Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Le rapport Gallois est un constat lucide et courageux de la cote d’alerte atteinte aujourd’hui par l’industrie française. Il est aussi un appel à l’effort collectif, fondé sur un nouveau « pacte social », associant les salariés aux orientations de l’entreprise.

Pour avoir mis en garde depuis 1983, contre les conséquences du choix de la monnaie forte sur l’industrie française, je ne saurais, aujourd’hui, qu’approuver les propositions du rapport Gallois. Voilà bientôt trente ans que je ne cesse d’en appeler à une grande politique industrielle. Dès lors que le choix de la monnaie unique est considéré par le gouvernement comme un choix dans l’état actuel des choses, indépassable, l’idée d’une « dévaluation fiscale » est la seule qui puisse rétablir, autant que faire se peut, la compétitivité de nos industries.

Bien entendu, il faudra veiller à ce que les entreprises investissent dans la production et la recherche les marges ainsi dégagées. Pour le reste, toutes les propositions du rapport Gallois vont dans le bon sens mais ne sauraient produire leurs effets qu’à terme.

Contrairement à ce que croit l’extrême-gauche, il n’y a pas d’avenir pour l’industrie française et pour les classes populaires dans une stratégie d’affrontement qui serait contreproductive pour elles et pour la France. La stratégie de coopération de toutes les forces de la production, ce que j’ai appelé « l’alliance des productifs », appuyée sur un compromis social réaliste, est la seule féconde pour le redressement du pays.

Ceux qui ont voté pour le traité de Maastricht en 1992 sont mal placés aujourd’hui pour donner des leçons. Oui, le choix proposé par le rapport Gallois est aujourd’hui celui du salut public ! L’heure est donc à la mobilisation non seulement de la gauche mais de toutes les forces de la France.

Rédigé par Chevenement.fr le 6 Novembre 2012 à 11:27 | Permalien | Commentaires (2)

Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat sur la loi organique relative à la "règle d'or", lundi 29 octobre 2012.


Pour restaurer la compétitivité du "site de production France", les vrais choix sont ailleurs
Monsieur le Ministre,

Un bon point d’abord : la prétendue « règle d’or » inscrite dans la Constitution allemande qui l’intitule plus modestement « frein à la dette » ne figurera pas dans la Constitution française. La rédaction du TSCG énonçait une préférence pour la constitutionnalisation des règles fixées par le traité mais admettait aussi que « le plein respect et la stricte observance de ces règles puissent être garantis, de quelque autre façon. »

En nous proposant ce projet de loi organique, vous avez donc choisi, une autre façon d’appliquer le TSCG. J’aurais mauvaise grâce à critiquer cette non-constitutionnalisation : tant qu’à faire, une simple loi organique est moins contraignante que l’inscription dans la Constitution d’un « frein à l’endettement », comme y a procédé, en 2010, le Bundestag allemand, en limitant à 0,35% du PIB le montant du déficit public, à horizon 2016. Contrairement à nos collègues de l’UMP, je ne regrette pas l’inscription de la pseudo « règle d’or » dans la Constitution. J’observe simplement que là comme ailleurs, l’Allemagne a donné le « la », et fini par imposer son modèle d’orthodoxie à la France et aux autres pays de la zone euro. Sans doute, vous distinguez, M le Ministre entre la substance et la forme, et vous nous assurez, que ces règles sont de toute façon, de bonne gestion, qu’elles valent par elles-mêmes, que la dette est l’ennemie de la gauche, et même de la France et de sa souveraineté et qu’il eût fallu de toute façon revenir à l’équilibre budgétaire. Cette présentation est habile. En fin dialecticien, vous avez l’art de répondre à un autre argument que celui que je vous oppose.

En effet, ce n’est pas la dette, selon moi, qui plombe la zone euro. D’autres pays - Grande-Bretagne, Etats-Unis, Japon - sont plus endettés que la zone euro : 100 % du PIB pour les deux premiers, 200 % pour le troisième. Ce qui mine en réalité la monnaie unique c’est la compétitivité divergente et de façon croissante, entre les dix-sept pays qui ont cette monnaie en partage. Ainsi la France qui avait une balance commerciale équilibrée en 2001, connaît en 2011 un déficit de plus de 70 milliards d’euros, tandis que dans le même temps, l’Allemagne affiche un excédent de 158 Milliards en 2011.

Jean-Pierre Chevènement était l'Invité Politique de Public Sénat et de Radio Classique, lundi 29 octobre 2012.


Verbatim express

  • Le congrès de Toulouse est un bon congrès en ce sens que c'est le premier qui intervient après l'élection de François Hollande. Je me rappelle du congrès de Valence en 1981. Ça n'avait pas été la même réussite ! La plupart des orateurs s'étaient exprimés comme s'ils étaient encore dans l'opposition.
  • Un parti de gouvernement doit s'exprimer en parlant à la France des problèmes à résoudre.
  • Dans un gouvernement, il y a toujours des petites erreurs. On a reproché à Jean-Marc Ayrault d'avoir dit la vérité en anticipant de quelques heures la décision du Conseil Constitutionnel. Il n'y a pas lieu de nourrir le tintamarre car c'est une conception déplaisante de la politique. La politique doit parler des problèmes de fond et faire prendre conscience à la France de ses problèmes fondamentaux.
  • Le gouvernement tient un certain nombre d'engagements pris par François Hollande. Ils ne sont pas toujours faciles à accepter : l'augmentation des impôts par exemple, mais il s'agit de réduire le déficit de la France.
  • Les impôts sont toujours douloureux mais le gouvernement tente de partager mieux l'effort en demandant aux plus riches une contribution proportionnelle à leur richesse.
  • J'ai pris position contre le TSCG car je pense qu'on se trompe dans l'analyse de la crise de l'euro. Ce n'est pas une crise de la dette mais de divergence de compétitivité entre les 17 pays qui forment la zone euro. C'est une analyse que ne partagent pas ceux pour qui la réduction de la dette est un mot de passe.
  • Le Mouvement Républicain et Citoyen tient bon sur cette ligne de la compétitivité, qui est juste.

Dépêche AFP, lundi 29 octobre 2012, 14h16.


Chevènement compare le "bon congrès" du PS à Toulouse à celui de 1981 à Valence, "pas une réussite"
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, a comparé lundi le congrès PS de Toulouse en 2012, "un bon congrès", et celui de Valence en 1981, "pas réussi".

Sur Radio Classique et Public Sénat, le sénateur a parlé d'un "bon congrès", pour la manifestation achevée la veille à Toulouse, le premier après l'élection de François Hollande à l'Elysée.

"Je me souviens du congrès de Valence, en 1981", a poursuivi celui qui était alors à l'aile gauche du PS. "On peut dire que ça n'avait pas été une réussite. La plupart des orateurs --pas tous-- s'étaient exprimés comme s'ils étaient restés dans l'opposition". Or "un parti de gouvernement doit s'exprimer en parlant à la France".

"J'aurais même aimé qu'on parle davantage des problèmes de compétitivité, qui sont réels", a ajouté l'ancien ministre.
Pour lui, "c'est à tort qu'on a repoussé la TVA" (ndlr: la hausse de la TVA lancée par Nicolas Sarkozy et abolie par le nouveau gouvernement de gauche). "La TVA est un impôt qui pèse sur l'importation", même s'il a été voté "trop tard" par le gouvernement Fillon "qui pouvait le faire en 2007 et s'en est laissé dissuader pour des raisons qui m'échappent".

Rédigé par Chevenement.fr le 29 Octobre 2012 à 14:21 | Permalien | Commentaires (1)

Dépêche AFP, mardi 23 octobre 2012, 14h45.


Diplomatie économique: Chevènement représentant spécial de Fabius pour la Russie
L'ancien ministre de l'Intérieur et président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a été nommé représentant spécial pour la Russie dans le cadre de la "diplomatie économique" du Quai d'Orsay, a annoncé mardi Laurent Fabius.

Lors d'un point presse sur le bilan de son action cinq mois après sa prise de fontion, le ministre des Affaires étrangères a réitéré sa priorité de "diplomatie économique".

"Plusieurs personnalités ont déjà voulu contribuer à cet effort", a-t-il dit, citant l'ex chef du PS Martine Aubry pour la Chine, l'ex Premier ministre UMP Jean-Pierre Raffarin pour l'Algérie, l'ex patron de Renault Louis Schweitzer pour le Japon, ou le secrétaire général du Quai d'Orsay Pierre Sellal pour les Emirats arabes unis.

"Ils sont mes représentants spéciaux pour nos relations avec ces pays, et ils vont être rejoints prochainement pour ce qui concerne la Russie par Jean-Pierre Chevenènement", a déclaré M. Fabius

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Octobre 2012 à 14:54 | Permalien | Commentaires (3)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'Edition du soir sur I-télé, lundi 22 octobre 2012. Il répondait aux questions de Marc Fauvelle et Léa Salamé.


Verbatim express

  • A propos des mesures annoncées par Jean-Marc Ayrault sur la Corse : Je suis convaincu par le discours de Jean-Marc Ayrault, d'abord parce que je pense que c'est un honnête homme. Il va à l'essentiel c'est à dire le maintien de l’État de droit en Corse dans tous les domaines et particulièrement là où on peut observer des déviances : le domaine économique et financier, les marchés publics, les autorisations d'urbanisme.
  • Sur tous ces sujets Jean-Marc Ayrault est ferme et surtout il ne fait pas d'annonce nouvelle concernant le statut institutionnel de la Corse. La Corse a besoin de stabilité, c'est un point essentiel. Un nouveau statut serait totalement inopportun.
  • La police n'est absolument pour rien dans la violence qui tient la Corse sous sa coupe, qui fait régner l’omerta par la peur.
  • Concernant ses propos sur « l'endoctrinement nationaliste nourri par les médias locaux » : Je n'ai fait que dire ce que chacun peut constater. Il y a d'ailleurs eu un rapport très intéressant, le rapport Mozziconacci, qui faisait une description détaillée de la prise en main par les réseaux indépendantistes de la communication.
  • Je dis qu'on a abandonné la jeunesse précarisée à cet endoctrinement de longue durée qui fait qu'aujourd'hui tuer n'est apparemment plus un problème pour certains adolescents.

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Octobre 2012 à 21:34 | Permalien | Commentaires (1)

Dépêche AFP, jeudi 18 octobre 2012, 11h07.


Chevènement: en Corse "l'endoctrinement" nationaliste passe par les médias locaux
Le sénateur et ancien ministre de l'Intérieur Jean-Pierre Chevènement a estimé jeudi sur Europe 1 que la jeunesse corse était "abandonnée à un endoctrinement" nationaliste nourri notamment par les antennes locales de France 3 et de Radio France.

"C'est une île à la dérive", dont "la jeunesse est abandonnée à un endoctrinement qui passe par tous les canaux de communication : France 3, Radio France Frequenza Mora, je ne parle pas du rectorat, de l'université...", a déclaré le président d'honneur du MRC.

"D'une manière générale, la jeunesse corse, d'ailleurs victime de précarité comme toute la jeunesse française, est abandonnée à une propagande qui n'a rien à voir avec les idées républicaines", a-t-il poursuivi.

Réitérant ses accusations de la veille à l'encontre de l'avocat Antoine Sollacaro, qu'il a accusé d'être un "militant nationaliste engagé", il a déclaré qu'avant son assassinat ce dernier "avait rendez-vous avec une documentariste de France 3", ajoutant : "et pour quiconque regarde comment sont faits les programmes, on voit bien de quel côté penche France 3".

"Les indépendantistes ont pignon sur rue" dans l'île, a insisté Jean-Pierre Chevènement, jugeant que "la politique de rétablissement de l'état de droit avec discernement" y était "bien entendu (...) toujours d'actualité".
Mots-clés : corse sécurité

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Octobre 2012 à 11:23 | Permalien | Commentaires (5)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité d'Europe 1 matin, jeudi 18 octobre 2012. Il répondait aux questions de Bruce Toussaint.


  • Un meurtre est toujours déplorable. Je dirai simplement que Me Saccaro n'était pas simplement une figure emblématique du barreau d'Ajaccio. C'était également un militant nationaliste engagé dont j'ai le souvenir, en tant qu'ancien Ministre de l’Intérieur, qu'il était impliqué dans un certain nombre d'affaires.
  • Me Saccaro était également l'ami d'Alain Orsoni, un des patrons du nationalisme corse. Son fils, Guy Orsoni, est cité par Le Monde comme étant une des figures du grand banditisme.
  • Le nationalisme corse et le banditisme mafieux sont étroitement liés. Il faut lire le livre de François Santoni et Jean-Michel Rossi, Pour solde de tout compte. Comment expliquer que dans une île comme la Corse il y ait eu 99 homicides depuis 2008, dont 15 cette année ?
  • Nous sommes face à la zone la plus criminogène d'Europe. La faiblesse des pouvoirs successifs y a produit une phénomène étrange : l'hégémonie des idées indépendantistes. La jeunesse corse est abandonnée à un endoctrinement qui passe par tous les canaux de communication.
  • L’État ne se fait plus obéir. Ceux qui devraient le servir attendent le prochain revirement. Les indépendantistes ont pignon sur rue.
  • J'ai entendu Jean-Marc Ayrault tenir un discours de fermeté. Il faut évidemment donner des moyens supplémentaires à la police.
  • Nous sommes dans un Etat de droit : il faut que des enquêtes soient menées et par des gens qui n'ont pas à craindre pour leur vie ou celle de leur famille.
  • J'aimerais que lorsque il y a des journées nationalistes à Corte, on ne voie pas se presser les élus UMP et PS.

    Source: Europe1.fr

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Octobre 2012 à 10:16 | Permalien | Commentaires (6)
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