Agenda et médias

"Il faut faire partager le diagnostic sur la compétitivité à l'ensemble des acteurs économiques et sociaux"


Jean-Pierre Chevènement était l'Invité Politique de Public Sénat et de Radio Classique, lundi 29 octobre 2012.


Verbatim express

  • Le congrès de Toulouse est un bon congrès en ce sens que c'est le premier qui intervient après l'élection de François Hollande. Je me rappelle du congrès de Valence en 1981. Ça n'avait pas été la même réussite ! La plupart des orateurs s'étaient exprimés comme s'ils étaient encore dans l'opposition.
  • Un parti de gouvernement doit s'exprimer en parlant à la France des problèmes à résoudre.
  • Dans un gouvernement, il y a toujours des petites erreurs. On a reproché à Jean-Marc Ayrault d'avoir dit la vérité en anticipant de quelques heures la décision du Conseil Constitutionnel. Il n'y a pas lieu de nourrir le tintamarre car c'est une conception déplaisante de la politique. La politique doit parler des problèmes de fond et faire prendre conscience à la France de ses problèmes fondamentaux.
  • Le gouvernement tient un certain nombre d'engagements pris par François Hollande. Ils ne sont pas toujours faciles à accepter : l'augmentation des impôts par exemple, mais il s'agit de réduire le déficit de la France.
  • Les impôts sont toujours douloureux mais le gouvernement tente de partager mieux l'effort en demandant aux plus riches une contribution proportionnelle à leur richesse.
  • J'ai pris position contre le TSCG car je pense qu'on se trompe dans l'analyse de la crise de l'euro. Ce n'est pas une crise de la dette mais de divergence de compétitivité entre les 17 pays qui forment la zone euro. C'est une analyse que ne partagent pas ceux pour qui la réduction de la dette est un mot de passe.
  • Le Mouvement Républicain et Citoyen tient bon sur cette ligne de la compétitivité, qui est juste.

  • Le rapport Gallois doit être remis au Président de la République le 5 novembre. A partir de là, nous aurons une base solide pour parler de la manière dont on peut redresser la situation commerciale du pays.
  • Il faut résoudre ce problème de compétitivité des entreprises françaises. Je vois la dégradation de nos parts de marchés : nous étions à 7%, nous sommes à 3%. Nous avons des prix qui ne sont pas rémunérateurs pour nos entreprises. En même temps, la part de l'industrie manufacturière est tombée à 10% de la valeur ajoutée contre 22% en Allemagne.
  • François Hollande a parlé de pacte de compétitivité. Je suis d'accord avec cette expression car il faut faire partager le diagnostic à l'ensemble des acteurs économiques et sociaux. Il faut que le patronat et les syndicats comprennent ce qui est en jeu : la capacité de l'économie de croître à nouveau, à être de nouveau attractive.
  • Je considère personnellement que c'est un tort d'avoir repoussé la TVA. C'est un impôt remboursé à l'exportation et qui pèse sur l'importation. Le précédent gouvernement l'a d'ailleurs envisagé trop tard. Il avait 5 ans pour le faire.
  • Un panachage de TVA, de CSG et autres impôts peut être un moyen de soulager des entreprises qui doivent payer des cotisations patronales ou sociales. Tout le problème est de savoir comment on peut administrer un surcroît de compétitivité, détaxer les entreprises des cotisations sociales et de sécurité sociale sans porter atteinte à la demande par des impôts des substitution. La seule réponse est : en dopant les exportations.
  • La priorité est aux questions économiques et sociales. Les questions sociétales ne doivent pas occulter les problèmes de fond : un chômage à 10%, une compétitivité en berne, une industrie qui fiche le camp. Il faut restaurer le site de production France.
  • Concernant sa nomination comme représentant spécial du Ministre des Affaires Étrangères pour la Russie : Il y a beaucoup à faire par rapport à la Russie, qui est un grand pays. La stabilité du régime n'est pas en cause mais il faut prêter attention à ce qui peut être amélioré. La Russie est, par ailleurs, un marché très important sur lequel la France doit faire mieux. C'est à cela qu'il faut remédier dans le cadre de la diplomatie économique.


Rédigé par Chevenement.fr le Lundi 29 Octobre 2012 à 14:42 | Lu 3680 fois



1.Posté par Gauvin le 29/10/2012 18:38
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Assurément, il y a un problème de compétitivité en France. Rappelons que dans 5 pays d’Europe, les couts de main d’œuvre représentent moins de 25% par rapport a ceux qui ont cours en France.
Alors combien de fois encore il faudra accepter de diminuer les charges sociales, et les salaires pour satisfaire cette règle de la compétitivité ? A quoi bon retirer 5% quand il en faudrait 75% pour rétablir l’équilibre ? Les choix économiques des grands patrons nous entrainent vers la mondialisation, la privatisation et la réduction des frais de personnel. La prospérité économique du pays est pour eux tout à fait secondaire. Cessons de les prendre pour de bon conseillers.

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