Carnet de Jean-Pierre Chevènement

Pour un grand parti de gauche



Sami Naïr, dans une longue tribune à Libération du 15 mai, sonne « l’heure du rassemblement ». Je l’approuve entièrement, non pas seulement parce que la proximité des élections législatives le commande, mais parce que la création d’un grand parti de gauche, enraciné dans les couches populaires, capable de gouverner, donc républicain et rassembleur, s’impose pour offrir à notre peuple, dans le monde de la globalisation, le projet d’une Europe à la fois sociale et indépendante.


Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le Mardi 15 Mai 2007 à 17:23 | Lu 7250 fois



1.Posté par Elie Arié le 15/05/2007 21:41
Que devient le MRC, dans cette évolution (sans doute inévitable), à la fois comme parti et comme spécificité de son message?

2.Posté par Xavier DUMOULIN le 15/05/2007 22:42
C'est donc entendu. Après l'expression de fortes personnalités de la gauche, parmi lesquelles J P Chevènement et H Emmanuelli, le premier secrétaire du PS, F Hollande, déclare sa volonté de travailler à la refondation de toute la gauche.

Cette recomposition, rendue nécessaire par l'évolution du paysage politique de la gauche mais aussi de la droite, suppose une approche réflexive, prospective et stratégique. Les références au mythe du grand soir ont disparu depuis longtemps. La social-démocratie reste un horizon incantatoire inopérant en France en raison de notre réalité syndicale. Il reste beaucoup de points à clarifier. L'analyse du néolibéralisme et de la mondialisation libérale renvoie aux questions de fond sur les politiques alternatives en France et en Europe. La vision de l'Europe et des relations internationales, la place de la France, de sa diplomatie, les coopérations avec le Sud et l'Est offrent autant de sujets majeurs de réflexion pour une gauche responsable. Et les défis républicains sont nombreux avec l'école, la laïcité, les institutions, la ctoyenneté et surtout la question sociale.

Comment refonder cette gauche en trouvant les points d'équilibre entre critique et reconsruction, refus du néolibéralisme et projet réaliste ? Sur quelle identité rallier le meilleur des sensibilités du large arc en ciel de la gauche ? Quelle méthode pour faire converger les forces aujourd'hui disponibles ? Comment porter les valeurs de la gauche qui doit retrouver son rayonnement culturel ?

Sans être exhaustifs nous avons autour de ces points quelques questionnements utiles. Après les législatives nous aurons du pain sur la planche. Mais, en attendant, la conduite de cette campagne offrira un gage de la capacité de la gauche à rester offensive pour élargir ses assises : celles d'un front de classes pour une recomposition d'un bloc progressiste et républicain.


3.Posté par Elie Arié le 15/05/2007 23:38
Il n'y a pas que Strauss-Kahn: Blair est aussi disponible...

4.Posté par Bouchard le 16/05/2007 00:08
Je me fais un peu de soucis. En 1974, malgré la défaite je ne me rappelle pas une telle pagaille. Le débat avait eu lieu au sein du parti socialiste et de l'union de la gauche. Il semble bien que nous ayons à la fois un problème d'identité et un problème de dirigeant. Il faudrait quand même se demander pourquoi le PS implose.

5.Posté par Diophantem le 16/05/2007 02:13
Bonsoir Citoyens,

je suis moi-même membre de ce MRC qui semble devoir rejoindre un ensemble plus vaste et je voudrais par ces mots faire connaître quelques points de mon opinion.

L'union de la gauche ou du moins d'un groupe de gauche largement majoritaire dans le sous-ensemble "gauche" me semble une nécessité électorale et comme il faut savoir raison garder, il me semble naturel de converger vers d'autres.

Comme chacun sait, la somme de puissances n'est pas nécessairement égale à la puissance de la somme et il vaut mieux préférer le produit ou réussir la synthèse.

Nos positions, bien que proche sur les plans économique ou social, sont divergentes dans bien des cas de celles du PS, du PRG et du PC (les verts me semblent irréductibles pour l'heure).

De ces quelques considérations (certes courtes mais essentielles), il me semble naturel de déduire que la fusion est impossible voire contre-productive. Une confédération prévoyant de venir à chaque élection au scrutin majoritaire en ordre serré est indispensable, mais un parti unique lissant les différences encouragera les dissidences et favorisera le développement d'autres groupes politiques.

Ne tuons pas notre différence et conservons au MRC sa spécificté nationale et républicaine, patriotique et citoyenne. Le nouveau "groupe" gauche aura besoin de cette voix clairement assumée pour pouvoir se faire entendre dans le domaine de l'ordre et de l'attachement à la FRance (seule aire du politique au sens noble, seule aire pouvant redevenir porteuse de socialisme et d'égalité pour l'heure)

6.Posté par Elie Arié le 16/05/2007 10:00
"Ne tuons pas notre différence et conservons au MRC sa spécificté nationale et républicaine, patriotique et citoyenne."

Le MRC et l'ex-MdC n'ont jamais pesé par leur taille (euphémisme...) mais par leur influence: on l'a encore vu pendant cette Présidentielle.

La question est de savoir si, en cas de refondation de la gauche, nous pourrons peser davantage de l'extérieur ou de l'intérieurde ce futur "grand parti de gauche" allant jusqu'aux centristes.


7.Posté par victor le 16/05/2007 10:00
Le PS implose parce que c'est un parti de notables et pour ceux qui n'en sont pas c'est un ensemble hétérogène de matuvu et d'arrivistes. Les militants plus "classiques" venant du syndicalisme ou de l'associatif sont prié de rentrer dans le moule.
N'ayant plus de programme ni meme de projet (puisque c'est des copier collé de thèses libérales boursoufflées de sociétal), le PS dérive suivant les coups de girouette de ses dirigeants et de la madonne à laquelle vous vous etes rallié bien imprudement. On n'a pas fini de regretter l'imposture d'une autodésignation par sondages.

8.Posté par F.GEORGES le 16/05/2007 13:24
Au deuxième tour de la Présidentielle, le Parti Socialiste a eu sa chance contre l'UMP, il a perdu. Donc voter socialiste au premier tour des législatives est inutile.

Si le Mouvement Démocrate centriste orange réalise un score supérieur à son score des Présidentielles soit plus de 20% des suffrages, alors le candidat socialiste sera devancé dans nombre de circonscriptions, et dans ce cas, les candidats UMP seront battus dans la moitié des cas, au moins. Je suis de gauche, et il est en effet exclus que je ne vote pas pour un centriste qualifié face à un UMP, alors que je sais pertinent que certains centristes ne veulent plus du socialisme : c’est une réalité.

Le centre aura alors, soit la majorité - et puisque le nouveau Président veut un gouvernement d'ouverture, il l'aura, mais au centre et pas avec des "déguisés de la dernière heure"- soit une minorité très forte, et une coalition parlementaire centre gauche probable.

En contrepartie de cette éventualité de succès, il me semble que les centristes pourraient renoncer à se maintenir dans les circonscriptions où ils seraient devancés par un candidat n'appartenant pas à la coalition menée par la droite extrême, et laisser les électeurs face à leur responsabilité. Dans le cas d'une victoire orange au premier tour, les concurrents socialistes ayant pu se maintenir auront plus de chance de l'emporter, car la menace d’un retour des socialistes sera écartée pour les électeurs centristes, et la menace de la droite extrême sera écartée pour nous.

Notre responsabilité, c'est ni plus ni moins, que celle de donner ou non cinq ans de mandature sans autre contre-pouvoir que les médias nationaux à un parti mené par des idées de la droite extrême, ou bien lancer une refondation de la politique française en général.

Dans ce cadre, n'oublions pas non plus que François BAYROU s'est résolument prononcé pour l'introduction d'une dose importante de proportionnelle à l'Assemblée Nationale, et qu'une telle réforme fait le jeu de la gauche dans son ensemble : Républicains, communistes, extrême gauche, écologistes, et selon moi, socialiste également.

Le seul problème c’est qu’une telle évolution remettrait en question le leadership du Parti Socialiste sur la gauche, et à cela, il s’opposera, quand bien même, il risquerait de se retrouver avec 80 députés, contre 500 UMP, et une vingtaine de pseudo-centristes, ralliés de la dernière heure.

Salutations républicaines.

9.Posté par C.Tasin le 16/05/2007 15:10
Où Donc J.P. Chevènement est-il passé ?
Celui qu'on entend à la radio ou que l'on voit à la télé ne peut être qu'un clone, le nôtre doit croupir au fond d'un cachot ....
Comment, en effet, notre Che, démissionnaire X fois pour moins que ça, pourrait-il envisager sans hurler de participer à un nouveau parti allant jusqu'au centre ?
Comment pourrait-il s'allier à des Verts ou à des socialistes qui, depuis des années, remettent en question, dans certaines villes, le principe de laïcité et la loi de 1905 ? Combien de maires ont-ils financé des constructions ou agrandissements de mosquées ? Combien de maires (notamment celui de Sarcelles, Strauss-Kahn ) ont-ils permis cette monstruosité, des horaires de piscine réservés aux femmes ?
Comment pourrait-il s'allier à des Verts et à un Centre réclamant à l'envi la régionalisation et signant la charte des langues régionales ?
Comment, pourrait-il s'allier à des libertaires liberticides comme Cohn-Bendit ?
Comment, enfin, pourrait-il s'allier à des socialistes comme Jospin... qui ont défendu et/ou mis en place notre école, celle de la démagogie et de l'échec, celle de l'ignorance ?
Non, ce n'est pas possible, les valeurs républicaines de gauche ne sont pas solubles dans la bouillie de la social-démocratie ; ils nous l'ont échangé ! S'il te plaît, Ségolène, rends-le nous, rends-nous le Chevènement de 2002 !

10.Posté par Charleston (de Paris) le 16/05/2007 16:23
Le PS risque de suivre le chemin du PCF dont il a adopté le vocabulaire. L'échiquier politique est européen voire mondial. Aujourd'hui, l'Union européenne est en crise car elle n'assure ps une protection externe de ses membres. La France se replie sur des symboles et voit partir à l'extérieur le contrôle de ses entreprises. Le décalage entre le discours politique issue d'un monde disparu et émis par des militants âgés et la réalité qui nous confronte n'a jamais été aussi important. Nous sommes dans une démocrtie en vol plané. À la première turbulence tout cela va se désagréger. La direction du PS a failli. Un rassemblement avec Ségolène Royal comme dirigente de l'opposition semble s'éloigner alors que c'est la seule cohérence possible. L'ère du chacun pour soi commence. Tout le monde va courir au "centre" pour ensuite être recasé en fonction des alliances politiques. Les législtives uront de grves effets sur les alliances municipales et ensuite régionales. JPC avait vu juste mais le PS lui donne tort.

11.Posté par Bouchard le 16/05/2007 17:29
Parole de vieux militant: L'homme à abattre pour Nicolas Sarkozy est François Bayrou. Il me semble inexacte qu'il y ait une course vers le centre. Nicolas Sarkozy a au contraire abandonné le centre pour capter les voix d'extrème droite. Quand à Ségolène Royal , elle a commis une erreur stratégique quand elle s'est tourné vers le centre au deuxième tour alors que Bayrou ne lui demandait rien. Les meilleurs résultats de notre candidate sont dans le Sud ouest ou la gauche et Bayrou sont forts.
Que la gauche soit la gauche, mais avec Ségolène Royal cela parait une gageure. A écouter le discours de Sarkozy au bois de boulogne , je croyais entendre Chevènement ou Max Gallo. Vous avez dit Chevènement ministre...

12.Posté par Pierrot le 16/05/2007 19:38
Le peuple de gauche sait ou il habite.
Il est clair que les millions d'électeurs du second tour qui ont voté pour Ségolène ne se sont pas prononcé pour le "grand soir". Cependant ils se sont rassemblés autour de quelques idées fondamentales comme la participation citoyenne, l'école accessible à tous, le partage du travail, etc... bref des idées humanistes et républicaines.
Face à la démagogie et l'opportunisme de la droite et de Sarkosy un certain nombre de responsables politiques de gauche soit se ruent sans vergogne à la chasse au ministère ou bien crachent dans la soupe, accusant Ségolène de tous les maux.
La gauche anti-libérale incapable de se mettre d'accord sur une candidature unique au premier tour, a payé le prix fort!!!!
Toute la gauche prend le meme chemin pour ces législatives. Un grand nombre de ses responsables et en particulier au PS, montrent une incapacité notoire à tirer les enseignements de ses élections présidentielles et font preuve en la matière d'un autisme intelectuel avéré!!!!
Ces attitudes sont irresponsables, elles généreront du ressentiment et de la colère chez bon nombre d'électeurs déçus qui attendent des propositions concrètes!!!!
JPC, Emmanuelli meme combat, imposez le silence dans les rangs et faites de nos valeurs le fondement de la plateforme pour ces législatives en envisageant la victoire plutot que le moins pire!!!
Salutations à tous

13.Posté par vanbastien2 le 16/05/2007 20:22
Je suis dubitatif face à tout cela... La réussite passe par un mouvement comme a été très brièvement le POLE REPUBLICAIN ! De là viendra une union nationale.. et la possibilité de victoire future...

14.Posté par Diophantem le 16/05/2007 22:27
Bonsoir Citoyens,

il faut bien constater qu'à l'issue de cette journée la situation de la gauche pour les futures législatives est consternantes.
Le Président Sarkozy (notre Président) vient de réussir un sans faute lors de son intronisation et son escapade malheureuse est déjà largement oubliée. L'affairisme du nouveau Président (on constatera que Laurent Solly, son directeur de cabinet de campagne je crois, s'apprête à rejoindre la constellation bouygues) n'aura sans doute rien à envier à ceux des précédents occupants du palais de Mme Poisson (le mauvais goût en sus mais peut on vraiment en vouloir à un parvenu de manquer d'élégance..). Chose incroyable, ces évidences passent à la trappe sans doute à cause d'une certaine lassitude mais aussi grâce à un PS qui est au sommet de son art dans l'art du sabordage. C'est avec une perversité et une pugnacité redoutable que les Grands s'entredéchirent pour des miettes espérant sans doute une multiplication des pains après la sanglante bataille.
Notre Président s'en amuse et en joue avec une maîtrise tout à fait impeccable, réussissant même à planter un coin dans l'accord PS-PRG-MRC.
Notre Président d'honneur (M. Chevènement j'entends) m'apparaît tout à fait irréprochable dans son respect des règles républicaines, son soutien à SR (soutien qui a au moins le mérite de la constance et d'une certaine cohérence dans le brouillard socialiste-digne des brumes britanniques).
Départ en campagne, participation active à la recomposition de la gauche. Le seul problème c'est qu'il faudrait changer le quartet du PS pour espérer transformer l'essai.
Les sondeurs sont de plus en plus pessimistes pour les élections législatives et leurs estimations cruelles ne semblent pas si irréalistes au regard du champ de ruine qu'on peut contempler au soir de la défaite (défaite bien plus lourde que ce que certains on bien voulu avouer car au fond SR n'a pas réussi à mobiliser sur son nom plus de 26 % des électeurs;les autres furent contre, tous contre NS).
Il y a eu déroute et au fond ce ne sont pas tant les idées qui ont manqué, mais bien plutôt l'état major de campagne qui fut digne des plus belles errances de l'armée française.

Toutefois il faut être réaliste et considérer qu'aucun des 4 responsables de la défaite (4 au moins mais Jospin et les jospinien y prirent une part, une large part!) vont demeurer en place et la seule chose qu'il faut espérer c'est que la raison les amènera à accepter la ligne pensée et choisie par les militants, mais aussi la gouvernance de FH qui est le seul des 4 à être assez bon manoeuvrier pour éviter le pire (un espèce de Koutouzov en plus jeune).

Pour ce qui est de savoir si nous devons être dehors ou dedans, in ou out, je crois que le spectacle pathétique donné par le PS copnfirme que nous devons préserver une existence militante du MRC.
L'option d'un courant structuré à l'intérieur d'un PSR(républicain ou rénové selon les goûts; vous savez où irait ma préférence sans doute) peut-être satisfaisante, l'option d'une confédération de mouvements politiques me semble intéressante (à condition que le PRG demeure dans l'alliance...), l'option de partis séparés mais largement alliés n'est pas nécessairement un obstacle (la parfaite cohérence de l'alliance PS-MRC montre que ce n'est guère un souci lorsque les égos sont maîtrisés; la seule chose qui semble fonctionner bien dans la gauche d'ailleurs).
De nombreux choix possibles mais dans le contexte actuel je ne crois pas que la fusion soit la solution; à moins que l'age moyen de nos adhérents soit trop élevé pour que la relève et les actions militantes de terrain soit de moins en moins envisageables et efficaces.

Enfin, et ensuite je me tais, je crois que les idées ne manquent pas de notre côté mais qu'il manque une ligne autour de laquelle s'articuleraient ces idées, une pédagogie qui instituerait le programme ainsi fixé, un corpus idéologico-culturel qui rendrait nos idées "naturelles" voire"canoniques"., et enfin un porte voix de la valeur de notre Président(NS) (si si il a des qualités, entre autre il est un excellent porte voix).

Une question pour finir. que souhaitez vous? alliance, confédération, fusion?

bonne nuit à tous et désolé pour les fautes .





15.Posté par Anthony Reignier le 17/05/2007 08:39
Salutation citoyen Chevènement,
Je regrette de ne pas vous avoir entendu plus que ça pendant la campagne. Cela m'a fait douter de votre soutien indéfectible pour Ségolène Royale.
Vous êtes un héritier de la pensée radicale de Clemenceau n'est-ce pas. Dois-je vous rappeller ce qu'est le radicalisme originel? Je ne pense pas mais cela ne coûte rien. Voilà ce que j'enseigne à mes élèves : Le radicalisme a ces valeurs :
- Républicanisme
- Soutien des libertés fondamentales
- Laïcité
- Avancées sociales
- Ordre
- Propriété privée
- Méritocratie
- Droits et devoirs
- Droits de l'Homme
Pensez-vous vraiment que le message de Ségolène Royale a été clair et a diffusé ce projet de centre gauche?
A l'heure où le président Sarkozy impose un nouveau style politique, ouvre son gouvernement à gauche et a participé au regain de la mobilisation citoyenne par les scrutins, ne serait-il pas une bonne chose que vous rejoingnez celui-ci? Ne porte-il pas mieux le projet de centre gauche? Ne correspond-il pas plus à votre conception de la pratique du pouvoir? Allez-vous laisser mourir votre voix au sein du PS moribond où les éléphants s'affrontent de façon inproductive? Est-ce que ça sent encore la rose au PS?

16.Posté par Elie Arié le 17/05/2007 12:38
La stratégie (dans le PS ou hors du PS ?) peut se discuter:lorsqu'on est peu nombreux, il est plus facile de s'imposer

- dans un champ de ruines qu'à l'intérieur d'une solide forteresse,

-lorsqu'on a des repères idéologiques et des valeurs solides comme nous, parmi des leaders déboussolés qui déterminent leur vision du monde au jour le jour, en fonction du dernier sondage.

17.Posté par Jean le 17/05/2007 12:48
La création d'un "grand parti de gauche" passe évidemment par le dialogue, sinon la réconciliation, entre les divers courants idéologiques qui traversent historiquement la gauche française républicains et "altermondialistes", par exemple.
Pour s'y préparer, je recommande à tous la lecture d'une série d'entretiens entre Régis Debray et Jean Ziegler (sur France Culture), éditée en 1994 chez Arléa, sous un titre emprunté au grand poète turc Nazim Hikmet : "Il s'agit de ne pas se rendre".

18.Posté par F.GEORGES le 17/05/2007 13:27
Mon avis est que les démocrates doivent s'unir pour imposer l'instauration d'une dose de proportionnelle à la majorité qui sortira des urnes, aux législatives; ce sera difficile, car les socialistes ne sont pas très clairs sur ce point.

Pouvez-vous m'éclairer?

Salutations républicaines.

19.Posté par F.GEORGES le 17/05/2007 13:52
Pour une information sur le programme des partis relativement à l'adoption d'un mode de désignation proportionnel des députés

www.pourquivoter.com/

20.Posté par JF Cayla (Chatou) le 17/05/2007 15:06
C.Tassin et Diophantem vos commentaires sont pertinents mais il faut se poser la question de l'efficacité pour promouvoir nos idées.
Le MRC est inconnu de l'opinion non politisée c'est-à-dire 99 % de nos compatriotes ! Alors JP Chevènement serait-il plus audible au sein du nouveau PS élargi ? (retour à Socialisme et République une bien belle appellation). Voilà la question qui mérite débat dans les mois à venir.
Salutations républicaines.

21.Posté par Claire Strime le 18/05/2007 10:31
on va pouvoir le faire ce grand parti de gauche..."normalement" déjà Kouchner et Besson ne devraient plus avoir leur carte au PS

22.Posté par Elie Arié le 18/05/2007 11:50
La perplexité est grande, devant ce grand parti (unique?) de gauche, regroupant Mélenchon, Emmanuelli, DSK, et, si j'ai bien lu entre les lignes l'article de Sami Naïr, les chevènementistes et...les centistes. Les OUI et les NON au TCE, les parisans de l' Europe des Nations et ceux de l'intégration Européenne accélérée...

Perplexité qui n'est que le reflet de notre perplexité face à la mondialisation, dont la gauche ne sait toujours pas si elle doit continuer à la combattre en attendant le Grand Soir de son écroulement annoncé depuis 20 ans, ou si elle doit la considérer comme provisoirement irréversible et tenter de s'y adapter à la Tony Blair: "Il faut bien continuer à vivre", comme la conclusion d' Oncle Vania, une des pièces les plus désespérées de Tchékov.

Peut-être la mondialisation est-elle, comme certains grands phénomènes historiques (je pense au nazisme, mais il y aurait d'autres exemples) quelque chose que nous ne pouvons plus que laisser aller jusqu'à la fin de son cycle, heureux pour certains (300 millions de Chinois et autant d' Indiens sortis de la misère) et tragique pour d'autres, cycle au terme duquel il faudra reconstruire un monde nouveau, sans doute sur d'autres bases que l'anachronique et inefficace "défense des avantages acquis"? Peut-être ne faisons-nous que commencer à payer les conséquences de l'échec de l' Union Soviétique? Peut-être devons-nous nous résoudre, pour un certain temps, qu'à regarder passer le train fou de l' Histoire qu'il n'est plus dans nos moyens d'arrêter, en prenant date pour l'avenir par notre refus de principe, même sans débouchés?

Sans doute l'heure est venue de relire André Malraux: " La dignité humaine, saisie dans le fait de dire "non" à l'Histoire. Le salut fasciste dit "oui". Et nous avons vécu ce temps où l'honneur était de suivre celui qui a su dire "non". Un "non" qui va de celui d'Antigone à celui de la Résistance."




23.Posté par Claire Strime le 18/05/2007 16:12
Bayrou vient de perdre 1 de ses derniers députés (G. Vignoble ex socialiste qui avit si bien compris l'ouverture de Mitterrand en 1988 qu'il passa à l'UDF). Il pourrait se consoler s'il recevait le prompt renfort de quelques bienpensants ouiouistes qui hésitent quand même à aller jusqu'à Sarko. Fabius, Mélenchon et Emmanuelli répondront à Naïr après les législatives (c'est + sûr...).

24.Posté par Zeebeedee le 18/05/2007 23:28
Un grand parti de gauche?
Mais que s'est-il donc passé depuis ces cinq dernières années? A cette demande pressante de refonder la Gauche, j'en conclus que la question ne s'était par conséquent pas posée avec autant d'acuité suite à la défaite de M. Jospin.

Le spectacle qui est offert est de plus en plus affligeant au PS. Mme Royal a initié une vision nouvelle du socialisme, je ne la supportais pas dans tous ses détails mais elle avait au moins le mérite de secouer le cocotier. Depuis le 6 mai dernier, c'est l'hallali. On peut lui reprocher certes des erreurs de communication flagrantes (pourquoi diable n'a-t-elle pas pris la parole plus rapidement au soir du 22 avril? Et pourquoi ce ton si monocorde?) mais pas d'avoir tenté de mener le PS vers le sommet en renouant le lien entre le socialisme et le peuple. En tout cas, on aura constaté qu'elle a du s'affranchir quelque peu du parti lui même afin de faire valoir ses positions, ce qui est tout de même symptomatique d'un malaise interne...

Plusieurs visions de la Gauche vont s'affronter dorénavant, gageons que la plus républicaine l'emporte pour le bien de tous.

25.Posté par alain girard le 19/05/2007 13:51
Quant il y a victoire , nous sommes tous rassemblés et prêts à aller de l'avant .Pour l'heure le soutien personnel de JP chevènement et du MRC à Ségolène royal nous offre une défaite que chacune , chacun tente d'expliquer selon des analyses qui comme par le passé tendent à effacer des erreurs qu'ils ont du mal à admettre ?La question c'est que nous sommes de par notre engagement lié à cette situation et la réflexion doit être porteuse de vérité et de propositions visant une réelle remise en cause de notre mouvement politique . Pendant plus d'un an , nous avons attendu pour qu'un accord politique se réalise sur des bases solides avec le PS .Un accord de fond soumis aux militants ,accord qui est intervenu beaucoup trop tard qui a entaché une dynamique politique que nous espérions tous .Le résultat désastreux , c'est que Nicolas sarkosy est élu président de la République avec autour de lui un semblant d'ouverture qui se dissipera très vite au profit d'une politique très anti-social Qu'avons nous en face de lui ?Une gauche qui s'est perdue , une candidate socialiste qui n'a pas été à la hauteur des enjeux , un MRC qui prépare à mots couverts sa reconversion en direction du projet Hollande . Cela m'inquiète car cela ne changera rien sur le fond si se pose comme unique question le regroupement de tous les perdants qui n'ont plus de choix d'évoluer compte-tenu des résultats électoraux C'est une fois de plus sous couvert du Parti socialiste qui offre le choix de s'unir avec celles et ceux qui veulent rester un peu à gauche contre celles et ceux qui veulent aller un peu à droite .Je pense que le MRC devrait davantage se pencher sur : La république est vivante , mais le socilalisme , le vrai est 'il aujourd'hui perdu à jamais et le MRC est'il en effet un parti de gauche qui avait tirer les leçons de ce manque Que deviendront ses militantes et militants qui croient encore à une gauche de principe socialiste face à tant de déception et de partage idéologique qui sur le fond se résume en fait à ce que les citoyens de gauche se sont éparpillés au point de nous faire perdre .Je pose la question de savoir si le MRC doit continuer à être dirigé que par quelques uns qui ont des intérêts différents qui ne tiennet pas compte du vécu sur le terrain ou si nous allons enfin lors d'un congrès poser les bases d'un vrai parti autonome sans héritages , mettant en avant un objectif : construire une alternative collective qui se dégage d'un passé dont celui de Jean-Pierre chevènement qui doit à mon sens faire le choix entre avoir un pied au MRC et un pied au PS .J'estime que les comptes sont soldés et que le MRC doit se livrer à un véritable débat confronté au choix de ses adhérents .Je pense que l'on ne peut poursuivre dans un état d'esprit qui bloque une dynamique politique de tout un parti et celles et ceux qui veulent aller ailleurs doivent pouvoir le faire sans que l'on puisse leur reprocher mais il faut laisser à celles et ceux qui veulent construire différemment la possibilité de faire du MRC un vrai parti de gauche moderne et approprié aux enjeux d'aujourd'hui .

26.Posté par Antoine Jolly le 19/05/2007 23:11

Monsieur Chevènement,

L'échec de Mme Royal - qui était prévisible, quoi qu'on en ait dit - conduit la gauche au bord du précipice. Les conflits de personnes au sein du PS, les divergences entre les options politiques des principaux leaders (Fabius, Strauss-Kahn, Hollande, Emmanuelli, sans parler des plus jeunes, Montebourg et Peillon), la vacuité du programme socialiste, sa coupure d'avec le pays réel et les couches populaires, la vie de notables de la plupart des leaders socialistes que rien ne sépare plus des leaders de la droite qu'une forme surannée de "fidélité" fictive à leurs idées, tout concourt à faire du PS une petite ambulance promise à la prochaine bande d'arrêt d'urgence.

Dans cette affaire, il aurait été beaucoup plus lucide que vous soyez candidat, au lieu que d'avoir soutenu une candidate évanescente, qu'un troublant manque de lucidité a pu faire apparaître comme une possible Présidente.

Il serait important que le MRC reste ce qu'il est et évite de plonger dans la marmite criblée de balles des vieux camarades en perdition.


27.Posté par Diophantem le 19/05/2007 23:49
Bonsoir Citoyens,

je suis perpplexe devant l'idée d'un parti unique vous l'aurez sans doute compris.
La tentation "réaliste" est parfois une lourde erreur et toujours une forme decompromission. Le choix de la pureté idéologique offre au moins la satisfaction de la dignité même dans la défaite.

Cela étant dit, il faut avouer que l'appartenance à un parti, même petit, est fondée sur l'acceptation du compromis et d'un certain abandon de souveraineté individuelle (politique bien sûr!). Le tout étant de savoir placer le curseur pour éviter de tomber comme certains (E. Besson sans doute mais pas seulement malheureusement) dans l'incohérence complète entre ses pensées et celles de son parti. Rien de pire que le contradiction absolue.

L'appartenance à un parti se fonde donc sur le compromis et sur le désir de faire accéder ce compromis à l'état de réalité effective. Pour cela un seul vecteur, la conquête du pouvoir.

Pour conquérir le pouvoir, nous disposons de deux options différentes. Le renversement du régime par la force (une révolution ou un putsch selon l'état de déliquescence du régime et de préparation de la population) et la voie légale prévue par le régime en place.

Nous sommes républicains et considérons que la constitution de la cinquième est la moins mauvaise pour la France. Nous considérons sans doute (c'est à déterminer) que des aménagements sont à apporter mais rien de bien révolutionnaire. En tout cas nous considérons que ce régime institutionnel est légitime et toute prise du pouvoir par les armes nous paraît hors de propos.

Il va donc que nous fassions triompher notre compromis idéologique par les urnes.
Or, nous avons de nombreux handicapes à surmonter. Notre parti n'a pas une assise locale suffisante pour essaimer, il apparaît dans un univers où l'offre est pléthorique et où les "anciens"(UMP-PS) disposent d'un quasi monopole grâce à l'histoire politique qui les pose dans l'imaginaire collectifs comme légitimes et au code électoral qui confirme ce préjugé. Trois autres problèmes sont à noter. L'échec des gouvernements socialistes depuis 1981 a discrédité le socialisme en tant qu'idéologie (la chute de l'URSS ayant accréditée l'histoire d'une fin de l'histoire..pour le socialisme), l'individualisme hante notre société et mine les solidarités (parfois même l'égalité) et nous n'avons d'autre porte voix que JP Chevènement (et si j'en crois M. Girard ainsi que les derniers plateaux de JPC, il est presque au PS..svp, parlez du MRC quand vous en avez l'occasion M. Chevènement).
Je vous épargnerai une analyse de comptoir sur les nouveaux métiers du salariats qui, loin de favoriser l'intégration solidaire au sein d'une équipe, promeuvent la performance individuelle et scinde le "corps social" en une somme d'intérêts (comme vous le savez la somme d'unité n'est pas plus que ses parties alors que la synthèse de ces unité crée un corps qui le dépasse, le corps social prolétarial oserai-je dire)

Pour faire court, je veux dire par ces détours que le contexte ne nous est pas favorable et qu'il va bien falloir faire contre mauvaise fortune bon coeur. Trouver une issue, une caisse de résonnance pour notre message et un tambour pour le marteler.

Tour d'horizon à gauche :
LO et LCR; deux partis bien structurés avec un jeune tambour efficace mais dont le message ne peut s'inscrire dans une dynamique républicaine. Son message ne peut mener à une réalisation que dans la révolution et si j'osais je dirais dans une révolution transnationale (une certaine gauche confond internationalisme et transnationalisme. L'internationalisme relie les nations entre elles alors que le transnationalisme traverse et par là même nie les nations) .
Ce ne sont pas des alliés envisageables en l'état.

Le PC est un noble parti, républicain, presque disparu, discrédité par son histoire et qui se trompe (à mon avis) lorsqu'il cherche dans un gaucho-humanitaro-caritativisme (avec paillettes) la rédemption. Ce qui fit sa force c'est l'organisation, l'ordre, la discipline, une utopie solide et solidement ancrée dans les coeurs de ses militants. Aujourd'hui c'est un fourre-tout qui a peu de chances de se reformer. D'autant que tout son discours passe auprès des électeurs pour de bons et pieux sentiments qu'il serait bon de mettre en actes dans le monde...mais pas celui-ci, dans le meilleur des mondes celui-ci qui ne viendra pas.
Je ne veux pas tirer sur les ambulances et j'aimerais que vive le PC mais s'ils continuent sur cette voix mièvre ils disparaîtront.
S'allier avec eux serait envisageable mais pas seuls car nous coulerions avec eux si nous n'arrivons pas à les guérir de leurs maux.

Le PRG est un parti frère mais un parti relativement centré, voire excentré ces derniers jours. C'est un parti qui recherche dans l'alliance un soutien électoral de poids et hors d'une alliance avec le PS nous ne les intéresserons pas. D'ailleurs nous avons des divergences avec eux et il n'est pas du tout évident que nous puissions trouver avec eux un compromis satisfaisant lors de négociations bilatérales.

Le PS est le pivot de l'histoire. Parti implanté, parti de gouvernement légèrement discrédité par la faute de ses têtes d'affiche (écouter DSK, FH, LF, SR, JDrey ou d'autres est risible) mais incontournable en vue d'une prise républicaine du pouvoir (les sondages pour les législatives le montrent. L'inertie politique permet au PS de conserver ses sièges malgré un spectacle déplorable offert par ses élites..ça laisse rêveur).
C'est donc le parti pivot, le parti avec lequel on devra négocier pour reconquérir le pouvoir et mettre en oeuvre le compromis qui aura été acté par les différentes composantes du nouvel ensemble. Par le PS nous pouvons raisonnablement négocier avec le PRG et le PC. L'avantage du MRC dans ce système d'alliances est la procimité de nos présidents avec les dirigeants du PS. On l'a vu dans le discours de SR au fil de la campagne, le poids des idées du MRC dans la bouche de SR était bien supérieur à notre part électorale et militante dans l'alliance.

Vous l'aurez compris par l'usage répété du mot d'alliance, je ne suis pas favorable à la dilution du MRC dans le PS ou ce qui pourrait le remplacer. Pour que nous puissions accepter cette dilution, il faudrait que nous disposions d'une organisation militante de type bolchevik ou presque (organisée, discrète, idéologiquement au clair et parfaitement formée afin de disposer d'un discours uniforme et pénétrant..un sacré boulot de préparation avant de pouvoir se lancer dans une telle infusion). alliance ou confédération sont mes maîtres mots.
Alliance car nous ne prendront pas le pouvoir sans l'appui du PS, alliance car nous devons demeurer visibles et offrir une alternative aux citoyens, une alternative républicaine et socialiste, patriote et progressiste. En disposant d'élus et d'un parti nous pouvons espérer reprendre la voie de la croissance en terme de nombre de militants. En disposant de chefs influents nous pouvons espérer "déformer" le compromis de l'alliance en notre faveur (augmenter notre coefficient barycentrrique au-delà de notre masse militante réellement observable).
L'alliance est toujours ponctuelle(bien que pouvant durer dans le temps elle demeure fragile et demande un soin particulier), la confédération est une structure permanente de dialogue et de décision offrant une certaine liberté à chaque membre mais permettant aussi de partir systématiquement en ordre de bataille au combat et d'être soutenu par tous les autres membres contre les non-membres de la confédérations.

Le choix ne sera pas évident et il faut d'ores et déjà établir un cahier des charges des valeurs qui ne se discuteront pas.

Pour ma part j'en vois au moins quatre et elles vont loin.
République, Liberté, Egalité, Fraternité.

On peut ensuite débattre de ce que nous mettons derrière ces quatre mots et derrière le cinquième que j'avais réservé pour la fin car il est beaucoup moins aisé à définir et a mauvaise presse de nos jours :
Socialisme.

Pour alimenter nos réflexions en attendant de fixer les choix du MRC, je vous propose de relire cette merveille de 1793 ...
La déclaration des droits de l'homme et du citoyen en préambule de la constitution de 1793.
http://www.aidh.org/Biblio/Text_fondat/FR_04.htm

Bonne nuit Citoyens et vive la France!

28.Posté par alain girard le 20/05/2007 13:11
Que l'on ne se trompe pas sur mes réactions .Ce n'est pas une simple critique de circonstance .Je suis adhérent du MRC et à ce titre comme tous les adhérents je prend la parole non pas sur un ton accusateur à l'égard de qui que ce soit mais je place ces notes dans le cadre objectif démocratique du débat étant comme beaucoup d'autres sur le terrain depuis des années .UN parti sans critiques et sans propositions de la base ne serait pas un vrai parti et je suis persduadé qu'il faut pour avancer en vie politique ne pas se cantonner à une simple action intellectuelle .Ajourd'hui des millions de citoyennes et citoyens déçus par JOSPIN et la gauche attendaient de la candidate S Royal une critique de fond sur les années perdues et une proposition globale lisible et cohérente qui remettait en marche la part la plus importante c'est à dire une nouvelle répartition économique répondant aux besoins .Elle n'a pas été en mesure de le faire et cette attitude ressemble de près ou de loin à la critique formulée par le MRC sur l'absence organisée d'un vrai projet du parti socialiste Dans ce sens nous avons à dire ce que notre parti a mis de coté au profit d'un accord avec le PS qui a manqué pendant cette campagne ? Sur l'Europe , sur les questions économiques , sur la manière d'agir pour imposer un changment profond , sur la République citoyenne , sur le choix de vivre de telle ou telle manière ?Le MRC n'a pas eu l'occasion de revenir sur ces questions de fond .Alors je pose encore une fois la question Que voulons faire du MRC ,UN parti d'appoint ,un vivier de réflexion réservé à quelques uns , un parti qui oublie lui aussi qu'il y a dans ses rangs des syndicalistes , des militants ou voulons nous poser la question Après cette défaite de la gauche n'avons nous pas à terminer le chantier pour lequel nous avons tant débattu et mis en avant comme premier élement de la construction d'un parti politique .Si j'entend certaines personnes , on ne pourra rien faire seul et notre unique problème serait de prendre le pouvoir .Je ne partage pas cette idée car cela démontre que nous n'avons pas coupé les liens avec le PS ce qui empèche encore notre évolution .Un jour JP chevènement à dit " En politique , il y a de la dignité "Certes mais il y a aussi en politique un autre caractère celui de vaincre nos peurs et d'aller de l'avant selon sa propre conviction .

29.Posté par Diophantem le 20/05/2007 23:45
Bonsoir Citoyens,

en vous lisant M Girard j'ai senti comme une pointe d'acrimonie à mon égard. Je voulais donc dissiper tout malentendu qui pourrait naître entre nous.
De prime abord je suis plutôt tenté par l'idée de faire suivre au MRC son propre chemin et je n'ai pas vraiment peur des éventuels risques que cela pourrait lui faire prendre. Etre un parti croupion du PS ne me semble pas non plus être un objectif.

Cela dite je maintiens l'idée selon laquelle accéder au pouvoir dans les 10 ans à venir demandera des alliances. Et comme je considère qu'il y aura urgence à sortir M. Sarkozy de l'Elysée, je suis tenté de parer, sur ce point, au plus pressé.

Maintenant ma très nette préférence pour des alliances (et ma moindre préférence pour une confédération) vient du fait que je souhaite l'autonomie et le développement du MRC dans le même temps.

Vous me direz que rien ne pousse à l'ombre des grands arbres et je vous dirai que je suis d'accord avec vous. Vous me direz que Bayrou s'est lancé et qu'il n'est pas si loin de réussir et là encore je serais d'accord avec vous. Toutefois je ne partage pas votre optimisme car je ne vois guère se dessiner dans la population actuelle une base sociologique conséquente nous assurant un électorat et une masse militante.
Les valeurs d'effort, de travail, d'ordre, de mérite (le vrai pas celui qu'on confond avec le résultat du quarté comme NS) sont peu audibles auprès des électeurs de gauche actuelle et dans les couches populaires touchées par ce discours beaucoup votent ...NS.
Il va falloir lui reprendre des électeurs donc.

Je réfléchis tout haut, dis ce que je pense, ce que j'observe (ou crois observer- on peut toujours se tromper) et par là même espère participer avec tous les membres à la construction d'une stratégie.
Stratégie qui devra nous fédérer, stratégie qui doit être soutenue par nos valeurs (celles du petit livre rouge du mrc bien sûr, mais nous pourrions constituer un credo permettant une accroche plus directe et percutante de nos concitoyens, un credo qu'ils associeraient au MRC) et par un projet économique, social et diplomatique (que nous devrons concevoir précis autour de lignes de forces claires pour nos concitoyens qui souvent ne s'attardent pas sur les détails).

Par exemple, l'europe est un point clef, un point fondamental qui demande une ligne claire. Pour ma part je pense que l'europe doit se concevoir avec des frontières (perméables et mouvantes au fils du temps) et capable d'une souveraineté économique (donc d'un certain protectionnisme ou au moins d'un pouvoir de contingentement- souveraineté économique européenne ne signifiant pas dans mon esprit fin de la souveraineté française mais possibilité pour l'europe de ne pas être un marché ouvert à tous vents). Le libre-échangisme est une errance et le libre-échange ne doit être que lorsque la réciprocité crée de la plus valeur pour toutes les parties contractantes. Il faut des règles de non-concurrence fiscale, d'interdiction du dumping social. Pour cela nous devons accepter de donner plus de fonds structurels aux mouveaux entrants afin qu'ils rejoignent rapidement nos niveaux sociaux.
Ces points me semblent importants et si le PS ne veut porter cette parole je ne vois pas un instant comment je pourrais me rallier à son projet (qui la plupart du temps consiste à suivre les directives émanants d'une commission plus libérale que le sénat américain!)

À mon sens il faut hiérarchiser les éléments de notre projets entre ce qui est non négociable, ce qui est négociable mais ne peut être totalement amendé et ce qui est négociable et auquel on peut surseoir quelques temps (pas ad aeternam..sauf peut-être pour nos plus belles utopies;il en faut!)

Il est clair qu'avec une grille précise de valeurs et un projet bien construit nous pourrons espérer asseoir notre crédibilité et, le cas échéant, négocier avec plus de force (et pas dans l'urgence si possible car la campagne de SR et les choix à géométrie variable voire les changements de cap à 180° ce n'est pas admissible) nos alliances.


Bref, j'espère que nous allons pouvoir continuer à exister, et je n'ai pas plus envie que vous de rejoindre un drôle de NPS. Le pluripartisme me plait bien. Toutefois j'aimerais quand même que nous arrivions à faire valoir le plus rapidement possible nos valeurs et certains de nos projets c'est pourqquoi je ne peux exclure radicalement l'alliance avec le PS.
D'autant moins que nos députés serons tous élus avec le soutien du PS


Merci pour ces échanges et j'espère que nous aurons l'occasion d'en discuter à l'occasion de rencontres plus vivantes.

bonne nuit à tous et à bientôt

30.Posté par Serge Maupouet le 22/05/2007 00:44
Le grand parti de gauche ne verra certainement pas le jour dans un avenir proche, car la gauche est actuellement trop divisée.
La gauche de gouvernement est largement minée par le fait que certaines personnalités "de gauche" ont confondu la gauche avec le centre-gauche, ou bien ont fait carrière à gauche plus par stratégie politique individuelle, que par conviction véritable ... Les événéments politiques récents liés à la formation du gouvernement Sarkosy n'en sont qu'un épiphénomène, car dès les années 1980 de telles dérives ont été visibles. Cela a donné une gauche coupée des préoccupations populaires. La gauche caviar d'abord, la gauche bobo ensuite.
Un grand parti de gauche ne pourrait se faire qu'autour des vestiges du PS. Or, ce dernier étant largement responsable de la situation décrite ci-dessus, comment accepter de se fondre en lui ou de s'organiser autour de lui, sans qu'un agiornamento n'ait eu lieu au préalable ?
Peut-on former un grand parti de gauche autour de ceux qui sont responsable de la défaite de la gauche ?
A la gauche de la gauche, la situation n'est guère meilleure : c'est le morcellement pour des questions de préséance ...
Comment imaginer alors un grand parti de gauche ? C'est difficile.
En conséquence, il est urgent d'attendre.
Il est urgent de continuer à faire vivre le MRC, le seul parti où les jacobins et républicains sincères peuvent se sentir à leur place.
Il est urgent de croire que le MRC porte des idées utiles au bien commun et de retrouver l'envie de les faire partager au plus grand nombre ! Pour cela, il faut retrouver la fougue nécessaire et proposer un grand dessein républicain.
Le véritable enjeu n'est donc pas la création d'un grand parti, mais de retrouver une dynamique porteuse d'espoir pour le peuple.

31.Posté par Di Girolamo le 22/05/2007 06:59
Le fait de rajouter « grand » devant « parti » (de gauche) ne change rien au fait qu’un parti est une part , un morceau , un point de vue et n’a en démocratie aucune légitimité à représenter l’ensemble de la population ; même et surtout s’il est « grand ».

Ne vous trompez vous pas (les uns et les autres) de combat et de question ? Le monde n’a t il pas évolué de telle manière que les problèmes ne peuvent plus s’aborder, se traiter, se résoudre « en parti(e)s »

Et que l’aspect global des choses impose un regard, une approche, une méthode globale

Et quoi de plus global que la démocratie au sens originel du terme qui ne place pas les partis au pouvoir mais l’ensemble « du peuple » et indique ainsi clairement la méthode : tous les acteurs, tous les partis exercent ENSEMBLE le pouvoir , et non à tour de rôle en alternance.
De ce fait la méthode ne peut être que globale.

Ne voit on pas à l’horizon même si cela est « larvé » (et a cet aspect mal fini et peu appétissant de la larve) cette demande chez les électeurs qui sont attirés par l’idée « d’ouverture » de Bayrou et approuvent (dans leur majorité) les démarches « d’ouverture » de Sarkosy ?
En dehors des aspects tacticiens et politiciens ces « ouvertures » ne s’appuient elles pas sur une vraie demande et de vraies réalités ? Un vrai besoin de changer la méthode ?

N’en a t il pas été de même pour « la vraie fausse démocratie participative » de Ségolène Royal qui n’aura été que la « larve » politicienne d’un vrai besoin de visibilité et participation, parce que comme l’a dit je ne sais plus qui démocratie et participation ne forment il pas un pléonasme ?
C’est la démocratie qu’il faut refonder, ce sont les vrais problèmes qu’il faut poser ; à partir de là se reconstitueront les partis autour de nouveaux clivages.

32.Posté par Xavier DUMOULIN le 06/06/2007 13:44
Dans une excellente livraison du Monde Diplomatique du mois de juin, Serge Halimi explique “les recettes idéologiques du président Sarkozy” qui, à l'instar de Reagan, a su entreprendre et réussir un travail de reconquête des esprits. C'est cette capacité à légitimer les fondements d'une politique inique - en poussant l'avantage jusqu'au retournement de sens des valeurs républicaines tout en labourant le terreau de l'extrême droite - qui a égaré un grand nombre d'électeurs.

Quand nous nous interrogeons sur le phénomène de droitisation en France, c'est en référence à ce déplacement de l'axe de gravité idéologique et non pour légitimer une tentation de recentrage de la gauche. Le rapport de forces découle de plusieurs facteurs mais la réussite d'une politique suppose une forte adhésion aux valeurs qui sous tendent un projet pour lui donner sens et agréger des forces pour lui donner forme. N Sarkozy, converti au concept d'hégémonie culturelle, cher à Gramsci, a gagné la bataille des idées dans une entreprise méticuleuse de l'UMP. Il a décomplexé son camp. Le fruit de ce travail lui assure une capacité d'agir à droite. Pourtant sa légitimité pourrait pâtir du conflit d'intérêt entre la portée réelle de sa politique, toute à l'avantage des possédants, et l'attente d'une base électorale sociologique plus large, égarée dans les faux-semblants du candidat.

Cette défaite de la pensée doit interpeller la gauche à la recherche de nouvelles raisons d'agir. Il lui appartient de redéfinir ses valeurs qu'elle avait partiellement abandonnées à la droite et d'afficher très clairement ses conceptions. L'appareil critique du citoyen, au coeur de la République, repose sur une vision ouverte et réfléchie à l'antithèse de ce que furent jadis les prétentions dogmatiques d'un marxisme dévoyé et sclérosé. C'est au contraire en puisant dans le précieux héritage de la synthèse républicaine et socialiste que la gauche saura concilier en toute liberté les principes d'égalité, de solidaridé et de laîcité pour contrer les vents dominants du néolibéralisme. C'est aussi par un travail de dépassement de clivages inopérants et de remise à plat des grands enjeux de notre siècle naissant, et ceci, à la lumière des recherches critiques en oeuvre aujourd'hui dans les sciences sociales.

Mais pour cela il faut une volonté et des capacités. Ce sera le débat d'après les législatives. En attendant on doit commencer ce combat en dénonçant avec force l'usurpation et le détournement des valeurs tout en affirmant clairement les nôtres quand la droite propose sans complexe de faire trinquer les salariés pour enrichir les dominants !


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