Dépêche AFP, lundi 29 août 2011, 15h49.


Chevènement déplore une primaire PS "funambulesque" où personne ne parle de l'euro
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a déploré lundi que les candidats socialistes à la présidentielle ne parlent pas de la "question centrale" de l'euro dans la crise, jugeant cette primaire "funambulesque".

Interrogé sur Europe1, le sénateur de Belfort a estimé qu'il ne s'était "pas passé grand chose" à La Rochelle lors de l'université d'été du PS. S'il est "normal" que les candidats "s'envoient des petites piques", il s'est demandé "à quoi ser(vai)t l'exercice comme ils ont le même programme". "C'est un peu funambulesque", selon lui.

Et puis, "aucun des candidats n'a abordé la question centrale" de l'euro, alors que "c'est ça le problème", selon lui.

"L'euro est victime d'une erreur de conception. On a mis ensemble des pays dont l'économie est très différente, entre l'Allemagne et la Grèce, même l'industrie en France pèse moins de deux fois l'industrie allemande", il y a aussi "des mentalités très différentes, des repères culturels très différents et avec ça, on ne fait pas une zone monétaire homogène".

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Août 2011 à 16:11 | Permalien | Commentaires (2)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1 lundi 29 août à 7h45. Il répondait aux questions de Bruce Toussaint.


Verbatim express :

  • A propos de l'Université d'été de La Rochelle : Aucun des candidats n'a abordé la question centrale qui pèse comme une épée de Damoclès : l'euro.
  • J'ai écrit au président de la République Nicolas Sarkozy pour lui demander d'encourager la BCE à acheter des obligations des dettes italiennes et espagnoles.
  • Mon seul objectif est de mettre la France à la hauteur des problèmes qu'elle va affronter.
  • Je pense que l'euro est victime d'une erreur de conception. On a mis ensemble des pays des pays très différents, avec des mentalités et des repères culturels très différents. Avec ça, on ne fait pas une zone monétaire homogène.
  • La solution la plus efficace, et je constate qu’aucun candidat socialiste, sauf peut-être Arnaud Montebourg, ne l’a proposée, c’est changer l’architecture de la zone euro. Tout cela a été fait lors de la négociation du traité de Maastricht, en 1989. On a l'orthodoxie absolue, une banque centrale indépendante avec une seule mission : lutter contre l'inflation. On ne s'occupe pas de la croissance, on ne s'occupe pas de l'emploi, ni de la politique de change. L’euro est une monnaie très surévaluée. Ça pèse sur l’activité économique. Ça favorise les délocalisations industrielles. Il faut changer la perspective. Tout cela, personne ne le dit clairement.
  • A propos des candidats socialistes : A partir du moment où il y a plusieurs candidats, il est normal qu'ils s'envoient des petites piques. Mais, comme ils ont le même programme, on se demande à quoi sert l'exercice. C'est un peu funambulesque!
  • Je ne dis pas que je ne trouve pas beaucoup de qualités, à François Hollande, à Martine Aubry, à Ségolène Royal. Je les connais tous personnellement. Ce sont des amis. Mais ils n'ont pas posé ce qui serait l'équation de la réussite.
  • Je souhaite qu'une victoire de la gauche, probable et à laquelle j'entendrai contribuer en pesant dans la bonne direction, ne soit pas suivie d'une déception.
  • Il faut élever le débat, mettre la France à la hauteur des défis et poser la question de l'euro comme elle ne l'a jamais été.
  • Les candidats socialistes, malheureusement, se laissent réduire au débat qu'a voulu M. Sarkozy sur sa soit-disant « règle d'or », qui n'est en fait qu'une règle d'airain.
  • Si il y avait quelque chose pour me dissuader de participer aux primaires, c’est le spectacle que cela peut donner aujourd’hui. Aucune chance de faire passer ses idées dans ce contexte-là
  • Sur la question de la sécurité : j'avais créé une police de proximité dont l'idée était de faire travailler ensemble une police territorialisée et la population, les associations, les responsables d'établissements scolaires pour faire en sorte que tout le monde se mette à la tâche de la répression de la délinquance, qui est insupportable. Cette réforme a été étouffée par M. Sarkozy. C'est dommage.

Source : Europe1.fr

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Août 2011 à 13:01 | Permalien | Commentaires (1)

Voici le programme final de l'université d'été du Mouvement Républicain et Citoyen qui se tient les 3 et 4 septembre 2011 à Carros sur le thème : "Le contrat républicain pour une nouvelle prospérité ". Inscrivez-vous !


Université d'été du MRC de Carros les 3 et 4 septembre : "Le contrat républicain pour une nouvelle prospérité"
L’Université d’été de Carros intervient dans un contexte particulièrement saisissant : en premier lieu le déploiement de la crise économique place les Nations et les peuples européens au pied du mur, en second lieu, 2012 sera l’année du principal rendez-vous des citoyens français avec les élections présidentielle puis législatives. Des choix décisifs sont donc à l’agenda. La crise bouscule de nombreux repères et fait vaciller de nombreuses certitudes. Elle indique aussi qu’une époque nouvelle s’ouvre après l’âge de la «mondialisation heureuse». L’université d’été de Carros entend apporter des réponses aux citoyens qui souhaitent reprendre la main sur la maîtrise de leur destin, et étudier les termes du contrat républicain à imaginer pour envisager une nouvelle propsérité

Mots-clés : mrc université d'été

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Août 2011 à 10:34 | Permalien | Commentaires (1)

Jean-Pierre Chevènement et Arnaud Montebourg débattront ensemble de la crise, de l'Europe et de la mondialisation, après une discussion entre Jacques Sapir, Jean-Michel Quatrepoint et Olivier Ferrand.


Date : mardi 30 août 2011 à 18h30
Lieu : 101 Rue de l'Université, 75007 Paris

Présentation du colloque :
Forum de négociation comprenant désormais 27 pays, l’Union européenne fait face à de nombreux défis. L’enjeu de cette rencontre est de faire émerger des pistes concrètes pour permettre d’affronter la crise de l’euro qui se mue en crise de l’Europe.

Permettre à l’Europe de peser sur la marche du monde, de renforcer son autonomie, d’agir, tel est le but des réflexions de ce colloque.

19H00 : « Protectionnisme, euro et démocratie »
Que peut l’Europe dans la mondialisation ? Comment agir ? Comment convaincre nos partenaires d’une réorientation des politiques économiques sur notre continent ? La place de l’Europe dans la mondialisation est au cœur des solutions politiques à apporter. L’urgence d’agir est désormais évidente face à la crise de l’euro.

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Août 2011 à 12:12 | Permalien | Commentaires (3)
Personne ne regrettera la chute de Kadhafi, mais c’est maintenant que les difficultés vont commencer. Il est souhaitable que toutes les composantes de la société libyenne soient associées à la construction d’une Libye démocratique et pacifique. L’intérêt de la France est d’aider à stabiliser cet immense pays et non de tolérer vengeances et exactions qui empêcheraient la nécessaire réconciliation de tous les Libyens.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 22 Août 2011 à 16:08 | Permalien | Commentaires (6)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement dans l'hebdomadaire Marianne, 20 août 2011.
Des mesures décevantes, sans traduction immédiate, voilà le résultat de ce sommet. Quant à la "règle d'or" pronée par Sarkozy, c'est un dispositif récessionniste couplé à une manoeuvre électorale.


Une Europe de plus en plus "germano-centrée"
Marianne: Quel bilan faites-vous du sommet franco-allemand?
Jean-Pierre Chevènement:
Il n'a débouché que sur des annonces décevantes, et rien de vraiment décisif à court terme. On a évoqué un gouvernement économique qui se réunirait deux fois par an. Ca ne va pas changer la face du monde ! La taxe sur les transactions financières ? Nous n'en connaissons pas les modalités. Quant à la "règle d'or" à introduire dans les Constitutions d'ici à la fin 2012, c'est une mesure foncièrement récessionniste, une manoeuvre électorale de la part de Nicolas Sarkozy, et cela traduit, bien entendu, l'orientation politique allemande. Mais cette dernière est extrêmement dangereuse. Déjà qu'au deuxième trimestre 2011 la croissance française est stagnante et celle de l'Allemagne est de 0,1% du PIB, nous allons tout droit dans une rechute de l'activité économique, et la crise de la zone euro n'est clairement pas résolue. Il est vraisemblable que la spéculation s'attaque encore une fois à l'Espagne et à l'Italie, et peut-être à la France, d'ailleurs. J'observe enfin qu'il n'y a rien sur les euro-obligations, rien sur le Fonds européen de stabilité financière, rien sur la Banque centrale européenne.

Sur la BCE, vous aviez pourtant demandé à Sarkozy dans une lettre d'"agir" auprès d'Angela Merkel pour qu'elle puisse racheter des titres de dette (1). Le président vous a d'ailleurs appelé avant la tenue de ce sommet. N'a-t-il rien retenu de votre conversation?
Il ne m'a pas dissuadé d'avancer cette proposition… Les choses se sont d'ailleurs faites dans la semaine qui a suivi ma lettre: la BCE a pris en pension 22 milliards de titres espagnols et italiens. Mais il a refusé de reprendre cette mesure à son compte, pour, selon lui, ne pas gêner Mme Merkel. Elle a, il est vrai, des contraintes de politique intérieure. Il y a finalement pour Sarkozy et Merkel, des choses qu'il vaut mieux faire sans en parler…

Rédigé par Chevenement.fr le 20 Août 2011 à 21:47 | Permalien | Commentaires (0)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Je démens l'information donnée par LeMonde.fr, selon laquelle j'aurais accepté, même sous certaines réserves, ce qu'il est convenu d'appeler la "règle d'or", c'est-à-dire la révision constitutionnelle qui a déjà été débattue au Parlement.

Dans la conversation téléphonique que j'ai eue avec le Président de la République le mardi 9 août 2011, j'ai souligné l'insuffisante dotation du Fonds de Stabilité Européen : 225 milliards d'euros, effectivement mobilisables pour faire face aux besoins des pays actuellement sous tension, dont la dette cumulée s'élève à 3 400 milliards d'euros. J'ai essayé de convaincre le Président de la République que seule l'intervention en grand de la Banque Centrale Européenne (BCE) permettrait de dissuader la spéculation de s'en prendre à nouveau à l'Espagne et à l'Italie. Cela suppose bien évidemment une révision de l'architecture de la zone euro. Les missions de la BCE (aujourd'hui la lutte contre l'inflation) doivent être élargies à l'achat des titres de dette publique, à la politique de change et plus généralement au soutien de la croissance et de l'emploi.

Sur la "règle d'or", j'ai précisé ma position à la tribune du Sénat dans une intervention le 14 juin 2011, comme je l'avais déjà fait le 27 avril 2011 lors du débat sur le programme de stabilité européen. Ces deux interventions ont été publiées sur mon blog et au Journal Officiel. Sur les deux textes, j'ai émis un vote contre. Il serait de bonne déontologie de ne pas me faire dire en privé le contraire de ce que je dis en public.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 13 Août 2011 à 17:42 | Permalien | Commentaires (8)

Dépêche AFP, lundi 8 août 2011, 18h32.


Crise: Chevènement demande à Sarkozy un soutien public au rachat de dette par la BCE
Jean-Pierre Chevènement a écrit lundi à Nicolas Sarkozy pour lui demander d'"agir" auprès d'Angela Merkel afin que la décision de la Banque centrale européenne de racheter des titres de dette espagnols et italiens soit "publiquement soutenue" à la fois par Paris et Berlin.

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé d'intervenir jeudi pour tenter d'éteindre les feux de crise de la dette en zone euro, notamment en reprenant ses interventions sur le marché obligataire. Elle a indiqué dimanche qu'elle allait le faire de manière "active", une déclaration interprétée comme l'annonce qu'elle allait racheter de la dette de l'Italie et de l'Espagne.

Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a envoyé un courrier à Nicolas Sarkozy, dont il a adressé une copie à l'AFP, pour lui "suggérer d'agir auprès de la chancelière allemande pour que la décision prise à une majorité écrasante par le Conseil des Gouverneurs de la BCE le 4 août soit publiquement soutenue par l'Allemagne et la France dans les prochains jours".

"Seul le rachat massif des titres et dettes espagnols et italiens peut aujourd'hui permettre de sauvegarder la cohésion de la zone euro", estime l'ancien ministre de François Mitterrand dans ce courrier.

"L'action de la BCE pourrait se faire par le canal du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Seule une telle 'arme nucléaire' peut aujourd'hui faire reculer la spéculation", d'après lui.

Dans un communiqué transmis à l'AFP, le sénateur du Territoire de Belfort ajoute par ailleurs que le FESF est selon lui "sous-doté", avec une "capacité opérationnelle de 225 milliards d'euros pour une pyramide de dette de 3.400 milliards si on cumule les dettes publiques des pays actuellement sous tension". Il "suggère que les candidats socialistes ensemble (le) rejoignent" dans sa demande à M. Sarkozy.

Rédigé par Chevenement.fr le 8 Août 2011 à 19:08 | Permalien | Commentaires (14)
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