands m’offraient – elles venaient probablement de Tunisie, en 1943 – mais j’ai pu vérifier par la suite que ces oranges étaient inoffensives, contrairement à ce qu’elle me racontait. Mon enfance a été celle-là. Un premier souvenir d’ « éveil » politique ? À quinze ans, je me suis mis à soutenir Pierre Mendès-France, qui avait mis un terme à la guerre d’Indochine. J’étais « mendésiste », comme on disait alors, mais je n’ai pas adhéré au parti radical. Plus tard, quand j’ai étudié les sciences politiques à Paris, je suis resté sur cette orientation. J’ai cependant regretté que Mendès-France n’aide pas de Gaulle en 1958, puis en 1962, car le Général était seul à pouvoir mettre un terme à la guerre d’Algérie. Au fond, j’étais assez gaulliste. Lorsque j’ai été appelé comme sous-lieutenant en Algérie, en 1961, j’étais déjà convaincu qu’elle devait être indépendante – mais qu’il valait mieux que ce soit avec la France que contre. Dépêche AFP du jeudi 18 septembre 2014, 10h42.
Le représentant spécial du président français auprès de la Russie, Jean-Pierre Chevènement, a plaidé jeudi pour une levée sous conditions des sanctions européennes prises à l'encontre de Moscou et appelé à se détourner des "fauteurs de guerre".
"Pour nous, les sanctions sont vouées à être levées à partir du moment où deux conditions sont rassemblées: le maintien du cessez-le-feu (dans l'est de l'Ukraine) et une application stricte des accords de Minsk", a déclaré à Moscou M. Chevènement, rappelant la position de la France. "Les sanctions et contre-sanctions sont un processus de représailles dont tout le monde voudrait sortir. (...) Elles sont dommageables pour les deux camps", a ajouté le sénateur du territoire de Belfort. "Les exportations françaises en Russie représentent un demi point de PIB. Ce ne sont pas des enjeux que nous pouvons ignorer", a rappelé M. Chevènement, qui s'exprimait au nom de la France. La Russie a décrété en août un "embargo total" sur les importations de produits alimentaires en provenance de l'Union européenne en réponse à plusieurs vagues successives de sanctions prises à son encontre par les Occidentaux. M. Chevènement, qui a rencontré au cours de sa visite en Russie des chefs d'entreprises français et russes, mais également des responsables politiques comme le président du Parlement russe Sergueï Narichkine, a affirmé ne pas avoir évoqué la question des Mistrals, navires de guerre dont la livraison est devenu un casse-tête pour Paris. "Mon avis reste que les contrats ont été signés et qu'ils doivent être exécutés. La France est un pays souverain", a expliqué le sénateur. "La France est partisane d'une résolution politique et pacifique de la situation actuelle, qui résulte d'incompréhensions dont l'accumulation au fil du temps a conduit à cette crise ukrainienne dont personne ne voulait au départ", a poursuivi M. Chevènement. Les actes du colloque du 2 juin 2014 sont disponible en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Version longue de l'entretien accordé par Jean-Pierre Chevènement au journal "Le Parisien", vendredi 12 septembre 2014. Propos recueillis par Philippe Martinat.
Le parisien : Que pensez-vous des déclarations de Barak Obama qui veut « éradiquer » l’Etat islamique ?
Jean-Pierre Chevènement : En dehors d’une extension des frappes américaines au territoire de la Syrie, les déclarations de Barak Obama restent vagues. C’est peut être un changement d’échelle quant aux moyens engagés ? C’est possible, mais les pré-requis d’une intervention d’ampleur ne me semblent pas réalisés. Il faut d’abord avoir outre l’autorisation du gouvernement irakien l’appui de forces armées constituées sur le terrain. Et puis on ne connait pas les contours d’une éventuelle coalition internationale qui pourrait compter, dit-on, une quarantaine de pays. Il me parait tout à fait décisif que, si une intervention a lieu à la demande du gouvernement irakien, elle soit autorisée par l’ONU. Plusieurs points restent dans l’ombre : est-ce que le gouvernement irakien, dit d’union nationale, va rallier tout ou partie des sunnites à sa cause ? Ne l’oublions pas, ce sont les ingérences occidentales qui ont détruit l’Etat irakien. Il y a eu la première guerre du Golfe, en 1991, suivie d’un embargo meurtrier, puis la seconde guerre avec l’invasion américaine. L’Etat irakien a été détruit, son administration, sa police, son armée dissoutes. Avec Da’ech (NDLR : acronyme arabe de l’Etat islamique), les Occidentaux mais aussi, malheureusement, le peuple irakien récoltent les résultats d’une ingérence armée disproportionnée, violente, inconséquente, que j’avais dénoncée en son temps. Il eût été préférable d’agir par la diplomatie, d’obtenir-ce qui était possible - le retrait des armées irakiennes du Koweit - et d’exercer sur le régime de Saddam Hussein une magistrature d’influence. Aujourd’hui il faut reconstruire l’Irak. N’oublions pas que les principales victimes du califat islamique sont d’abord les musulmans. C’est d’abord à eux de se débarrasser de cette lêpre, la communauté internationale ne peut agir qu’en appui. L’erreur ce serait de donner à penser que le combat serait désormais entre les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux et le califat islamique. C’est d’abord aux peuples musulmans qu’il revient de séparer le bon grain de l’ivraie. Est-ce possible sans l’aide des Occidentaux, compte tenu de la puissance de l’Etat islamique ? La puissance de l’Etat islamique doit être relativisée. Il dispose de 15 à 20 000 combattants qui contrôlent un territoire semi désertique, quelques ressources en pétrole, mais tous les habitants de cette zone - une bonne dizaine de million - ne font pas allégeance à l’Etat islamique. Il y a plusieurs problèmes. En premier lieu, en armant le Kurdistan, on risque de lui donner la légitimité d’un Etat indépendant. Or il n’est qu’une partie de l’Irak. Le PKK d’Abdullah Öcalan s’est rendu maitre de plusieurs régions dans le nord de la Syrie. Il y a là l’embryon d’un nouvel Etat kurde. Armer le PKK poserait inévitablement de graves difficultés avec la Turquie. Ensuite, quel est l’objectif de la coalition internationale ? Il ne peut être que de restaurer l’Irak et la Syrie dans leurs frontières et dans leur intégrité. Un problème se pose enfin avec la Syrie de Bachar Al Assad : si on veut réduire les troupes du califat islamique en Syrie, il faut rompre avec le simplisme idéologique qui a fait de Bachar Al Assad la cible principale de l’Occident depuis 2012. |
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