Intervention de Jean-Pierre Chevènement sur la Libye au Sénat, mardi 12 juillet 2011.


Nous avons franchi les bornes de la responsabilité de protéger, nous sommes dans l’ingérence
Monsieur le Ministre des Affaires étrangères nous déclarait, le 22 mars dernier : « Nous ne voulons pas nous engager dans une action de longue durée. L’opération aérienne sera limitée dans le temps ». L’opinion publique a d’abord approuvé cette action destinée à protéger des populations agressées par les armes de leurs propres dirigeants. Il ne s’agissait pas d’ingérence humanitaire. Non ! L’ingérence, c’est-à-dire l’action unilatérale déclenchée par un groupe de pays, à sa ou à leur discrétion, en fonction de valeurs qu’il affiche, qui lui sont propres ou prétendues universelles, est bannie expressément, rejetée par les Nations Unies dans une succession de textes que la France a régulièrement votés. Je précise que le talentueux ministre français qui s’est en son temps proclamé le champion de ce qu’il appelait le « droit » ou le « devoir d’ingérence » a, par deux fois, dans un bref communiqué commun signé avec la Chine au printemps 2009, réaffirmé le respect par notre pays du principe de « non-ingérence ».

Ce qui s’est passé en mars 2011, c’est la mise en œuvre d’un principe consacré par les Nations unies, par le droit international, celui de la « Responsabilité de protéger ». L’idée n’est heureusement ni révolutionnaire ni absolument nouvelle. Rappelons-nous le rôle de la FORPRONU, Force de protection des Nations Unies en Yougoslavie dans les années 1990.

Mais le principe de la « responsabilité de protéger », tel que consacré par l’assemblée générale des Nations unies en septembre 2005, lors de son sommet du 65ème anniversaire, est plus précis, codifié. Lorsque des menaces particulièrement graves existent, venant d’un gouvernement : crime de guerre, crime contre l’humanité, épuration ethnique, génocide, tout doit être fait par des moyens pacifiques pour convaincre les autorités coupables, de renoncer, mais en cas d’échec, le recours à la force est permis, non pas à la suite d’un choix unilatéral d’un pays quelconque, mais par une décision collective, unanime ou à la majorité du Conseil de sécurité. Il faut donc l’accord de celui-ci, contrairement à ce qui s’est passé lors de l’action de l’OTAN contre le Kosovo en 1999.

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 12 Juillet 2011 à 19:52 | Permalien | Commentaires (4)

L'interview que j'ai donnée au Figaro a fait l'objet d'une coupe qui déforme le sens de mon message. Voici ci-dessous le passage dont mon interview du 9 juillet a été amputée.


Le Figaro : Partagez-vous l’avis d’Arnaud Montebourg sur la démondialisation ?
Jean-Pierre Chevènement:
La France et l’Europe sont allées trop loin dans la voie d’une complète dérégulation. La décompartimentation de tous les marchés a ouvert la voie à une économie-casino à l’échelle mondiale. Tout est désormais matière à spéculation : actifs financiers, devises, matières premières, titres d’assurances même : savez-vous que les « produits dérivés » atteignent un montant égal à plusieurs fois le PNB mondial ? Le système est devenu fou. On l’a provisoirement rapetassé aux frais du contribuable, après la crise de 2008-2009, mais tout est reparti comme avant : superprofits bancaires, bonus et parachutes dorés. Il faut reréglementer les mouvements de capitaux, remettre de la viscosité dans le système.

Maintenant la spéculation se déchaine contre les pays les plus faibles de l’euro. On découvre avec retard que le choix de la monnaie unique a été une monumentale erreur. Peut-on faire confiance à ceux qui nous ont mis dans cette impasse pour nous en sortir ?

M. Sarkozy justifie ses « réformes » par le maintien du « triple A » qu’accordent à la France les Agences de notation : comment mieux reconnaître l’emprise des marchés financiers sur notre politique ? Standard and Poors a remplacé la souveraineté populaire ! Quant au PS, son programme, dont le coût est estimé entre 25 et 125 milliards d’euros, risque de fonctionner comme un leurre, car le PS est lui-même rongé intérieurement par l’obsession de la dette.

Or, on ne gouverne pas un grand peuple avec le triple A pour horizon. La France a besoin d’un grand projet national, à l’échelle de l’Europe et du monde. Le mot « démondialisation » a l’inconvénient de faire croire qu’un retour à la situation antérieure est possible. Non ! Il faut inventer ! sortir de la domination des marchés financiers. Revoir les règles du jeu de l’euro. Ouvrir à la BCE de nouvelles missions : soutenir la croissance et l’emploi, agir sur le cours surévalué de l’euro, racheter les titres de dette pour casser la spéculation. Le défaut de la Grèce est inéluctable car la récession creuse le déficit et la dette. Le FMI et l’Europe n’ont pas d’autre but que de faire rentrer les créanciers, c’est-à-dire les banques, dans leurs fonds. Si on ne convainc pas l’Allemagne de changer les règles de l’euro, nous serons inévitablement conduits à reprendre notre liberté monétaire. Il vaudrait mieux que ce soit à l’intérieur d’un SME bis et sous le toit européen d’un euro devenu monnaie commune. Il faut offrir à la France un projet de réindustrialisation, ouvrir aux particuliers la possibilité de souscrire à la dette publique. La France a, avec l’Allemagne et le Japon, l’épargne la plus abondante du monde. Bref, il faut offrir un avenir à la jeunesse !

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 12 Juillet 2011 à 17:58 | Permalien | Commentaires (2)

Dépêche AFP, lundi 11 juillet 2011, 18h24.


Chevènement n'a "nulle envie de gouverner" avec Marine Le Pen
Jean-Pierre Chevènement, qui dit vouloir se présenter à la présidentielle de 2012 pour le Mouvement républicain et citoyen, a affirmé lundi n'avoir "nulle envie de gouverner" avec Marine Le Pen.

Dans une interview à France Soir parue lundi, la présidente du Front national fait valoir qu'"aujourd'hui, la vraie division s'opère entre les mondialistes et les patriotes" et qu'elle ne "croit plus à la fracture gauche-droite" depuis "bien longtemps".

Comme on lui demande avec qui elle serait prête à gouverner, Mme Le Pen répond: "Quelqu'un comme Jean-Pierre Chevènement a une analyse assez similaire à la nôtre sur un certain nombre de points, alors que c'est un homme de gauche".

Dans un communiqué laconique, Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, "fait savoir que pour gouverner ensemble, il faut être deux et que pour sa part, il n'a nulle envie de gouverner avec Mme Le Pen".
Mots-clés : marine le pen

Rédigé par Chevenement.fr le 11 Juillet 2011 à 18:35 | Permalien | Commentaires (1)

Carnet de Jean-Pierre Chevènement



Suite aux déclarations de Marine Le Pen, je souhaitais faire savoir que pour gouverner ensemble, il faut être deux et que pour ma part, je n’ai nulle envie de gouverner avec Madame Le Pen.
Mots-clés : marine le pen

Rédigé par Jean-Pierre Chevènement le 11 Juillet 2011 à 15:06 | Permalien | Commentaires (26)

Le Figaro, samedi 9 juillet 2011.


Entretien de Jean-Pierre Chevènement au Figaro: «Pour un programme de salut public»
Président du Mouvement républicain et citoyen, Jean-Pierre Chevènement dira à l'automne s'il est vraiment candidat en 2012.

Le Figaro: Quel regard portez-vous sur l'affaire Strauss-Kahn et ses suites?
Jean-Pierre Chevènement: Dès le premier jour, j'ai défendu le principe de la présomption d'innocence. J'ai été choqué par le système accusatoire à l'américaine qui fonctionne uniquement à charge. Je suis choqué de l'image donnée hier de Dominique Strauss-Kahn et aujourd'hui de la jeune femme guinéenne. Je regrette encore plus que la campagne présidentielle se perde dans l'embrouillamini new-yorkais, peu susceptible de nous entraîner à parler du fond, la crise de l'euro par exemple. C'est lamentable…

Ségolène Royal ou Arnaud Montebourg, avec sa démondialisation, peuvent-ils porter une partie de votre programme?
Je n'interviens pas dans la primaire du PS. Le Mouvement républicain et citoyen auquel j'appartiens se tient délibérément en dehors. La plupart des candidats socialistes ne voient d'issue à la crise de l'euro que dans un surcroît d'intégration dans une Europe fédérale. Ce choix est profondément irréaliste. Il saperait encore plus la confiance que la France doit retrouver en elle-même. Arnaud Montebourg pose de bonnes questions. Avec Ségolène Royal, le courant passe, même si nous ne nous approvisionnons pas aux mêmes sources d'électricité. Le nucléaire, à mes yeux, reste un grand atout de la France…

Dans votre programme, vous considérez que les antinucléaires font «du terrorisme intellectuel»!
On ne remplacera pas de sitôt, pour des raisons purement économiques, l'électricité tirée du gaz et du nucléaire, bien moins chère que celle provenant des énergies dites renouvelables. Les antinucléaires ont l'esprit de secte. Dans leur vision, l'esprit critique, le doute méthodique n'ont pas leur place. L'accident de Fukushima est d'abord un accident naturel. Tokyo Electricity, l'opérateur nippon, n'a pas pris toutes les précautions nécessaires. L'industrie nucléaire doit rester dans le giron de la puissance publique.

Rédigé par Chevenement.fr le 8 Juillet 2011 à 23:31 | Permalien | Commentaires (9)

Dépêche AFP, mercredi 29 juin 2011, 19h07.


La libération des otages crée un contexte plus favorable en Afghanistan (Chevènement)
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC), s'est réjoui mercredi de la libération d'Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, qui "crée un contexte plus favorable pour accélérer le mouvement de transition engagé par le président Obama, aussitôt suivi par Nicolas Sarkozy".

"Le peuple afghan doit trouver par lui-même et aussi vite que possible une solution politique à ses difficultés. La France et les armées occidentales n'ont pas vocation à rester éternellement dans les montagnes de L'Hindou Kouch", ajoute-t-il dans un communiqué.
Mots-clés : afghanistan

Rédigé par Chevenement.fr le 30 Juin 2011 à 10:54 | Permalien | Commentaires (0)

Campagne présidentielle de 2012



Dans cette brochure de 24 pages, Jean-Pierre Chevènement expose les raisons de sa future candidature.


Pourquoi je serai candidat
La France est mal partie. Plus de deux millions d’emplois industriels ont disparu depuis 1983. Notre pays s’est installé dans un chômage de masse structurel (environ 9 % de la population active), désespérant pour sa jeunesse. C’est que, depuis trente ans, notre base industrielle se rétrécit : l’industrie est passée de 30 % à 13 % de la valeur ajoutée. Nos parts de marché, à l’échelle mondiale, se sont réduites (de 5,5 % à 3,6 %). Le déficit de notre commerce extérieur s’est creusé à 51 milliards d’euros en 2010 (un record qui met la France, toutes proportions gardées, dans une situation déficitaire comparable à celle des Etats-Unis).

Plus grave encore, la France ne maîtrise plus les moyens de l’action économique et politique, ni sa monnaie, ni son commerce extérieur, ni ses flux financiers, ni son droit devenu un droit subordonné. En réintégrant l’OTAN enfin, la France est revenue dans le bercail atlantique, à la remorque d’intérêts qui ne sont pas les siens.

Dépêche AFP, vendredi 24 juin, 17h56.


Chevènement (MRC) publie dimanche une brochure "Pourquoi je serai candidat"
Le président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen (MRC) Jean-Pierre Chevènement va publier dimanche une "brochure intitulée 'Pourquoi je serai candidat'", dans laquelle il présente "les grandes orientations de sa candidature", a-t-il annoncé vendredi dans un communiqué.

M. Chevènement expliquera "les grandes orientations de sa candidature et les tâches qui attendent le prochain président de la République" dans cette brochure de 24 pages, qu'il publiera dimanche sur son blog et qui est déjà disponible sur le site d'informations en ligne Rue89.

"Redresser l'Europe et la remettre sur la voie de la prospérité par une révision profonde du fonctionnement de la zone euro, fondée sur un dialogue avec l'Allemagne allant au coeur des choses", est le premier axe de l'ancien ministre.

Il ajoute: "Nous devons continuer ensemble notre Histoire si nous voulons éviter de 'sortir de l'Histoire', chacun de son côté", puis précise dans sa brochure: "l'Europe ne doit pas être écrasée dans les pinces de la 'Chinamérique', cette alliance conflictuelle mais objective de l'Hyperpuissance d'hier et de la Superpuissance de demain".

Deuxième priorité, "développer une politique industrielle et énergétique valorisant les atouts de la France". M. Chevènement explique notamment dans sa brochure que la leçon à tirer de l'accident de Fukushima est "la nécessité de maintenir l'industrie nucléaire dans le giron de la puissance publique pour le soustraire à une logique de rentabilité à courte vue".

Enfin, il faut "fixer à notre pays dans l'ordre intérieur comme dans l'ordre international un cap républicain ambitieux, véritable logiciel de reconquête de son avenir par la France", estime-t-il.

Jugeant que "la France est mal partie", M. Chevènement considère "essentiel que la France redevienne une grande nation politique (...) pour éclairer le chemin de l’Humanité".

"C'est cette foi hors du commun qu'on attend du prochain président de la République française", assure-t-il.

Le président d'honneur du MRC a plusieurs fois évoqué l'hypothèse de sa candidature à l'élection présidentielle en 2012, mais il a aussi déclaré le 15 juin qu'il n'excluait pas de se rallier à un candidat PS en cas d'accord programmatique avant le scrutin.

Rédigé par Chevenement.fr le 24 Juin 2011 à 18:11 | Permalien | Commentaires (4)
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