Après deux adjoints de M. Delanoë, M. Pierre Castagnou de la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP), n’avait pas hésité, en janvier 2007, au plus fort des négociations municipales MRC-PS à Paris, à jeter mon nom en pâture à l’opinion publique, au prétexte que j’occupe un logement ILN de 110 m2 dans le cinquième arrondissement, propriété de ladite RIVP qui compte à Paris 51 000 locataires. M. Castagnou vient de récidiver, avant-hier, oubliant de rappeler que cet ILN (Immeuble à Loyer Normal), n’est pas un immeuble de grand standing, que je suis locataire de la ville de Paris depuis 1971, et que dans une catégorie de logements à loyer libre, j’accepte le prix fixé par la RIVP. Ma situation est donc parfaitement légale.
Que me vaut donc cette vindicte particulière ? Je n’ose croire que ce soit ma candidature aux élections sénatoriales dans le Territoire de Belfort du 21 septembre prochain, où le président du Conseil Général, socialiste, M. Ackermann, suppléant du sénateur Dreyfus-Schmidt, se présente également. En tout état de cause le procédé utilisé par M. Castagnou donne matière à réflexion sur ce qu’est devenu aujourd’hui la politique sous l’empire de la « communication » :
Par Jean-Pierre Chevènement, article édité dans un ouvrage collectif sur le 50ème anniversaire de la Vème République réalisé sous l'égide du Cercle des constitutionnalistes, à paraître en septembre 2008 aux éditions Litec.
La Constitution de 1958, tout en instituant un Président de la République fort, avait maintenu un régime parlementaire où le gouvernement était responsable devant le Parlement. Celui-ci n’eut qu’une occasion d’exercer la censure, à l’automne 1962. L’élection du Président de la République au suffrage universel trancha le différend, mais instaura une source de légitimité au moins égale à celle du Parlement à la tête de l’Etat. Quarante ans plus tard, l’instauration du quinquennat et l’élection de l’Assemblée Nationale dans la foulée de l’élection présidentielle a encore accentué une hyperprésidentialisation de fait, que seules trois cohabitations (1986, 1993, 1997) avaient contrariée. Ce fut précisément pour réduire la probabilité des cohabitations que ce système fut instauré. Rien que de conforme à la logique gaulliste : il fallait que l’unité, la responsabilité, la légitimité se retrouvent à la tête de l’Etat. Puisque les Présidents Mitterrand et Chirac n’avaient pas tiré la conséquence d’une défaite aux législatives en démissionnant, il était logique de réduire la possibilité d’une cohabitation.
Ainsi l’unité de l’Etat se trouvait-elle à peu près assurée à travers la personne du Président de la République. Tout au plus, dans des circonstances extraordinaires, le droit de censure pour le Parlement, et le droit de dissolution pour le Président, peuvent-ils fonctionner comme des soupapes de sécurité. Mais cette évolution (le quinquennat et l’inversion du calendrier électoral), logique du point de vue de l’esprit des institutions de la Ve République, à partir du moment où les successeurs du Général de Gaulle avaient accepté l’hypothèse (VGE) puis la réalité d’une cohabitation (F.Mitterrand – J.Chirac), fait apparaître un déséquilibre excessif entre un Hyperprésident durablement consacré et un Parlement de plus en plus abaissé au fur et à mesure que le fait majoritaire s’affirmait dans nos institutions et redoublait les effets du parlementarisme rationnalisé. Ce fait majoritaire a résulté du mode de scrutin majoritaire pour l’élection des députés, mais aussi et surtout de l’élection au suffrage universel du Président de la République. Celle-ci a fait apparaître dès 1965 une bipolarisation de la vie politique qui, depuis lors, n’a cessé de s’accentuer. Je n’approuve pas, je me borne à constater. Article de Jean-Pierre Chevènement, paru dans la revue "Hors les murs" des anciens élèves de l'ENA, mai 2008.
La social-démocratie en France n’a pas de réalité organisationnelle.
La République en France plonge ses racines dans l’événement fondateur de la Révolution française. La relation à la République du mouvement ouvrier naissant au XIXe siècle n’a pas été simple. A deux reprises en effet – en 1848 et en 1871 – la République libérale a pris le visage de la répression. Ce divorce initial s’inscrira durablement dans le paysage institutionnel. La Charte d’Amiens, en 1902, proclamera l’apolitisme, ou en tout cas la réserve des syndicats par rapport aux partis. Dans le même temps, en 1905, l’unification socialiste se réalisera, au sein de la SFIO, sur une base idéologique précise : la synthèse opérée par Jaurès entre l’idée républicaine et la pensée marxiste. Si Jaurès avait anticipé le rôle des réformes sociales pour combler le fossé entre la classe ouvrière et la République, il faudra attendre le Front Populaire puis la Libération pour réaliser la fusion du mouvement social et de l’idée républicaine. Et cette fusion procède moins de la lutte syndicale que d‘une victoire électorale d’abord, en 1936, et surtout du programme du Conseil National et la Résistance à la Libération. Politique d’abord, cette conception est celle de la République, non celle de la social-démocratie. Celle-ci, en France, n’a pas de réalité, au plan de l’organisation. Dépêche AFP, mardi 1er juillet 2008, 20h33.
Les leaders des partis de gauche, François Hollande (PS), Marie-George Buffet (PCF), Jean-Pierre Chevènement (MRC) et un représentant du PRG, réunis mardi, ont adopté une déclaration commune opposant leurs priorités sur la présidence française de l'UE à celle de Nicolas Sarkozy.
La rencontre a eu lieu dans le cadre du "groupe de liaison de la gauche", au siège du PCF, Place du Colonel Fabien, en l'absence des Verts qui ont refusé d'y prendre part. "Nous avons décidé de réunions régulières" pour "donner un nouvel élan et un nouveau champ" a ce groupe de liaison et leur assurer un "fonctionnement (dans) la durée", a affirmé à l'AFP la secrétaire nationale du PCF à l'issue de la rencontre. La prochaine réunion au sommet aura lieu le 3 septembre. Par ailleurs, "une série de forums sont prévus fin septembre ou début octobre sur différents thèmes - comme la mondialisation et la place du travail - pour construire des réponses alternatives", a ajouté Mme Buffet qui avait proposé cette initiative. Les partis se sont accordés sur un texte sur la présidence française de l'UE qui stipule que "face aux conséquences des choix de Nicolas Sarkozy, les partis de gauche proposent d’autres priorités". La première priorité concerne la question sociale et propose de "renforcer et d’harmoniser les politiques sociales protectrices à l’échelle européenne". Le texte appelle aussi à une "modification de la politique monétaire de la BCE", insiste sur l’environnement en proposant notamment de "concrétiser les objectifs visant à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre" et "à développer les énergies renouvelables". La déclaration défend "une directive cadre" européenne sur les services publics, affirme "l’impératif d’une Politique agricole commune et le maintien d’une préférence communautaire". Enfin, sur le plan international, la "refuse de tout alignement sur la politique américaine" Agenda et médiasEntretien de Jean-Pierre Chevènement à La Provence, propos recueillis par Philippe Reinhard, dimanche 29 juin 2008.
La Provence : Lors du congrès du MRC, le week-end dernier, vous avez brandi le drapeau irlandais. Y a-t-il vraiment des raisons de se réjouir du non des Irlandais au traité de Lisbonne ?
Jean-Pierre Chevènement : Le peuple irlandais a parlé pour tous les autres peuples. Au-delà même du traité de Lisbonne, il a contesté le fonctionnement très peu démocratique, pour ne pas dire antidémocratique des institutions européennes. Ni la commission, ni la banque centrale, ni la cour de justice ne rendent de compte à personne. Dans le même temps, les Irlandais ont contesté l’orientation très peu sociale de l’Europe. Cette critique d’une Union technocratique et antisociale est partagée dans l’Europe entière. Les peuples veulent que l’Europe se fasse avec eux. Ils préfèrent une Europe à géométrie variable. On peut ainsi très bien construire une Europe dotée d’un gouvernement économique au niveau de la zone euro pour créer un espace de relance keynésienne. On peut aussi créer une Europe de la défense à la carte. Le non irlandais traduit une volonté démocratique qui débouche sur une autre conception de l’Europe. On assiste à une remise à plat de la construction européenne que M. Sarkozy avait cru pouvoir éviter avec, hélas, la complaisance d’une majorité des élus socialistes. Mais quand on va contre la volonté des peuples, il y a toujours des accidents. En saluant la victoire du non irlandais, ne rendez-vous pas encore plus difficile votre rapprochement avec le Parti socialiste, nécessaire à la constitution d’un « parti de toute la gauche » que vous appelez de vos vœux? Le rapprochement avec le Parti socialiste ne se fera pas à n’importe quelle condition. Il se fera sur la base d’un accord de principe. Et la réorientation de la construction européenne est évidemment à la base de la reconstruction de la gauche. "La France brade-t-elle sa défense ?", face à face Jean-Pierre Chevènement - François Heisbourg, Le Figaro Magazine, samedi 28 juin 2008, page 52.
Jean-Pierre Chevènement, président d’honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) a été ministre de la Défense de 1988 à 1991 et ministre de l’Intérieur de 1997 à 2000.
François Heisbourg, conseiller spécial du président de la Fondation pour la recherche stratégique, est membre de la Commission du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale. Le Figaro magazine - Nicolas Sarkozy a dévoilé la semaine dernière le contenu du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale qui fixe la doctrine militaire pour les quinze ans à venir. Dans un contexte budgétaire difficile, il servira de socle à la prochaine loi de programmation militaire de l’automne… Jean-Pierre Chevènement : Le Livre blanc de 1972, c'était la dissuasion. Le livre blanc de 1994, c’était la projection. Et je crains que le Livre blanc de 2008 ne reste que comme celui de l’alignement sur la défense américaine. Toutes les menaces sont mises sur le même plan, sans que soient indiqués la montée de grands pays milliardaires comme la Chine, l'Inde, non plus que le retour de la Russie, ou l’émergence d’autres puissances comme le Brésil, l'Afrique du Sud, le Vietnam, la Corée du Sud ou l'Iran. Les relations entre ces différents pôles ne seront pas forcément pacifiques, défi bien plus marquant en soi que le cyberterrorisme, les catastrophes naturelles ou les pandémies. Je reproche donc au Livre blanc un traitement exclusivement militaire débouchant sur des guerres préventives, avec une regrettable absence d'analyse politique, historique, culturelle du monde dans lequel nous sommes. Vous voulez aider à la création d'un grand parti de toute la gauche avec un véritable ancrage républicain ? Rejoignez le MRC !
Vous pouvez télécharger et imprimer le bulletin d'adhésion ci-dessous au format PDF.
Retournez-le ensuite accompagné de votre chèque à l’ordre de l’AFMRC au : MRC - 9 rue du Faubourg Poissonnière - 75009 Paris (Contacts : tél 01 44 83 83 00 - contact@mrc-france.org) Le service adhésions du MRC vous confirmera par courrier votre adhésion sous 15 jours. Ci-dessous au format PDF la motion d'orientation et son annexe, adoptées au cours du Congrès du MRC au Kremlin-Bicêtre les 21 et 22 juin 2008. |
Derniers tweets
Abonnez-vous à la newsletter
Dernières notes
Appel aux dons de la Fondation Res Publica
07/11/2024
Hommage à Jean-Paul Escande
19/10/2024
Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Laïcité : défis internes, défis externes"
09/09/2024
Hommage à Gérard Cureau
02/09/2024
Hommage à Louis Mermaz
19/08/2024
Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Quelle politique étrangère pour la France ?"
14/08/2024
Hommage à Marie-France Garaud
24/05/2024
Derniers commentaires
Mots-clés des 30 derniers jours
|