Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Hommage de Jean-Pierre Chevènement à Loïc Hennekinne, ambassadeur de France


Hommage à Loïc Hennekinne
Loïc Hennekinne, une des premiers responsables du CERES et ancien Secrétaire général du Quai d'Orsay, nous a quittés à l'issue d'une longue maladie. Loïc était un militant extrêmement motivé - il a créé la section CFDT du ministère des Affaires étrangères - et un diplomate à la carrière exceptionnellement brillante : conseiller diplomatique du Président Mitterrand, il a été aussi ambassadeur à Jakarta, à Tokyo, puis à Rome.

Je perds un ami très proche et la Fondation Res Publica un de ses animateurs les plus constants. Tous ses amis se joignent à moi pour dire à sa famille notre profond chagrin.

Rédigé par Chevenement.fr le 19 Avril 2020 à 08:00 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Parisien, propos recueillis par Jannik Alimi, vendredi 17 avril 2020.


Entretien au Parisien : "L'avenir du pays va se jouer en 2020"
  • Le Parisien : Le président de la République vous a consulté avant son intervention de lundi dernier. Que pensez-vous de sa stratégie dans la crise du coronavirus ?

    Jean-Pierre Chevènement : Le Président de la République m’a consulté parce qu’il sait que je suis avant tout un homme libre et que je n’ai en vue que l’intérêt public, dans la crise gravissime que traverse le pays.  « Sachons, dans ce moment, sortir des sentiers battus, des idéologies, nous réinventer - et moi le premier », cet appel me touche, car il y a de la grandeur dans cette humilité. Angela Merkel, Outre-Rhin, est tentée d’alléger les restrictions. Mais l’Allemagne a su, mieux que la France, conserver son industrie pharmaceutique et médicale.

  • Emmanuel Macron en appelle à des idées comme le retour de l’Etat qui résonnent avec votre corpus idéologique. Est-il crédible ?

    Aujourd’hui, nécessité fait loi : « il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle et technologique française ». Le cap est clair et une majorité de Français en a jugé ainsi. Je ne fais pas partie de la cohorte de ceux qui cherchent d’abord dans l’événement la confirmation de ce en quoi ils ont toujours cru, parce que je sais la nécessité du rassemblement dans ce moment critique de la vie du pays. Il me suffit qu’Emmanuel Macron préconise « une stratégie où nous retrouverons le temps long et la possibilité de planifier … » et reconnaisse que « le pays tient, tout entier, sur des femmes et sur des hommes que nos économies rémunèrent si mal ». Emmanuel Macron prend un rôle décisif dans la nécessaire réconciliation des élites et du peuple.

Rédigé par Chevenement.fr le 18 Avril 2020 à 07:00 | Permalien | Commentaires (2)

Déclaration de Jean-Pierre Chevènement à l'AFP suite à l'allocution du président de la République du 13 avril 2020.


Déclaration à l'AFP suite à l'allocution du président de la République
Le président de la République a souligné à juste titre la nécessité du rassemblement et du dépassement des points de vue idéologiques. Il a marqué son souci d'inscrire son action dans une perspective à long terme et je l'ai trouvé convaincant.

Rédigé par Chevenement.fr le 14 Avril 2020 à 12:40 | Permalien | Commentaires (2)

Premier épisode de l'émission "A Voix nue" avec Jean-Pierre Chevènement, une série d’entretiens produite par Gérard Courtois et réalisée par Marie Plaçais. Diffusée du lundi 23 au vendredi 27 mars sur France Culture de 20h à 20h30 et publiée en intégralité sur franceculture.fr.


Série d'entretiens sur France Culture (audio et transcription) : 1/ "Belfort-Paris, en passant par l’Algérie"
Présentation de l'épisode par France Culture : "Jean-Pierre Chevènement évoque son enfance pendant la guerre, sa famille d’instituteurs, ses études brillantes qui le conduisent à Sciences-Po et à l’Ena, puis le choc de la guerre l’Algérie qui marque son passage à l’âge adulte."

Rédigé par Chevenement.fr le 9 Avril 2020 à 14:57 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro, propos recueillis par Alexandre Devecchio, jeudi 9 avril 2020.


Entretien au Figaro : "Il faut un gouvernement de salut public"
  • Le Figaro : Cela fait près d’un mois que la France est confinée et on ne voit pas l’issue de la crise. Que faire ?

    Jean-Pierre Chevènement : L’épidémie de coronavirus nous rappelle que l’histoire est tragique. Ce n’est pas « un ultimatum de la nature » comme l’a dit Nicolas Hulot. Ce n’est en rien la conséquence du réchauffement climatique. Cette pandémie est un aspect - pas des plus plaisants - d’une mondialisation laissée à elle-même. Imprévisible par sa soudaineté, sa brutalité, le caractère quasi universel de son expansion, cette pandémie révèle notre incapacité à faire face en l’absence de vaccin. J’ajoute qu’elle met en lumière les dépendances que la France, parmi d’autres, a laissé se créer en transférant à l’autre bout du monde la moitié de son industrie, notamment pharmaceutique et médicale.

    La seule stratégie que j’aperçois, c’est la multiplication des tests, le traçage, le confinement des malades et des personnes à risque en attendant d’ici un an ou deux la production d’un vaccin. Une deuxième crise va s’imposer : c’est la semi-paralysie de notre économie. Plus que tout c’est un état d’esprit qu’il faut changer. J’entends encore s’élever la voix des thuriféraires d’un approvisionnement à bas coût. C’est la voie de la facilité. Les exigences de la sécurité imposent un discours plus rude, c’est le retour du long terme, de la nation, de l’État républicain. L’insouciance a fait son temps. Pour réduire notre dépendance, il faut produire national. Après la bataille de la Marne, il y a eu la guerre des tranchées et cette pandémie peut durer longtemps. Planifier n’est pas un gros mot. L’heure est à l’unité nationale. Je n’entends obtenir l’abjuration publique de personne, mais une salutaire prise de conscience dans nos élites. Il nous faut un gouvernement de salut public. Toutes les forces vives doivent se sentir associées. L’heure n’est pas aux procès, ni aux polémiques politiciennes. Il y a deux scénarios possibles : 1914 ou 1939-1940. Pour ma part, je choisis l’union sacrée. C’est au président de la République qu’incombe le devoir de mettre le pays à la hauteur des défis.

Les actes du colloque du 4 mars 2020 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica : "Islamisme (islam politique) et démocratie dans le monde musulman : quelle(s) grille(s) de lecture ?"
  • Introduction, par Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica
  • L’angle de la Realpolitik ?, par Gabriel Martinez-Gros, historien, professeur émérite d’histoire de l’Islam médiéval, ancien co-directeur de l’Institut d’études de l’Islam et des sociétés du monde musulman, auteur de L’Islam, l’islamisme et l’Occident - Genèse d’un affrontement (avec Lucette Valensi, Seuil, 2013), et de L’Empire islamique, VIIème-XIème siècles (Passés composés, 2019)

Rédigé par Chevenement.fr le 8 Avril 2020 à 13:53 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à El Confidencial, propos recueillis par Hernan Garces, Pere Rusinol, lundi 6 avril 2020.


Entretien à El Confidencial : "Il faut mettre sur pied des mécanismes de solidarité financière qui donnent à l'Europe un contenu politique."
  • El Confidencial : Dans votre récente interview à L’Express vous indiquiez à propos de la gestion de la crise du Covid-19 que certaines élites politiques « ne sont pas naturellement amenées à penser autrement. Ils ont été éduqués dans ce système. Ils croient être à l'avant-garde mais, bien souvent, ils retardent d'une guerre. Et l'on est en train de le voir. » Pouvez-vous développer cette idée ?

    Jean-Pierre Chevènement : Cette pandémie révèle les dépendances et les fragilités que nous avons laissé s'accumuler au fil de trois décennies de mondialisation. Naturellement, ces dépendances et ces fragilités résultent de la mise en œuvre d’une philosophie économique, celle de Friedrich Hayek et Milton Friedman, qui considéraient qu’il fallait laisser chaque acteur individuel optimiser ses calculs économiques et qu'il en résulterait la plus grande croissance possible au niveau global. Cette vision économiciste aujourd’hui montre ses limites. L'aspect stratégique a été totalement négligé et le souci de sécurité légitime qui fonde le pacte entre l’État et les citoyens a été méconnu. Dans le domaine de la santé, c'est l'évidence, mais aussi dans le domaine de l'énergie, l'agriculture et la défense. Ce n'est pas impunément qu'on laisse la moitié de l'industrie se délocaliser à l'autre bout du monde.

Rédigé par Chevenement.fr le 6 Avril 2020 à 14:48 | Permalien | Commentaires (1)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à L'Express, propos recueillis par Anne Rosencher, vendredi 27 mars 2020.


Entretien à L'Express : "Nous avons cessé de penser le monde en termes stratégiques"
  • Anne Rosencher : Selon vous, quelle est la principale leçon politique que l'on peut d'ores et déjà tirer de l'épreuve que nous vivons ?

    Jean-Pierre Chevènement : La crise du coronavirus éclaire d'un jour brutal les dépendances que nous avons laissé se créer depuis quatre décennies de ce qu'on appelle la mondialisation. Voyez-vous, on ne délocalise pas la moitié de son industrie à l'autre bout du monde sans que ne se créent des fragilités auxquelles l'Etat se doit maintenant de remédier. Aujourd'hui, c'est bien sûr évident en ce qui concerne les substances médicamenteuses puisque 80% d'entre elles sont produites en Chine. C'est vrai aussi de l'appareillage, des machines d'assistance respiratoire, des gants de caoutchouc, des masques, bien sûr...

  • Les masques, en quelque sorte, sont un cas d'école...

    Oui et cela illustre le fait que nous avons substitué une logique d'approvisionnement à flux tendus à une logique de stockage qui prévalait jusqu'en 2013. C'est alors sur la recommandation du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale - paradoxalement chargé de veiller à la sécurité de la population dans tous les domaines -, que l'on a renoncé au stockage de plus de 1 milliard de masques. En demandant aux entreprises de constituer leurs propres réserves - ce qu'elles n'ont pas fait, pour la plupart -, l'Etat s'est défaussé de sa responsabilité fondamentale. Il a rompu le pacte de base : les citoyens reconnaissent l'autorité de l'Etat, et en échange de quoi, ce dernier leur assure un certain nombre de services, au premier rang desquels, la garantie de la sécurité. Ne nous y trompons pas : ce qui vaut dans le domaine de la santé vaut aussi dans d'autres secteurs, et il faudra également en tirer les conséquences.

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Mars 2020 à 21:43 | Permalien | Commentaires (1)
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