Une tribune de Jean-Pierre Chevènement, parue dans Le Figaro, édition du 6 septembre 2018.
La critique que l'establishment nord-américain exerce à l'égard de la politique de Donald Trump juxtapose de très nombreux griefs. Ainsi, l'ancien président Obama incrimine un réflexe de conservatisme émanant de couches sociales menacées dans leur «stabilité économique», leur «statut social», leurs «privilèges» ou leur «identité culturelle» (discours de Johannesburg du 17 juillet 2018). Cette critique trop rapide me paraît révélatrice d'une certaine tache aveugle qui dissimule à l'establishment nord-américain les fractures sociales engendrées par la globalisation dans les régions industrielles traditionnelles - ainsi la «Rust Belt» - et surtout la montée d'une inquiétude plus générale dans la société américaine: et si la globalisation conduisait non seulement à la désindustrialisation mais aussi à un certain déclin des États-Unis?
Rédigé par Chevenement.fr le 6 Septembre 2018 à 12:47
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Communiqué de Jean-Pierre Chevènement
Benalla, Hulot, deux péripéties. Rugy illustre l’air du temps. Comme le marxisme à l'époque de Jean-Paul Sartre, l’écologie est l’horizon intellectuel de notre temps. De tout cela, le Président s’accommode.
Mais il n’a pas encore répondu au problème de fond : le défaut de compétitivité de l’économie française que traduit un déficit du commerce extérieur de près de 70 milliards d’euros, malgré une croissance plutôt poussive. Cette faible croissance plombe les arbitrages budgétaires. Tout irait mieux si la conjoncture se redressait. La seule solution serait une politique contra-cyclique à l’échelle de l’Europe que le gouvernement de Madame Merkel ne souhaite pas. Heureusement pour le Président de la République, la coalition de ses opposants, dont aucun n’offre d’alternative, n’en constitue pas une non plus. Le beau temps ne dure jamais toujours. Après les changements majeurs intervenus depuis 2017 aux Etats-Unis et en Europe, il y a des révisions à opérer dans notre politique. Je m’exprimerai bientôt sur ce sujet. Une tribune de Jean-Pierre Chevènement, parue dans Le Parisien, édition du 2 septembre 2018.
Dans toute démission, dans celle de Monsieur Hulot comme dans d’autres, il y a la forme et il y a le fond.
La forme en a surpris plus d’un, à commencer sans doute par le Président de la République. Puis-je rappeler un souvenir ? A deux reprises, sur la politique industrielle et sur la guerre du Golfe, François Mitterrand m’a demandé de surseoir à ma démission de plusieurs jours et même de plusieurs semaines. « Vous n’allez pas démissionner la nuit, comme Rocard ? » m’avait-il ainsi interrogé le 29 janvier 1991. Nous sommes convenus que la passation de pouvoirs à l’Hôtel de Brienne se ferait le surlendemain et François Mitterrand connaissait ma décision depuis le 7 décembre 1990 ! Aujourd’hui tout se gère à l’aune de la « communication ». Monsieur Hulot était pour le Président Macron une splendide prise médiatique. Il a plutôt une bonne tête. Depuis Ushuaia, l’émission qui l’a rendu célèbre, il jouit de la faveur de l’opinion. De surcroît, Monsieur Hulot n’est pas vraiment un « Vert ». Il était là pour permettre au gouvernement de gérer cette petite frange de l’opinion qui met la notion vague d’écologie au sommet de ses priorités. Soyons clairs : que les questions environnementales et la préservation des biens communs à toute l’humanité (eau, air, sol, etc…) soient d’une importance primordiale, je suis le premier à en convenir. Mais il en va tout autrement de l’idéologie des Verts qui est une forme de millénarisme : depuis 1945, l’humanité a substitué à son horizon le mythe de la catastrophe en lieu et place de celui du progrès. En réaction au nazisme, le philosophe allemand Hans Jonas a inventé le « principe de précaution ». Ce principe, inscrit dans notre Constitution, n’a rien de scientifique. Un gouvernement qui voudrait l’appliquer pleinement ne devrait pas se borner à abandonner le projet de Notre-Dame-des-Landes. Il lui faudrait fermer toutes les usines non seulement nucléaires mais chimiques, renoncer aux grands projets d’infrastructures, multiplier les conflits avec les agriculteurs et les entrepreneurs à force de réglementations tracassières. Tel n’était pas l’état d’esprit de Monsieur Hulot. Depuis qu’on sait qu’il ne trouvait plus le sommeil, l’opinion s’interrogeait : que cachait depuis six mois ce chantage public et permanent à la démission ? Comment se terminerait ce ballet d’hésitations ? Sur quel grand sujet le ministre choisirait-il de tomber ? Depuis quelques jours, on respire : ce n’était que la chasse et la présence d’un « lobbyste » à l’Élysée ! Comme si les politiques ne passaient pas une grande partie de leur temps à écouter – et d’ailleurs à juste titre – les représentants des intérêts particuliers, leur tâche étant de faire prévaloir, in fine, l’intérêt général. Communiqué de Jean-Pierre Chevènement suite à la démission de Nicolas Hulot du gouvernement.
La démission de Nicolas Hulot du gouvernement est la dernière figure d’un ballet d’hésitations contraire aux intérêts de l’Etat et devenu lassant depuis longtemps. La réception des chasseurs à l’Elysée n’est qu’un prétexte. En République, la concertation et l’écoute des intérêts particuliers sont normales avant la décision politique qui doit être guidée par le souci de l’intérêt général. Ce sont les soi-disant écologistes qui depuis trop longtemps se comportent comme un véritable lobby installé au cœur de l’Etat. Ils inspirent en matières énergétique, industrielle et agricole, des politiques qui sapent la compétitivité de la France. Celle-ci est le principal problème que nous avons à résoudre, comme en témoigne le déficit (75 milliards d’euros) de notre balance commerciale. Il est temps de se recentrer sur l’essentiel.
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nicolas hulot
ActualitésLes actes du colloque du 27 février 2018 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.
Carnet de Jean-Pierre ChevènementCommuniqué de Jean-Pierre Chevènement.
J'ai écrit à Monsieur Bruno Le Maire en date du 4 mai 2018 pour lui demander où en étaient les engagements pris par General Electric en 2015 lors du rachat de la branche énergie d'Alstom.
La réponse qui vient de tomber n'est pas satisfaisante. Les engagements pris, même dans un univers ultra-libéral, doivent être tenus, pacta sunt servanda. Ce n'est pas nuire à l'attractivité de la France que de faire respecter l'autorité de l’État. Représentant spécial de la France pour la Russie, président de la Fondation Res Publica, Jean-Pierre Chevènement était l'invité de l'émission "Le Débat" présentée par Raphaël Kahane sur France 24. Il débattait avec Jean De Gliniasty, directeur de recherche à l’IRIS, ancien diplomate, et Sylvain Kahn, professeur à Sciences Po, chroniqueur à Explicite.
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Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Zemmour & Naulleau sur Paris Première, mercredi 30 mai 2018 (à partir de 1h52).
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