Dépêche AFP, mercredi 15 août 2012, 17h03.


Syrie: Jean-Pierre Chevènement dénonce les "professionnels de l'ingérence"
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, a dénoncé mercredi les "professionnels de l'ingérence" qui poussent, selon lui, la France "à intervenir militairement" en Syrie, dans une déclaration à l'AFP.

"La Syrie n'est ni la Tunisie ni l'Egypte. C'est un pays plongé dans une guerre civile inspirée et alimentée de l'extérieur", estime-t-il.

Selon l'ancien ministre de la Défense, "des professionnels de l'ingérence poussent aujourd'hui la France à intervenir militairement, fusse par la seule voie aérienne, en violation de la légalité internationale et au côté de pays dont les ambitions et les intérêts ne sont pas les nôtres".

"Le précédent libyen ne saurait être invoqué", déclare-t-il. La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU de mars 2011 a, selon lui, "été interprétée au-delà de son objectif proclamé -la protection des civils-, jusqu'à un changement de régime dont l'une des conséquences a été la déstabilisation du Mali".

M. Chevènement rappelle que le président François Hollande "a plusieurs fois souligné que la France n'interviendrait pas en dehors d'un résolution du Conseil de sécurité des Nations-unies". "La politique de la France repose sur des principes et aucune campagne d'opinion ne doit l'en faire dévier", affirme-t-il.

Rédigé par Chevenement.fr le 15 Août 2012 à 17:32 | Permalien | Commentaires (24)

Dépêche AFP, vendredi 27 juillet 2012, 15h43


Euro: Chevènement juge "capitale" la déclaration de Draghi, "si elle est suivie d'effets"
Jean-Pierre Chevènement (Mouvement républicain et citoyen) juge "capitale" la déclaration du président de la BCE, Mario Draghi, selon laquelle la banque est "prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l'euro", mais à condition qu'elle soit "suivie d'effets".

"La déclaration de M. Mario Draghi (...) est une déclaration capitale, si du moins elle est suivie d'effets", écrit le président d'honneur du MRC, dans une article mis sur sa newsletter datée de vendredi, et intitulée "Un tournant décisif dans la crise de l'euro".

Selon lui, "il ne suffira pas que la BCE (la Banque centrale européenne, ndlr) reprenne son programme de rachat d'obligations publiques sur les marchés secondaires. Il est nécessaire que la BCE puisse soutenir directement les interventions du mécanisme européen de stabilité quitte à procéder, tant que celui-ci n'existe pas, à des avances au fonds européen de stabilité financière (FESF)".

"Il est inenvisageable de pouvoir décourager la spéculation si la déclaration, encore très générale, de Mario Draghi, n'est pas assortie rapidement de décisions concrètes approuvées par les gouvernements, notamment allemand", ajoute M. Chevènement.

Rédigé par Chevenement.fr le 27 Juillet 2012 à 16:17 | Permalien | Commentaires (4)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



La déclaration de M. Mario Draghi, Président de la BCE, selon laquelle « celle-ci est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro » est une déclaration capitale, si du moins elle est suivie d’effets.

Il ne suffira pas que la BCE reprenne son programme de rachat d’obligations publiques sur les marchés secondaires. Il est nécessaire que la BCE puisse soutenir directement les interventions du mécanisme européen de stabilité quitte à procéder, tant que celui-ci n’existe pas, à des avances au fonds européen de stabilité financière (FESF). Il est inenvisageable de pouvoir décourager la spéculation si la déclaration, encore très générale, de Mario Draghi n’est pas assortie rapidement de décisions concrètes approuvées par les gouvernements, notamment allemand.

A cette condition-là seulement, on pourra considérer qu’un tournant, tel que je le préconise depuis plusieurs années, a été franchi dans la crise de l’euro. En adossant le MES à la BCE, comme François Hollande l’a plusieurs fois évoqué dans sa campagne présidentielle et avant le sommet européen du 29 juin, la zone euro peut s’acheter plusieurs années de répit, bien nécessaires pour remettre d’aplomb une monnaie unique dont les défauts de conception, perceptibles dès 1992, n’ont pas été, à ce jour, corrigés.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 27 Juillet 2012 à 14:38 | Permalien | Commentaires (0)

Une tribune de Jean-Pierre Chevènement parue dans Libération, le 7 août 1995.


Vichy, laver ou noyer la honte?
Faut-il incriminer Vichy, la France ou la République? Cette question superpose en réalité deux débats: le premier touche au passé; le second à l'avenir même de la nation. Il en va ainsi de toutes les guerres de mémoire; aucune n'est innocente. Et celle-là ne fait rage à ce point que parce qu'elle touche à l'essentiel: la France est aujourd'hui placée devant une question décisive, celle de sa survie en tant que nation souveraine.

La responsabilité de l'«Etat français» de Vichy dans l'accomplissement, de concert avec l'occupant nazi, de crimes contre l'humanité, ne peut être sérieusement contestée. Jacques Chirac a exprimé une juste émotion en évoquant le souvenir de tous ceux qui ont été arrachés par la police de Vichy à leur foyer et à leur pays parce qu'ils étaient juifs. Karl Jaspers distingue cependant la responsabilité criminelle d'ordre individuel - chacun doit répondre de ses actes; les criminels doivent être jugés et la responsabilité politique: chaque peuple doit assumer son histoire, car nous ne nous définissons pas seulement comme individus mais comme Français. Quelle responsabilité le peuple français doit-il donc assumer à travers Vichy? Là est la vraie question.

Le régime de Vichy était-il «l'Etat», comme l'a dit Jacques Chirac, ou un «gouvernement de la France», comme l'a écrit Lionel Jospin? Je ne suis pas d'accord avec cet amalgame, sans doute involontaire, qui a pour effet de dissimuler les responsabilités réelles. Vichy n'est pas venu comme un gouvernement ordinaire. Ses hommes ne seraient jamais arrivés au pouvoir par la voie du suffrage universel. Ils n'y sont parvenus qu'à la faveur d'une défaite anticipée, voire souhaitée. Vichy n'était pas la République. C'était sa négation. Le régime a été fondé d'emblée sur la démission de la souveraineté populaire. C'est pourquoi le devoir de mémoire nous oblige à remonter plus haut que Vichy et ses crimes. A ce qui les a rendus possibles: l'effondrement de la France en 1940 et l'affaissement de la République dans les cinq années qui ont précédé la défaite.

Rédigé par Jean Pierre Chevenement le 26 Juillet 2012 à 17:31 | Permalien

Dépêche AFP, lundi 23 juillet 2012, 14h39


François Hollande et la rafle du Vel d'Hiv: Chevènement pas d'accord
Le président d'honneur du MRC Jean-Pierre Chevènement s'est dit lundi en désaccord avec les propos du président François Hollande pour qui la rafle du Vel d'Hiv avait été commise "par la France", ce qui revient selon lui à "faire comme si Pétain était la France".

"Le président Hollande, dans son discours du 22 juillet, a malheureusement omis de dire que les crimes commis par les policiers et les gendarmes français, lors de la rafle du Vel d'Hiv, l'ont été sur l'ordre de l'Etat français de Vichy collaborant avec l'Allemagne nazie", relève le sénateur du territoire de Belfort, sur son blog.

"C'est occulter les accords passés avec la gestapo par René Bousquet, alors secrétaire général de la police, agissant pour le gouvernement de Vichy. C'est faire comme si Pétain était la France et comme si le véritable coup d'Etat opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n'avait pas existé", argumente-t-il.

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Juillet 2012 à 14:58 | Permalien
Le Président Hollande, dans son discours du 22 juillet 2012, a malheureusement omis de dire que les crimes commis par les policiers et les gendarmes français, lors de la rafle du Vel d’Hiv, l’ont été sur l’ordre de l’Etat français de Vichy collaborant avec l’Allemagne nazie. C’est occulter les accords passés avec la gestapo par René Bousquet, alors secrétaire général de la police, agissant pour le gouvernement de Vichy. C’est faire comme si Pétain était la France et comme si le véritable coup d’Etat opéré le 10 juillet 1940 par un gouvernement de capitulation n’avait pas existé.

Deux Présidents de la République, Charles de Gaulle et François Mitterrand, avaient tenu sur la ligne selon laquelle l’Etat français de Vichy n’était ni la République ni la France. Ce débat est trop important pour l’idée que la France se fait d’elle-même, pour qu’une déclaration, fût-elle celle du Président de la République, puisse y mettre un terme.

La France a besoin de retrouver confiance en elle-même. Elle ne pourra le faire que sur la base d’une conscience claire de son Histoire. La vérité exige que le débat continue. Pour ma part, je n’ai pas changé d’avis par rapport au point de vue que j’avais exprimé dans Libération, le 7 aout 1995, au lendemain du discours de Jacques Chirac.

Rédigé par Chevenement.fr le 23 Juillet 2012 à 13:25 | Permalien

Entretien de Jean-Pierre Chevènement à Libération, 14 juillet 2012.


"Une nouvelle grande guerre n’est jamais à exclure"
Libération: Les menaces ont changé de nature, la guerre froide est finie. L’arme nucléaire n’est-elle pas dépassée?
Jean-Pierre Chevènement: La guerre froide est derrière nous mais la Russie et les Etats-Unis gardent des milliers de têtes. Les armes nucléaires vont rester durablement à horizon de l’Histoire. Les Américains, par exemple, consacrent 5 milliards de dollars à la modernisation de leur arsenal. Ils disposent encore de 9 000 têtes nucléaires, les Russes de plus de 10 000! C’est évidemment idiot! La sagesse voudrait qu’ils tendent vers une stratégie de stricte suffisance. Mais l’évolution la plus importante, c’est le développement des arsenaux nucléaires en Asie du Sud et de l’Est. Les Chinois possèdent 300 à 400 têtes et développent une troisième composante (sous-marine), l’Inde et le Pakistan une bonne centaine de têtes chacun. On va vers un nouvel équilibre du monde: une bi-polarité entre les Etats-Unis et la Chine.

Comment se situe la France?
Elle a réduit ses têtes de 600 à moins de 300 (200 pour la Grande-Bretagne). Elle dépense environ 3 milliards d’euros par an pour son outil de dissuasion nucléaire, soit 10% du budget de défense. Cet outil étant développé, les décisions concernent son renouvellement à long terme. Le plus lourd dans le budget, c’est la simulation et la nouvelle version du M-51. C’est la première fois que des têtes auront été développées à partir de tests en labo.

Rédigé par Chevenement.fr le 14 Juillet 2012 à 20:53 | Permalien | Commentaires (1)

Actualités



Intervention de Jean-Pierre Chevènement sur le Sommet européen des 28 et 29 juin 2012, Sénat, jeudi 5 juillet 2012.


Monsieur le Premier ministre,

La France se trouve aujourd’hui dans une situation très difficile, dont sa désindustrialisation, continue depuis près de trois décennies, l’érosion de sa compétitivité et, enfin, un chômage frappant 10% de sa population active sont les symptômes les plus significatifs.

C’est pourquoi, comme les autres parlementaires du MRC, je soutiens l’effort nécessaire auquel appelle le gouvernement pour réorienter l’Europe et redresser l’appareil productif. A titre personnel, j’apprécie votre détermination : Un discours de vérité peut seul créer la confiance.

La situation dégradée de l’économie française n’est pas le fait du hasard. Elle résulte de choix de dérégulation effectués depuis vingt-cinq ans dans le cadre de l’Acte unique et constamment poursuivis sous l’impulsion de la Commission européenne.

Je n’ai pas besoin de rappeler le choix qui a été le mien en 1992 quant à la création d’une monnaie unique. Nous voyons aujourd’hui les effets négatifs d’un transfert de la souveraineté monétaire de dix-sept pays très différents par leurs structures, à une Banque Centrale aux statuts copiés sur ceux de la Bundesbank allemande.

C’est tout ce passif qu’il nous faut aujourd’hui remonter par un effort de dialogue et par la réunion de toutes les bonnes volontés : comment regagner les quinze à vingt points de compétitivité perdus par rapport à l’Allemagne depuis la création de la monnaie unique ? La dévaluation aujourd’hui n’est plus possible. Il faut donc retrouver des marges de manœuvre. Cela ne sera pas possible par une sorte de déflation interne. Il faudra aussi faire évoluer profondément les règles de la monnaie unique. C’est ce que le Président de la République a commencé à faire, au sommet européen des 28 et 29 juin derniers.
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