Communiqué de Jean-Pierre Chevènement suite au 2nd tour des élections municipales du 28 juin 2020.


La poussée écologiste dans les métropoles est incontestable mais ne doit pas faire oublier deux choses. L’électorat des métropoles n’est pas tout l’électorat, loin de là. L’hétérogénéité du vote exprime déjà la fracture sociale. Par ailleurs, devant l’urgence environnementale, il y a l’urgence démocratique. L’abstention touche principalement l’électorat populaire. La poussée écologiste risque de télescoper la crise sociale à l’horizon. Il faudra beaucoup d’intelligence aux responsables politiques, quelle que soit leur sensibilité, pour concilier la lutte pour une économie décarbonée et le souci d’une croissance sociale.
Mots-clés : élections municipales

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Juin 2020 à 09:56 | Permalien | Commentaires (2)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre


Avec la mort de Francis Gutmann, c'est une grande figure à la fois de notre diplomatie et de l'industrie qui disparaît. Francis Gutmann était avant tout un patriote. Je l'ai bien connu par le canal de Michel Jobert d'abord puis ensuite à l'occasion des travaux de la Fondation Res Publica auxquels il a contribué jusqu'à une date assez récente.

Nul doute que ses dernières années ont été assombries par l'opportunisme croissant de notre politique étrangère. Francis Gutmann était un grand monsieur, il a maintenu avec stoïcisme et panache l'idée d'une politique étrangère de la France indépendante.
J'assure ses enfants et ses proches de ma grande tristesse et de toute ma sympathie.

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Juin 2020 à 14:35 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était l’invité de 24H Pujadas sur LCI. Il répondait aux questions de David Pujadas, le lundi 22 juin 2020.


Verbatim

  • David Pujadas : Ancien ministre de la Recherche, ancien ministre de l’Industrie, ancien ministre de l’Education qui entre autres choses avait réhabilité la Marseillaise, ancien ministre de la Défense…

    Jean-Pierre Chevènement : Je n’ai pas eu besoin de la réhabiliter, elle se réhabilité toute seule !

  • David Pujadas : Vous y avez contribué, elle était un peu ringarde, et vous avez contribué à la remettre au goût du jour...

    Jean-Pierre Chevènement : Elle figurait dans les programmes scolaires.

  • David Pujadas : Et puis vous avez été ministre de l’Intérieur qui entre autres choses a créé la police de proximité et favorisé la diversité dans les rangs de la Police nationale. Jean-Pierre Chevènement, vous incarnez une forme d’autorité notamment à gauche, il n’y en a pas beaucoup. Est-ce-que pour vous, quand on pense à Dijon, quand on pense à ces manifestations qui finissent mal, il y a une crise de l’autorité de l’Etat.

    Jean-Pierre Chevènement : Il y a une crise de l’autorité mais elle n’est pas nouvelle. Elle ne fait qu’exprimer les tendances profondes de la société française, ce que Jérôme Fourquet appelle l’archipélisation, c’est-à-dire la fragmentation de la société française, la vogue des idées libérales-libertaires depuis une cinquantaine d’années et que rien ne vient contrarier, et puis enfin certains choix économiques, le tout-libéralisme, ou plus exactement la priorité donnée au gain maximal pour l’actionnaire qui a abouti à l’exode d’une partie importante de notre industrie à l’autre bout du monde. Un pays gravement fracturé.
Mots-clés : france police république

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Juin 2020 à 10:17 | Permalien | Commentaires (2)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Obs, propos recueillis par Alexandre Le Drollec et Caroline Michel-Aguirre, mardi 16 juin 2020.


Entretien à L'Obs : "Mon conseil à la gauche ? Fermer la parenthèse libérale"
  • L'Obs : La mort de George Floyd aux États-Unis a fait resurgir en France le thème des violences policières à l'égard des minorités. En tant qu'ancien ministre de l'Intérieur (1997-2000), diriez-vous que le racisme est un mal de la police ?

    Jean-Pierre Chevènement : Je ne parlerais pas de « violences policières », mais de violences commises par des policiers. Qu’il y ait parmi eux des racistes est probable, car il y a partout des « brebis galeuses ». Mais la police nationale est une institution républicaine. Elle est soumise à une déontologie stricte. De tous les corps de fonctionnaires, c’est le corps le plus sanctionné. C’est pourquoi je ne laisserai jamais dire que la police, en tant qu’institution, est « raciste ». Elle est affrontée à une violence croissante qui n’est pas, hélas, le monopole de telle ou telle catégorie ethnique.

    Le meurtre de George Floyd à Minneapolis s’inscrit dans une tradition de violence qui remonte à l’esclavage. Mais ne jetons pas du petit bois dans le feu ! Nos compatriotes noirs ne sont pas les descendants des esclaves. Ils ont choisi volontairement la citoyenneté française.

    Ne transposons pas en France le modèle communautariste américain. Le modèle républicain français s’aveugle volontairement sur la couleur de la peau comme sur la religion : c’est ce qu’on appelle la laïcité. Il nous faut donc défendre les valeurs républicaines contre les semeurs de haine qui, en organisant, par exemple, des réunions de « racisés » (fermées aux blancs), réintroduisent la race dans l’espace commun d’où la République l’avait chassée. Il faut combattre le racisme partout, oui, mais selon les règles de la République civique. Ne laissons pas les manipulateurs nous préparer des lendemains de guerre civile.

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Juin 2020 à 16:00 | Permalien | Commentaires (2)

Jean-Pierre Chevènement était l’invité de l'Instant politique sur France Info TV. Il répondait aux questions de Daïc Audouit, le lundi 15 juin 2020.


Verbatim

  • Daïc Audouit : Emmanuel Macron hier (dans son allocution du 14 juin 2020) a parlé d'indépendance technique et agricole, de patriotisme républicain. Est-ce-qu'il a lu les oeuvres complètes de Jean-Pierre Chevènement pour préparer son discours ?

    Jean-Pierre Chevènement : Il n'avait pas besoin de lire mes oeuvres hier puisqu'il avait déjà employé ces expressions le 13 avril, la reconquête de l'indépendance industrielle, technologique, agricole, sanitaire de la France. Et je pense en effet que c'est un cap essentiel si on veut raisonner non pas seulement dans l'immédiat, mais dans une perspective à plus long terme. Il a évoqué 10 ans, mais c'est 20 ans qu'il nous faut pour reconquérir une certaine indépendance dans le cadre national et dans le cadre européen. Mais nous ne pouvons pas être à la merci de ruptures d'approvisionnement dès lors que les chaines de production et de valeur sont maintenant dispersées à l'échelle du monde. Je crois qu'il faut revenir sur cette situation.

  • Tout de même, dans le balancier par rapport à une ultra libéralisation, il faut faire attention à ne pas revenir à un ultra protectionnisme et considérer qu'on a besoin de la mondialisation...

    Jean-Pierre Chevènement : On ne va pas faire disparaître les échanges commerciaux entre les peuples, c'est l'évidence même. Mais aujourd'hui il faut se méfier de la doxa libre-échangiste qui est présente dans tous les systèmes d'information et qui va peser dans l'autre sens. Ce sera une tâche difficile qui demander des équipes solides, motivées, que de recouvrir notre indépendance, dans des domaines comme l'industrie agro-alimentaire par exemple. Qui sait que nous sommes déficitaires dans ce domaine hors boisson ? Cela est vrai dans l'électronique, cela est vrai dans la machine-outil, dans l'automobile qui affichait un solde excédentaire. Don il y a un vrai travail pour un vrai grand ministère de l'industrie.

Rédigé par Chevenement.fr le 16 Juin 2020 à 18:05 | Permalien | Commentaires (3)

Cinquième épisode de l'émission "A Voix nue" avec Jean-Pierre Chevènement, une série d’entretiens produite par Gérard Courtois et réalisée par Marie Plaçais. Diffusée du lundi 23 au vendredi 27 mars sur France Culture de 20h à 20h30 et publiée en intégralité sur franceculture.fr.


Série d'entretiens sur France Culture (audio et transcription) : 5/ "D’une turbulence l’autre"
Présentation de l'épisode par France Culture : "Candidat à l’élection présidentielle de 2002, Jean-Pierre Chevènement veut faire " turbuler le système " des partis qu’il juge obsolète. Ce big bang dont il a rêvé sans succès, Emmanuel Macron l’a réalisé, quinze ans plus tard."

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Mai 2020 à 07:00 | Permalien | Commentaires (3)

Quatrième épisode de l'émission "A Voix nue" avec Jean-Pierre Chevènement, une série d’entretiens produite par Gérard Courtois et réalisée par Marie Plaçais. Diffusée du lundi 23 au vendredi 27 mars sur France Culture de 20h à 20h30 et publiée en intégralité sur franceculture.fr.


Série d'entretiens sur France Culture (audio et transcription) : 4/ "Le miraculé de la République"
Présentation de l'épisode par France Culture : "Jean-Pierre Chevènement revient au premier plan en 1988 (à la défense) puis en 1997, à l’intérieur dans le gouvernement de gauche plurielle. Un an plus tard, il réchappe miraculeusement d’un accident opératoire. Le dossier corse mettra un terme à son partenariat avec Lionel Jospin."

Transcription exclusive de la « Conférence Sara Yalda » du mardi 19 février 2019 autour de Jean-Pierre Chevènement, ancien ministre, président de la Fondation Res Publica, auteur de "Passion de la France" (Collection Bouquins) et Alexandre Devecchio, journaliste au Figaro, animateur du FigaroVox, auteur de "Recomposition" (Editions du Cerf, 2019).


« Conférence Sara Yalda » avec Jean-Pierre Chevènement (transcription)
Alexandre Devecchio : Cher Jean-Pierre Chevènement, au-delà de votre action politique, je retiens votre puissant travail de transmission. Vous possédez cette qualité très rare d'être à la fois un acteur et un passeur. Pour ma génération, celle de la mondialisation malheureuse, qui est née au lendemain de la chute du mur de Berlin, vous êtes le Président dont nous serons à jamais orphelins, mais aussi un maître qui nous a donné les clés pour comprendre notre nouveau monde globalisé, pour voir, au-delà du conformisme de la droite et de la gauche et de leurs fantasmes de démocratie hors-sol, l'idéal que pouvait encore représenter l'État-nation.

C'est pourquoi en lisant votre dernier livre, la comparaison avec Marc Bloch m'a sauté aux yeux. Passion de la France, c'est votre Étrange défaite à vous. Mais là où Marc Bloch se contentait de faire le procès-verbal de l'année 1940, vous êtes le greffier du demi-siècle qui vient de s'écouler. Et c'est malheureusement une nouvelle fois la défaite de la France que vous nous racontez, non pas cette fois une débâcle militaire face à l'Allemagne, mais une défaite économique, culturelle et morale dans la mondialisation. Cependant, comme Marc Bloch à nouveau, vous ne cédez jamais au désespoir, et même au plus profond de la nuit vous indiquez le chemin pour retrouver la lumière. Vous explorez le passé pour mieux éclairer le présent. Explorer le passé pour éclairer le présent, c'est ce que nous allons faire ce soir, en remontant le fil du temps avec vous.

Commençons par revenir au tout début : vous êtes né en 1939, un an avant justement la débâcle décrite par Marc Bloch. Dans l'introduction de Passion de la France, il y a cette phrase très forte : « On ne naît pas impunément en 1939. Il me semble que j'ai ressenti tout petit la brûlure d'une défaite sans précédent dans l'histoire de notre pays. » D'une certaine manière, votre date de naissance a-t-elle déterminé un partie de votre destin, en particulier votre destin politique ?

Jean-Pierre Chevènement : Merci cher Alexandre. Je vais répondre à cette question mais auparavant je veux remercier Jean-Luc Barré qui m'a fait l'honneur de m'inviter dans la collection Bouquins. Je veux remercier Anne-Rita Crestani-Mermillod, et puis tous les collaborateurs de la collection, qui ont participé à sa confection et à son lancement.
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