Jean-Pierre Chevènement était l'invité de Mardi Politique sur RFI, mardi 22 novembre 2011. Il répondait aux questions de Clarisse Vernhes (RFI), Roselyne Febvre (France 24), Acacio Pereira (20 Minutes) et Saïd Mahrane (Le Point)


"Il y a un rejet des élites financières. Vous appelez ça populisme, moi je l'appelle réaction populaire"
Verbatim express

  • A propos de Danielle Mitterrand : je ressens de l'émotion. Je salue une femme résistante, une femme libre qui, à la tête de sa fondation France Libertés, agissait pour les causes qu'elle croyait justes.
  • Elle ne se situait pas sur un plan politique. Elle se situait sur le plan des grandes causes humaines
  • Je pense que le candidat socialiste a trébuché tout seul. En 2002, j'ai dit des choses qui paraissent évidentes aujourd'hui : j'ai dénoncé la dictature des marchés financiers, j'ai proposé l'extension des missions de la BCE, j'ai demandé une politique industrielle, j'ai marqué des repères fermes sur l’École.
  • Est-ce que mes idées sont de trop ? Est-ce que d'autres les soutiennent avec autant de fermeté, de cohérence, de continuité ? D'autres sont-ils aussi légitimes que moi pour poser le problème de la monnaie unique, que j'ai combattue dès le départ avec le Traité de Maastricht alors que toutes nos élites de gauche et droite s'en portaient garantes ?

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à La Voix du Nord, 22 novembre 2011.


"Le Parti socialiste s'est détourné des ouvriers, s'occupe des bobos et a laissé tomber le populo"
Êtes-vous déçu de ne pouvoir visiter Arc International ?
Jean-Pierre Chevènement:
Je ne vais tout de même pas aller voir un show room (la boutique de la cristallerie) , alors que je suis reçu dans toutes les usines de France. C'est une politique de communication à très courte vue.

Pourquoi avez-vous choisi la réindustrialisation comme thème de campagne ?
En trente ans, nous avons perdu la moitié de notre base productive. Arques est un exemple de la désindustrialisation qui nous frappe, passant de 12 000 employés en 2008 à 6 000 aujourd'hui. Je fais un grand parallèle entre la chute de l'industrie et la surélévation de l'euro trop cher qui pèse sur la compétitivité de nos entreprises, les pousse à cet ailleurs, comme des usines aux Émirats arabes unis en payant à très bas coût des ouvriers indiens. Une France sans usines, c'est la fin de la France.

Vous accusez l'euro et l'Europe, n'est-ce pas caricatural ?
Tous nos derniers gouvernements ont soutenu le traité de Maastricht. C'est le moment de remettre un moteur dans la zone euro par le biais de la Banque centrale européenne. Et si l'Allemagne ne veut pas, nous devrons garder l'euro comme monnaie commune et non plus comme monnaie unique. On reprend les monnaies nationales et on garde l'euro pour les grands échanges. Je suis pour une Europe confédérale à géométrie variable en me basant sur quatre repères : monnaie moins chère, croissance, souveraineté budgétaire et Europe réaliste.

Rédigé par Chevenement.fr le 22 Novembre 2011 à 08:07 | Permalien | Commentaires (8)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Le Monde, édition du 22 novembre 2011.


Nucléaire: non à l'idéologie de la peur!
Si je sais gré à François Hollande d'avoir tenu bon sur la poursuite de la construction du réacteur EPR de Flamanville qui conditionne les exportations françaises vers la Grande-Bretagne, la Chine, l'Inde, etc., comment ne pas s'alarmer de la volonté des Verts de condamner l'usine de retraitement de la Hague, la fabrication du combustible mox nécessaire à nos réacteurs et de fermer le laboratoire de stockage des déchets retraités de Bure, etc. La logique des Verts est claire : c'est la "sortie du nucléaire". C'est le triomphe du dogmatisme. Mais quelle cohérence y a-t-il à vouloir, en pleine crise, fermer vingt-quatre réacteurs qui marchent, bref à se priver du tiers de notre potentiel de production électrique ?

Cette mesure coûterait au moins 250 milliards d'euros qu'il faudra bien trouver dans le budget de l'Etat, des entreprises et chez les contribuables. Outre le démantèlement de réacteurs qui marchent, il faudrait construire un nombre équivalent de nouvelles centrales thermiques, subventionner des énergies renouvelables, moderniser notre réseau électrique afin de répondre aux contraintes d'une production plus complexe et plus intermittente, sans parler du coût social de telles mesures.

Casser une infrastructure très rentable (le nucléaire) et la remplacer par une autre, plus polluante et moins rentable (gaz, charbon, énergies renouvelables) entraînera une augmentation du prix de l'électricité de 40 % à 50 %. Les chiffres sont têtus et connus. Le coût du MW/h du parc nucléaire français est de 42 euros (chiffre inscrit dans la loi sur la nouvelle organisation du marché de l'électricité en France de 2011). Le gaz revient entre 60 et 70 euros/MWh (le prix du gaz va progresser dans l'avenir). Le coût de l'éolien terrestre s'élève à 90 euros/MWh, l'éolien marin est à 150 euros/MWh et le solaire photovoltaïque à 250 euros/MWh. Seul le charbon est aussi compétitif que le nucléaire mais il est beaucoup plus polluant.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 21 Novembre 2011 à 14:43 | Permalien | Commentaires (6)

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de la matinale de Canal+ lundi 21 novembre 2011. Il répondait aux questions de Caroline Roux.


Verbatim express

  • Nous avons perdu la moitié de notre base industrielle depuis 30 ans. La part de l'industrie est passée de près de 30% à 13% du PIB. C'est dramatique car sans une industrie forte pas d'exportations et pas de protection sociale.
  • Toutes nos grandes entreprises ont choisi de délocaliser. Une monnaie trop forte écrase la compétitivité. L'euro est 20-25% au dessus de son cours de lancement. Il faut avoir une monnaie moins chère, que ce soit l'euro ou une autre.
  • Il faut donner à la BCE des compétences qu’aujourd’hui elle n'a pas : soutenir la croissance et l'emploi, racheter des titres de dettes sur les marchés
  • Je pense qu'il ne faut pas se borner à voir Angela Merkel mais l'ensemble des acteurs politiques allemands et dans les autres pays chercher des alliés, s'il nous en reste. Mais, comme vous le voyez, dans tous les pays d'Europe ce sont des gouvernements de droite qui se mettent en place ou des gouvernement de technocrates non élus qui sont imposés par Bruxelles.

Dépêche AFP, samedi 19 novembre 2011, 14h19.


Chevènement va poursuivre en justice la ville de Paris à propos de la polémique sur son logement
Jean-Pierre Chevènement, sénateur du Territoire de Belford et candidat à la présidentielle, a annoncé samedi à l'AFP avoir demandé à son avocat de "saisir la justice à l'encontre" de la ville de Paris à qui il reproche de "nourrir la polémique" sur son appartemant parisien.

"J'ai demandé à mon avocat de saisir la justice à l'encontre de mon bailleur", a déclaré le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), en accusant la "ville de Paris de nourrir contre lui une polémique au sujet d'un appartement" qu'il loue dans la capitale.
Mots-clés : logement

Rédigé par Chevenement.fr le 19 Novembre 2011 à 16:02 | Permalien | Commentaires (5)

Dépêche AFP, samedi 19 novembre 2011, 13h52.


Accord PS/EELV: "très fortes inquiétudes" de Chevènement
Jean-Pierre Chevènement, candidat à la présidentielle et président d'honneur du MRC, a exprimé samedi auprès de l'AFP, ses "très fortes inquiétudes" à propos de l'accord conclu entre le PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) pour 2012.

Cet accord prévoit notamment "un siège européen" comme membre permament du Conseil de sécurité des Nations Unies. Les cinq membres permanents sont Les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Chine et la Russie.

"J'exprime de très fortes inquiétudes après avoir lu le texte de l'accord PS-EELV", a-t-il déclaré en expliquant que ces "inquiétudes ne concernaient pas seulement l'aspect nucléaire civil, à (ses) yeux totalement irréaliste, mais aussi le siège européen qui ne peut que procéder d'une européanisation du siège de la France de membre permanent au conseil de sécurité de l'Onu".

Rédigé par Chevenement.fr le 19 Novembre 2011 à 16:01 | Permalien | Commentaires (12)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



J'observe que tout est bon pour fuir le débat de fond. Insinuations odieuses, ou tout simplement ridicules comme celles de Mme Voynet.
La monnaie unique peut nous quitter demain. C'est un étourdissant concert de tous les Maastrichtiens pour faire oublier les responsabilités qui sont les leurs et qui les empêche de voir les solutions qui, demain, seraient pratiquables pour permettre à la France de s'en sortir à moindres frais.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 18 Novembre 2011 à 19:06 | Permalien | Commentaires (9)

Dépêche AFP, jeudi 17 novembre 2011, 14h03.


Chevènement prédit la mutation de l'euro vers le statut de monnaie commune
L'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement, candidat à l'élection présidentielle, a estimé jeudi dans une interview à Sud Ouest que l'euro allait "tôt ou tard" passer du statut de monnaie unique à celui de monnaie commune, avec le retour dans chaque pays d'une monnaie propre.

"Je pense que nous serons contraints d'appliquer tôt ou tard le plan B. A savoir une mutation organisée de l'euro de son statut actuel de monnaie unique vers celui de monnaie commune, l'euro servant aux grands échanges internationaux et chaque pays revenant en interne à une monnaie propre, fluctuante et renégociée chaque année au niveau européen", affirme le sénateur de Belfort, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC).

Derrière la situation actuelle "se pose le problème majeur de la souveraineté et de la démocratie", ajoute M. Chevènement qui s'interroge: "Va-t-on construire une Europe post-démocratique, où les dirigeants seront désignés par l'urgence budgétaire comme c'est déjà le cas en Italie et en Grèce?"

Rédigé par Chevenement.fr le 17 Novembre 2011 à 14:10 | Permalien | Commentaires (9)
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