Réaction à l'intervention télévisée de Nicolas Sarkozy du 27 octobre 2011.
L'érosion de l'appareil productif français, insuffisamment soulignée d'ailleurs, n'est rapportée qu'aux réformes sociales de la gauche depuis 1981 mais jamais à la sur-évaluation de 50% de l'euro depuis 2005. Le chef de l'Etat évoque la crise de l'euro sans évoquer la politique de change. Il évacue le rôle de la BCE alors que ses propositions sur ce sujet ont été repoussées par Mme Merkel. M. Sarkozy ne parle que de converger avec l'Allemagne, ou d'intégration renforcée, pour mettre l'Europe toute entière à la diète.
Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 28 Octobre 2011 à 10:26
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Question d’actualité de Jean-Pierre Chevènement concernant le sommet européen du 26 octobre 2011, Sénat, jeudi 27 octobre 2011.
L’arbre grec ne doit pas cacher la forêt, c’est-à-dire la crise de la monnaie unique dans son ensemble. Cinq pays sont actuellement sous tension : outre la Grèce, le Portugal, l’Irlande, et plus gravement l’Espagne et l’Italie. La dette cumulée de ces pays dépasse 3000 milliards d’euros. Ces pays doivent emprunter à des taux voisins ou supérieurs à 6 %. Ce n’est pas tenable. Les ressources du Fonds européen de stabilité financière – 440 milliards d’euros – sont insuffisantes, comme il ressort des chiffres.
Le gouvernement français avait fait une proposition intéressante : transformer le Fonds européen de stabilité financière en banque pour l’adosser aux ressources illimitées de la Banque Centrale européenne. Cette proposition a été écartée par l’Allemagne. Elle n’est plus sur la table mais le problème de l’insuffisance des ressources du Fonds européen de stabilité financière reste. L’accord de Bruxelles ce matin parle de « l’optimisation du Fonds européen de stabilité financière. Il a retenu deux options de base pour obtenir un « effet de levier » capable d’augmenter les ressources du Fonds européen de solidarité financière - Un mécanisme de garantie partielle de 20 à 30 % sur les émissions de dette des pays sous tension. - Et par ailleurs la création d’un ou de plusieurs « véhicules spéciaux », c’est-à-dire de fonds d’investissements ouverts aux investisseurs internationaux, privés et publics. Le Président Von Rompuy a agité le chiffre de 1000 milliards pour indiquer l’effet de « maximisation » qui serait ainsi obtenu. Agenda et médiasJean-Pierre Chevènement était l'invité de Musique Matin sur France Musique, mardi 25 octobre 2011. Il répondait aux questions de Christophe Bourseiller. Le podcast est disponible ci-dessous.
Verbatim express
Dépêche AFP, lundi 24 octobre, 19h35
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), a estimé lundi que les dirigeants européens ne trouvaient "que des rustines" à la crise de la dette et jugé possible une explosion de la zone euro.
Dans un entretien au site internet de la chaîne Public Sénat (publicsenat.fr), M. Chevènement estime que les dirigeants européens "ne trouvent que des rustines" à la crise et "travaillent en aveugles. Ils ne voient pas que la crise de l’euro procède de son vice constitutif : la monnaie unique a juxtaposé des économies trop différentes par leur structure et la culture des peuples concernés". Interrogé sur la possibilité d'une explosion de la zone euro, l'ancien ministre la juge possible. "Très peu de gens réalisent que c’est un risque bien réel. Il faut imaginer les solutions", fait-il valoir, proposant notamment "le recours à la Banque centrale, ou à défaut, la transformation de l’euro de monnaie unique en monnaie commune". "Si la Grèce fait défaut et reprend sa liberté monétaire, on aura accompli un premier pas dans cette direction. On pourrait garder l’euro comme toit européen commun, c’est-à-dire un panier de monnaies pour les échanges internationaux. Puis, cette monnaie commune pourrait accueillir la Grande-Bretagne ou les pays du sud de la Méditerranée. Puis, il faut penser l’après-crise", détaille-t-il. Sur la crise de la dette, dit-il, "il y a une porte de sortie possible, c’est celle qui a été proposée par la France, à savoir l’adossement du Fond européen de stabilité financière (FESF) à la BCE", "c’est le seul moyen de casser la spéculation. Malheureusement, Mme Merkel et M. Trichet l’ont écartée". Pour le sénateur de Belfort, "la politique d’austérité à perpétuité qu’on propose aux Etats en difficulté ne peut déboucher que sur la récession et l’aggravation de la situation". Entretien de Jean-Pierre Chevènement au site internet de Public Sénat, lundi 24 octobre 2011.
Le sommet européen sur la crise de la dette dans la zone euro n’a pas abouti à une solution ce week-end. Un nouveau sommet est convoqué pour mercredi. Voyez-vous une porte de sortie à la crise ?
Jean-Pierre Chevènement: Il y a une porte de sortie possible, c’est celle qui a été proposée par la France, à savoir l’adossement du Fond européen de stabilité financière (FESF) à la BCE. C’est le seul moyen de casser la spéculation. Malheureusement Mme Merkel et M. Trichet l’ont écartée. La politique d’austérité à perpétuité qu’on propose aux Etats en difficulté ne peut déboucher que sur la récession et l’aggravation de la situation, comme l’a d’ailleurs remarqué Joseph Stiglitz (prix Nobel d'économie 2001, ndlr). Il me semble que les dirigeants européens travaillent en aveugles. Ils ne voient pas que la crise de l’euro procède de son vice constitutif : la monnaie unique a juxtaposé des économies trop différentes par leur structure et la culture des peuples concernés. Je ne voix pas d’autres solutions durables que la transformation de la BCE (Banque centrale européenne) pour en faire l’équivalent de la FED (Federal Reserve Act). A défaut, la seule perspective est l’effilochage de la zone euro. Selon le journaliste Jean Quatremer, Nicolas Sarkozy et Angela Merckel ont critiqué Schröder, Jospin et Chirac pour avoir fait entrer la Grèce dans la zone euro. Croyez-vous possible une explosion de la zone avec une sortie de la Grèce ? C’est une critique superficielle. Le problème était posé d’emblée, en 1989, quand le Conseil européen de Madrid a adopté les statuts de la monnaie unique, qui par définition supprime toute possibilité d’ajustement entre les pays. J’entends bien Nicolas Sarkozy incriminer ses prédécesseurs : « Ils avaient peut-être une vision, mais ils ont omis de régler des questions qui n’étaient pas des détails », a-t-il dit. L’erreur était de signer le Traité de Maastricht. Mais Nicolas Sarkozy n’est pas le seul à l’avoir commise. ActualitésPoursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 14 novembre 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
Avec la participation de :
Poursuite du programme de colloques de la Fondation Res Publica lundi 7 novembre 2011 à 18h à la Maison de la Chimie (28, rue Saint Dominique 75007 Paris). En voici le programme ci-dessous.
« Après les émeutes de la faim de 2008, la volatilité croissante des prix des produits agricoles et donc des prix des produits alimentaires attire à nouveau l'attention sur les problèmes de sécurité alimentaire dans tous les pays de la planète. La crise économique, la forte augmentation prévisible de la population mondiale et les dérèglements climatiques ne vont pas faciliter les moyens d'atteindre cet objectif. Autant de raisons de s'intéresser aux dimensions stratégiques de ce secteur de production qui a été négligé depuis de nombreuses années. »
Lucien Bourgeois et Pierre Conesa, membres du Conseil scientifique de la Fondation Res Publica Avec la participation de :
Je félicite François Hollande pour sa victoire aux primaires socialistes, qui permet au débat présidentiel de s'ouvrir.
Pour sortir la France de l'impasse, il va falloir parler sérieusement de la crise de l'euro et de la réindustrialisation du pays, condition de la survie de notre modèle social. |
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