M. Sarkozy, selon Le Monde, propose à Bernard Kouchner les Affaires Etrangères. Ce théoricien du « devoir d’ingérence » accélèrera, s’il est choisi, l’alignement de notre politique étrangère sur celle des Etats-Unis : a-t-on jamais vu les faibles s’ingérer dans les affaires des forts ?
Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 14 Mai 2007 à 17:39
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Dans un livre de ragots nauséabonds ciblant sans retenue Ségolène Royal (vae victis !), j’apparais comme le « mentor » de celle-ci, et Bernard Henri-Lévy comme son « coach ». Faut-il en rire ou en pleurer ?
Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement est l'invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro dimanche 13 mai à 18h30. Jean-Pierre Chevènement est interrogé par Jean-Michel Aphatie (RTL), Nicolas Beytout (Le Figaro) et Pierre-Luc Séguillon (LCI). L'émission est podcastée ci-dessous.J’ai décidé de repartir au combat dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort car la situation y est difficile. 2 300 voix séparaient au deuxième tour de l’élection présidentielle Nicolas Sarkozy (20 362 voix) et Ségolène Royal (18 061 voix). Bien que cette circonscription ait été réservée au MRC par l’accord MRC-PS du 9 décembre 2006, je ne puis par ailleurs exclure l’hypothèse d’un candidat socialiste dissident.
Dans cette hypothèse, je devrai convaincre les électrices et les électeurs de ne pas égarer leurs voix. Voici le texte de la lettre que je leur adresse :
Chères Concitoyennes, Chers Concitoyens, J’ai décidé, avec le soutien du MRC, du PS et du PRG, de repartir au combat pour regagner la deuxième circonscription du Territoire de Belfort les 10 et 17 juin prochains. Je sais bien que ce combat n’est pas gagné d’avance, loin de là : plus de 2 300 voix sur environ 40 000 votants séparent au deuxième tour de l’élection présidentielle Nicolas Sarkozy de Ségolène Royal. Bref, la partie est difficile mais c’est pour cela même que je l’engage. Quand la maison brûle, il faut prendre des risques pour sauver ceux qui vous sont chers. Actualités«La gauche doit savoir où elle habite», propos recueillis par Renaud Dély, Libération, mardi 8 mai 2007.
Libération : Cette défaite, c'est la faute de la candidate, de la stratégie, du projet ?
Jean-Pierre Chevènement : Très clairement, ce n'est pas de la faute de la candidate, qui a donné le meilleur d'elle-même. C'est le résultat de l'état relatif de la gauche et de la droite. Nicolas Sarkozy a su, depuis des années, détourner un certain nombre de valeurs républicaines : le travail c'est un comble ! l'effort, le mérite, la nation même, valeurs que la gauche n'aurait jamais dû laisser choir. Notre candidate a cherché à les récupérer. Elle a insisté sur l'indissociabilité des droits et des devoirs, le «gagnant-gagnant», le refus de l'assistanat. Mais elle ne pouvait, à elle seule, pallier en peu de mois l'insuffisance d'une réflexion et d'une action collectives. Une panne qui remonte au désastre du 21 avril 2002 ? Bien avant. Depuis la fin des années 80, le PS n'a pris aucune distance avec son tournant social-libéral. Il ne l'a ni critiqué, ni assumé. Il n'a pas fait sa conversion républicaine, il a fait, sans le dire, sa conversion libérale. Les socialistes auraient pu prendre le temps de trier le bon grain de l'ivraie. Mais, sous François Mitterrand, c'était le règne des «Commandements de Dieu». Puis vint l'époque d'un «droit d'inventaire» qui, de fait, n'a jamais été exercé. Enfin, depuis le 21 avril 2002, la gauche s'est tétanisée. Il n'y a pas eu de critique réfléchie des années 1997- 2002. Cette période est devenue taboue. Ségolène Royal a été amenée à faire des avancées qui étaient plutôt des échappés belles mais solitaires, sur des questions comme la République, la nation, dont on ne parlait plus beaucoup à gauche depuis longtemps, la sécurité ou l'Education. Le MRC aura donné le meilleur de lui-même pour assurer la présence de Ségolène Royal au premier tour de l’élection présidentielle, avec sept points d’avance sur François Bayrou (18,7 % des suffrages).
La partie la moins à gauche du PS a de toute évidence fait une bonne part du score du candidat centriste le 22 avril. Faut-il évoquer Spartacus, les Gracques et autres Brutus qui s’en sont donné à cœur joie, dès avant le premier tour ?
Les mêmes se prévalent aujourd’hui du chiffre du premier tour pour préconiser la stratégie du « big bang » qui a toujours échoué : en effet, avant de prodiguer quelques alliance que ce soit, il faut d’abord savoir où on habite, qui on est et ce qu’on veut faire. La gauche ne peut exister sans une lecture du monde. Le socialisme s’est toujours défini comme une critique du capitalisme. Cela ne suffit certes pas. Il faut aussi une perspective républicaine, c’est-à-dire une éthique, des principes, une exigence. Ensuite, on peut être « ouvert ». Avec ses 17 millions de voix, Ségolène Royal a ouvert un chemin pour la résistance d’abord et la reconquête ensuite. * Pour ce qui concerne les législatives, les candidats du MRC disposent avec l’accord MRC-PS du 9 décembre 2006 d’une bonne plate-forme politique (redressement économique, monétaire et social, de la construction européenne, refondation républicaine et politique étrangère indépendante de la France). Reste évidemment au Parti socialiste à appliquer loyalement le volet électoral de l’accord MRC-PS. Nous attendons que son bureau national qui avait approuvé à l’unanimité, le 12 décembre 2006, l’accord MRC-PS du 9 décembre, désavoue fermement les candidats socialistes dissidents dans les Ardennes (Sedan) où le MRC présente Gisèle Dessieux, l’Indre (Issoudun) où le MRC présente Marie-Françoise Bechtel, et dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort. Ce respect élémentaire de la parole donnée serait la moindre des choses si le Parti socialiste ne veut pas, par avance, insulter la perspective d’une refondation républicaine de la gauche, bref s’il entend vraiment préparer l’avenir d’une gauche victorieuse, et d’abord de ses propres démons. Communiqué à l'AFP, lundi 7 mai 2007.
Le Mouvement Républicain et Citoyen a apporté un soutien sans faille à la candidature de Ségolène Royal. Celle-ci, au terme d’une campagne valeureuse, rassemble 47 % des suffrages, plus de 17 millions de Français. C’est une base solide pour la résistance et la reconquête.
Les trois partis qui ont soutenu Ségolène Royal au premier tour (PS – PRG - MRC) doivent rester unis dans la campagne des législatives. L’accord MRC-PS du 9 décembre 2006 procurera à nos candidats une base politique solide en affirmant la nécessité d’une réorientation sociale de la construction européenne, d’une refondation républicaine et d’une voix forte et indépendante de la France dans les relations internationales. Ces orientations, portées par la candidate pendant la campagne présidentielles, doivent être confirmées dans la campagne des législatives. Le MRC attend enfin du PS qu’il applique loyalement le volet électoral de l’accord politique MRC-PS, en particulier dans les trois départements des Ardennes (Sedan), de l’Indre (Issoudun), et dans la deuxième circonscription du Territoire de Belfort. Nous devons aller unis à la bataille pour créer dans le pays un môle d’équilibre face aux remises en cause prévisibles du pacte républicain telles que les a annoncées Nicolas Sarkozy. Dépêche Associated Press, lundi 7 mai 2007. |
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