Jean-Pierre Chevènement était l'invité de "l'Opinion" mercredi 6 novembre 2013. Il répondait aux questions de Nicolas Beytout.


Verbatim express :

  • La commémoration du centenaire de la 1ère GM peut prendre des sens différents. Je pense qu'on ne peut bien comprendre 1914 que si on l'inscrit dans une guerre de 30 ans qui va se terminer en 1945. Vouloir réduire la compréhension à 14-18, c'est manquer l'essentiel.
  • Deux mondialisations se sont succédées : la mondialisation anglaise de la fin du XIXe siècle, c'est une mondialisation libérale appuyée sur un État patron, un hegemon, l'Empire britannique. L'issue de cette première mondialisation c'est 1914, avec la guerre préventive bêtement déclenchée par l'Allemagne.
  • Après 1945 c'est la deuxième mondialisation, sous égide américaine, mais on voit maintenant émerger une autre puissance qui est la Chine.
  • La théorie de l'hegemon est la découverte que j'ai faite dans ce livre et qui explique très bien les conditions de l'éclatement de la 1ère GM.
  • Le PNB de la Chine va dépasser celui des États-Unis en 2020. Ça crée forcément des tensions, il faut une vigilance, et d'ailleurs il faut souhaiter que les dirigeants de la Chine soient parfaitement conscients des difficultés que cela pose.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 7 Novembre 2013 à 00:53 | Permalien | Commentaires (0)

Jean-Pierre Chevènement était "l'Invité" de TV5 Monde mercredi 6 novembre 2013. Il répondait aux questions de Patrick Simonin.


Verbatim express :

  • L'opération Serval décidée par François Hollande était nécessaire. Il n'était pas possible de laisser le Mali devenir le fief de groupes djihadistes armés.
  • Il faut à présent qu'une réconciliation en profondeur ait lieu entre le Sud et le Nord du Mali.
  • La guerre pour déloger les terroristes a été gagnée dans un premier temps, mais le terrorisme ne peut être éradiqué que si la population ne le soutient pas. C'est très difficile, ça demande du temps.
  • Les deux guerres mondiales ont servi à discréditer les nations européennes, et la démocratie. Et on a confié tous les pouvoirs à une Haute Autorité qui est devenue Commission, qui légifère, demande des comptes, sans qu'il n'y ait une prise en compte suffisante des aspirations populaires.
  • Il faut redresser la construction européenne, sortir de cette conception de l'Europe. Il faut aller vers une grande Europe confédérale, une confédération de peuples libres, parce que le XXIe siècle sera dominé par la Chine et par les États-Unis.

Jean-Pierre Chevènement était l'invité de BFM Business mardi 5 novembre 2013. Il répondait aux questions d'Hedwige Chevrillon.


Verbatim Express :

Ecotaxe et crise de la Bretagne
  • Je suis plutôt contre le démantèlement de l’État, s'agissant de la collecte de ressources destinées à remplir les caisses publiques.
  • La question de l'écotaxe n'est qu'une toute petite partie du problème qui se pose à la Bretagne.
  • La crise de la Bretagne aujourd'hui est la crise des deux industries sur lesquelles elle avait assis son expansion : les télécommunications et l'agroalimentaire.
  • Nous voyons où nous a conduit la vision de l'ancien patron d'Alcatel, Serge Tchuruk, d'une « entreprise sans usines ».
  • L'agroalimentaire est confronté à une concurrence déséquilibrée : on le voit par exemple en Allemagne où des ouvriers originaires des pays d'Europe centrale et orientale viennent travailler avec des contrats a des coûts très bas qui sont déséquilibrants pour l'agroalimentaire breton.
  • En même temps certaines restitutions de la PAC ne seront plus octroyées à partir du 1er janvier. C'est le cas du poulet, d'où la crise de Doux, qui met la clé sous le paillasson.
  • Il y a une faute des gouvernements qui ont accepté la fin des restitutions et qui n'ont pas préparé la diversification ou la reconversion des usines concernées.

La Cité des livres se poursuit le 12 novembre en accueillant, à 18h30 au siège de la Fondation Jean-Jaurès, Jean-Pierre Chevènement pour une rencontre-débat autour de "1914-2014: L'Europe sortie de l'histoire?" (Fayard, 2013). Venez nombreux !


Débat autour du livre de Jean-Pierre Chevènement à la Fondation Jean Jaurès
Présentation du débat par la Fondation Jean Jaurès :

L'Europe est-elle sortie de l'Histoire ? Dans son dernier ouvrage, Jean-Pierre Chevènement répond par l'affirmative. Pour démontrer ses propos, il rapproche deux mondialisations : la première, avant 1914, sous égide britannique, et la seconde, depuis 1945, sous égide américaine - chacune posant la question de l’hégémonie.

Outre ces deux conflits mondiaux, l'auteur explique surtout le déclin de l’Europe par la diabolisation de ces nations nécessaire à des institutions européennes qui ont permis leur progressive mise en tutelle par de nouveaux « hegemon ».

Afin de ne pas être marginalisée dans la nouvelle bipolarité du monde qui s’esquisse entre la Chine et l’Amérique, l’Europe a besoin de redevenir actrice de son destin à travers le projet gaullien d’une « Europe européenne », où la France et l’Allemagne pourront œuvrer de concert à construire l’avenir d’un ensemble allant de la Méditerranée à la Russie.

Actuellement président de la Fondation Res Publica et sénateur du Territoire de Belfort, Jean-Pierre Chevènement est ancien élève de l’ENA et Ministre d’Etat. Il est l’auteur, entre autres, de "La France est-elle finie?" (Fayard, 2011) et de "1914-2014: l'Europe sortie de l'histoire?" (Fayard, 2013).

Informations pratiques :
Mardi 12 novembre à 18h30
Inscription indispensable : citedeslivres@jean-jaures.org
La rencontre se tient au siège de la Fondation Jean-Jaurès, 12 Cité Malesherbes, dans le 9ème arrondissement de Paris (métro Pigalle). L'entrée de la voie privée se fait au niveau du n°59 de la rue des Martyrs.

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Découvrez le nouveau livre de Jean-Pierre Chevènement 1914-2014 : l'Europe sortie de l'histoire? (éditions Fayard)

Rédigé par Chevenement.fr le 5 Novembre 2013 à 13:02 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement au quotidien L'Opinion, propos recueillis par Béatrice Houchard, lundi 4 novembre 2013.


"Les peuples ont de plus en plus conscience que les gouvernements ne sont plus capables de rien décider"
Les faits - Jean-Pierre Chevènement n’a rien perdu de son enthousiasme, de sa combativité, de sa capacité d’indignation. Dans son dernier livre, 1914-2014, l’Europe sortie de l’Histoire? (éditions Fayard), il fait se croiser son analyse d’historien et sa vision d’homme politique pour décrire une Europe qui a entamé son déclin en 1914, et que les actuelles institutions condamnent, et les nations avec elles, à un risque post-démocratique. Loin de se contenter de préconiser l’euro comme monnaie commune et non plus comme monnaie unique, l’ancien ministre livre un regard toujours original sur une France dans la tourmente. Et appelle les Européens à ne pas disparaître, éclipsés par le nouveau “G2” sino-américain.

L'Opinion: Pourquoi êtes-vous si inquiet à l’approche de la commémoration de 1914 ?
Jean-Pierre Chevènement:
L'anniversaire de 1914 a de fortes chances d’être célébré comme étant synonyme d’absurdité et comme symbole du discrédit et de la faillite des nations européennes. On va présenter les combattants de la première guerre mondiale essentiellement comme des victimes pour mieux magnifier une construction européenne mal pensée qui aujourd’hui prend l’eau. On va dire que Verdun a été l’antichambre d’Auschwitz, alors que c’est parce qu’il n’y a pas eu un Verdun des démocraties avant 1940 que, selon moi, Auschwitz a pu se produire.

Parce qu’il y a eu, en fait, non deux guerres mondiales mais une guerre de trente ans ?
Il faut situer la guerre de 14-18 dans l’histoire longue : la première guerre mondiale n’est que le début d’une guerre de trente ans, qui se clôt en 1945. Elle est déclenchée par l’hubris des dirigeants du second Reich influencés par le discours pangermaniste, qui décident d’une guerre préventive pour desserrer ce qu’ils croient être un encerclement par la France et la Russie. Ils se jettent tête baissée dans une guerre destinée à mettre la France hors jeu. Mais en prenant le risque d’une guerre européenne en violant la neutralité belge, ils vont récolter une guerre mondiale.

Rédigé par Chevenement.fr le 4 Novembre 2013 à 22:13 | Permalien | Commentaires (2)

Les actes du colloque du 16 septembre 2013 sont disponibles en ligne sur le site de la Fondation Res Publica.


Actes du colloque de la Fondation Res Publica: "Le projet de marché transatlantique"
  • Accueil de Jean-Pierre Chevènement, président de la Fondation Res Publica

le 4 Novembre 2013 à 10:42 | Permalien | Commentaires (0)

Entretien de Jean-Pierre Chevènement dans "Paris Match" le 31 octobre 2013. Propos recueillis par Elisabeth Chavelet.


“ Non à la nomination de l'Allemand Schulz”
Paris Match. Quel sens donnez-vous à la commémoration de la guerre de 1914 l’an prochain ?
Jean-Pierre Chevènement. Contrairement à beaucoup, je ne la conjugue pas avec des mots comme “absurdité”, “repentance”, etc. Je n’associe pas Verdun et Auschwitz. Les combattants de Verdun étaient des héros et non pas des victimes. C’est peut-être parce qu’il n’y a pas eu de “Verdun des démocraties” en 1940 qu’un Auschwitz a pu se produire.

La France et l’Allemagne peuvent-elles travailler main dans la main quand l’écart des performances économiques ne cesse de se creuser ?
Non. C’est pourquoi la France doit se réindustrialiser. Mais nos deux pays sont complémentaires. Car la France a des atouts politiques propres comme la francophonie, la dissuasion et une diplomatie mondiale avec un siège permanent au Conseil de sécurité de l’Onu.

Etes-vous pour la survie de l’euro ?
Je suis pour que l’euro se transforme en une monnaie commune. La monnaie unique comporte en effet un vice originel, celui de juxtaposer des économies par trop inégales. Regardez la Grande-Bretagne : elle se porte bien mieux parce qu’elle a conservé la livre. Il serait temps pour les autres Européens de revenir sur cette erreur initiale car ils en crèvent. Particulièrement la France. Du fait de la stagnation économique, les impôts, même augmentés, ne rentrent pas assez pour combler le déficit. Je propose qu’à l’avenir l’euro chapeaute les monnaies nationales reliées à nouveau par des parités négociées.

Etes-vous pour nommer un Allemand à la tête de la Commission européenne ?
L’actuel président José Manuel Barroso a déjà le doigt sur la couture du pantalon pour obéir à Mme Merkel. Nommer à sa place un Allemand, Martin Schulz, fort sympathique au demeurant, ne
serait pas heureux du point de vue du symbole.

Débat entre Jean-Pierre Chevènement et Alain Minc paru dans Le Nouvel Observateur du 24 octobre 2013, propos recueillis par Odile Benyahia-Kouider.


Débat Chevènement-Minc dans Le Nouvel Observateur: "Hégémonique, l'Allemagne ?"
Le Nouvel Observateur : Jean-Pierre Chevènement vous avez une façon très originale de présenter l’histoire du siècle de 1914 à 2014 puisque vous partez de la première mondialisation britannique pour arriver à la mondialisation d’aujourd’hui, qui explique, selon vous, le déclin de l’Europe. Alain Minc vous écrivez une ode à l’Allemagne.
Jean-Pierre Chevènement : La question de l’hégémonie est au cœur des deux mondialisations. On ne peut rien comprendre sans cela à l’éclatement de la Première Guerre mondiale. Les dirigeants du Second Reich ont commis la bévue de déclencher une guerre préventive contre la France et la Russie : en violant la neutralité belge, pour abattre la France en six semaines, les dirigeants du Reich ont, en fait, allumé un conflit mondial, en entraînant dans la guerre l’Empire britannique qui se sentait menacé depuis 1903 puis, trois ans après, les Etats-Unis. Le conflit de 1914-1918 ne se comprend lui-même que comme le début d’une guerre de trente ans (1914-45) : l’entreprise de Hitler, en effet, sera d’abord une surenchère sur la défaite de 1918 Mais on a eu tort de déduire des deux conflits mondiaux le discrédit des nations européennes. Ainsi le peuple allemand lui-même en 1914 n’a pas voulu la guerre. Ses dirigeants l’ont convaincu qu’il menait une guerre défensive contre une menace russe grossièrement exagérée.
Alain Minc : le seul homme d’Etat capable de dompter le « tigre allemand » était Bismarck. Il se méfiait de la capacité impérialiste de l’Allemagne et l’avait enserré dans un système extrêmement sophistiqué, que seule une intelligence d’envergure pouvait contrôler. Quand Bismarck a disparu il y avait une dynamique inhérente à la puissance allemande qui aboutit à la guerre de 1914.
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