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Réaction de Jean-Pierre Chevènement à l'annonce de la composition du gouvernement


Communiqué de Jean-Pierre Chevènement, vendredi 18 mai 2007


Si le choix d’un gaulliste social à la tête du gouvernement peut paraître comme un élément de rééquilibrage, l’autonomie du Premier ministre vis à vis de Nicolas Sarkozy risque d’être réduite.

La séparation de Bercy en deux ministères serait une bonne chose, si le mot « industrie » figurait dans le portefeuille de M. Borloo. Il n’y figure malheureusement pas.

Quant à la nomination de MM. Kouchner et Jouyet aux Affaires étrangères et européennes, cette manœuvre de bas étage ne laisse augurer rien de bon pour la suite. Indépendamment de leurs personnalités attachantes, l’un et l’autre ont toujours symbolisé la droite dans la gauche. Le théoricien du devoir d’ingérence, Bernard Kouchner fournira des munitions idéologiques pour justifier l’alignement sur les Etats-Unis : a-t-on jamais vu les faibles s’ingérer dans les affaires des forts ?

Quant à Jean-Pierre Jouyet, on ne peut guère compter sur ce dévot de l’européisme qui a toujours sanctifié l’orientation libérale de la construction européenne, pour en redresser le cours.

L’ouverture de la droite vers la droite qui nichait dans la gauche ne trompera personne. Cette pseudo « ouverture » n’est en fait qu’une couverture : elle servira à justifier le retour au bercail atlantiste, les tentations néocoloniales et les dérives européistes.

Un seul aspect positif à cette manoeuvre de couverture : elle renforce la gauche en l’épurant.


Rédigé par Chevenement.fr le Vendredi 18 Mai 2007 à 15:10 | Lu 6398 fois



1.Posté par Snyck le 18/05/2007 21:14
Les termes "Gaulliste social" me gènent un peu concernant M. Fillon. Il est vrai que la réaction de Jean-Pierre Chevènement n'a pas vocation sémantique puisqu'elle est d'ordre général , s'agissant de ce nouveau gouvernement composé d'anciens des gouvernements Juppé , Raffarin et Villepin + Collaborateurs de longue date de l'Elysée et de Matignon promus + quelques amateurs de"soupe" du centre et de gauche.
M. Fillon a été trés vexé de se faire éjecter de l'ancien gouvernement. Il s'est rallié dans son camp au plus prometteur.
C'est tout simplement un homme de droite auto-baptisé "Gaulliste" , bref un R.P.R.
Même l'appelation ( non contrôlée) "néo-gaulliste" ne lui conviendrait pas.

2.Posté par LUCAS François le 18/05/2007 21:32
On peut reprocher ce qu'on veut à Sarkozy mais c'est un sacré joueur. Si on y regarde de près dans les nominations il y a deux critères:
1- La taille: quand on nous parlait de choisir l'expérience, au moins pour les ministres qui vont être vus le plus souvent avec le Chef, il fallait d'abord ne pas être beaucoup plus grand que Sarkozy, autrement dit au-dessus d'un mètre 70 ça commençait à devenir critique... Fillon, Borloo...
2- Gagner haut la main les législatives: en prouvant son ouverture d'esprit, des ministres du centre de gauche de droite enfin des humanitaires etc... combien en restera t-il après les législatives? Assez peu sans doute, parce qu'à ce moment le Chef va expliquer, toujours la main sur le coeur, que les français ont désigné une majorité et qu'il faut en tenir compte....après tout, «  vous comprenez, la France veut être gouvernée à droite, alors je suis « obligé » d'en tenir compte... » ben voyons...
Si Kouchner et d'autres se figurent que leur ministère passera l'été, à mon avis ils se font des illusions. L'avantage aussi d'un gouvernement resserré, c'est qu'on peut l'élargir et déshabiller untel pour donner la plus grosse part du gâteau à un autre...

3.Posté par F.GEORGES le 18/05/2007 21:45
Tu penses que les idées de Nicolas SARKOZY ne sont pas mauvaises, mais que l'homme te fait peur.

Je pense exactement l'inverse: les idées qu'il défend sont dangereuses, mais l'homme est plein de qualité

Seulement, le meilleur des hommes guidées par des idées dangereuses est dangereux.

Prend par exemple, cette proposition: exonérer les heures supplémentaires de cotisations sociales. La crois-tu pas mauvaise; alors, analyse cet exemple chiffré:

Entrepreneur, j'ai six salariés qui font 151,66 heures chaque mois, soit un total de 910 heures. Pas d'exonération de cotisations sociales.

Je licencie le sixième le jour de la mise en œuvre de cette mesure, pour faire faire 182 heures aux cinq qui restent, pour le même total d'heures: l'exonération portant sur les heures supplémentaires faites au dessus de la durée légale initiale, permet d'exonérer l'équivalent du salaire d'un des salariés.

Conclusion, en licenciant un salarié sur six postes existants, je n'ai plus que cinq salariés, et je paie les charges pour quatre.

Les salariés sont contents, et moi-aussi. C’est du gagnant-gagnant, sauf pour le dernier arrivé qui nous a quitté, mais malheureusement, il faut s’adapter à l’environnement fiscal.

Salutations républicaines

4.Posté par diophantem le 18/05/2007 22:16
Différentes lectures du cas Kouchner


Outre l’ouverture à gauche que représente l’accès de BK au poste si prestigieux de Ministre des affaires étrangères, il convient de s’interroger sur les raisons de ce choix.
Initialement pressenti, Hubert Védrine n’a pas été choisi par NS. Cela peut paraître étonnant tant HV aurait représenté cette ouverture aux compétences de tous bords dont parle NS.



I- A comme atlantisme
On peut tout d’abord imaginer que l’atlantisme clairement affiché de BK dans les affaires d’Irak et du Kosovo constitue la clef permettant de comprendre ce choix.
NS (et Pierre Lellouche son proche conseiller) est clairement favorable à une politique replaçant la France dans le giron des ÉUA et il ne peut faire passer cette politique qu’à la condition de la faire porter par un homme extérieur à son camp. En effet, s’il venait à choisir et à porter une telle politique lui-même ou via un Ministre UMP ou même de droite, il se heurterait de front aux gaullistes et chiraquiens qui demeurent dans l’UMP et qui trouveraient de réels soutiens dans l’opposition.
Dans les faits le Président n’oserait même pas envisager la moindre avancée dans cette direction vu les résistances.
En choisissant BK comme Ministre, il s’assure un pièce maîtresse très populaire auprès de la population française qui mettra en porte-à-faux ses anciens amis de gauches vis-à-vis de leur électorat s’ils venaient à tempêter contre telle ou telle opération atlantiste couverte des vertus droit de l’hommiste (et démagogique) que ‘indigeste M K servirait à la population.
Ici meurt la possibilité d’une alliance de circonstances gauche-gaullistes. Ces derniers se coucheraient probablement, faute de pouvoir espérer un soutient (nécessaire) hors de leur camps.
Le calcul peut paraître grossier mais pourrait être efficace car la capacité d’indignation de BK, associée à l’activisme de NS, semble à la mesure des moindres oppositions que le tandem rencontrerait.

Dans un objectif atlantiste, le choix de HV n’était pas envisageable car trop arabe, trop équilibriste, trop multilatéraliste (précisions que l’atlantisme n’est pas l’abolition pure et simple du multilatéralisme mais une hypertrophie américaine telle que le système prend des allures d’unilatéralisme féodalisé)


II- E comme mise en Élysée

BK n’est ni Talleyrand, ni Metternich, ni Bismarck, ni Kissinger. Védrine non plus mais il tend à se rapprocher de ces modèles diplomatiques. Adepte de la realpolitik, il connaît le monde et ses arcanes, le MAE, ses forces et ses faiblesses.
Pourquoi BK dans ce cas ? C’est presque absurde tant il apparaît bien incompétent comme diplomate ce médecin agité qui confond compassion et politique, diplomatie et canonnière humanitaire.
On remarque aussitôt que David Martinon officie maintenant depuis quelques temps auprès de NS (qui est lui-même grandement incompétent en matière internationale ; sauf peut-être pour ce qui est du cinéma hollywoodien ou du moins de ses stars actuelles) et que M. Levitte J-D vient d’être rapatrié de Washington (encore les ÉUA). Voilà deux personnalités qui, de part leurs formations et parcours professionnels, sont des acteurs de la diplomatie française.
Quand on sait la nature régalienne du MAE, quand on connaît l’importance que revêt ce magistère pour la côte de popularité d’un Président, on sent bien que NS souhaite être le maître des affaires étrangères et qu’il s’en donne les moyens en nommant un ministre presqu’aussi peu compétent que lui-même et en constituant à l’Élysée une équipe capable de tirer les ficelles et prendre le Ministre de vitesse sur tous les sujets.

L’option Védrine ne permettait pas cela car celui-ci aurait maîtrisé son ministère et aurait été suivi par ses fonctionnaires et hauts fonctionnaires. Ce ne sera probablement pas aussi facile pour BK mais par contre on peut parier que D.M. et surtout J-D.L. ont bien des contacts de poids dans cette haute fonction publique diplomatique.

III- F comme fin

Une troisième option qui recoupe les deux premières.
Notons que le Ministre d’État, Alain Juppé a vocation à être Ministre des affaire étrangères écologiques, que Brice Hortefeux a vocation à être le Ministre du co-développement et sans doute par ce biais (et celui de la politique d’immigration), le principal Ministre des affaires africaines.
Notons enfin que l’armée voit arriver à la tête du ministère de la défense, Hervé Morin qui connait bien peu le sujet (malgré son appartenance à la commission parlementaire associée, on s’étonne de l’indigence de son implication en matière de rapports ou questions relatifs à la défense…)

Le MAE plutôt dépecé et affublé d’un Ministre des affaires humanitaires, le ministère de la défense sans véritable Ministre de la défense (on pourrait ici rejoindre l’argument Élysée qui contrebalance notre analyse de relativisation du ministère de la défense ; en effet NS peut vouloir le contrôler directement ce qui signifierait que celui-ci garde sa nature éminente mais dans ce paragraphe on penche pour une dévaluation de ce ministère), voilà qui vient compléter la vision navrante de P.Lellouche (« illusion gauloise », un de ses récents livres) d’une France puissance mineure et qui en tant que telle n’aurait plus besoin des attributs de la puissance que sont un MAE complet (et capable de realpolitik) et une armée moderne.

Clap de fin pour la diplomatie française, atlantisme automatique sans même être doctrinal, choix de trois politiques étrangères (humanitaire, co-développement et écologie- mais manque culture et éducation pour promouvoir un véritable « soft-power »). Il y a une certaine cohérence et peut-être que la France pourrait y trouver en partie son compte. Sauf que…la France ne peut être si elle n’est pas libre, la France meurt dans la dépendance plus surement qu’elle trépasse dans l’excès d’ambition.


5.Posté par LENUD ALAIN & ROSA le 18/05/2007 23:07
Ce commentaire nous donne des idées un peu plus clair sur ce qui se passe dans toute cette mise en scéne uniformément commentée et saluée par les moyens de communication officiels et officieusement controlés par le pouvoir c'est à dire presque tous.
Ce gouvernement d'opportunité législative en troublera malheureusement plus d'un qui ne verra pas derrière ce bonapartisme consensuel le profond virage de la politique française qui tourne le dos à sa récente tradition. Nous entrons en résistance.

6.Posté par FRANCOIS jean M.R.C. 62 le 19/05/2007 01:13
l'ouverture ne doit pas être l'amalgame de compromissions à vocation électoraliste....
je partage l'aspect positif de ''l 'épuration''

7.Posté par Abram Cuenca le 19/05/2007 13:53
Je suis parfaitement d'accord avec cette analyse. Une basse manoeuvre politicienne qui ne vise qu'à torpiller le PS. Mais, en dehors de cette manoeuvre, j'ai été choqué par ce changement de camp de Kouchner. Pour moi c'est une véritable trahison, qui fera mal chez nos concitoyens. Déjà entendu ce matin en prenant mon café, des commentaires acerbes de consommateurs... La formule "tous pourris" va revenir à la mode... Hélas. J'ai réagi avec méchanceté sur cette trahison, car, pour un ancien de 68 rallié l'homme qui veut liquider 68, c'est vraiment un peu fort de café. L'envie, le besoin d'un ministère n'explique pas tout.

8.Posté par arno le 19/05/2007 13:58
Depuis 3 mois j'ai ouvert un blog politique sur http://desirsdavenir86000.over-blog.net/
Ce blog est consacré à Ségolène Royal qui va sans doute devenir prochainement la chef de l'opposition et elle sera sans doute notre candidate pour les élections présidentielle de 2012.
Venez nombreux voir ce blog malgré vos appartenance politique,il est ouvert à tout le monde.
Pourriez vous mettre un lien vers mon blog s'il vous plait!!!
Nous vous remercions tous pour cette belle campagne présidentielle et nous remercions Mme Ségolène Royal qui a fait une très bonne campagne et qui a su nous redonner le goût de la politique.
Vous pouvez dès maintenant vous abonnez à la Newsletter.

9.Posté par Patrice le 19/05/2007 14:49
BK au gouvernement: un soulagement pour la gauche, un danger pour la France.
Sa présence au MAE du représentant officiel de l'administration Bush adoubé d'un européiste béat aux affaires européennes, constitue le principal danger (et de loin) pour l'indépendance du pays, tant politique qu'économique. Nous avons bien ressenti que les hésitations politiques de SR provenaient de cette "mouvance médiatique " qui n'a rien à voir avec la gauche.
En attendant l'émergence de la gauche républicaine et sociale, nous espérons que les gaullistes du gouvernement :Fillon, Juppé ou MAM tiendront sur les principes de la république et de la souveraineté

10.Posté par deslilas le 19/05/2007 19:31
La fameuse "Gauche Américaine" termine son périple là où où on l'attendait depuis longtemps dans la droite décomplexée, atlantiste et libérale à souhait.
La prétendue ouverture à la sauce Sarkozy n'est jamais que la décantation du paysage politique français dans une périoàde d'euphorie médiatique post-électorale.

11.Posté par mocha le 20/05/2007 11:47
Abram Cuenca, lisez l'analyse de Diophantem et vous comprendrez que la nomination de Kouchner aux Affaires Etrangeres n'a rien a voir avec une basse manoeuvre politicienne de torpillage du PS. Il s'agit bien pour Nicolas Sarkozy de modifier en profondeur la vision francaise en matiere de politique etrangere, issue du Gaullisme, et de faire de la France une auxiliaire des Etats-Unis. Et pour accomplir ce changement, pour influencer l'opinion, rien ne vaut un homme dit de gauche, qui plus est populaire. Quant a Bernard Kouchner lui-meme, il n'a rien trahi - en entrant dans ce gouvernement, il demeure fidele a ses convictions dans le domaine de la politique etrangere, et pourra les appliquer a loisir.

12.Posté par Jean-Pierre le 20/05/2007 13:06
En effet, je pense que ce gouvernement, clairement de droite et malheureusement avec queqlues requins bien expérimentés (Juppé, Alliot-Marie, Hortefeu...) et des novices asservis : Morin pour ne citer que lui...
En effet, parlons-en de Morin, car quand même, la Defense nationale, donnée à un novice, girouette qui plus est (bayrouiste de 30 ans qui retourne sa veste), classée 11°/15 dans l'ordre protocolaire : ça fait peur ! C'est quand même anormal et personne n'a rien dit ! Dans le passé le ministre Défense nationale était l'un des vice-premier ministre avec l'intérieur, les Finances et/ou les Affaires étrangères.

Je suis trés inquiet par la faute du choix du PS, on va se prendre la patée aux législatives ! et je suis encore plus inquiet car Sarkozy n'aura même pas à user de l'article 16 de notre constitution pour obtenir les pleins pouvoirs et en abuser !

Ma fonction de gendarme m'oblige normalement à un certain devoir de réserve, mais il n'a pas attendu d'être vraiment installé à l'Elysée pour nous abreuver de consignes qui à défaut d'être à la limite des lois constitutionnelles sont au-delà de ce que la Morale réprouve !

13.Posté par diophantem le 20/05/2007 17:18
Bonjour Citoyens,

comme vous l'avez vu je suis assez négatif sur l'arrivée de BK au MAE. Non parce qu'il serait la figure du traître mais bien parce qu'au contraire il demeure fidèle à ses options. L'homme professe l'ingérence humanitaire et jusqu'à preuve du contraire seule les américains accompagnés de fidèles alliés peuvent se permettre ce genre de "politique". Je mets des guillemets car jusqu'à preuve du contraire la politique ne s'est jamais faite avec de bons sentiments (d'ailleurs sont-ce de bons sentilments lorsqu'ils sont au final criminels et conduisent à des guerres dont le bilan me semble franchement négatif..l'enfer est pavé de bonnes intentions).

Bref, la position de BK et l'atlantisme quasi affectif de NS (ce côté parvenu qui aimel'argent et confond mérite et compte en banque) m'inquiètent.
Vu la joie de T Blair et la retenue de V Poutine on peut d'ailleurs se douter que je ne suis pas le seul à penser cela.

Toutefois il ne faut pas noircir d'emblée e tableau et saisir le fait qu'une politique étrangère veille de plus de 30 ans ne peut être mmodifiée rapidement. L'inertie du personnelle diplomatique, les liens économiques et stratégiques et les amitiés liées au cours de ces longues années ne s'évanouissent pas au soir d'un changement de présidence.

Desamendements il y en aura, une tendance, un tropisme atlantiste sera bien présent. Pour se rassurer on constatera tout de même que A Merkel (très atlantiste) n'a pas révolutionné la politique pro-russe de G Schröder.
Les raisons sont essentiellement économique et énergétique. Impossible de faire sans la Russie. Impossible de choisir la rupture et le grand large alors que les affaires dans l'UE de l'est impliquent des minorités russes.
Ainsi, l'axe Paris-Berlin-Moscou n'a pas été remis en cause depuis l'arrivée d'A Merkel et l'intransigeance américaine a également rendu difficile une modification franche de la diplomatie allemande vers un atlantisme béat (notons également que le ministre des affaires étrangères de AM est un ancien du gouvernement Schröder http://www.auswaertiges-amt.de/diplo/fr/AAmt/Leitung/BM.html).

En matière d'affaires étrangères comme ailleurs, il y a les intentions des dirigeants et ce qu'ils peuvent accomplir réellement. Ils peuvent définir l'orientation, la direction, les tendances, mais les mouvements de fond sont tectoniques et demandent du temps.
Et puis il faut aussi se poser la question de NS. qui est-il? Un avocat, un caméléon, un homme d'intérêts plus que de convictions. Si le peuple français et une bonne partie des élites montrent leur attachement à une politique de non alignement face aux EUA (non d'opposition systématiques; les américains ne sont pas toujours nos adversaires) et de coopération avec la Russie et les pays arabo-musulman (en particulier l'Iran qui n'est pas un pays sous-développé peuplé de fanatiques bien au contraire; c'est la clef du modernisme au moyen-orient et peut-être plus) nous pouvons espérer que NS modérera ses ardeurs pour conserver sa popularité et sa place.

Là encore, il s'agit d'être honnêtes et impartiaux, de privilégier l'intérêt de la France. Je déteste le parvenu qu'il est et l'image qu'il donne de la politique mais notre problème pour l'heure est de le combattre de manière efficace. Lui cracher dessus le renforce, analyser honnêtement et sans concessions ses choix politiques nous rend crédible et peut le déstabiliser.

Restera ensuite à le vaincre en 2012 et pour le coup il faudra savoir le discréditer avec plus d'efficacité que durant la campagne 2007. Il convient de préparer le dossier à charge dès maintenant! ..c'est une autre histoire et qui demandera de la subtilité.

14.Posté par harry lime le 20/05/2007 19:27
Kouchner dans un gouvernement de droite: une clarification nécessaire. Enfin, il était temps...
Ce triste sire a torpillé avant le premier tour la campagne de Royal et a payé de cette manière son entrée au gouvernement.
Quant à Besson, il recueille ses 30 deniers.
Les deux individus devraient pourtant savoir qu'on ne s'élève pas en se rabaissant.

15.Posté par SEB 21 le 20/05/2007 20:45
Pour ce qui est de l'arrivée de Bernard Kouchner au gouvernement Fillon, rien à ajouter à vos commentaires étoffés. Reste que cette manoeuvre souligne douloureusement l'éclatement du PS, mais c'est dans ce "parti" une tare génétique. Sans une refondation politique qui passera par une clarification programmatique, la gauche ne peut espérer transmettre à son électorat potentiel l'espoir de jours plus justes. Il paraît urgent, mais les législatives sont bien proches, de contester à la droite l'accaparement des valeurs républicaines de travail, d'ordre et de sécurité; d'effectuer une mise au clair sur nos ambitions en matière économique et sociale, en dénonçant en son temps la politique de déconstruction sociale que le gouvernement Fillon ne tardera pas à mettre en place.
On ne conquiert pas (plus) le coeur de notre peuple en agitant, même à raison, des épouvantails; la gauche ne dois pas cristalliser la peur de Sarkozy, son rejet, mais fédérer autour d'un projet.
Au travail.

16.Posté par victor le 21/05/2007 09:57
A Arno
Royal c'est pas celle qui voulait faire une "grande fete de la défaite" ?

17.Posté par muncerus le 21/05/2007 11:04
Dans un sens... dommage que Bayrou n'ait pas été élu! nul doute que "l'épuration" eût été plus large et que le PS se fût allégé du considérable poids des "sociaux-démocrates" qui aujourd'hui prétendent recomposer la gauche!!!!

18.Posté par rajeev le 21/05/2007 11:35
Bonjour,

D'accord avec l'analyse construite et lucide de Diophantem.
D'accord aussi avec Arno pour considérer que Ségolène Royal malgré sa défaite incarne la relève à gauche. Rien ne pourra se construire sans elle.
Il faudra donc l'aider à rester sur une ligne sociale et républicaine face à l'appel des sociaux-démocrates.

19.Posté par justin le 24/05/2007 10:07
Le problème c'est que cette élection était normalement imperdable pour la gauche.

Seulement, il n'y avait pas de candidat de gauche. Il semble bien que Royal n'a joué qu'une ambition personnelle. Voir meme règler des comptes conjugaux sur le dos de toute la gauche. C'est malsain.

Rappelons quand meme que son auto-désignation vient d'abord de sondages et de peoplesisation. Souvenons nous de la bidouille des adhérents PS par internet "pour désigner la candidate" qui font quand meme doubler le nombre d'adhérants-votants !

Si l'avenir de la gauche est là, alors c'est la gauche qui n'a pas plus d'avenir !




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