Le candidat centriste n’offre en aucune manière un dépassement de la droite et de la gauche. Son européisme grand teint en constitue plutôt le redoublement.


Seule Ségolène Royal déclare vouloir dépasser le clivage du « oui » et du « non » par une réorientation économique de la construction européenne. Sarkozy entend clairement faire voter par le Parlement, dès l’été 2007, les dispositions institutionnelles qui figuraient dans la première partie du projet de Constitution européenne, alors que Ségolène Royal s’est engagée à consulter le peuple par référendum sur un éventuel traité purement institutionnel. Des trois, François Bayrou me paraît le « oui-ouiste » le moins repenti.

Son succès actuel dans les sondages provient moins de l’originalité de son programme (le mien, en 2002, visait clairement le redressement de l’Europe, en particulier par une réforme des statuts de la Banque Centrale). Ce succès sondagier se fonde sur la double réticence de l’électorat à l’égard des deux partis dominants. Il traduit plus un rejet qu’un projet. Il est voué à s’effriter au fur et à mesure que son absence de différence ressortira davantage et que le « vote utile » pour une gauche de changement ou pour une droite s’affichant de plus en plus clairement comme telle, progressera dans les esprits.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 26 Février 2007 à 12:45 | Permalien

Jean-Pierre Chevènement a été nommé responsable de la coordination des interventions thématiques jeudi 22 février.


Mots-clés : ségolène royal

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Février 2007 à 10:46 | Permalien
La constitution d’une « équipe du pacte présidentiel » autour de Ségolène Royal est l’affaire du Parti socialiste. Il est temps en effet que tous, en son sein, se mobilisent. Rappelons-nous qu’Hannibal a gagné ses plus fameuses batailles, celle du lac Trasimène et celle de Cannes, grâce à sa cavalerie d’éléphants. Encore fallut-il que ceux-ci, au nombre de trente-sept, selon Tite-Live, franchissent préalablement les Alpes. Les chroniqueurs de l’époque se divisent sur l’itinéraire emprunté. L’essentiel c’est que les éléphants n’arrivent pas après la bataille...

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 23 Février 2007 à 11:19 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Airbus veut délocaliser, en Amérique, en Chine, en Russie : l’euro est trop cher en France et en Allemagne. Le gouvernement allemand veut limiter les suppressions de postes dans les usines allemandes. C’est compréhensible. Mais Mme Merkel s’inquiète dès qu’à Paris on évoque une politique de change qui rendrait le cours de l’euro moins pénalisant. C’est moins compréhensible.

Le gouvernement allemand veut que les usines allemandes jouent un rôle de premier plan dans la fabrication de l’Airbus A 350, en particulier pour les panneaux en matière composite. En matière de technologie, la France ne surclasse pas l’Allemagne dans beaucoup de domaines.

Puis-je évoquer un souvenir de 1990 ? M. Jean-Luc Lagardère et M. Jürgen Schremp, alors Président de Daimler-Chrysler, avaient cherché à convaincre le ministre de la Défense de l’époque que j’étais, au cours d’un déjeuner, qu’une bonne coopération franco-allemande en matière aéronautique passait par la privatisation d’Aérospatiale, aucune affaire industrielle ne pouvant tolérer l’interventionnisme des Etats. J’avais fait valoir à M. Schremp qu’il fallait s’accommoder de la diversité des modèles nationaux pour avancer dans la coopération franco-allemande, les entreprises publiques françaises jouissant, en fait, d’une grande indépendance.

Dix ans après, en 2000, Aérospatiale a été privatisée au profit du groupe Lagardère. En regard j’observe, aujourd’hui que M. Thomas Enders, le co-Président allemand d’EADS, reçoit directement ses ordres de Madame Merkel, de son ministre de l’Economie, M. Glos et des ministres-présidents des Länder concernés. La presse économique allemande – le Handelsblatt et le Financial Times Deutschland – s’en inquiètent. Eux aussi retardent d’une guerre …

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 21 Février 2007 à 21:51 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Nicolas Sarkozy met en avant la souplesse, la flexibilité, la fin des contraintes, etc. ainsi à travers la création d’un « contrat unique de travail ». Pas de chance pour lui, la bilan du CNE (contrat nouvelle embauche) fait apparaître que moins de la moitié seulement de ces contrats débouche, à terme, sur l’emploi. Ségolène Royal n’a plus qu’à ajouter : « C’est la précarité qui tue la valeur travail ».

Nicolas Sarkozy a calibré son programme en fonction d’une « certaine idée de la gauche », celle des 35 heures, du « partage du travail » et de l’assistanat. Pas de chance pour lui, Ségolène Royal réfute l’assistanat, vante le « donnant-donnant », se propose d’assouplir le régime des heures supplémentaires, met partout en regard des droits, les devoirs qui doivent les accompagner. Nicolas Sarkozy retarde d’une gauche. Il retarde d’une guerre.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 21 Février 2007 à 21:47 | Permalien

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J’ai accompagné hier Ségolène Royal à TF1. Elle a exploité au maximum son « avantage comparatif », pour parler un langage ricardien, sur Nicolas Sarkozy, qui pourtant, à la même émission, n’avait pas été mauvais.


Mais seule une femme peut aujourd’hui répondre à la demande de repères et d’harmonie qui sourd d’une société désaxée. Celle-ci ne demande pas n’importe quelle forme d’autorité. Au contraire, il en est qu’elle rejette.

Ce que veut la société française c’est une autorité proche, aimante, attentive à la manière dont tout se noue, très tôt chez l’enfant, qu’il s’agisse de ses handicaps précoces ou des premiers faits délictueux. Ségolène Royal répond à ce besoin profond. On disserte beaucoup sur l’avenir de l’« autorité » dans notre société. Une chose me paraît sûre : si Ségolène Royal est élue Présidente de la République, l’autorité ne disparaîtra pas.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 20 Février 2007 à 17:02 | Permalien

Intervention de Jean-Pierre Chevènement à la conférence de presse du 19 février 2007 au siège de campagne de Ségolène Royal. Il y distingue dans un tableau, point par point, les lignes de clivage des projets de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy.


1.La difficulté d’une campagne présidentielle est d’en fixer les enjeux à bonne hauteur :
-en évitant de la réduire aux « couacs » réels ou plus souvent supposés de la campagne de Ségolène Royal à laquelle la droite, avec sa suffisance coutumière, conteste compétence et légitimité, tandis que Nicolas Sarkozy avait le monopole de la compétence, comme s’il détenait la légitimité qui est par nature de droite ;
-ainsi le chiffrage de son programme – 48+68 MF = 116 Milliards d’euros -, n’a pratiquement pas donné lieu à contestation sauf de la part du Monde, bien informé des critiques de MM. Lambert, Méhaignerie, Carrez et Blanc, hommes très compétents qui ont vu que M. Sarkozy « allait dans le mur ». M. Méhaignerie a indiqué qu’il serait possible de baisser tout au plus de un point, et non pas de quatre, le montant des prélèvements obligatoires en 2012.
Soit M. Sarkozy est un super Thatcher qui fait peur, soit c’est un super démagogue qui se moque des citoyens et auquel ceux-ci auraient bien tort de faire confiance.

2.Il faut apprendre à voir derrière la paille des mots le grain des choses.
-M. Guaino est le souffleur,
-M. Sarkozy le comédien, un comédien dont le talent est certain. Mais est-il sincère ? Que cache-t-il derrière ses discours ? Je les ai lus avec attention.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 19 Février 2007 à 20:12 | Permalien

PARIS (AP) - Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a expliqué lundi que Ségolène Royal voulait "donner corps" à son discours-programme de Villepinte en réorganisant sa campagne.


La candidate socialiste à la présidentielle "a pensé que pour donner corps au discours de Villepinte, il fallait maintenant une organisation à la fois mettant davantage de monde dans le coup mais en même temps plus hiérarchisée, plus structurée", a-t-il expliqué lors de la conférence de presse de campagne au siège du PS à Paris.
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Rédigé par Chevenement.fr le 19 Février 2007 à 16:44 | Permalien
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