Dépêche AFP, dimanche 13 juillet 2008, 11h52.
L'ancien ministre de la Défense Jean-Pierre Chevènement (MRC) juge, dans une interview au Journal du Dimanche, que la diminution prévue des effectifs militaires n'est "guère compatible" avec les engagements extérieurs de la France.
"La réduction annoncée de 54.000 postes pour une armée fortement +dégraissée+ n'est guère compatible avec les multiples engagements extérieurs de notre armée", déclare le président du Mouvement républicain et citoyen. "On est loin de l'inspiration gaulliste de la défense", estime-t-il par ailleurs. "Un pays qui remet à d'autres - dans le cas qui nous occupe à l'organisation militaire intégrée de l'Otan - le soin de sa défense, abandonne la maîtrise de sa politique étrangère et de son destin", affirme-t-il. "Je suis très préoccupé par l'abandon du consensus en matière de défense auquel en tant qu'ancien ministre de la Défense, je suis très attaché et auquel j'avais contribué à rallier le PS", relève-t-il. Dépêche AFP, dimanche 13 juillet 2008, 10h30.
Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a jugé dimanche que Nicolas Sarkozy "a raison" de "prendre des risques" en invitant la Syrie au lancement de l'Union pour la Méditerranée.
"Je ne fais pas partie de ceux qui désapprouvent l'invitation à Paris de Bachar al-Assad", chef de l'Etat syrien, déclare l'ancien ministre au Journal du Dimanche. "En politique, il faut savoir prendre des risques. En l'occurrence, Nicolas Sarkozy a raison d'en prendre". "La Syrie est une pièce stratégique du puzzle du Proche et du Moyen Orient. Il est utile pour la France d'avoir un contact avec ce pays. Si l'on fait l'Union pour la Méditerranée (UPM), il faut le faire avec tous les pays riverains, sans exception", estime M. Chevènement. "Mener cette démarche avec des critères uniquement éthiques nous aurait fait courir le risque de nous retrouver dans un cercle plutôt étroit. Et nous aurait conduits à l'impuissance", juge celui qui avait démissionné en 1991 du portefeuille de la Défense pour protester contre la guerre du Golfe. Pour l'ex-ministre toutefois, l'UPM, "bonne idée au départ" est "hélas largement vidée de son contenu, en raison notamment des exigences de l'Allemagne" qui "a imposé" la présence des 27 pays de l'UE. Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement au Journal du dimanche, propos recueillis par Virginie Le Guay, dimanche 13 juillet 2008.
Jean-Pierre Chevènement salue la prise de risque de Nicolas Sarkozy, qui a invité Bachar al-Assad à Paris. En revanche, l'ancien ministre de la Défense se montre plus critique quant à la politique menée par le président. Il s'oppose notamment au retour de la France dans l'Otan et s'interroge sur le paradoxe entre la multiplication des opérations extérieures et la réduction des effectifs.
Le journal du dimanche : La venue à Paris de Bachar el-Assad suscite la controverse... Je ne fais pas partie de ceux qui désapprouvent l'invitation à Paris de Bachar el-Assad. En politique, il faut savoir prendre des risques. En l'occurrence, Nicolas Sarkozy a raison d'en prendre. La Syrie est une pièce stratégique du puzzle du Proche et du Moyen-Orient. Il est utile pour la France d'avoir un contact avec ce pays. Si l'on fait l'Union pour la Méditerranée, il faut le faire avec tous les pays riverains. Sans exception. Mener cette démarche avec des critères uniquement éthiques nous aurait fait courir le risque de nous retrouver dans un cercle plutôt étroit. Et nous aurait conduit à l'impuissance. L'Union pour la Méditerranée vous parait-elle une bonne initiative? C'était une bonne idée au départ. Elle est, hélas, largement vidée de son contenu, en raison notamment des exigences de l'Allemagne. Angela Merkel a imposé la présence dans l'Union pour la Méditerranée (UPM) des vingt-sept pays de l'Union européenne et exigé que soit maintenu le cadre du processus de Barcelone. Un cadre très contraignant qui aboutira à ce que tous les dossiers de l'UPM soient instruits en dernier ressort par la Commission européenne. Quand on connaît la lourdeur de fonctionnement et les contraintes de la Commission, qui, à ma connaissance, ne dispose pas de ligne budgétaire supplémentaire, on peut s'interroger sur l'efficacité future de l'UPM. Donner à la Commission le dernier mot revient à priver l'UPM d'une large partie de son autonomie. Le malaise de l'armée grandit chaque jour. Peut-on parler de divorce entre les militaires et Nicolas Sarkozy? Il y a évidemment une question de style. Dire aux militaires comme l'a fait le président: "Vous êtes des amateurs", ne me semble pas adroit, c'est le moins qu'on puisse dire. Ce n'est d'ailleurs pas souvent que l'on voit un chef d'état-major de l'armée de terre donner sa démission de façon aussi spectaculaire. Il y a aussi un problème de fond: la réduction annoncée de 54.000 postes pour une armée fortement "dégraissée" n'est guère compatible avec les multiples engagements extérieurs de notre armée. Engagements d'ailleurs très éloignés de nos intérêts nationaux. Je pense au Kosovo et à l'Afghanistan, deux opérations qui se font sous commandement de l'Otan. Il y a aujourd'hui dix-sept opérations militaires extérieures dans lesquelles nos forces sont impliquées. On est loin de l'inspiration gaulliste de notre politique de défense. Un pays qui remet à d'autres, dans le cas qui nous occupe à l'organisation militaire intégrée de l'Otan, le soin de sa défense, abandonne la maîtrise de sa politique étrangère et de son destin. Je suis très préoccupé par l'abandon du consensus en matière de défense auquel en tant qu'ancien ministre de la Défense je suis très attaché et auquel j'avais contribué à rallier le PS. J'étais partisan de la dissuasion nucléaire avant tout le monde. C'est sous mon influence que le PS l'accepta en 1978. Voir l'entretien sur le site du JDD Vous pouvez désormais suivre l'actualité de Jean-Pierre Chevènement sur votre téléphone mobile, votre iPhone ou votre iPod touch.
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Après deux adjoints de M. Delanoë, M. Pierre Castagnou de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), n’avait pas hésité, en janvier 2007, au plus fort des négociations municipales MRC-PS à Paris, à jeter mon nom en pâture à l’opinion publique, au prétexte que j’occupe un logement ILN de 110 m2 dans le cinquième arrondissement, propriété de ladite RIVP qui compte à Paris 51 000 locataires. M. Castagnou vient de récidiver, avant-hier, oubliant de rappeler que cet ILN (Immeuble à Loyer Normal), n’est pas un immeuble de grand standing, que je suis locataire de la ville de Paris depuis 1971, et que dans une catégorie de logements à loyer libre, j’accepte le prix fixé par la RIVP. Ma situation est donc parfaitement légale.
Que me vaut donc cette vindicte particulière ? Je n’ose croire que ce soit ma candidature aux élections sénatoriales dans le Territoire de Belfort du 21 septembre prochain, où le président du Conseil Général, socialiste, M. Ackermann, suppléant du sénateur Dreyfus-Schmidt, se présente également. En tout état de cause le procédé utilisé par M. Castagnou donne matière à réflexion sur ce qu’est devenu aujourd’hui la politique sous l’empire de la « communication » :
Par Jean-Pierre Chevènement, article édité dans un ouvrage collectif sur le 50ème anniversaire de la Vème République réalisé sous l'égide du Cercle des constitutionnalistes, à paraître en septembre 2008 aux éditions Litec.
La Constitution de 1958, tout en instituant un Président de la République fort, avait maintenu un régime parlementaire où le gouvernement était responsable devant le Parlement. Celui-ci n’eut qu’une occasion d’exercer la censure, à l’automne 1962. L’élection du Président de la République au suffrage universel trancha le différend, mais instaura une source de légitimité au moins égale à celle du Parlement à la tête de l’Etat. Quarante ans plus tard, l’instauration du quinquennat et l’élection de l’Assemblée Nationale dans la foulée de l’élection présidentielle a encore accentué une hyperprésidentialisation de fait, que seules trois cohabitations (1986, 1993, 1997) avaient contrariée. Ce fut précisément pour réduire la probabilité des cohabitations que ce système fut instauré. Rien que de conforme à la logique gaulliste : il fallait que l’unité, la responsabilité, la légitimité se retrouvent à la tête de l’Etat. Puisque les Présidents Mitterrand et Chirac n’avaient pas tiré la conséquence d’une défaite aux législatives en démissionnant, il était logique de réduire la possibilité d’une cohabitation.
Ainsi l’unité de l’Etat se trouvait-elle à peu près assurée à travers la personne du Président de la République. Tout au plus, dans des circonstances extraordinaires, le droit de censure pour le Parlement, et le droit de dissolution pour le Président, peuvent-ils fonctionner comme des soupapes de sécurité. Mais cette évolution (le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral), logique du point de vue de l’esprit des institutions de la Ve République, à partir du moment où les successeurs du Général de Gaulle avaient accepté l’hypothèse (VGE) puis la réalité d’une cohabitation (F.Mitterrand – J.Chirac), fait apparaître un déséquilibre excessif entre un Hyperprésident durablement consacré et un Parlement de plus en plus abaissé au fur et à mesure que le fait majoritaire s’affirmait dans nos institutions et redoublait les effets du parlementarisme rationnalisé. Ce fait majoritaire a résulté du mode de scrutin majoritaire pour l’élection des députés, mais aussi et surtout de l’élection au suffrage universel du Président de la République. Celle-ci a fait apparaître dès 1965 une bipolarisation de la vie politique qui, depuis lors, n’a cessé de s’accentuer. Je n’approuve pas, je me borne à constater. Article de Jean-Pierre Chevènement, paru dans la revue "Hors les murs" des anciens élèves de l'ENA, mai 2008.
La social-démocratie en France n’a pas de réalité organisationnelle.
La République en France plonge ses racines dans l’événement fondateur de la Révolution française. La relation à la République du mouvement ouvrier naissant au XIXe siècle n’a pas été simple. A deux reprises en effet – en 1848 et en 1871 – la République libérale a pris le visage de la répression. Ce divorce initial s’inscrira durablement dans le paysage institutionnel. La Charte d’Amiens, en 1902, proclamera l’apolitisme, ou en tout cas la réserve des syndicats par rapport aux partis. Dans le même temps, en 1905, l’unification socialiste se réalisera, au sein de la SFIO, sur une base idéologique précise : la synthèse opérée par Jaurès entre l’idée républicaine et la pensée marxiste. Si Jaurès avait anticipé le rôle des réformes sociales pour combler le fossé entre la classe ouvrière et la République, il faudra attendre le Front Populaire puis la Libération pour réaliser la fusion du mouvement social et de l’idée républicaine. Et cette fusion procède moins de la lutte syndicale que d‘une victoire électorale d’abord, en 1936, et surtout du programme du Conseil National et la Résistance à la Libération. Politique d’abord, cette conception est celle de la République, non celle de la social-démocratie. Celle-ci, en France, n’a pas de réalité, au plan de l’organisation. Dépêche AFP, mardi 1er juillet 2008, 20h33.
Les leaders des partis de gauche, François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF), Jean-Pierre Chevènement (MRC) et un représentant du PRG, réunis mardi, ont adopté une déclaration commune opposant leurs priorités sur la présidence française de l'UE à celle de Nicolas Sarkozy.
La rencontre a eu lieu dans le cadre du "groupe de liaison de la gauche", au siège du PCF, Place du Colonel Fabien, en l'absence des Verts qui ont refusé d'y prendre part. "Nous avons décidé de réunions régulières" pour "donner un nouvel élan et un nouveau champ" a ce groupe de liaison et leur assurer un "fonctionnement (dans) la durée", a affirmé à l'AFP la secrétaire nationale du PCF à l'issue de la rencontre. La prochaine réunion au sommet aura lieu le 3 septembre. Par ailleurs, "une série de forums sont prévus fin septembre ou début octobre sur différents thèmes - comme la mondialisation et la place du travail - pour construire des réponses alternatives", a ajouté Mme Buffet qui avait proposé cette initiative. Les partis se sont accordés sur un texte sur la présidence française de l'UE qui stipule que "face aux conséquences des choix de Nicolas Sarkozy, les partis de gauche proposent d’autres priorités". La première priorité concerne la question sociale et propose de "renforcer et d’harmoniser les politiques sociales protectrices à l’échelle européenne". Le texte appelle aussi à une "modification de la politique monétaire de la BCE", insiste sur l’environnement en proposant notamment de "concrétiser les objectifs visant à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre" et "à développer les énergies renouvelables". La déclaration défend "une directive cadre" européenne sur les services publics, affirme "l’impératif d’une Politique agricole commune et le maintien d’une préférence communautaire". Enfin, sur le plan international, la "refuse de tout alignement sur la politique américaine" |
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