Actualités



Contribution de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, Livre à paraître.


Happés par le « court termisme » et affolés par l’instantanéité, notre civilisation disparaitrait sans le ressourcement dans la longue durée, c’est-à-dire dans l’Antique, ce passé principiel. Comment notre civilisation pourrait-elle encore nourrir un projet et l’envie d’un bel avenir, si elle laissait se tarir ses sources les plus profondes ? On définit souvent la civilisation occidentale comme « judéochrétienne ». Et certes on connaît peu de civilisations qui n’aient été, ou ne soient soutenues, par une religion, chrétienne, islamique, hindouiste, bouddhiste, etc.

S’il n’est nullement dans mon propos de vouloir diminuer ce que la civilisation occidentale doit à l’Ancien et au Nouveau Testaments, j’observerai cependant que la deuxième religion de France, l’Islam, si elle n’ignore ni Moïse ni Jésus, vise cependant à « clore le cycle des prophéties ». Ce n’est pas une modeste ambition. Nous nous en accommoderons, dans notre société sécularisée et d’abord par la compréhension de ce que le Christianisme et l’Islam se sont développés, depuis quinze siècles, dans une si profonde interaction que ce dernier, lui aussi, fait désormais partie de notre identité moderne. Il est encore plus décisif que les musulmans déclarent s’accommoder de la laïcité et ainsi admettre le principe de l’autonomie du jugement individuel, contribuant à une lecture ouverte de leurs textes sacrés et à l’émergence d’un Islam de progrès.

L’identité républicaine de la France puise à d’autres sources que la source vetero ou néotestamentaire. Faut-il rappeler à nos concitoyens que les sources de notre civilisation ne sont pas seulement à Jérusalem mais aussi à Athènes et à Rome ? C’est la mission de l’Ecole républicaine de transmettre cet héritage.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 2 Septembre 2017 à 15:36 | Permalien | Commentaires (1)

Les actes du colloque du 29 mai 2017 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica: "Où va la Turquie?"
  • L’islam politique en Turquie: histoire et situation actuelle, par Thierry Zarcone, directeur de recherches au Centre National de la Recherche Scientifique à Paris (Groupe Sociétés Religions Laïcité), coéditeur du Journal d’Histoire du Soufisme, auteur de « La Turquie de l’empire ottoman à la République d’Atatürk » (Gallimard; 2005) et « Le Soufisme » (Gallimard; 2013)
  • La politique étrangère de la Turquie, par Jana J. Jabbour, enseignante à Sciences Po Paris, docteure associée au CERI, co-fondatrice de Samar Media, auteure de « La Turquie. L’invention d’une diplomatie émergente » (CNRS éditions ; 2017)
  • La crise des relations entre la Turquie et l’Union européenne, par Didier Billion, directeur adjoint de l’IRIS, spécialiste de la Turquie, auteur de « La politique extérieure de la Turquie. Une longue quête d’identité » (L'Harmattan; 1997), « La Turquie vers un rendez-vous décisif avec l'Union européenne » (IRIS/PUF; 2004), « L’enjeu turc » (Armand Colin; 2006)

le 23 Août 2017 à 10:40 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'apprends avec beaucoup d'émotion la mort de Gonzague Saint Bris.

Les lettres françaises perdent un écrivain talentueux, un historien soucieux de faire revivre les personnages les plus divers illustrant l'histoire de la France.

Nous perdons aussi un infatigable animateur de la culture, celui de la Forêt des Livres. Pour ma part je perds un ami.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 8 Août 2017 à 21:33 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'apprends avec peine le décès de Nicole Bricq.
Elle a été une militante socialiste engagée au sein du Ceres. Devenue parlementaire puis ministre, elle a montré de remarquables qualités de compétence et de travail.
J'assure sa famille et ses proches de ma profonde affection.
Mots-clés : nicole bricq

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 6 Août 2017 à 20:54 | Permalien | Commentaires (1)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement et Patrick Quinqueton, parue dans Le Monde, édition des 23 et 24 juillet 2017.
Inspirons-nous du modèle allemand en améliorant la participation des salariés aux processus de décision économique.


Osons la codétermination pour réformer le code du travail!
Si la réforme du code du travail obéit à une logique compréhensible, la crainte légitime est que ce " droit du travail de terrain " ouvre la voie à une réduction des coûts salariaux sans contrepartie solide en matière d'investissement et d'emploi. Des " contrats de projet ", d'un à huit ans, se substitueraient progressivement au contrat à durée déterminée.

Cette mutation prend acte du passage d'un capitalisme " fordiste " national à un capitalisme financier mondialisé beaucoup plus fluide, soumis à la pression des fonds " activistes " et aboutissant à la segmentation internationale de la production. Cette mutation ne sera supportable qu'en l'absence d'un nouveau choc économique qui ferait s'écraser le nouveau régime du droit du travail. Les employeurs ne sauront, aussi bien, pas forcément anticiper l'évolution de leurs marchés. Pour dynamiser et rendre cette réforme efficiente, les ordonnances doivent prévoir une nouvelle distribution du pouvoir au sein de l'entreprise. La prépondérance du pouvoir des actionnaires n'est pas tenable sur le long terme. Il faut penser une réforme du statut de l'entreprise faisant leur place aux salariés et aux acteurs de long terme.

La réforme du droit du travail doit donner aux entreprises de notre pays et à leurs salariés le dynamisme et l'énergie pour réussir, alors même que les atouts scientifiques, technologiques et la capacité de travail et d'initiative ne manquent pas dans notre pays. Est-ce là la manifestation d'un gauchisme récurrent ? Il suffit de franchir le Rhin pour se convaincre du contraire. Pourquoi ne pas regarder avec plus d'attention, et dans la durée, les atouts que la République fédérale d'Allemagne tire de la mise en place de la " codétermination " (Mitbestimmung) ? C'est sous l'autorité et la responsabilité des chanceliers Konrad Adenauer puis Helmut Schmidt que s'est organisée cette participation des salariés aux processus de décision économique, par les lois du 21 mai 1951 puis du 1er juillet 1976. Dans les entreprises allemandes de plus de cinq cents salariés, les travailleurs sont représentés au conseil de surveillance à raison du tiers de ses membres et, dans celles de plus de deux mille salariés, à raison de la moitié. Bien sûr, la codétermination ne fonctionne pas parfaitement, et loin de là car, comme toute obligation, celle-ci, qui figure dans le droit des sociétés, connaît des -stratégies de contournement. Mais ce sont plusieurs milliers d'entreprises qui ont, en Allemagne, une organisation dans laquelle les représentants des salariés ont à connaître les stratégies de développement de ces mêmes entreprises, et un pouvoir susceptible d'influer sur les décisions.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 22 Juillet 2017 à 13:33 | Permalien | Commentaires (6)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Venu de la gauche communiste, Max Gallo se voulait fidèle à la mémoire ouvrière et antifasciste qui était celle de son père.

Par une création inlassable, Max Gallo s’est progressivement imposé dans le paysage intellectuel et politique comme le grand instituteur national qui manquait. A une France en pleine perte de repères depuis la mort du général de Gaulle et le naufrage de l’union de la gauche, Max Gallo a fourni un substitut. En ce sens, il était devenu un repère.

Ce grand écrivain populaire a rempli le vide laissé libre par des institutions qui avaient déserté leur mission de transmettre le récit national. Cette désertion – faut-il le dire – n’était pas celle des enseignants, mais d’abord celle des élites qui, depuis près de cinq décennies, avaient méthodiquement entrepris de ringardiser la nation.

La gloire de Max Gallo est de s’être dressé contre cette démission. Et avec quel succès ! Il a ressuscité tous les grands personnages de notre Histoire et les lecteurs l’ont plébiscité.

Max n’était pas seulement un grand écrivain, un historien pétri de culture, c’était un combattant, un orateur politique incomparable, un homme généreux qui savait parler au cœur du peuple.

Il s’est détourné de la gauche à la fin de sa vie quand la gauche s’est détournée d’elle-même. Il n’avait plus qu’une seule passion, celle de la France.

Max était pour moi un frère dont la disparition me déchire. Sa grande voix manquera mais son combat ne s’éteindra pas.

J’adresse une pensée affectueuse qui est aussi celle de ceux qui ont partagé nos combats à sa femme et à son fils.
Mots-clés : max gallo

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 19 Juillet 2017 à 22:57 | Permalien | Commentaires (2)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Oumma.com, mardi 4 juillet 2017.


Source : Oumma.com

le 4 Juillet 2017 à 21:49 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'hebdomadaire Le Point, propos recueillis par Jean-Paul Enthoven et Saïd Mahrane, jeudi 29 juin 2017.


Chevènement. En Marche © Dusault pour "Le Point"
Chevènement. En Marche © Dusault pour "Le Point"
Le Point: Quand vous considérez l'ensemble de votre vie, quelle a été la saison de votre plus grand bonheur ?
Jean-Pierre Chevènement:
Les années 1970 ont été enthousiasmantes, car ce que j'avais anticipé en créant le Céres à mon retour de la guerre d'Algérie – l'union de la gauche, la recréation d'un grand Parti socialiste, l'alternance – s'est réalisé. J'avais adhéré au Parti socialiste, en 1964, d'une certaine manière pour le subvertir. C'est ce qui a été fait en 1971 avec le congrès d'Épinay, dans l'issue duquel j'ai pris une forte responsabilité. Dix ans après, l'alternance se produisait. Je n'avais pas deviné que cela pourrait se passer dans la vie comme je l'avais imaginé dans ma tête. La suite a été différente... J'ai été moins heureux, même si j'ai connu dans l'action des moments de plénitude.

Quel livre trouve-t-on sur votre table de chevet ?
Actuellement, je relis les Lettres persanes, de Montesquieu. J'y vois ce que pouvait être le dialogue des cultures au début du XVIIIe siècle.

Lisez-vous des romans ou des essais ?
Je lis surtout des livres d'histoire, ainsi que des essais ou des romans comme Vie et destin, de Vassili Grossman. Actuellement, je me consacre beaucoup à l'histoire des religions, à l'islam et aux monothéismes, en raison des fonctions que j'exerce à la tête de la Fondation pour l'islam de France.

En littérature, vous êtes plutôt stendhalien ou balzacien ?
J'ai été passionnément stendhalien. J'ai été d'ailleurs à l'origine du nom de la promotion de l'Ena à laquelle j'appartiens (Stendhal, 1965). Avec Alain Gomez, j'ai défendu Stendhal contre Turgot, qui avait, si je me souviens bien, la faveur d'Ernest-Antoine Seillière. Ce débat a sérieusement partagé notre promotion. Il dessinait les lignes d'une droite et d'une gauche en gestation.

Stendhal est une figure rarement invoquée par la gauche...
Son œuvre est pourtant une bonne description de la société bourgeoise de la Restauration. Stendhal m'inspire également la difficulté d'un jeune homme parti de peu, originaire du haut Doubs et dont le père avait une scierie à la frontière de la Suisse.

Ne confondez-vous pas Stendhal et Julien Sorel ?
Évidemment, c'est de Julien Sorel que je parle, dans Le Rouge et le Noir. D'autres héros de Stendhal faisaient rêver le jeune homme que j'étais. Ainsi, Lucien Leuwen, qui rencontre à Nancy une figure républicaine qui le fascine. Stendhal, avec son œil décapant, aurait aimé faire bouger les choses. C'est cela, la gauche...
1 ... « 41 42 43 44 45 46 47 » ... 269


Derniers tweets

Abonnez-vous à la newsletter








Mots-clés des 30 derniers jours