Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'apprends avec peine le décès de Nicole Bricq.
Elle a été une militante socialiste engagée au sein du Ceres. Devenue parlementaire puis ministre, elle a montré de remarquables qualités de compétence et de travail.
J'assure sa famille et ses proches de ma profonde affection.
Mots-clés : nicole bricq

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Août 2017 à 20:54 | Permalien | Commentaires (1)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement et Patrick Quinqueton, parue dans Le Monde, édition des 23 et 24 juillet 2017.
Inspirons-nous du modèle allemand en améliorant la participation des salariés aux processus de décision économique.


Osons la codétermination pour réformer le code du travail!
Si la réforme du code du travail obéit à une logique compréhensible, la crainte légitime est que ce " droit du travail de terrain " ouvre la voie à une réduction des coûts salariaux sans contrepartie solide en matière d'investissement et d'emploi. Des " contrats de projet ", d'un à huit ans, se substitueraient progressivement au contrat à durée déterminée.

Cette mutation prend acte du passage d'un capitalisme " fordiste " national à un capitalisme financier mondialisé beaucoup plus fluide, soumis à la pression des fonds " activistes " et aboutissant à la segmentation internationale de la production. Cette mutation ne sera supportable qu'en l'absence d'un nouveau choc économique qui ferait s'écraser le nouveau régime du droit du travail. Les employeurs ne sauront, aussi bien, pas forcément anticiper l'évolution de leurs marchés. Pour dynamiser et rendre cette réforme efficiente, les ordonnances doivent prévoir une nouvelle distribution du pouvoir au sein de l'entreprise. La prépondérance du pouvoir des actionnaires n'est pas tenable sur le long terme. Il faut penser une réforme du statut de l'entreprise faisant leur place aux salariés et aux acteurs de long terme.

La réforme du droit du travail doit donner aux entreprises de notre pays et à leurs salariés le dynamisme et l'énergie pour réussir, alors même que les atouts scientifiques, technologiques et la capacité de travail et d'initiative ne manquent pas dans notre pays. Est-ce là la manifestation d'un gauchisme récurrent ? Il suffit de franchir le Rhin pour se convaincre du contraire. Pourquoi ne pas regarder avec plus d'attention, et dans la durée, les atouts que la République fédérale d'Allemagne tire de la mise en place de la " codétermination " (Mitbestimmung) ? C'est sous l'autorité et la responsabilité des chanceliers Konrad Adenauer puis Helmut Schmidt que s'est organisée cette participation des salariés aux processus de décision économique, par les lois du 21 mai 1951 puis du 1er juillet 1976. Dans les entreprises allemandes de plus de cinq cents salariés, les travailleurs sont représentés au conseil de surveillance à raison du tiers de ses membres et, dans celles de plus de deux mille salariés, à raison de la moitié. Bien sûr, la codétermination ne fonctionne pas parfaitement, et loin de là car, comme toute obligation, celle-ci, qui figure dans le droit des sociétés, connaît des -stratégies de contournement. Mais ce sont plusieurs milliers d'entreprises qui ont, en Allemagne, une organisation dans laquelle les représentants des salariés ont à connaître les stratégies de développement de ces mêmes entreprises, et un pouvoir susceptible d'influer sur les décisions.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 22 Juillet 2017 à 13:33 | Permalien | Commentaires (6)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Venu de la gauche communiste, Max Gallo se voulait fidèle à la mémoire ouvrière et antifasciste qui était celle de son père.

Par une création inlassable, Max Gallo s’est progressivement imposé dans le paysage intellectuel et politique comme le grand instituteur national qui manquait. A une France en pleine perte de repères depuis la mort du général de Gaulle et le naufrage de l’union de la gauche, Max Gallo a fourni un substitut. En ce sens, il était devenu un repère.

Ce grand écrivain populaire a rempli le vide laissé libre par des institutions qui avaient déserté leur mission de transmettre le récit national. Cette désertion – faut-il le dire – n’était pas celle des enseignants, mais d’abord celle des élites qui, depuis près de cinq décennies, avaient méthodiquement entrepris de ringardiser la nation.

La gloire de Max Gallo est de s’être dressé contre cette démission. Et avec quel succès ! Il a ressuscité tous les grands personnages de notre Histoire et les lecteurs l’ont plébiscité.

Max n’était pas seulement un grand écrivain, un historien pétri de culture, c’était un combattant, un orateur politique incomparable, un homme généreux qui savait parler au cœur du peuple.

Il s’est détourné de la gauche à la fin de sa vie quand la gauche s’est détournée d’elle-même. Il n’avait plus qu’une seule passion, celle de la France.

Max était pour moi un frère dont la disparition me déchire. Sa grande voix manquera mais son combat ne s’éteindra pas.

J’adresse une pensée affectueuse qui est aussi celle de ceux qui ont partagé nos combats à sa femme et à son fils.
Mots-clés : max gallo

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 19 Juillet 2017 à 22:57 | Permalien | Commentaires (2)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Oumma.com, mardi 4 juillet 2017.


Source : Oumma.com

le 4 Juillet 2017 à 21:49 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'hebdomadaire Le Point, propos recueillis par Jean-Paul Enthoven et Saïd Mahrane, jeudi 29 juin 2017.


Chevènement. En Marche © Dusault pour "Le Point"
Chevènement. En Marche © Dusault pour "Le Point"
Le Point: Quand vous considérez l'ensemble de votre vie, quelle a été la saison de votre plus grand bonheur ?
Jean-Pierre Chevènement:
Les années 1970 ont été enthousiasmantes, car ce que j'avais anticipé en créant le Céres à mon retour de la guerre d'Algérie – l'union de la gauche, la recréation d'un grand Parti socialiste, l'alternance – s'est réalisé. J'avais adhéré au Parti socialiste, en 1964, d'une certaine manière pour le subvertir. C'est ce qui a été fait en 1971 avec le congrès d'Épinay, dans l'issue duquel j'ai pris une forte responsabilité. Dix ans après, l'alternance se produisait. Je n'avais pas deviné que cela pourrait se passer dans la vie comme je l'avais imaginé dans ma tête. La suite a été différente... J'ai été moins heureux, même si j'ai connu dans l'action des moments de plénitude.

Quel livre trouve-t-on sur votre table de chevet ?
Actuellement, je relis les Lettres persanes, de Montesquieu. J'y vois ce que pouvait être le dialogue des cultures au début du XVIIIe siècle.

Lisez-vous des romans ou des essais ?
Je lis surtout des livres d'histoire, ainsi que des essais ou des romans comme Vie et destin, de Vassili Grossman. Actuellement, je me consacre beaucoup à l'histoire des religions, à l'islam et aux monothéismes, en raison des fonctions que j'exerce à la tête de la Fondation pour l'islam de France.

En littérature, vous êtes plutôt stendhalien ou balzacien ?
J'ai été passionnément stendhalien. J'ai été d'ailleurs à l'origine du nom de la promotion de l'Ena à laquelle j'appartiens (Stendhal, 1965). Avec Alain Gomez, j'ai défendu Stendhal contre Turgot, qui avait, si je me souviens bien, la faveur d'Ernest-Antoine Seillière. Ce débat a sérieusement partagé notre promotion. Il dessinait les lignes d'une droite et d'une gauche en gestation.

Stendhal est une figure rarement invoquée par la gauche...
Son œuvre est pourtant une bonne description de la société bourgeoise de la Restauration. Stendhal m'inspire également la difficulté d'un jeune homme parti de peu, originaire du haut Doubs et dont le père avait une scierie à la frontière de la Suisse.

Ne confondez-vous pas Stendhal et Julien Sorel ?
Évidemment, c'est de Julien Sorel que je parle, dans Le Rouge et le Noir. D'autres héros de Stendhal faisaient rêver le jeune homme que j'étais. Ainsi, Lucien Leuwen, qui rencontre à Nancy une figure républicaine qui le fascine. Stendhal, avec son œil décapant, aurait aimé faire bouger les choses. C'est cela, la gauche...

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Simone Veil était un caractère, une figure, une intransigeance. Elle incarnait l’esprit de résistance. Elle a acquis, en 1974, un droit dont toutes les femmes savent qu’elles le lui doivent.

Elle était peut-être, sur certains sujets comme l’Europe, trop entière, confondant à l’occasion la politique avec la morale. Mais qui donc pourrait reprocher à Simone Veil d’avoir été trop entière? C’est parce qu’elle était entière sur l’essentiel que nous l’admirions. Elle restera comme une figure héroïque dans l’imaginaire du peuple français.

Mots-clés : simone veil

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 30 Juin 2017 à 15:25 | Permalien | Commentaires (1)

Deux longues vidéos de débats récents avec deux des intellectuels les plus discutés : Michel Onfray et Régis Debray.


"Dans quelle civilisation sommes-nous ? Et que signifie le mot 'civilisation' ? Doit-on parler d'une civilisation occidentale, américaine ? On disait européenne autrefois... Quand on se tourne vers Arnold J. Toynby, Oswald Spengler, ou Fernand Braudel, on voit que le nombre de civilisations répertoriées est à peu près le même, entre 8 et 10, est-ce vrai encore aujourd'hui ? Y'a-t-il plusieurs civilisations sur la Terre ou bien n'y a-t-il qu'une seule civilisation planétaire ? Quelle différence peut-on faire entre civilisation et culture ?"

Un débat tenu le 29 mai 2017 par la Fondation Res Publica entre :
- Régis Debray, écrivain, philosophe, fondateur et directeur de la revue "Médium", auteur de "Civilisation. Comment nous sommes devenus américains" (Gallimard, mai 2017)
- Michel Onfray, écrivain, philosophe, auteur de "Décadence" (Flammarion, 2017)
- et Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

le 27 Juin 2017 à 18:00 | Permalien | Commentaires (2)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Territoires d'infos sur Public Sénat et Sud Radio, vendredi 23 juin 2017.


Source : Public Sénat
Mots-clés : emmanuel macron syrie

le 23 Juin 2017 à 14:32 | Permalien | Commentaires (5)
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