Dépêche AFP, mercredi 27 avril 2011,12h25.


2012: Chevènement (MRC) juge sa candidature "de plus en plus" "inéluctable"
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a déclaré mercredi dans une interview à Public Sénat que sa candidature à l'élection présidentielle de 2012 apparaissait "de plus en plus comme une nécessité inéluctable".

Interrogé sur une éventuelle candidature, l'ex-ministre de l'Intérieur a déclaré : "J'y réfléchis de plus en plus, et je trouve qu'en l'absence d'offre alternative, la nécessité d'une candidature apparaît de plus en plus comme une nécessité inéluctable". Jean-Pierre Chevènement a déclaré à plusieurs reprises qu'il prendrait sa décision à l'automne.

Le président du MRC Jean-Luc Laurent a par ailleurs, selon Le Parisien, envoyé le 14 avril une lettre à 600 élus locaux pour solliciter un "engagement de parrainage" envers M. Chevènement si celui-ci venait à être candidat, tandis que le conseil national du mouvement avait annoncé début février avoir mis sur pied "un comité de campagne 2012", au cas où.

"Je sais que beaucoup de gens rêvent de la présidence de la République en se rasant le matin, ça n'a jamais été mon cas, je considère que c'est d'abord un impérieux devoir à l'égard du pays (...), ça ne peut être une satisfaction narcissique", a affirmé le sénateur du Territoire de Belfort.

Invité à affiner ses déclarations, M. Chevènement a précisé : "Ecoutez, vous m'avez très bien compris, je parle français. (...) Si l'un des candidats socialistes bouge et fait entendre une différence sur le problème de l'euro, sur la perspective de l'Europe, qui aille dans le sens que nous prônons, à ce moment-là la porte sera ouverte pour une discussion".

Mais, a t-il ajouté, "il est évident que s'ils (ndlr: les candidats socialistes) sont tous sur la même ligne, il n'y aura pas de discussion valable".

Interrogé sur le risque d'un nouveau "21-avril", M. Chevènement a estimé que "les Français ont le droit au débat, je pense que s'il y avait encore plus de candidats, ça aurait été mieux. Il y en avait 16, c'était beaucoup, mais s'il y en avait eu 40, ç'aurait encore été mieux."
Mots-clés : 2012 mrc parti socialiste

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Avril 2011 à 12:32 | Permalien | Commentaires (4)

Entretien au site Internet de Public Sénat, 27 avril 2011.


L’ex-ministre de l’Intérieur ne voit pas l’utilité d’une modification du traité de Schengen. « On tend à faire, pour des raisons électorales, des immigrés le problème central de la société française », affirme le président d’honneur du MRC. Il estime « qu’il faudrait arrêter » la guerre en Libye. « On est en train de passer insensiblement de la responsabilité de protéger les populations civiles, à l’ingérence pure et simple » affirme le sénateur du Territoire de Belfort, qui voit sa candidature à la présidentielle comme « de plus en plus inéluctable ». Il ajoute : « Je sais que beaucoup de gens rêvent de la présidence de la République en se rasant le matin, ça n’a jamais été mon cas. Je considère que c’est d’abord un impérieux devoir à l’égard du pays ». Entretien.

Public Sénat: Faut-il revoir les accords de Schengen, comme le demandent Paris et Rome ?
Jean-Pierre Chevènement:
Je pense qu’avec un peu de bonne volonté, les gouvernements européens auraient pu trouver une solution humaine et descente au problème qui se pose, s’agissant notamment des réfugiés libyens ou sahéliens (…) qu’on aurait pu se répartir facilement. S’agissant des tunisiens, ils n’ont pas de raisons politiques de venir en Europe, ce sont des raisons économiques qui les poussent. C’est donc un plan d’aide économique à la Tunisie et à tous les pays de la rive sud de la méditerranée qui est nécessaire.

Maintenant, faut-il revoir le dispositif de Schengen ? Il me semble qu’il y a dans l’article 5 des dispositions qui peuvent permettre d’introduire un minimum de viscosité aux frontières en cas d’afflux majeur. Est-ce aujourd’hui le cas ? Je pense qu’on exagère beaucoup. Et on tend à faire, pour des raisons électorales, des immigrés le problème central de la société française, alors qu’elle connait des difficultés sur le plan de la croissance, du chômage, des inégalités et naturellement il y a un malaise qui se cristallise sur l’immigration. Je ne dis pas qu’il n’y a pas de problèmes qui se posent. Mais il y a quelque chose de malsain, de morbide, dans cette focalisation absurde.

(…) Je pense qu’il y a quand même un arrangement à trouver entre les différents pays européens pour résoudre le problème de ceux qui sont particulièrement concernés. Je pense aux libyens – du fait de la guerre qui sévit en Libye, qu’il faudrait d’ailleurs arrêter – et du point de vue des sahéliens (…).

La répression continue en Syrie contre les manifestants au régime. Faut-il que la France s’engage en Syrie comme elle l’a fait en Libye ?
Il faudrait s’engager partout à ce moment-là. On peut condamner ce qui se passe en Syrie et apporter un traitement humain à ceux qui voudraient quitter ce pays, mais on ne peut pas intervenir partout, ça n’a pas de sens. En Libye on est en train de passer insensiblement de la responsabilité de protéger les populations civiles, à l’ingérence pure et simple. Quand on détruit les appartements ou les bureaux du conseil des ministres libyen à Tripoli, on n’est plus dans la protection des civils. Je pense qu’il faut maintenant revenir à un processus politique, on ne peut pas continuer comme ça. (…) Que l’affaire soit à nouveau soumise au conseil de sécurité de l’Onu. (…) Je pense que le moment est venu de reprendre ses esprits. M. Bernard-Henri Levy nous a engagés dans une opération dont il n’a peut-être pas mesuré toutes les conséquences.

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Avril 2011 à 10:43 | Permalien | Commentaires (3)

Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 16 mai 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.


Colloque de la Fondation Res Publica: Quelle politique industrielle pour relever le défi climatique?
Avec la participation de :
  • Bertrand Barré, Conseiller scientifique chez AREVA
  • Christian de Perthuis, Professeur associé à l’Université Paris Dauphine, président du Conseil scientifique de la Chaire d’Economie du Climat
  • Pierre-Noël Giraud, Professeur d’économie à Mines ParisTech
  • Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

Rédigé par Chevenement.fr le 26 Avril 2011 à 12:06 | Permalien | Commentaires (3)

Les actes du séminaire du 15 novembre 2010 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du séminaire: "L’après-Kyoto: Cancún et les enjeux de la prévision climatique"

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Avril 2011 à 18:27 | Permalien | Commentaires (1)

Les actes du colloque du 17 janvier 2011 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque: "Quelles perspectives pour la France en Méditerranée?"
  • Nouvelles réalités, nouvelles centralités, par Jacques Huntzinger, Ancien ambassadeur en charge du volet culturel de l’Union pour la Méditerranée, auteur de « Il était une fois la Méditerranée » (CNRS Editions, 2010)

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Avril 2011 à 16:52 | Permalien | Commentaires (0)

Dépêche AFP, 10 avril 2011, 10h44.


Chevènement "doute de la faisabilité" du projet PS pour 2012
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement a déclaré dimanche dans un entretien au Parisien "douter" de "la faisabilité d'ensemble" du projet du PS pour 2012, auquel il reproche notamment de ne "pas parler de l'euro".

"Je doute de la faisabilité d'ensemble de ce projet. Si le PS veut réduire la dette publique dès 2014 il devra suivre la même politique de rigueur budgétaire que celle de Nicolas Sarkozy et oublier ses promesses de recrutement de policiers, de gendarmes, d'enseignants...", dit-il.

"Grosse lacune" du programme, selon lui: "il ne parle pas de la monnaie unique, dont le niveau surévalué écrase notre compétitivité et plombe notre croissance. Au moins Ségolène Royal, en 2007, promettait de réformer les missions de la BCE pour ajouter à la lutte contre l'inflation le souci de la croissance et de l'emploi. Là, disparu !", déplore-t-il.

"Le PS reste prisonnier du logiciel néolibéral. Je ne vois aucune remise en cause alors que les socialistes et la droite depuis 25 ans nous ont enfoncés dans l'ornière", ajoute l'ancien candidat à la présidentielle de 2002.
Mots-clés : 2012 bce euro parti socialiste

Rédigé par Chevenement.fr le 10 Avril 2011 à 11:25 | Permalien | Commentaires (3)

Agenda et médias



Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien, dimanche 10 avril 2011.


"Le PS manque d'imagination"
Le Parisien: Le PS a adopté hier son programme pour 2012. Comment le jugez vous?
Jean-Pierre Chevènement.
Le PS reprend souvent des propositions anciennes. Les emplois jeunes ont été une très bonne idée en leur temps et cela le reste pour l'avenir. D'autres me convainquent beaucoup moins comme l'allocation d'autonomie car je demeure hostile à toute forme d'assistanat. Je doute de la faisabilité d'ensemble de ce projet. Si le PS veut réduire la dette publique dès 2014, comme il en a exprimé le souhait, il devra suivre la même politique de rigueur budgétaire que celle de Nicolas Sarkozy, et oublier ses promesses de recrutement de policiers, de gendarmes, d'enseignants...

Vous craignez une orientation qui ne se distingue pas assez de celle de Nicolas Sarkozy ?
La seule variable est fiscale. Certes, la fusion de l'impôt sur le revenu et de la CSG va donner naissance à un nouvel impôt, plus progressif, qui va conduire à un alourdissement de la pression fiscale pour les plus favorisés. Mais la réponse d'ensemble du PS n'est pas à la hauteur. La dette va s'accroitre si le PS ne prend pas la seule décision possible : agir sur l'euro dont il faut changer les règles. La grosse lacune de ce programme, c'est qu'il ne parle absolument pas de la monnaie unique dont le niveau surévalué écrase notre compétitivité et plombe notre croissance. Au moins Ségolène Royal, en 2007, promettait de réformer les missions de la Banque centrale européenne pour ajouter à la lutte contre l'inflation le souci de la croissance et de l'emploi. Là, disparu ! Je regrette cet impensé. La Banque Centrale relève stupidement ses taux. Le PS reste prisonnier du logiciel néo-libéral. Je ne vois aucune remise en cause alors que les socialistes, et la droite depuis 25 ans, nous ont enfoncés dans l'ornière. A eux maintenant de nous en sortir !

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à l'Union, 7 avril 2011.


De passage en Picardie, Chevènement face à l’avenir de la France
L'Union: Vous sillonnez le pays (1) pour présenter votre dernier ouvrage « La France est-elle finie ? ». Est-ce aussi la tournée d’un futur candidat à l’élection présidentielle ?
Jean-Pierre Chevènement: Non. Pour l’instant, je suis encore dans la phase de promotion de mon livre. Mais, il est évident que ce dernier offre une grille de lecture de la crise de longue durée qui frappe la France et dont il faudra bien sortir. Je n’en suis qu’aux préliminaires. Je n’ai jamais été obsédé par le fait de devenir président de la République et je n’ai pas gouverné ma carrière pour le devenir. Je n’ai été candidat en 2002 qu’en désespoir de cause. Je ne prendrai ma décision qu’à l’aulne des intérêts de la France.

Pourriez-vous soutenir un candidat du PS ou issue d’une autre formation ?
Il est temps pour la gauche de reprendre ses esprits, de redéfinir un programme et de changer de logiciel. Je vais attendre de savoir ce que proposent les candidats potentiels. Ceux du PS semblent persévérer dans la voie de l’intégration européenne et du fédéralisme budgétaire. C’est une impasse. Si l’un d’entre eux infléchit sa ligne (changement de politique économique et monétaire, nouvelle politique européenne et retour à des valeurs républicaines solides) et offre la possibilité de sortir de la crise, je le soutiendrai. Pour l’instant, je ne le vois pas. Ils veulent tous « réduire la dette » sans s’aviser de la nécessité de redresser l’Europe pour en faire une zone de croissance. Dans ces conditions, il faudra envisager une candidature représentant l’espace allant de Mélenchon à Villepin. Ce qui est décisif aujourd’hui, c’est de faire le choix d’une politique alternative pour offrir au pays une autre perspective. C’est dans ce cadre que peut apparaître l’originalité de mon offre.

Les résultats des cantonales vous confortent-ils dans votre analyse ?
Il y a eu une forte abstention révélatrice d’un grand scepticisme des Français devant les solutions offertes par les partis politiques et une poussée du Front national qu’il faut cependant relativiser. Elle se produit à l’occasion de cantonales où, traditionnellement, le FN est peu présent. Il faut raison garder. Reste que les Français sentent intuitivement que l’Europe, telle qu’elle a été construite sur un logiciel néo-libéral, a conduit à l’abandon de notre politique monétaire, à la disparition de toute protection aux frontières et à la concurrence faussée de pays à bas coûts sans législation sociale ou environnementale.
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