Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement sur la réforme de l'administration territoriale de l’Etat, vendredi 5 décembre 2008.
Madame le Ministre,
Je veux exprimer ma profonde préoccupation devant l’application de la RGPP à l’Administration territoriale de l’Etat. Le programme « Administration territoriale de l’Etat » doté de 1 673 milliards d’euros dans le projet de budget 2009 voit ses crédits progresser de 1,2 % seulement. Les 733 suppressions d’ETPT (équivalents temps plein travaillé) pèsent essentiellement sur l’Administration préfectorale. Celle-ci va subir, en fonction d’une logique d’économie financière à courte vue, une profonde restructuration qui mettra gravement en cause le service public. Vous parlez, Madame le Ministre, de « modernisation » et de « meilleur service rendu au citoyen ». Vous alléguez le raccourcissement des distances et la dématérialisation des procédures pour occulter un fait simple : vous vous orientez vers la suppression du département en tant qu’échelon déconcentré de plein droit de l’Etat, pour le remplacer par la Région. La RGPP c’est cela : la régionalisation de l’Etat et la sous-préfectoralisation de tous les départements dont la ville chef-lieu n’est pas capitale de région. Et parallèlement, des voix autorisées se font entendre pour dire qu’il existe un niveau de trop parmi les collectivités décentralisées. La Commission Attali l’avait déjà identifié : ce serait là encore le département, mais cette fois-ci non plus comme échelon déconcentré de l’Etat mais en tant que collectivité.
Mots-clés :
administration territoriale
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Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 6 Décembre 2008 à 11:31
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Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement sur le budget du Ministère des Affaires étrangères, vendredi 5 décembre 2008.
L’examen des crédits de la mission « Action extérieure de l’Etat » est l’occasion de nous interroger sur la capacité de notre pays à exister en dehors de ses frontières, c’est-à-dire pour les autres, mais aussi pour lui-même, tant il est vrai qu’on ne peut séparer les affaires étrangères de la politique intérieure.
Etrangères, ces affaires le sont si peu qu’elles se répercutent souvent très vite sur les équilibres de la société française et sur nos choix politiques : crises au Moyen-Orient, crise financière, montée irréversible de la Chine au rang des très grandes puissances et qui fait déjà sentir son poids, élection américaine qui rebat les cartes en maints domaines, en Irak, mais aussi en Afghanistan où nous risquons d’être entraînés dans une guerre qu’on ne peut pas gagner. La multipolarité du monde est d’ores et déjà un fait. Encore peut-on se demander si elle n’est pas elle-même dépassée par un mouvement brownien de nations qui, à côté de pays continents, aspirent à s’affirmer, hier le Vietnam, aujourd’hui l’Iran, le Venezuela, la Bolivie, la Serbie, demain sans doute la Corée. Bref, le monde reste fait de nations et la France, puissance ancienne mais encore respectable, membre permanent du Conseil de Sécurité, disposant d’une capacité nucléaire dissuasive, tête de la francophonie, qui rassemble, à travers une langue partagée, de très nombreux peuples sur tous les continents, peut encore influer. Intervention du sénateur Jean-Pierre Chevènement sur la politique des territoires au Sénat, jeudi 4 décembre 2008.
Monsieur le Ministre,
Vous travaillez dans un contexte difficile. Si déjà il n’est pas facile de séparer la mission dite « politique des territoires », dotée de 386 millions d’euros en autorisations d’engagement et de 375 millions en crédits de paiement, du rôle de l’Etat en matière d’aménagement du territoire, évalué à 5,6 milliards d’euros vous subissez de plein fouet les conséquences des politiques restrictives que votre gouvernement met en œuvre : ainsi pour ce qui concerne l’Administration de l’Etat à travers la révision générale des politiques publiques (RGPP), en fait une régionalisation des administrations déconcentrées qui fragilisera et marginalisera les départements périphériques. Ainsi encore, la réduction des moyens accordés aux collectivités territoriales. Or, on ne dira jamais assez à quel point les élus se sont eux-mêmes, au fil des ans, transformés en stratèges de l’aménagement des territoires pour renforcer l’attractivité et la compétitivité de ceux-ci. Il faut vous appuyer sur eux, Monsieur le Ministre, et c’est le rôle irremplaçable des contrats de plan que de favoriser les synergies entre les différents niveaux de collectivités à partir de quelques grandes priorités nationales. On nous rebat les oreilles avec la nécessité de clarifier les compétences entre différents niveaux de collectivités. Mais c’est très difficile en matière de développement économique par exemple, et les contrats de plan sont le meilleur outil pour faire jouer harmonieusement les compétences dites « croisées » qui sont inévitables et assurer ainsi la coopération la plus efficace entre les différents niveaux de collectivités. Agenda et médiasLe Mouvement Républicain et Citoyen vous invite jeudi 4 décembre à 18h30 à une réunion publique ouverte à tous, avec les thèmes et invités suivants :
-La reprise en main par l'Etat de la banque et de la finance, par Jacques Sapir, directeur d'études à l'EHESS (dernier ouvrage paru : "Le nouveau XXIè siècle", Seuil, 2008)
-L'incontournable réorientation de la gauche en Europe, par Ernst Hillebrand, directeur du bureau parisien de la Fondation Friedrich Ebert (voir ses articles dans Le Débat, la Revue socialiste, etc.) -Sortir du libre-échange, par Jean-Luc Gréau, économiste (dernier ouvrage paru : "La trahison des économistes", Le Débat-Gallimard, 2008) -Marie-Noëlle Lienemann, député européen PS et membre de Gauche Avenir -Benoît Hamon, député européen PS et fondateur du think tank "La Forge" -La France dans le monde qui vient, par Jean-Pierre Chevènement, président du MRC, sénateur du Territoire de Belfort. Entrée libre Jeudi 4 décembre 2008 entre 18h30 et 21h Salle Paul Delouvrier - Conseil Régional d'Ile-de-France 33, boulevard des Invalides, Paris Agenda et médiasL'émission dure 2 heures.
Sommaire de l'émission :
Prêts à mourir pour la France ? Le 18 août, dix soldats français tombent en Afghanistan. Ce ne sont pas les premiers : 25 de leurs camarades sont déjà morts sous le feu des talibans, depuis 2002. A l'heure où tout se filme et se montre, ils deviennent quasi des victimes de faits divers. Nous compatissons avec leurs familles dans la détresse, mais personne, ou presque, ne célèbre le sens patriotique de ces héros « morts pour la France ». Ces mots signifient-ils encore quelque chose aujourd'hui ? Pour éclairer ce débat, « Droit d'inventaire » revient sur ces héros inconnus qui ont fait la France. Les enquêtes : -L'étoffe des héros : les français du débarquement -Ces femmes qui ont gagné la guerre de 14-18 -Algérie : le grand doute -La marseillaise : les hauts et les bas d'un tube patriotique Les invités : Max Gallo et Jean-Pierre Chevènement Voir la présentation en ligne sur le site de France3. Intervention de Jean-Pierre Chevènement au Sénat, sur le budget de la Défense, 1er décembre 2008.
Monsieur le Ministre,
I – L’annuité 2009 Ce budget est le premier budget d’application d’une loi de programmation 2009-2014 dont le Parlement n’a pas encore eu à connaître. Cela est regrettable. A) Des présentations flatteuses comme l’augmentation très forte des autorisations d’engagement en matière d’équipement occultent la réduction globale de l’effort de défense du pays que met bien en lumière l’excellent rapport de MM. Trucy, Masseret et Guené : si, en effet, on défalque du budget de votre ministère, conformément à la norme OTAN, et sauf pour 5 % ; la gendarmerie, la part des dépenses de défense dans le PIB n’est plus que de 1,6 % aujourd’hui. Elle sera voisine de 1,5 % en 2012 et tendra, selon les rapporteurs spéciaux, à 1,4 % en 2020. Nous sommes loin de l’effort britannique de 2 % du PIB, en norme OTAN, et nous sommes surtout loin des engagements pris par Nicolas Sarkozy, alors qu’il était candidat à la Présidence de la République, de maintenir à 2 % du PIB, l’effort de défense de la France. Rendez-vous sur sa fiche sur le site Internet du Sénat !
Pour suivre les interventions en séance publique et les questions de Jean-Pierre Chevènement au Sénat,
c'est ici : www.senat.fr. Vous y trouverez l'intégralité des compte-rendus des débats.
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interventions au sénat
Encadré paru dans Le Figaro Magazine, samedi 29 novembre 2008.
« Il y a trop d'intérêts électoraux et financiers la subvention publique dépasse 20 millions pour que les socialistes disparaissent, quelles que soient leurs divergences, lesquelles ne sont, au reste, pas si nombreuses. La perspective est donc celle d'un immobilisme qui, naturellement, favorise le pouvoir établi. Tant que le Parti socialiste n'aura pas redécouvert ce qu'est un véritable débat d'idées et qu'il n'aura pas donné son plein sens au courage qui, selon Jaurès, consiste à chercher la vérité et à la dire, rien ne se passera. Le Parti socialiste n'a pas de projet sérieux et solide. Il est en contradiction complète avec les tabous européens, à l'origine desquels il se trouve largement, et qu'il a reçus en héritage... »
Voir l'ensemble du dossier du Figaro Magazine. |
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