Tribune de Jean-Pierre Chevènement, Arnaud Montebourg et Guillaume Bachelay parue dans le quotidien Libération, mercredi 18 avril 2012.
Nous représentons trois générations de militants et responsables de gauche. Trois générations aussi de républicains inquiets de l’Europe telle qu’elle va, ou plutôt telle qu’elle ne va pas.
En 2005, nous avons refusé le traité constitutionnel au nom d’une Europe plus offensive et moins naïve dans la mondialisation. Depuis, la réalité a hélas dépassé nos craintes. Elus de territoires industriels, nous vivons les effets de l'investissement timide, de la concurrence rigide, de la politique monétaire fautive, de la stratégie commerciale passive. Pro-européens convaincus mais alter-européens résolus, nous voulons que l’Europe soit la puissance solidaire et volontaire qu'attendent les peuples. C’est pour que le changement en France rende possible le changement en Europe que nous nous engageons aux côtés de François Hollande. En 2007, le candidat sortant avait promis de se battre pour une Europe qui protège. Ont suivi cinq ans de renoncements face à l’ultra-libéralisme et à l’hyper-austérité sur le continent. L’agenda social et les enjeux commerciaux n’ont pas été inscrits à l’ordre du jour de la présidence française de l’UE en 2008, pas plus qu’ils n’ont été abordés au G20 que M. Sarkozy présida en 2011.
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Rédigé par Chevenement.fr le 18 Avril 2012 à 10:56
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Discours de Jean-Pierre Chevènement au meeting de Besançon de François Hollande, mardi 10 avril 2012
Seul le prononcé fait foi
J’ai souvent accompagné François Mitterrand en Franche Comté avant 1981, à Besançon et à Belfort bien sûr. Franche Comté, terre pugnace, terre de labeur, terre d’inventivité. De ces qualités, François Mitterrand ne manquait pas. Mais elles ne font pas non plus défaut à François Hollande, à qui il a fallu beaucoup de volonté, beaucoup d’acharnement et beaucoup d’art aussi – je puis en témoigner – pour être en capacité de devenir le deuxième François de la Vème République. A une condition, c’est que vous vous mobilisiez et que vous ne perdiez pas un jour dans les onze qui nous séparent du premier tour, le 22 avril, pour convaincre les indécis que tout se joue là, entre les forces de l’Argent et l’invention démocratique. Carnet de Jean-Pierre ChevènementRaymond Aubrac, depuis plus de trente ans, était devenu pour moi un ami. Je n’oublierai jamais la confidence qu’il m’a faite lors de l’un de nos derniers entretiens : « L’exigence des jeunes est le reflet exact du niveau d’ambition de la nation ».
Avec Raymond Aubrac, disparaît la dernière grande figure d’une Résistance héroïque, grâce à laquelle le fil de notre Histoire ne s’est pas rompu. Raymond Aubrac, Lucie sa femme, Serge Ravanel et quelques autres ont sauvé pour nous, derrière bien sûr la grande figure tutélaire du général de Gaulle et de ses compagnons de la France Libre, la fierté d’être Français. Ma première pensée va à ses enfants et petits-enfants.
Il me paraît juste de rappeler qu’à côté du patriotisme, l’engagement politique de Raymond Aubrac a été aussi pour quelque chose dans son choix de la Résistance. Raymond Aubrac, depuis plus de trente ans, était devenu pour moi un ami. Je n’oublierai jamais la confidence qu’il m’a faite lors de l’un de nos derniers entretiens : « L’exigence des jeunes est le reflet exact du niveau d’ambition de la nation ». Elle vaut rappel pour nous tous : soyons ambitieux pour la France : ce sera la meilleure manière de rendre durablement hommage à Raymond Aubrac. Dépêche AFP, mardi 10 avril 2012, 20h02.
Le président d'honneur du MRC Jean-Pierre Chevènement a salué mardi à Besançon en François Hollande un candidat ayant "une vraie vision d'homme d'Etat", soulignant son engagement à "réviser le traité mortifère" européen sur les disciplines budgétaires.
François Hollande peut être "le deuxième François de la Ve République", a déclaré le sénateur du Doubs lors d'un meeting de campagne parlant juste avant le candidat PS. "Le traité Merkozy a une logique, c'est de mettre à terre les Etats", a dénoncé l'ancien ministre PS jugeant qu'avec lui "la puissance serait désormais privée et la puissance publique serait désarmée". "Ce médecin de Molière voudrait tuer le malade qu'il ne s'y prendrait pas autrement", a-t-il lancé. "Les Français n'accepteront pas sans combattre ce destin en peau de chagrin (...) François Hollande s'est engagé à réviser ce traité mortifère, aidez-le et faites passer le message", a-t-il lancé, saluant "le discours de vérité" du candidat socialiste. François Hollande a "une vraie vision d'homme d'Etat, celle d'une Europe des peuples". "Il a besoin de toutes les forces de la France" pour être élu, "il a en la capacité, l'intelligence, l'habileté, la volonté", a aussi déclaré l'ancien partisan du non à Maastricht, qui s'était retiré de la course à l'Elysée le 1er février pour rallier le 13 mars M. Hollande
L’avancement de huit jours du versement des pensions de retraites annoncé par Nicolas Sarkozy, c’est un peu court comme programme présidentiel !
Pour l’essentiel, Nicolas Sarkozy, appuyé sur les marchés financiers, somme le citoyen d’accepter, le pistolet sur la tempe, d’être mis au pain sec pour les cinq prochaines années, sans le moindre relâchement, à peine de sombrer dans une situation à la grecque ou à l’espagnole. Face au spectre de la faille agité par Nicolas Sarkozy, la gauche a trouvé une réponse : c’est la force tranquille et rassurante qu’incarne François Hollande. Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Radio Hollande, mardi 3 avril 2012. Le podcast de l'émission est disponible ci-dessous.
Radio Hollande 3 avril 2012 (54.99 Mo)
Verbatim express
Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement au journal l'Hemicycle, mercredi 4 avril 2012.
Est-il légitime que la lutte contre le terrorisme devienne un sujet de campagne ? Ou avez-vous noté une forme d’instrumentalisation?
Jean-Pierre Chevènement : La lutte contre le terrorisme rassemble et doit rassembler tous les Français. Les gouvernements successifs, qu’ils soient de gauche ou de droite ont tour à tour participé à la lutte contre le terrorisme, qu’il soit d’origine moyen-orientale, GIA, djihadiste, ou tout simplement d’origine corse, basque, ou le fait de terroristes bien de chez nous, comme ceux d’Action Directe. Je ne sache pas que les gouvernements de gauche aient été moins efficaces pour déjouer le terrorisme du GIA ou de type djihadiste. Après les attentats du métro et du RER en 1995-96, j’étais, en tant que ministre de l’Intérieur depuis juin 1997, naturellement plus inquiet de ce côté-là. A la veille de la coupe du monde de football en juin 1998, l’explosion d’une petite bonbonne dans le XIXème arrondissement m’avait alarmé. En coopération étroite avec les magistrats antiterroristes et particulièrement le juge Bruguière, nous avons été amenés à susciter simultanément des coups de filet dans cinq pays voisins d’où provenaient des indices inquiétants. Ce « coup de pied dans la fourmilière » a été utile car dissuasif. Il n’y a pas eu d’attentats pendant la coupe du monde de football. Une bonne coopération des services de renseignement et d’enquête et des magistrats antiterroristes est la clé d’une politique efficace contre le terrorisme. De 1997 à 2002, la gauche non seulement n’a pas remis en cause le dispositif de la lutte antiterroriste mais a amélioré les synergies nécessaires. J’ai eu à faire face à d’autres terrorismes, celui qui a frappé lâchement le Préfet Erignac. Seize mois plus tard, six des sept membres du commando d’assassins étaient sous les verrous et désignaient celui qui avait été l’exécuteur. La lutte contre le terrorisme basque a été aussi l’œuvre partagée de la gauche et de la droite. L’ETA aujourd’hui a déposé les armes. Il n’y a donc pas lieu d’instrumenter la lutte contre le terrorisme à des fins électorales. C’est une tâche républicaine et par conséquent une œuvre collective. Il n’y a pas, en la matière, une politique de gauche et une politique de droite. Il y a le travail opiniâtre de la police, de la gendarmerie et de la justice. Le gouvernement doit leur en fournir les moyens et les soutenir moralement et politiquement dans leur action. La tentative de l’instrumentalisation existe. Les Français sont assez intelligents pour le remarquer quand cela se produit. Ce sera contre-productif pour le candidat qui s’abandonnerait à cette tentation. François Hollande a eu, quant à lui, l’intelligence de prôner l’union et le rassemblement. Il ne s’est livré à aucune polémique. Dépêche AFP, vendredi 30 mars 2012, 22h24.
L'ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a demandé, vendredi dans une déclaration à l'AFP, pourquoi le coup de filet dans les milieux islamistes radicaux avait eu lieu "à la veille de l'élection présidentielle", y voyant "une forme d'instrumentalisation".
"On se demande si les interpellations de membres du groupe islamiste radical Forsane Alizza, qui ont permis aujourd'hui 30 mars la saisie d'armes de guerre à leur domicile, n'ont pas eu lieu plus tôt", a souligné le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) et sénateur du Territoire-de-Belfort, qui soutient le candidat socialiste François Hollande à l'élection présidentielle. "J'entends que les juges anti-terroristes n'ont ordonné une information judiciaire qu'au début de ce mois. Et pourquoi pas avant, compte tenu de l'étroite coopération qui les unit aux services de renseignement relevant du ministère de l'Intérieur", a fait valoir M. Chevènement. "Fallait-il attendre la veille de l'élection présidentielle? N'y a-t-il pas là une forme d'instrumentalisation?", a-t-il conclu. |
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