Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement faisait partie des invités de "Parlons-en" sur LCP, mercredi 19 mai 2011. Il répondait aux questions de Frédéric Haziza et Patrice Trapier, en compagnie d'Alain Madelin, ancien ministre de l’Economie et des finances et de Daniel Cohen, membre du Conseil d’analyse économique (CAE) auprès du Premier ministre.Jean-Pierre Chevènement était sur le plateau de "Parlons-en" sur LCP mercredi 19 mai. Voici l'extrait de l'émission où il s'est exprimé sur l'"affaire Dominique Strauss-Kahn" et la dépêche AFP associée.Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "Midi Magazine" avec Philippe Tesson et Nicolas Baverez sur Fréquence Protestante. En voici le podcast (durée 50 minutes).
Je connais Dominique Strauss-Kahn depuis trente ans. Sur beaucoup de sujets, je n'ai pas été et je ne suis toujours pas d'accord avec lui. Mais le coeur ne peut que se serrer devant ces images humiliantes et poignantes qu'on donne de lui. Un effroyable lynchage planétaire ! Et si c'était une monstrueuse injustice ?
Un homme politique est toujours exposé à la provocation. C'est la première réflexion qui m'est venue à l'esprit : Dominique Strauss-Kahn est inculpé sur le témoignage d'une femme de chambre, un unique témoignage forcément fragile. Et, dans le système accusatoire américain, il doit faire la preuve de son innocence ! Beau système en vérité, que le président de la République, en voulant supprimer il y a deux ans, le juge d'instruction, rêvait sans doute d'importer en France. Certains avocats assurément y auraient trouvé leur compte ! Mais la présomption d'innocence là-dedans ?
Mots-clés :
dominique strauss-kahn
Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Mediapolis sur Europe1, samedi 14 mai 2011. Il répondait aux questions de Michel Field et Olivier Duhamel. Le podcast est disponible ci-dessous.
Verbatim express :
Olivier Ferrand et sa Fondation Terra Nova ont développé la thèse que la gauche pourrait devenir majoritaire en substituant à l'électorat populaire - ouvriers et employés de plus en plus tentés par la droite voire l'extrême droite, la collection des minorités, visibles ou non, des diplômés et des "jeunes". Olivier Ferrand n'a pas inventé l'eau chaude. En croyant découvrir Terre-Neuve, il cabote dans les eaux tièdes d'un social-libéralisme réchauffé.
Il y aura bientôt trente ans que la gauche française en 1983 a tourné le dos aux couches populaires et a cherché à substituer au social le "sociétal". SOS Racisme a symbolisé ce moment de l'ethnicisation de la question sociale. Rappelons que le premier succès du Front National eut lieu aux municipales de Dreux à l'automne 1983, et sa première victoire nationale aux élections européennes de juin 1984, un an après l'ouverture d'une parenthèse libérale qui ne s'est jamais refermée depuis. Anthony Giddens et Tony Blair en Grande Bretagne ont théorisé cette "troisième voie" au tournant des années 2000. On voit où l'illusion de cette alliance de substitution a conduit la gauche européenne, non seulement en Grande-Bretagne, mais aussi en France, en Italie et en Allemagne. Est-ce parce que les couches populaires aspirent à la tranquillité publique, à un emploi correctement rémunéré, et à une raisonnable promotion sociale pour leurs enfants, dans une Europe qui les protégerait, qu'elles sont passées à l'extrême-droite ? Ou n'est-ce pas tout simplement parce que les partis socialistes ou sociaux-démocrates ne produisent plus une offre correspondant à ces aspirations ? Les classes sociales n'ont pas disparu, elles se sont transformées. On les trouve dans les grandes périphéries urbaines, comme l'a montré Christophe Guilluy. Il serait temps que la gauche en retrouve la trace, et pour cela fasse bouger les lignes de son offre politique. Sur la République, la France et l'Europe, il est temps que la gauche change son langage et retrouve le Peuple français. ---------- => voir sur le sujet le séminaire de la Fondation Res Publica du 30 novembre 2009, "Que sont devenues les couches populaires?" Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité du Talk Orange Le Figaro, mercredi 11 mai 2011. Il répondait aux questions de Judith Waintraub.
Verbatim express :
Entretien de Jean-Pierre Chevènement au journal Le Pays, propos recueillis par Céline Mazeau, 7 mai 2011.
Le Pays : Quels sont vos souvenirs du 10 mai 1981 ?
Jean-Pierre Chevènement : Vers 18 h, rue de Solférino, j’apprends par un ami travaillant dans une boîte de communication, le résultat des sondages « sortie des urnes » : François Mitterrand devance nettement, d’environ quatre points, Valéry Giscard d’Estaing. Avec quelques secrétaires nationaux du PS présents à Paris, nous nous répartissons les plateaux de télévision qui me retiendront jusqu’à plus de 11h du soir. J’éprouve une profonde satisfaction : j’ai adhéré il y a dix-sept ans au Parti socialiste. Il y a dix ans, en juin 1971, c’était le Congrès d’Epinay. Toutes ces années, je les ai englouties pour préparer cette victoire. Je triomphe modestement, car au fond de moi, je sais la précarité des choses, l’immensité des défis à relever. Je connais l’intérieur des faiblesses du Parti socialiste. Je connais aussi les qualités de François Mitterrand. Serons-nous collectivement à la hauteur ? Vous vous êtes rendu à la fête place de la Bastille, le soir même. Vous étiez sensible à l’euphorie ambiante ? Vers minuit en effet, je rejoins la place de la Bastille avec ma femme. Un orage éclate. Une pluie torrentielle s’abat sur les manifestants, sans parvenir à doucher leur joie. Heureusement, une voiture immatriculée dans le 93 nous prend en auto stop. Avant de me laisser embarquer, le jeune conducteur, torse nu, me demande pour qui j’ai voté. Je lui dis : « Mitterrand ! » et il me répond : « Alors montez ! » « Et vous, lui dis-je, pour qui avez-vous voté ? » « Pour personne, me répond-il, je ne me suis pas inscrit ! » Je mesure d’emblée que le soutien des masses n’est pas acquis pour la gauche… |
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