Plus de 1000 personnes ont assisté au premier meeting de campagne de Jean-Pierre Chevènement au gymnase Japy mardi 28 novembre. La vidéo du discours est disponible ci-après.Discours de campagne de Jean-Pierre Chevènement, Paris, Gymnase Japy, mardi 28 novembre 2006
Jean-Pierre Chevènement lors de son premier meeting de campagne au gymnase Japy, le 28 novembre 2006 (photo : Thierry Birrer)
Je vous remercie d’être venus nombreux à ce meeting de lancement de ma campagne au cœur de Paris, dans ce onzième arrondissement dont je tiens à saluer le maire, mon ami Georges Sarre.
A) Pourquoi je suis candidat. Comme vous le savez, je me suis résolu à faire acte de candidature à l’élection présidentielle. Cette décision s’est progressivement imposée à moi avec la force de l’évidence. Cet été encore je privilégiais, pour faire obstacle à Nicolas Sarkozy, candidat de la droite libérale et non gaulliste, un accord politique avec le parti socialiste. Puis j’ai pris connaissance dans le détail du projet du PS et j’en ai conçu de fortes inquiétudes pour l’avenir de notre pays. Le projet du PS évoque en effet un nouveau traité Constitutionnel européen. Il n’est pas au clair sur la manière de relancer l’économie ni de réorienter l’Europe. Son analyse de la politique américaine est on ne peut plus superficielle. Quand on a dit : « L’atlantisme à la britannique est une impasse. L’antiaméricanisme de principe est une impasse », on n’a rien dit du tout. Sur les crises du Moyen-Orient, la faiblesse de l’analyse conduirait, je le crains, à une politique du suivisme à l’égard de la diplomatie américaine, avec tous les risques que cela peut comporter pour la France. De même, sur des sujets très importants comme la sécurité et l’Ecole, le PS est encore très loin d’être au clair avec lui-même. Quant aux propositions faites en matière institutionnelle, elles sont à mon sens dangereuses, car elles conduiraient non à revaloriser le Parlement mais à un régime d’Assemblée qui, par un effet de boomerang, ouvrirait la voie à une réaction autoritaire. Que dire enfin de la Charte du Conseil de l’Europe sur les langues régionales et minoritaires qui, si elle était adoptée, aboutirait, par leur co-officialisation dans l’espace public, à une fragmentation de celui-ci et constituerait un coup porté à la démocratie et à l’unité de la République ? Cette Charte offrirait en effet un tremplin à tous les micronationalismes plus ou moins ethnicisants. Le 1er meeting de campagne aura lieu mardi 28 novembre à Paris à 19h30.
Rdv au Gymnase Japy, 2 rue de Japy, 75011 Paris.
Métros : Voltaire, Charonne (ligne 9) « Mon but est de peser », entretien avec Jean-Pierre Chevènement, Le Parisien, propos recueillis par Nathalie Segaunes, 28 novembre 2006
Texte de l'entretien :
Le Parisien : Vous lancez ce soir votre campagne par un premier meeting. Serez-vous candidat quoi qu'il arrive ? Jean-Pierre Chevènement. Je lance ma campagne ce soir pour porter des idées qui aujourd'hui ne sont pas présentes dans le débat. Et en particulier pour faire respecter le vote que le peuple français a émis le 29 mai 2005 pour réorienter la construction européenne, de quoi tout le reste ou presque dépend. Je n'ai pas de raison de retirer ma candidature. Mon but est de peser, pas de témoigner. La désignation de Ségolène Royal comme candidate du PS ne vous incite pas à renoncer ? J'apprécie son caractère, je mesure ce qu'elle peut apporter au succès de la gauche. Mais la reconquête de l'électorat populaire doit s'enraciner dans un projet cohérent et construit. Pour le moment, Ségolène Royal s'est mise dans une position d'écoute. Moi, j'ai choisi de parler aux Français.
Dans Le Parisien de ce jour, 27 novembre : Saïd, 12 ans (le prénom a été modifié), comparait pour 55 délits, devant le tribunal des enfants. Saïd vole des bicyclettes et surtout des portables pour se faire de l’argent de poche. Le cas est malheureusement assez banal. Sa maman qui a quatre enfants ne peut en faire façon. Elle a été elle-même condamnée pour manquement aux obligations de surveillance et d’éducation. Saïd ne va plus à l’école depuis longtemps. Aux magistrats, il déclare : « je n’ai pas treize ans ; on ne peut rien me faire ». Son avocat indique qu’au 25 décembre prochain, date de l’anniversaire de Saïd, les conséquences seront différentes. Mais chacun sait que la prison –qui n’est d’ailleurs pas une solution- n’est possible que pour les crimes. Elle ne l’est pas pour les délits. Jusqu’à seize ans, Saïd pourra donc continuer comme par devant.
Jean-Pierre Chevènement est l'invité de RMC dans l'émission Les Grandes Gueules lundi 27 novembre entre 13h et 13h40.
L'entretien peut-être écouté ci-dessous, en cliquant sur le bouton "play".
Jean-Pierre Chevènement est l'invité de Christophe Barbier sur LCI à 8h10 lundi 27 novembre.Chevènement : « Ma famille politique, c'est la gauche dans toute sa diversité », Entretien au journal « Le Pays », samedi 25 novembre 2006.
Texte de l'entretien :
Jean-Pierre Chevènement s’est lancé dans la course présidentielle le 6 novembre dernier. Il est l’invité de notre page politique pour l’interview du mois et s’explique sur sa démarche. Le Pays : Ségolène Royal a laissé la porte entrouverte pour d’éventuelles négociations entre le MRC et le PS. Quelle est votre position ? Jean-Pierre Chevènement : Vous imaginez bien que je ne me suis porté candidat qu’après mûre réflexion. Le débat entre le MRC et le PS est ancien et s’enracine dans l’histoire. Nous étions en désaccord sur la guerre du Golfe et sur le traité de Maastricht quand j’ai décidé avec d’autres camarades de créer le Mouvement des citoyens en 1992-1993. Sur ces deux sujets le temps nous a donné raison : chacun voit bien que l’écrasement de l’Irak a ouvert un boulevard à l’intégrisme. Sur l’Europe le peuple français est revenu sur le oui donné du bout des lèvres en 1992 lors du référendum sur Maastricht. Mais le débat entre le PS et le MRC ne s’est jamais interrompu. J’ai toujours espéré infléchir l’orientation du PS. Avec des résultats inégaux. Je n’ai pas réussi sur le dossier de la Corse, la délinquance, les services publics et la politique industrielle. Mais je sais que ma famille politique c’est la gauche au sens large et dans toute sa diversité. |
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