Commentaires du blog MRC90 : «Du parterre au balcon, la salle des fêtes de Belfort a fait le plein jeudi soir. Les six cents participants au meeting de soutien à Ségolène Royal sont rentrés chez eux galvanisés. Après un Jean-Pierre Chevènement lyrique et combatif, puis un Sami Naïr inspiré, Arnaud Montebourg a captivé, séduit les citoyennes et citoyens rassemblés place de la République, dont le symbole décorait la tribune, pavoisée de tricolore.»
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Rédigé par Chevenement.fr le 16 Février 2007 à 16:49
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Carnet de Jean-Pierre ChevènementLe Président de la République a confié à Pierre Péan :
« Je connais bien Nicolas Sarkozy, avec ses qualités - qui sont grandes - et avec ses défauts... Sarkozy est spontanément plus libéral que moi. Il existe aussi des différences d’approche, s’agissant notamment de la relation avec les Etats-Unis. Et puis il y a aussi la question du communautarisme... ».
Quelques pages plus loin, Jacques Chirac ajoute : « Le libéralisme est lui aussi dangereux et conduira aux même excès [que le communisme]... Je suis convaincu que le libéralisme est voué au même échec que le communisme, et qu’il conduira aux mêmes excès. L’un comme l’autre sont des perversions de la pensée humaine ». Le Président de la République n’a sans doute pas tort : l’actuelle « mondialisation libérale », avec les inégalités abyssales et les injustices criantes qu’elle nourrit, peut préparer les pires catastrophes. La « guerre des civilisations » peut conduire demain avec l’Iran ou après-demain avec la Chine, à des confrontations aussi mortelles que la première guerre mondiale qui sonna le glas de la première « mondialisation », celle que Suzanne Berger appelle « la mondialisation anglaise ». Comment Jacques Chirac pourrait-il nous faire mieux entendre que Nicolas Sarkozy, par les temps qui courent, est un homme dangereux par les idées libérales qu’il professe et par son alignement spontané sur les Etats-Unis ? Le Président de la République parle d’expérience. Sa mise en garde doit être lue entre les lignes : elle n’en est que plus forte. Agenda et médiasLe MRC organise, le jeudi 15 février à 20h30 à la salle des fêtes de Belfort, une grande réunion publique avec Arnaud Montebourg, député PS, Sami Naïr, ancien député européen MRC et Jean-Pierre Chevènement.Carnet de Jean-Pierre ChevènementM. Sarkozy prétend relever « la valeur travail ».
Notons d’abord que le candidat de l’UMP distingue soigneusement « la valeur travail » de la valeur du travail que les économistes appellent « salaire ». Il ne propose évidemment ni de relever le SMIC ni le niveau général des salaires.
Bizarrement il propose de détaxer les heures supplémentaires pour que ceux qui travailleront plus puissent gagner plus. Cela coûte cher (4,6 milliards d’euros) mais ne donnera pas de travail à ceux qui n’en ont pas. M. Sarkozy par ailleurs ne dit mot de la pression des pays à très bas salaires qui constitue la véritable cause de la dévalorisation du travail dans les pays socialement avancés. Rien sur les moyens d’enrayer les délocalisations, à la différence de Ségolène Royal qui évoque « une Europe qui protège et nous protège », l’inclusion de normes sociales et environnementales dans les règles de l’OMC et surtout une dynamisation de l’offre à l’échelle européenne par une politique de soutien à la croissance et à l’emploi et par des politiques communes notamment en matière industrielle. M. Sarkozy croit tellement à « la valeur travail » qu’il propose de réserver aux détenteurs de gros patrimoines qui n’ont pas besoin de travailler l’essentiel de ses mesures fiscales : -Suppression de fait de l’impôt sur les successions dans lequel Léon Blum voyait, dans A l’échelle humaine (1946), un des principaux leviers pour réduire les inégalités sociales, en abolissant le privilège des fortunes héréditaires. -Bouclier fiscal à 50 % du revenu et exonérations de l’ISF (impôt sur la fortune) à hauteur de 50 000 euros, mesures qui signeraient la fin de ce dernier. Tout cela est parfaitement cohérent : M. Sarkozy a lu Le Capital : il veut accroître la différence entre le travail effectué et le travail payé, ce que Marx (et Ricardo avant lui), appelait « la plus-value ». Il met Marx au service des patrons. Pour faire campagne sur le terrain et à distribuer autour de vous !
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«Monsieur Sarkozy ne défend pas l’égalité mais l’inégalité. C’est un Thatcher en complet-veston qui nous prépare une thérapie de choc libérale !»
Le président d’honneur du MRC revient sur le discours de Ségolène Royal, samedi à Villepinte.
Ségolène Royal a-t-elle réussi son rendez-vous avec les Français ? Jean-Pierre Chevènement : Oui, incontestablement. On attendait qu’à la fin de la phase d’écoute, Ségolène Royal parle aux Français, et elle l’a fait de manière tout à fait magistrale. Son discours présidentiel a eu à mon sens beaucoup plus de portée que celui de Nicolas Sarkozy, car il a embrassé tous les sujets, y compris la politique européenne et étrangère. Ségolène Royal a posé l’équation de la réussite en s’adressant à la fois aux couches populaires, à la jeunesse et à la France. N’était-ce pas d’abord un discours destiné à rassurer l’électorat de gauche ? Ce discours s’adressait à tous les Français, pas seulement à l’électorat de gauche. Je pense que le problème des quartiers, avec le rétablissement d’une police de proximité, appelée «police de quartiers», ça n’intéresse pas que des électeurs de gauche, mais aussi des électeurs de droite, voire d’extrême droite. La droite critique déjà le coût du projet. Comment vont être financées ces 100 propositions ? Ségolène Royal a parlé d’une réforme de la fiscalité, qui permettrait de taxer davantage le capital que le travail. Et puis prenez par exemple le prêt de 10 000 euros aux jeunes. C’est un prêt gratuit. On peut demander aux banques de faire un effort ! Les profits des banques font partie de ce règne sans frein du profit financier que Ségolène Royal a fustigé à juste titre. Il y a aussi la réforme de l’Etat, diminuer le nombre des ministères, alléger le poids des administrations, mettre un peu de clarté dans les textes législatifs… Hier à Villepinte Ségolène Royal a développé, s’agissant de la France dans son articulation à l’Europe et au monde, une vision présidentielle à cent coudées au-dessus de celle de Nicolas Sarkozy :
-une vision exigeante de la France à partir des valeurs qui structurent son Histoire ;
-une vision optimiste de l’Europe qu’il nous faut, une Europe de la croissance et de l’emploi où la concurrence ne remplace pas le projet de société, « une Europe qui se protège et nous protège » ; - enfin une vision équilibrée du monde où la France « sans humilité et sans arrogance » agit de concert avec les pays émergents pour faire prévaloir le droit international tel que l’énonce le Conseil de Sécurité de l’ONU. Cette vision, ambitieuse et réaliste à la fois, met le curseur au bon endroit : à partir de cette équation juste des rapports entre la France et son environnement, tout le reste s’enclenche naturellement. Ainsi a été posée, si le peuple français, à travers le bruitage des médias, peut l’entendre, l’équation d’une vraie réussite, non seulement pour la gauche mais aussi pour la France. Enfin une candidate de gauche qui, d’une voix juste, nous parle de la France.
1)p. I du supplément « Economie » :
« Selon M. Broyer qui a employé le modèle économétrique utilisé par les banquiers centraux eux-mêmes, pour mesurer l’impact de leurs décisions, le Vector autoregressive model (VAR) … la politique monétaire [européenne] serait responsable de moins de 4.000 chômeurs supplémentaires en France mais de 106.000 pour la zone euro. » 2)p. II du même supplément dans la rubrique : « Questions-réponses » : « Entre 1990 et 2006 la part de l’Asie hors Japon dans les exportations mondiales est passée de 13 à 23 %. … Celle des pays de la zone euro s’est réduite de 35 à 29 %. … Selon deux économistes de la Société Générale, l’appréciation de l’euro entre 2002 et 2006 a entraîné de 15 à 20 % de manque à gagner à l’exportation pour la zone euro. » 3)Conclusion : les banquiers centraux, MM. Trichet et Cie, devraient appeler le « modèle » non pas VAR mais WAR (guerre) pour caractériser la guerre idéologique qu’ils nous font. |
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