Intervention de Jean-Pierre Chevènement au meeting de fin de campagne de 1er tour de la Liste "Oser Belfort", conduite par Bastien Faudot, jeudi 20 mars 2014.


Je suis heureux de vous voir tous ici réunis non pas pour un ultime combat, encore qu’il y en eût d’héroïques, mais pour offrir à Belfort un avenir digne d’elle.

La porte, certes, est étroite mais elle a un nom. Ce nom c’est Bastien Faudot. Lui seul peut incarner non seulement le renouveau, mais le maintien de notre ville dans le camp du progrès.

Etienne Butzbach est devenu, par son fait, un obstacle à l’unité. Mais les Belfortains ont tous une petite clef pour ouvrir la porte étroite : c’est le bulletin de vote Faudot. Lui seul peut permettre le renouvellement et la refondation de la gauche belfortaine et rendre pour l’ensemble des Belfortains son sens à l’action politique.

Bastien Faudot incarne la fidélité, non seulement à ce qui a été fait depuis 1977 avec ce qu’il y avait de meilleur à Belfort – militants, fonctionnaires, citoyens – par l’enthousiasme, le talent, le dévouement, mais fidélité plus profonde encore à ce que signifie Belfort dans l’Histoire.

Car Belfort n’est pas n’importe quelle ville.
J’apprends avec peine le décès de Marc Blondel, secrétaire général de la CGT Force ouvrière. C’était un syndicaliste passionnément attaché à l’indépendance des syndicats, un homme chaleureux, un négociateur redoutable. Il était le digne héritier d’André Bergeron.

J’adresse à sa famille mes condoléances attristées.

Mots-clés : marc blondel

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 17 Mars 2014 à 15:44 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "Entre les lignes" sur LCP, samedi 15 mars 2014. Il répondait aux questions de Frédéric Haziza.


Verbatim express :

  • Clemenceau est un homme très original. Il est tout à fait contre la colonisation : il considère que l'essentiel se joue en Europe, que la colonisation, c'est du temps perdu. En plus, il est très hostile à l'idée qu'il y a des civilisations supérieures, et d'autres inférieures.
  • Clemenceau a passé cinq ans aux USA, juste après la guerre de Sécession. Il parlait très bien l'anglais. Il connaissait très bien le monde anglo-saxon. Mais il s'intéressait beaucoup aussi à l'Asie, et au Japon : il est très japonophile, il est en même temps japonisant. Il s'intéresse aux objets d'arts. Ça montre une grande d'ouverture d'esprit. Il s'intéresse aussi à l'histoire des religions. Lui-même est un anticlérical mais il s'intéresse à la manière dont les gens donnent sens à leur vie, à travers Confucius, Boudha, Lao-Tseu, au shintoïsme...
  • Il y a très peu d'hommes politiques qui pourraient écrire le livre que Clemenceau a écrit très vieux : « Au soir de la pensée » où il récapitule tout ce qu'il pense sur un tas de sujets extrêmement divers. Ce serait très intéressant d'obliger nos politiques à écrire un « Au soir de la pensée », ce serait très instructif !
  • Clemenceau a donné l'idée du titre du « J'accuse » à Émile Zola. C'est un républicain : il croît à l'égalité des hommes. Tous les hommes ont un potentiel qu'ils doivent exprimer. Et Clemenceau a multiplié, tout au long de sa vie, des gestes vraiment émouvants.
  • Je crois, comme Clemenceau, que la règle protège la liberté, et que souvent la liberté laissée à elle-même peut aller à l'oppression.

le 15 Mars 2014 à 14:47 | Permalien | Commentaires (5)

Les actes de la table-ronde du lundi 20 janvier 2014 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica: "L'Europe sortie de l'histoire ? Réponses"
  • Introduction de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro, samedi 8 mars 2014. Propos recueillis par Eugénie Bastié et Vincent Tremolet de Villers.


"Sans la Russie, il manque quelque chose à l'Europe"
Le Figaro : Quelle issue voyez-vous à la crise ukrainienne ?
Jean-Pierre Chevènement : Dans ce genre de crise, on fait souffler tour à tour le chaud et le froid. Une phase de désescalade, verbale en tout cas, semble toutefois avoir été amorcée par les déclarations du président Poutine. Celui-ci a mené une opération de « gesticulation calculée », comme disent les militaires. Ce qui importe maintenant, c'est de définir des axesde sortie de crise. Il n'y a plus aucune raison idéologique et militaire à une nouvelle guerre froide en Europe. Personne n'y a intérêt. Il y a trop d'interdépendance entre nous pour qu'on ne puisse pas chercher la voie d'une solution durable.

Ce n'est pas le chemin que nous empruntons...
Dès le départ, il y a un grand malentendu : la politique de l'Union européenne visant à associer l'Ukraine tout en lui faisant miroiter une perspective d'adhésion, comme l'avait déclaré le commissaire européen Olli Rehn, est une perspective qui ne peut pas se réaliser dans des délais raisonnables. Une adhésion n'est d'ailleurs pas souhaitable. Il ne fallait et il ne faut pas mettre l'Ukraine devant cette alternative manichéenne : soit la Russie, soit l'UE. C'est un dilemme insoluble pour l'Ukraine compte tenu de son histoire. La réalité de l'Ukraine, c'est son hétérogénéité. Il y a à l'Est les russophones et à l'Ouest des populations catholiques uniates dont certaines ont fait partie de l'Autriche-Hongrie. Il n'est pas raisonnable de concevoir l'alternance démocratique en Ukraine comme étant tantôt le pouvoir des uns, tantôt le pouvoir des autres, comme on l'a vu depuis 1991 : Kravtchouk en 1991, Timochenko, puis Ianoukovitch. Je ne vois pas pourquoi l'Ukraine ne pourrait pas être un pays fédéral. Il paraît que c'est la thèse russe : ce n'est pas une raison suffisante pour disqualifier cette proposition, si elle correspond au bon sens. Quant à la Crimée, personnene peut contester qu'historiquement elle est russe. Sa population est majoritairement russe. Une autonomie substantielle est dans la nature des choses. Comme disait le général de Gaulle : « Il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités. »

Dépêche AFP, samedi 8 mars 2014, 05h19.


Ukraine/Chevènement: plus de raison pour une guerre froide en Europe
Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belfort, estime samedi qu'il n'y pas de raison d'ouvrir une nouvelle guerre froide en Europe à propos de l'Ukraine et de la Crimée "historiquement russe", dans un entretien publié par Le Figaro.

"Il n'y a plus aucune raison idéologique et militaire à une nouvelle guerre froide en Europe", assure l'ancien ministre socialiste en soulignant que "personne n'y a intérêt". "Il y a trop d'interdépendance entre nous pour qu'on ne puisse pas chercher la voie d'une solution durable", dit-il encore en indiquant qu'il ne voit "pas pourquoi l'Ukraine ne pourrait pas être un pays fédéral".

Selon le sénateur, "il y a un grand malentendu: la politique de l'Union européenne visant à associer l'Ukraine tout en lui faisant miroiter une perspective d'adhésion" qui "n'est d'ailleurs pas souhaitable".

"Il ne fallait et il ne faut pas mettre l'Ukraine devant cette alternative manichéenne : soit la Russie, soit l'UE", regrette-t-il car "c'est un dilemme insoluble pour l'Ukraine compte tenu de son histoire".

A propos de la Crimée, Jean-Pierre Chevènement souligne que "personne ne peut contester qu'historiquement elle est russe. Sa population est majoritairement russe". "Une autonomie substantielle est dans la nature des choses", estime-t-il en citant le général de Gaulle qui disait qu'"il n'y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités".
Mots-clés : europe russie ukraine

le 8 Mars 2014 à 09:24 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Au coeur de l'histoire" sur Europe 1, jeudi 6 mars 2014. Il répondait aux questions de Franck Ferrand.


1914-2014 : "Les nations européennes ont été injustement discréditées et dévalorisées"
jpc_au_coeur_de_l__histoire.mp3 Europe 1 - Au coeur de l'histoire  (21.39 Mo)

Verbatim express :

  • Je défends toujours la paix. Je ne suis pas un parangon de l'ingérence dans les affaires d'autres puissances. Je pense être assez fidèle à moi-même. Je pense qu'il ne faut pas confondre les patriotes et les nationalistes. Clemenceau, qui était un dreyfusard, était aussi un patriote, il l'a toujours été.

  • Le Kaiser Guillaume II était cyclothymique. Qui était le véritable Guillaume II, on ne le sait pas très bien.
  • Il est certain que les décideurs de l'Allemagne impériale – le Chancelier, le ministre des Affaires étrangères, et surtout l'état-major – étaient très influencés par un courant, le pangermanisme, qui s'est développé à partir des années 1890. Il me semble que dans le pangermanisme, il y a deux courants : ceux qui veulent un empire colonial en Afrique, et ceux qui veulent un empire colonial en Europe, en refoulant les Slaves et les Russes jusqu'à la Baltique et à la Mer Noire. Et, il faut le dire, les germes du nazisme sont présents dans l'avant 1914.
  • Toutefois, dans la première mondialisation libérale, il y a un patron, un hegemon, la Grande-Bretagne, qui fait respecter les règles du jeu. La Grande-Bretagne est maîtresse des mers, son empire colonial représente le cinquième de la superficie mondiale, en Europe elle est fidèle à sa politique traditionnelle : garder les mains libres, maintenir l'équilibre des puissances. Ce que ne veut surtout pas la Grande-Bretagne, c'est qu'une puissance prenne l'avantage et parvienne à la domination continentale.
  • Bien entendu, l'Allemagne commet des erreurs considérables. D'abord, carte blanche donnée à l'Autriche-Hongrie, pour mater l'Autriche-Hongrie. Ensuite, elle déclenche une guerre préventive, soi-disant contre la Russie, mais en fait elle se tourne d'abord contre la France, et elle se rue à travers la Belgique, violant un traité de neutralité dont l'Angleterre est garante. Et la Grande-Bretagne intervient parce qu'elle n'accepte pas plus en 1914 la domination de l'Europe tout entière par l'Allemagne impériale, qu'elle n'a accepté un siècle auparavant celle de l'empire napoléonien.
  • L'Allemagne avait un programme d'armement naval qui, à terme, menaçait la suprématie britannique, qui était le ressort de sa puissance mondiale.
  • L'Allemagne impériale a commis deux erreurs : elle a énormément exagéré la puissance russe (mais on le fait toujours aujourd'hui), et d'autre part, elle a sous-estimée les réactions de méfiance qu'elle allait susciter chez les anglo-saxons.
  • La Première Guerre mondiale n'est pas une guerre franco-allemande : elle est une guerre d'abord entre l'Allemagne impériale et l'Empire britannique pour l'hégémonie mondiale. Il faut comprendre cela.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité du zoom de France Info lundi 3 mars 2014. Il répondait aux questions de Agnès Soubiran.


"Réconcilier l'Ukraine et la Russie"
11765_03_03_2014_itema_20596065_0.mp3 France Info  (7.72 Mo)

Verbatim express :

Comprendre la situation en Ukraine
  • La situation en Ukraine est gravissime. L'Europe est peut-être à l'orée d'une nouvelle période de tension, d'une nouvelle période de Guerre Froide, avec des risques de conflagrations inévitables. Il faut donc être très prudent et bien comprendre ce que les uns et les autres ont dans la tête.
  • Je pense que l'UE, en voulant diffuser ses valeurs libérales, ses normes, ses standards, a mené une politique légère vis-à-vis des pays du Partenariat oriental, dont principalement l'Ukraine, tandis que le Partenariat stratégique avec la Russie, conclut en 2003, est en panne.
  • Les Russes se sentent dans une situation qui est celle d'un nationalisme obsidional. Ils se voient repoussés dans leurs frontières du XVIe siècle. Ils se souviennent que Gorbatchev et Kohl avaient admis en 1990 dans le Caucase que l'OTAN ne progresserait pas au-delà des frontières orientales de l'Allemagne occidentale, et en fait elle a englobé les pays d'Europe centrale, les pays baltes, la Roumanie... Et en 2008 il y avait un projet de pré-adhésion de l'Ukraine et de la Géorgie à l'OTAN.
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